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ForĂȘt d'Arc-en-Barrois

La forĂȘt d'Arc-en-Barrois est une forĂȘt domaniale de Haute-Marne s'Ă©tendant autour d'Arc-en-Barrois (Barrois champenois). Comptant parmi les forĂȘts les plus Ă©tendues de France (15 210 hectares), elle est principalement composĂ©e de chĂȘnes, de charmes et de hĂȘtres.

ForĂȘt d'Arc-en-Barrois
Image illustrative de l’article ForĂȘt d'Arc-en-Barrois
La forĂȘt domaniale d'Arc-en-Barrois.
Localisation
CoordonnĂ©es 47° 53â€Č 53″ nord, 5° 00â€Č 22″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Champagne-Ardenne
DĂ©partement Haute-Marne
GĂ©ographie
Superficie 15 210 ha
Compléments
Statut ForĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
Essences ChĂȘne, hĂȘtre, charme, pin, bouleau
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt d'Arc-en-Barrois
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Marne
(Voir situation sur carte : Haute-Marne)
ForĂȘt d'Arc-en-Barrois

La forĂȘt d'Arc-en-Barrois est considĂ©rĂ©e comme l'un des plus grands domaines de chasse au gros gibier de France (sangliers, cerfs et chevreuils).

Histoire

Au XIXe siĂšcle, la forĂȘt, qui appartenait Ă  la maison royale depuis 1696, revint Ă  la duchesse d’OrlĂ©ans, veuve de Philippe-ÉgalitĂ©. Durant ces cent soixante ans, les Ă©quipages Rallye Bourgogne (Mac Mahon et suivants -1840/1865) puis du prince de Joinville et ses descendants : duc de PenthiĂšvre, du duc du Chartres, puis des Souzy y chassaient Ă  courre. Les princes d’OrlĂ©ans y chassent aussi Ă  tir avec leurs voisins et amis. À partir de 1924, c’est une sociĂ©tĂ© de chasse qui est constituĂ©e et qui organise des chasses de sangliers, de cerfs et de chevreuils. RĂ©quisitionnĂ©e par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, la chasse fut ensuite rĂ©organisĂ©e sous la direction du baron Petiet.

C'est en 1971 que l'État rachĂšte la forĂȘt d'Arc qui appartient, Ă  cette Ă©poque, Ă  la princesse Murat et Ă  la duchesse d'Aoste. La gestion en est alors confiĂ©e naturellement Ă  l'Office National des ForĂȘts.

Jusqu'en 1986, l'ONF a la volontĂ© de pratiquer une chasse exemplaire dans la gestion du grand gibier, en appliquant des critĂšres de sĂ©lection sur les cerfs similaires Ă  ceux utilisĂ©s en Allemagne et en Alsace. La renommĂ©e cynĂ©gĂ©tique de la forĂȘt dĂ©passe alors les frontiĂšres de la France.

AprĂšs cette date, la chasse reste pratiquĂ©e Ă  l'approche pour les cervidĂ©s et en battue pour les sangliers. Ce mode de fonctionnement aura pour effet de rĂ©duire notablement la population de cerfs au profit de celle des bĂȘtes noires qui deviendront alors le principal gibier chassĂ©.

Projet de parc national

DĂšs 2012, le projet de Parc national des ForĂȘts de Champagne et Bourgogne consacrĂ© aux forĂȘts feuillues de plaine prĂ©conise la mise en place, au cƓur de la forĂȘt d'Arc, d'une rĂ©serve intĂ©grale de 3 000 hectares, crĂ©Ă©e finalement par un dĂ©cret du 10 dĂ©cembre 2021.

Conservation de la forĂȘt

Depuis 2003, les forĂȘts d'Arc-en-Barrois et ChĂąteauvillain, pour 15 235,72 hectares, sont l'objet d'une Zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, floristique et faunistique (n°210000625)[1].

Recherche cynégétique

La vocation cynĂ©gĂ©tique de ce massif exige des forestiers de conserver un Ă©quilibre sylvocynĂ©gĂ©tique. Ce massif a servi, en lien avec l'ONF et les chasseurs locaux, de « territoire expĂ©rimental » et lieu d'Ă©tude[2] par exemple pour Ă©valuer l’efficacitĂ© des mesures de dissuasion (ex : agrainage) destinĂ©es Ă  diminuer les dĂ©gĂąts aux cultures agricoles ; pour Ă©valuer l’impact des productions forestiĂšres sur la reproduction des laies adultes et/ou jeunes, ou encore pour dĂ©terminer le rĂ©gime alimentaire en milieu forestier[3] ou encore de la sĂ©lectivitĂ© et disponibilitĂ© des plantes pour les cervidĂ©s. Un indice de sĂ©lectivitĂ© a Ă©tĂ© mesurĂ© Ă  3 reprises pour 19 ligneux et semi-ligneuses frĂ©quents dans le massif, et prĂ©sents sur un rĂ©seau de placettes d’échantillonnage choisies hors zones rĂ©cemment exploitĂ©es. Les cervidĂ©s ont prĂ©fĂ©rĂ© le rosier des champs et les cornouillers (mĂąle et sanguin)[2]. Ils ont au contraire Ă©vitĂ© l'Ă©rable champĂȘtre, l'aubĂ©pine, le bois-gentil / bois-joli, le hĂȘtre, le camĂ©risier, les chĂȘnes, l'alisier et la viorne lantane[2].

Nourriture artificielle

L'agrainage se fait surtout avec du maĂŻs-grain, mais d’autres cĂ©rĂ©ales (orge, avoine) sont aussi parfois utilisĂ©es dans le massif ou Ă  sa pĂ©riphĂ©rie[3].

Sur les environ 11 000 ha du massif, l'égrainage constitue selon les années un apport de 120 à 180 tonnes, en deux temps :

  • de mi-avril Ă  dĂ©but juin pour dissuader les sangliers d'aller manger les semis de maĂŻs agricole, avant les opĂ©rations de dĂ©nombrement sur place d’affouragement[3] ;
  • de mi-juin Ă  fin juillet afin de protĂ©ger les champs de cĂ©rĂ©ales en pĂ©riode de maturation[3].

Plus localement (sur environ 1400 ha au Nord-Ouest du massif) des lieux d'attraction des sangliers pour les piĂ©ger et les marquer, sont aussi une source potentielle d’apport de nourriture artificielle[3].

Avant l'an 2000, les annĂ©es sans fructification forestiĂšre (pas de glands, pas de faĂźnes de hĂȘtre) environ 500 kg d'aliments Ă©taient quotidiennement distribuĂ©s[3].
Depuis l’an 2000, pour ne plus favoriser les pullulations de sangliers, l’agrainage automnal et hivernal est interdit en forĂȘt domaniale (soit dans 80 % du massif forestier), sauf dĂ©rogation prĂ©fectorale Ă  caractĂšre exceptionnel[3].

Cultures Ă  gibier

Elles sont rĂ©alisĂ©es par l’Office national des forĂȘts (ONF) dans le massif. Avant 1990, de petites parcelles de 3 Ă  5 ha Ă©taient cultivĂ©es avec des cĂ©rĂ©ales (blĂ© et avoine), mais avec des rendements rĂ©duits par l'abroutissement par les cervidĂ©s au printemps. S'y adjoignaient des prairies (60 Ă  70 ha au total)[3].

Depuis 1990, seules les prairies ont été maintenues et agrandies (environ 100 ha repartis en parcelles de 0,2 à 1 ha)[3].

Lieux et monuments

La forĂȘt abrite plusieurs sites mĂ©galithiques, dont les dix-sept dolmens, trĂšs dĂ©gradĂ©s, d'Arc-en-Barrois, et ceux situĂ©s sur la commune de Giey-sur-Aujon.

Notes et références

  1. « ZNIEFF ForĂȘts d'Arc-en-Barrois et ChĂąteauvillain », sur Inventaire national du patrimoine naturel (consultĂ© le )
  2. BOULANGER V., BALTZINGER C., SAÏD S., BALLON P., PICARD J.-F., fDUPOUEY J.-L. [2009]. Ranking temperate woody species along a gradient of browsing deer. Forest Ecology and Management 258(7) : 1397-1406. (10 p., 3 fig., 3 tab., 67 rĂ©f.).
  3. Brandt, S., Baubet, E., Vassant, J., & Servanty, S. (2006). RĂ©gime alimentaire du sanglier en milieu forestier de plaine agricole. Faune Sauvage, 273, 20-27.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard de Planta. Arc-en-Barrois, une chasse d'exception. Des princes d'OrlĂ©ans aux annĂ©es 1970, Paris, Montbel, 2007 (ISBN 9782916558028)

Articles connexes

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