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Fonction du second degré

En analyse rĂ©elle, une fonction du second degrĂ© est une fonction numĂ©rique dĂ©finie par oĂč , et sont des nombres rĂ©els qui ne dĂ©pendent pas de la variable , avec .

Représentation graphique de la fonction

Les fonctions du second degré sont parfois appelées trinÎmes, fonctions quadratiques ou encore fonctions polynomiales du second degré. Ce sont les fonctions les plus simples, aprÚs les fonctions affines.

Ces fonctions du second degrĂ© trouvent leurs applications dans des domaines extrĂȘmement variĂ©s comme l'Ă©tude thĂ©orique d'une chute libre en physique.

La représentation graphique d'une fonction du second degré est une parabole qui possÚde un axe de symétrie parallÚle à l'axe des ordonnées. Le signe du nombre a indique le sens de variation de la fonction.

Différentes formes

Toute expression algébrique admet une infinité d'écritures. Pour une fonction du second degré, trois d'entre elles sont particuliÚrement intéressantes.

Forme développée

La forme développée, réduite et ordonnée d'une fonction du second degré est celle qui est donnée en introduction de cet article et dans les livres en général :

avec a non nul.

Dans ce cas, les nombres , et , suivant le vocabulaire des polynÎmes, sont respectivement appelés coefficients du second degré, du premier degré et terme constant. Les termes , et sont les monÎmes respectivement de degré 2, 1 et 0. Sous cette forme constituée de trois monÎmes, la fonction est souvent appelée trinÎme du second degré.

Forme canonique

Toute fonction du second degrĂ© possĂšde une forme rĂ©duite ou forme canonique, oĂč la variable x n'apparaĂźt qu'une seule fois. Chacune des deux expressions suivantes peut ĂȘtre nommĂ©e forme canonique, ces expressions ne diffĂšrent que par une factorisation par a :

Les nombres et correspondent respectivement Ă  l’abscisse et l'ordonnĂ©e du sommet de la parabole reprĂ©sentative du trinĂŽme. Le nombre , quant Ă  lui, est appelĂ© discriminant et souvent notĂ© .

En effet, on factorise d'abord l'expression par a :

En appliquant la premiÚre identité remarquable, on a :

Les formes canoniques sont particuliÚrement intéressantes car elles permettent d'écrire la fonction du second degré comme une composée de fonctions affines avec la fonction carré. La plupart des résultats sur la fonction (variations, symétrie, signe
) se démontrent grùce à l'une ou l'autre des formes canoniques.

Forme factorisée

Une fonction du second degré peut parfois s'écrire sous une des formes factorisées suivantes :

  • si et seulement si le discriminant ∆ vu Ă  la section prĂ©cĂ©dente est strictement positif, avec , ;
  • si et seulement si ∆ est nul, avec ;
  • Si le discriminant est nĂ©gatif, la fonction n'est pas factorisable dans ℝ[Note 1].

En effet, si l’on part de la forme canonique , on obtient

  • pour Δ strictement positif, en appliquant la troisiĂšme identitĂ© remarquable :
  • et pour Δ nul, directement

La forme factorisĂ©e est intĂ©ressante car elle permet, par l’application du thĂ©orĂšme de l'Ă©quation produit-nul de rĂ©soudre l'Ă©quation f(x) = 0 sur ℝ ou ℂ, ou par l’application de la rĂšgle des signes de dresser un tableau de signes de f sur ℝ, donc de rĂ©soudre une inĂ©quation du second degrĂ©.

Équation et inĂ©quation du second degrĂ©

Une Ă©quation du second degrĂ© est une Ă©quation Ă©quivalente Ă  , oĂč est une fonction du second degrĂ©. De mĂȘme, une inĂ©quation du second degrĂ© est une inĂ©quation Ă©quivalente Ă  l'une des quatre formes : , , ou , dĂ©signant toujours une fonction du second degrĂ©.

On dit qu'un nombre est une racine de l'Ă©quation et de si .

Équation

On dĂ©montre, par application du thĂ©orĂšme de l’équation produit-nul sur la forme factorisĂ©e, que

  • si alors possĂšde deux racines qui sont et ;
  • si alors possĂšde une racine double qui est ;
  • si alors ne possĂšde pas de racine dans l'ensemble mais il en possĂšde dans l'ensemble : et , oĂč dĂ©signe l’unitĂ© imaginaire.

Opérations sur les racines

Si le polynĂŽme du second degrĂ© possĂšde deux racines et (Ă©ventuellement confondues), il admet comme forme factorisĂ©e . Par dĂ©veloppement de cette forme et identification des termes de mĂȘme degrĂ© avec la forme dĂ©veloppĂ©e, on obtient les Ă©galitĂ©s : et . Ces Ă©galitĂ©s sont notamment utiles en calcul mental et en cas de « racine Ă©vidente ». Par exemple, si on sait qu'une racine est Ă©gale Ă  1, l'autre sera .

Inéquation

Le signe d'une fonction du second degré se déduit de la forme canonique qui, en posant , s'écrit : .

Si ∆ < 0, alors, pour tout rĂ©el x, et d'autre part comme carrĂ© de nombre rĂ©el. Donc f(x) est toujours du signe de a.

Si ∆ = 0, la situation est quasiment la mĂȘme, sauf que la fonction du second degrĂ© s'annule une fois, pour .

Si ∆ > 0, la forme canonique s'Ă©crit comme une diffĂ©rence de deux carrĂ©s, en remarquant que le nombre positif s'Ă©crit . Elle peut donc se factoriser suivant l'identitĂ© remarquable A2 - B2 et admet deux racines. La fonction du second degrĂ© est alors du signe opposĂ© Ă  celui de a entre les racines et du signe de a ailleurs.

Tous ces résultats donnent six cas possibles illustrés dans la partie représentation graphique de cet article et qui se résument en une seule phrase :

Signe d'un trinĂŽme du second degrĂ© — Le trinĂŽme est du signe de a partout, sauf entre les Ă©ventuelles racines.

a < 0 a > 0
∆ < 0
∆ = 0
∆ > 0

Représentation graphique

La représentation graphique d'une fonction du second degré est une parabole qui admet comme axe de symétrie la droite d'équation . La réciproque est en partie vraie : quelle que soit une parabole donnée, il est possible de choisir un repÚre orthonormé du plan pour lequel il existe une fonction du second degré dont la parabole est le graphe.

Les variations et la forme de la parabole présentent deux cas, suivant le signe du coefficient de second degré a.

Si a est positif
La parabole admet un minimum ; la fonction est décroissante sur l'intervalle puis croissante. Les coordonnées du minimum sont .
La parabole est tournée « vers le haut » : pour tous points A et B appartenant à la parabole, le segment [AB] est situé au-dessus de cette courbe. Une fonction répondant à ces propriétés est dite convexe.
Si a est négatif
La parabole admet un maximum et les variations de la fonction sont inversées par rapport au cas précédent : d'abord croissante, puis décroissante. Les coordonnées du maximum sont aussi .
La parabole est tournée « vers le bas ». La fonction est dite concave.
Fonctions de la forme f(x) = ax2 pour a égal à 0,1 ; 0,3 ; 1 et 3. Plus a est loin de zéro, plus la parabole est élancée.

La valeur absolue du nombre a donne également la vitesse de variation de la fonction du second degré. Ainsi, plus a est proche de zéro, plus la parabole va paraßtre « aplatie », pour un repÚre donné.

Pour l'intersection de la parabole avec l'axe des abscisses, un autre nombre joue un rĂŽle central, le discriminant, souvent notĂ© ∆ et Ă©gal Ă  b2 - 4ac. La parabole n'a aucun point d'intersection avec l'axe des abscisses lorsque ∆ < 0, est tangente en un point avec cet axe lorsque ∆ = 0 et possĂšde deux points d'intersection lorsque ∆ > 0.

Ces rĂ©sultats peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s en termes d'Ă©quations ou d'inĂ©quations et se dĂ©montrent Ă  l'aide de calculs algĂ©briques, Ă©ventuellement complĂ©tĂ©s par des raisonnements d'analyse mathĂ©matique (avec utilisation de la dĂ©rivĂ©e de la fonction) et de gĂ©omĂ©trie (voir plus bas).

Analyse

Toute fonction du second degré est continue, ce qui signifie qu'elle n'admet pas de « cassure » : à une variation infinitésimale de la variable x correspond une variation infinitésimale de la fonction, pour tout nombre réel x.

De plus, elle est indéfiniment dérivable : toute fonction f de la forme admet

  • une dĂ©rivĂ©e ;
  • une dĂ©rivĂ©e seconde (dĂ©rivĂ©e de la dĂ©rivĂ©e) ;
  • des dĂ©rivĂ©es successives (dĂ©rivĂ©e troisiĂšme, quatriĂšme, etc.) toutes nulles.

Du point de vue de leurs variations, les fonctions du second degrĂ© peuvent ĂȘtre classĂ©es en deux groupes, suivant le signe du coefficient de second degrĂ© :

  • Si , la fonction est strictement dĂ©croissante puis strictement croissante et atteint son minimum en ;
  • Si , la fonction est strictement croissante puis strictement dĂ©croissante et atteint son maximum en .

Dans les deux cas, les coordonnées de l'extremum sont donc .

Ce rĂ©sultat peut ĂȘtre dĂ©montrĂ© par l'Ă©tude du signe de la dĂ©rivĂ©e de , en utilisant le fait qu'une fonction dĂ©rivable est strictement croissante sur tout intervalle oĂč sa dĂ©rivĂ©e est strictement positive et strictement dĂ©croissante sur tout intervalle oĂč sa dĂ©rivĂ©e est strictement nĂ©gative. La convexitĂ© de (ou sa concavitĂ© lorsque ) se dĂ©montre Ă©galement par les dĂ©rivĂ©es. En effet, toute fonction dont la dĂ©rivĂ©e seconde est positive est convexe, et toute fonction dont la dĂ©rivĂ©e seconde est nĂ©gative est concave.

Les primitives de la fonction sont les fonctions du troisiĂšme degrĂ© de la forme , oĂč est une constante. Ce rĂ©sultat se dĂ©montre par application des rĂšgles de calcul sur les dĂ©rivĂ©es ou primitives, ou par la mĂ©thode de la quadrature de la parabole qui mĂȘle gĂ©omĂ©trie et passage Ă  la limite.

Historique

Les calculs fondamentaux sur les fonctions du second degré ont une histoire sensiblement identique à celle des équations du second degré, qui est trÚs ancienne (la tablette d'argile BM 13901 qui leur est en partie consacrée date du XVIIIe siÚcle av. J.-C !). Leur étude, en qualité de fonction, est beaucoup plus récente puisque le concept de fonction est a été introduit par Leibniz à la fin du XVIIe siÚcle.

Note

  1. Il existe cependant une factorisation possible dans l'ensemble des complexes sous la forme avec et ; i Ă©tant l'unitĂ© imaginaire (i2 = –1). Voir « Équation du second degrĂ© ».

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Manuels de seconde et premiÚre dans les lycées en France

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