Fluoxétine
Le chlorhydrate de fluoxĂ©tine (Prozac, Sarafem) est un psychotrope de type inhibiteur sĂ©lectif de la recapture de la sĂ©rotonine (ISRS) utilisĂ© comme antidĂ©presseur dans le traitement de la dĂ©pression de type sĂ©vĂšre (câest-Ă -dire caractĂ©risĂ© et plus haut stade de la maladie ; le risque de suicide y est trĂšs important en particulier chez les jeunes de 18 Ă 25 ans), des troubles obsessionnels compulsifs, de la boulimie nerveuse, des troubles dysphoriques prĂ©menstruels, et de nombreux autres Ă©tats.
Fluoxétine | ||
Structure de l'énantiomÚre R de la fluoxétine (en haut) et de la S-fluoxétine (au milieu) | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | (RS)-N-méthyl-3-phényl-3-[4-(trifluorométhyl)phénoxy]-propan-1-amine | |
No CAS | [S(â)] [R(+)] |
(racémique)|
No ECHA | 100.125.370 | |
Code ATC | N06 | |
PubChem | 3386 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Propriétés chimiques | ||
Formule | C17H18F3NO [IsomĂšres] |
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Masse molaire[1] | 309,326 1 ± 0,015 4 g/mol C 66,01 %, H 5,87 %, F 18,43 %, N 4,53 %, O 5,17 %, |
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pKa | 10,5 | |
Propriétés physiques | ||
Solubilité | 14 g·l-1 | |
Données pharmacocinétiques | ||
Biodisponibilité | 72 % (orale) | |
MĂ©tabolisme | HĂ©patique (< 30 %) | |
Demi-vie dâĂ©lim. | 1 - 3 j (prise unique) 4 - 6 j (au long cours) |
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Excrétion | ||
Considérations thérapeutiques | ||
Classe thérapeutique | Antidépresseur ISRS | |
Voie dâadministration | Orale | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
(chlorhydrate de) fluoxétine | |
Informations générales | |
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Princeps |
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Classe | psychoanaleptiques antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), ATC code N06AB03 |
Forme | comprimés, comprimés dispersibles sécables, gélules à 10 et 20 mg, solution buvable à 20 mg/5 ml |
Administration | per os |
Laboratoire | AA pharma, Acino Pharma, Accord healthcare, Actavis, Almus, Alter Apotex, Arrow, Auro pharma, Axapharm, Biogaran, Bouchara Recordati, Cimex, Cristers, Dominion pharmacal, Dr Reddys laboratories, Eli Lilly, European Generics (EG), Evolugen, G-Gam, GNR, Helvepharm, Impexeco, Intas pharmaceuticals, Irex, Ira, Isomed, Jamp pharma, Mepha Pharma, Merck, Mint pharmaceuticals, Mylan (ULC), PHR Lab, Qualimed, Ranbaxy, Ratiopharm, RPG, Sandoz, Sanis health, Sivem pharmaceuticals (ULC), SMB, Teva, Zentiva, Zydus |
Identification | |
No CAS | |
No ECHA | 100.125.370 |
Code ATC | N06AB03 |
DrugBank | 00472 |
La fluoxétine fut découverte par Eli Lilly en 1974[2] qui la commercialisa sous le nom Prozac en 1986[3]. Depuis l'automne 2001, le chlorhydrate de fluoxétine n'est plus protégé par son brevet et est produit par de nombreux autres laboratoires. Il a été prescrit à plus de 34 millions de personnes dans le monde de 2001 à 2009[4].
Aux Ătats-Unis, Eli Lilly commercialise aussi la fluoxĂ©tine sous le nom Sarafem pour le traitement du trouble dysphorique prĂ©menstruel (TDPM). Le Sarafem a Ă©tĂ© approuvĂ© par la FDA en novembre 1999. Le brevet du Prozac expirant en 2001 et dans le but de compenser la baisse de la part de marchĂ©[5] du Prozac, Eli Lilly demande alors que la fluoxĂ©tine soit commercialisĂ©e sous le nom commercial Sarafem au lieu de Prozac[6] - [7]. La molĂ©cule, qui Ă©tait majoritairement Ă destination du traitement de la dĂ©pression, devient une molĂ©cule Ă destination du trouble dysphorique prĂ©menstruel.
Description
La fluoxĂ©tine est un dĂ©rivĂ© de la diphĂ©nhydramine, un antihistaminique avĂ©rĂ© pour empĂȘcher la recapture de la sĂ©rotonine.
La fluoxétine interagit avec certaines substances dont les inhibiteurs de monoamine oxydase (IMAO).
Elle est principalement utilisée dans les dépressions marquées par un manque d'énergie du fait de son effet stimulant, mais aussi dans d'autres conditions comme l'anxiété ou la panique.
Son élimination est lente, sa demi-vie est de quatre jours. Le foie métabolise la fluoxétine en norfluoxétine, qui est également un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine et dont la demi-vie est encore plus longue, de 8,6 à 9,3 jours. Certains professionnels considÚrent que la durée de sa demi-vie est liée à son efficacité thérapeutique mais aucune étude fiable n'a été faite sur ce point.
Dans le cas oĂč il existe des dysfonctions sexuelles (dĂ©sir sexuel hypoactif, anorgasmie, trouble de l'excitationâŠ) antĂ©rieures Ă l'apparition d'un Ă©tat dĂ©pressif, une utilisation de la fluoxĂ©tine devra impĂ©rativement ĂȘtre Ă©vitĂ©e[8].
En mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire, elle peut ĂȘtre prescrite pour traiter les troubles du comportement liĂ©s Ă l'anxiĂ©tĂ©[9].
Smithkline Beecham (devenu GSK) indique que la longue demi-vie de la fluoxétine (4-6 jours) et de ses métabolites actifs norfluoxétine (4-16 jours) signifie que le médicament actif reste dans le corps jusqu'à 3 mois (5 fois la demi-vie)[10].
LĂ©gislation
La fluoxĂ©tine est en annexe 1 des drogues au Canada, oĂč elle n'est donc dĂ©livrĂ©e que sur prescription. Cette molĂ©cule est aussi dĂ©livrĂ©e sous prescription en France, en Belgique, en Suisse, et en Espagne.
Efficacité
L'efficacité du traitement est variable selon les sujets et la justesse du diagnostic psychiatrique établi au préalable. Les résultats obtenus auprÚs des différentes études réalisées récemment au niveau international sont variables et nécessitent des recherches ultérieures[11]. De plus, il existe un effet dose-dépendant.
molécule ou récepteur | Fluoxétine (Ki en nM) | Norfluoxétine (Ki en nM) | affinité (indique le taux de stimulation des récepteurs) |
---|---|---|---|
SERT (transporteur de sérotonine) | 1 | 19 | trÚs élevée pour les 2 |
NET (transporteur de noradrénaline) | 660 | 2700 | assez élevée et moyenne pour norfluoxétine |
DAT (transporteur de la dopamine) | 4180 | 420 | trĂšs faible/assez forte |
5-HT2A | 200 | 300 | trÚs élevée pour les 2 |
5-HT2B | 5000 | 5100 | trĂšs faible pour les 2 |
5-HT2C | 72.6 | 91.2 | trÚs élevée pour les 2 |
α1 | 3000 | 3900 | faible pour les 2 |
M1 | 870 | 1200 | moyenne pour les 2 |
M2 | 2700 | 4600 | faible/trĂšs faible |
M3 | 1000 | 760 | moyenne pour les 2 |
M4 | 2900 | 2600 | faible pour les 2 |
M5 | 2700 | 2200 | faible pour les 2 |
H1 | 3250 | 10000 | trĂšs faible/ quasi nulle |
Profil d'affinité des deux molécules actives
Les données mettent en évidence que le prozac n'est pas un simple ISRS. Il élÚve également les niveaux de dopamine et noradrénaline de façon conséquente ce qui explique son effet stimulant et certains effets secondaires à type d'agressivité et des changements de comportements. Il possÚde aussi un effet cholinergique qui apporte essentiellement des effets négatifs et n'est en théorie pas souhaitable avec les ISRS.
Effets secondaires
Ils sont donnés par la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé le [12].
Troubles généraux
RĂ©actions allergiques (tels que prurit, rash, urticaire, rĂ©action anaphylactoĂŻde, vascularite, maladie sĂ©rique, ĆdĂšme de Quincke), tremblements, syndrome sĂ©rotoninergique, photosensibilitĂ©, et trĂšs rarement Ă©rythĂšme polymorphe pouvant Ă©voluer en syndrome de Stevens-Johnson ou en Ă©rythrodermie bulleuse avec Ă©pidermolyse (syndrome de Lyell).
Appareil digestif
Troubles gastro-intestinaux (tels que diarrhĂ©e, nausĂ©es, vomissements, dyspepsie, dysphagie, dysgueusie), bouche sĂšche. Rares anomalies des fonctions hĂ©patiques. TrĂšs rares cas dâhĂ©patite idiosyncrasique.
SystĂšme nerveux
CĂ©phalĂ©es, troubles du sommeil (rĂȘves anormaux, insomnie, somnolence...), sensations vertigineuses, anorexie, fatigue, euphorie, mouvements anormaux transitoires (tics, ataxie, tremblements, myoclonies), convulsions et rarement agitation psychomotrice/akathisie. TrĂšs rares cas de syndromes sĂ©rotoninergiques.
Troubles psychiatriques
Hallucinations, réaction maniaque, confusion, agitation, anxiété et symptÎmes associés (telle que la nervosité), troubles de la concentration et du cours de la pensée (telle que la dépersonnalisation), attaques de panique, peut accroitre les pensées et comportement suicidaires et les gestes autodestructeurs ou de mal à autrui.
Appareil urogénital
- RĂ©tention urinaire, pollakiurie.
- Troubles sexuels (éjaculation retardée ou anéjaculation, anorgasmie), priapisme, galactorrhée.
Troubles divers
Alopécie, bùillements, trouble de la vision (telles que vision trouble, mydriases), sudation excessive, vasodilatation, arthralgie, myalgie, hypotension orthostatique, ecchymoses.
SystĂšme respiratoire
Pharyngite, dyspnĂ©e. De rares atteintes pulmonaires (avec des lĂ©sions inflammatoires histologiques non spĂ©cifiques et/ou une fibrose dont des processus inflammatoires de diffĂ©rents types histologiques et/ou une fibrose) ont Ă©tĂ© rapportĂ©es. La dyspnĂ©e peut ĂȘtre le seul symptĂŽme avant-coureur.
Densité osseuse
Une perte osseuse a été observée au-delà d'une année de traitement chez la souris rendant les sujets sensibles aux fractures[13].
Controverse
Vers la fin des années 1990, une polémique s'est développée, la firme Eli Lilly avait notamment fait d'énormes bénéfices avec le succÚs du Prozac.
Il lui est notamment reproché d'augmenter les risques de passage à l'acte suicidaire (risque présent chez tous les anti-dépresseurs puisqu'ils restaurent rapidement une certaine forme d'énergie avant de soigner la tristesse pathologique) surtout quand il est utilisé sur des enfants ou des adolescents[14].
En décembre 2004, le British Medical Journal (BMJ) publia des documents officiels d'Eli Lilly datant des années 1980 et suggérant un lien entre la fluoxétine, le suicide et la psychose. La publication professionnelle internationale affirmait également que la firme avait dissimulé ces informations, point sur lequel le BMJ a dû se rétracter[15].
Dégradabilié, biodégradabilité
La FluoxĂ©tine fait partie des molĂ©cules qu'on retrouve dans les eaux usĂ©es. Peu de donnĂ©es sur la dĂ©gradabilitĂ© (dont par photodĂ©gradation[16]) ou la biodĂ©gradabilitĂ© de la fluoxĂ©tine sont disponibles[17]. On cherche Ă mieux comprendre Ă quelles conditions elle peut (notamment dans une eau Ă basse ou moyenne pression devant ĂȘtre Ă©purĂ©e pour une rĂ©utilisation) ĂȘtre dĂ©gradĂ©e par Ă©lectro-oxydation (en) ou par un processus d'oxydation avancĂ© UV (AOP).
Devenir environnemental
La fluoxĂ©tine qui est consommĂ©e par les ĂȘtres humains est mĂ©tabolisĂ©e en norfluoxĂ©tine (en) par les isoenzymes cytochrome P450. La voie principale dâexcrĂ©tion de la fluoxĂ©tine et de la norfluoxĂ©tine Ă©tant lâurine et jusquâĂ 11 % du mĂ©dicament est excrĂ©tĂ© en tant que fluoxĂ©tine non mĂ©tabolisĂ©e[18].
Dans les eaux de surface
Quelques Ă©tudes ont Ă©tĂ© faites pour dĂ©terminer la concentration de fluoxĂ©tine dans les eaux de surface de plusieurs pays. La concentration de fluoxĂ©tine est de 21,4 ± 31,2 ng·L-1 dans la riviĂšre Henares-Jarama-Tajo en Espagne[19]. Une concentration de 12 ng/L de fluoxĂ©tine a Ă©tĂ© mesurĂ©e dans lâeau de surface aux Ătats-Unis[20]. Ă titre comparatif, en NorvĂšge, une concentration de 0 Ă 3 ng/L a Ă©tĂ© mesurĂ©e dans les effluents des hĂŽpitaux. Cela peut confirmer que les hĂŽpitaux ne sont pas les sources majeures de fluoxĂ©tine dans les eaux de surface[21]. Finalement une concentration de 99 ng/L a Ă©tĂ© mesurĂ©e dans les effluents des usines de traitements des eaux au Canada[22].
MĂ©thodes d'analyse
Il faut dâabord faire lâĂ©chantillonnage dâune façon adĂ©quate puisquâil ne faut pas dĂ©tĂ©riorer lâĂ©chantillon. Ensuite une prĂ©-concentration est faite par une extraction en phase solide (SPE). Les concentrations retrouvĂ©es dans lâeau de surface sont en quantitĂ© trace alors il est nĂ©cessaire de concentrer lâĂ©chantillon pour pouvoir dĂ©tecter la fluoxĂ©tine avec un instrument analytique. Finalement lâanalyse sâeffectue par chromatographie liquide couplĂ© par spectromĂ©trie de masse en tandem (LC-MS/MS).
Lâextraction de la fluoxĂ©tine est effectuĂ©e avec de lâeau de qualitĂ© HPLC et de lâeau environnementale. Des bouteilles ambrĂ©es prĂ©alablement rincĂ©es avec de lâeau ultra-pure sont utilisĂ©es pour la collection des Ă©chantillons. Lâeau environnementale est filtrĂ©e au travers dâune membrane de nylon 0,45 ÎŒm. Lâentreposage des Ă©chantillons se fait Ă â20 °C, ainsi lâactivitĂ© biologique est rĂ©duite de façon considĂ©rable. Il y a deux types de sorbants utilisĂ©s pour cette analyse : HLB et MIP. Le sorbant HLB est un copolymĂšre macroporeux fait avec un ratio balancĂ© de deux monomĂšres, le divinylbenzĂšne lipophylique et la N-vinylpyrrolidone hydrophobique. Le MIP est un polymĂšre avec une empreinte molĂ©culaire (Molecular Imprinted Polymer). Dans le cas prĂ©sent, lâempreinte est faite pour lâanalyse des drogues pharmaceutiques.
Sorbant HLB
Pour le sorbant HLB, la mĂ©thode est la suivante : il faut prendre 100 ml dâĂ©chantillon aqueux quâon va doper avec 0,5 ÎŒg·l-1 de fluoxĂ©tine pur. LâĂ©chantillon est passĂ© au travers de la cartouche SPE au pH naturel du cours dâeau (qui est dâenviron 8,3 pour une riviĂšre) Ă un taux de 5 ml/min. La cartouche est prĂ©alablement conditionnĂ©e avec 5 ml de mĂ©thanol et dâeau de qualitĂ© HPLC. AprĂšs avoir passĂ© lâĂ©chantillon au travers de la cartouche, elle est rincĂ©e avec 5 ml dâeau de qualitĂ© HPLC. La cartouche est ensuite sĂ©chĂ©e sous vide pendant 15 minutes. LâĂ©lution se fait par la suite avec 2 Ă 4 ml de mĂ©thanol et les extraits sont Ă©vaporĂ©s avec un lĂ©ger jet dâazote. 0,5 ml dâun mĂ©lange dâacĂ©tonitrile/eau (10: 90 v/v) avec 100 ng·ml-1 dâĂ©talon interne est ajoutĂ© Ă lâextrait Ă©vaporĂ©. LâĂ©talon interne est le fluoxĂ©tine-d5[4].
Sorbant MIP
Pour ce qui est du sorbant MIP; 25-200 ml de lâĂ©chantillon aqueux Ă son pH naturel est passĂ© au travers de la cartouche MIP Ă un taux dâenviron 1 mL/min. Les cartouches sont prĂ©-conditionnĂ©es avec 1 ml de mĂ©thanol suivi de 1 ml dâeau de qualitĂ© HPLC. Une fois lâĂ©chantillon passĂ© au travers de la cartouche, elle est rincĂ©e avec 2 Ă 1 ml dâeau de qualitĂ© HPLC et sĂ©chĂ©e sous vide pendant 10 minutes. Pour la prochaine Ă©tape de lavage, 1 ml dâacĂ©tonitrile est passĂ© dans la cartouche et elle est sĂ©chĂ©e sous vide pour 10 minutes. Le solvant dâĂ©lution est 4 Ă 1 ml de mĂ©thanol (10 % dâacide acĂ©tique). Finalement les extraits sont Ă©vaporĂ©s et reconstituĂ©s comme dans la mĂ©thode HLB[4].
Chromatographie liquide Ă ultra performance (UPLC)
Une fois les Ă©chantillons prĂ©parĂ©s, ils sont analysĂ©s par UPLC-MS/MS avec une colonne C18. Les gradients utilisĂ©s pour lâanalyse avec lâacĂ©tonitrile (A) et une solution dâacide formique 0,1 % sont :
- 10 % de A pendant 0,5 minute ;
- 30 % de A Ă 2,5 minutes ;
- 80 % de A Ă 5 minutes ;
- 100 % de A Ă 5,5 minutes ;
- 10 % de A Ă 6,5 minutes.
Câest donc une analyse rapide puisque câest un instrument UPLC qui est utilisĂ©. Le dĂ©bit est de 400 ÎŒL/min et la colonne est maintenue Ă 30 °C. Avec le sorbant MIP et HLB, il est possible dâobtenir une limite de dĂ©tection de la mĂ©thode (MDL) de 0,5 ng·l-1[4].
Spectrométrie de masse
Pour ce qui est du spectromÚtre de masse en tandem, les composés sont ionisés par électronébuliseur en mode positive. Le voltage du capillaire est de 3,00 kV et les températures de la source et de la désolvatation sont de 120 et 350 °C respectivement. Les limites de détections instrumentales sont de moins d'1 pg. Des pourcentages de recouvrements de 75 ± 1 % pour MIP et 92 ± 12 % pour HLB sont obtenus. Un recouvrement plus précis est donc obtenu avec le sorbant MIP[4].
Ăcotoxicologie
Le fait quâil y ait de la fluoxĂ©tine dans lâenvironnement est prĂ©occupant puisque les consĂ©quences dâune exposition prolongĂ©e Ă des quantitĂ©s traces sont inconnues. Bien que les mĂ©dicaments actifs aient des durĂ©es de demi-vie courtes Ă cause de processus biotiques ou non-biotiques, leur infusion continue dans lâenvironnement cause des expositions multi-gĂ©nĂ©rationnelles aux organismes marins[23]. Il se pourrait quâil y ait des changements biologiques continus pour ces organismes et que nous ne soyons pas en mesure de les apercevoir. Par consĂ©quent, il pourrait survenir des impacts irrĂ©versibles qui pourrait ĂȘtre attribuĂ©s Ă un changement naturel ou Ă une adaptation[24].
Les valeurs de EC50 aprĂšs 24 heures dâincubation pour Tetrahymena thermophila (protozoaire) sont de 30,5 (±0,7) mg.l-1 et de 3,2 (±0,1) mg.l-1 pour (â)-(R)-fluoxĂ©tine et (+)-(S)-fluoxĂ©tine respectivement alors lâisomĂšre (+)-(S)-fluoxĂ©tine est beaucoup plus toxique pour cette espĂšce[23]. Pour Daphnia magna (crustacĂ© zooplanctonique), les deux Ă©nantiomĂšres sont pratiquement aussi toxiques. Pour le taux de pĂąturage de ce crustacĂ© zooplanctonique, la concentration minimale oĂč il y a eu un effet observable est de 195 ÎŒg·l-1 pour lâisomĂšre (S) pour une durĂ©e de 21 jours. La concentration oĂč il y a eu un effet observable sur la croissance de Pimephales promelas (poisson) est de 53 ÎŒg·l-1 pour un mĂ©lange racĂ©mique de fluoxĂ©tine pour une pĂ©riode de sept jours[25]. De plus, ce mĂ©dicament a des propriĂ©tĂ©s anti-microbiotiques et pourrait inhiber des pompes cellulaires[26]. Les consĂ©quences potentielles de ce pharmaceutique sur la santĂ© des humains sont inconnues. Il est important de noter que malgrĂ© une certaine utilitĂ© des bioessais, ils ne sont pas reprĂ©sentatifs de ce qui se passe rĂ©ellement dans les eaux de surface. Ils sont trĂšs souvent limitĂ©s Ă quelques jours ou quelques semaines alors quâen vĂ©ritĂ©, les organismes passent une vie complĂšte avec ces contaminants.
Divers
La fluoxétine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013)[27].
DĂšs 1997, Lilly avait une campagne publicitaire annonçant que lorsque le patient est sous traitement Prozac (fluoxĂ©tine), le traitement est facile Ă arrĂȘter et entraine rarement des symptĂŽmes de discontinuation[10].
La fluoxétine est testée pour ses propriétés antivirales, notamment dans les infections à entérovirus[28] et dans l'hépatite C[29].
Usage vétérinaire
La fluoxetine aide Ă la thĂ©rapie comportementale chez le chien, en particulier dans le traitement du trouble de lâanxiĂ©tĂ© de sĂ©paration se manifestant par des comportements inappropriĂ©s. En Belgique la spĂ©cialitĂ© s'appelle Reconcile[30].
Recherche sur son usage dans la maladie d'Alzheimer
Un autre potentiel traitement trÚs prometteur de la maladie d'Alzheimer est la fluoxétine, qui n'est actuellement pas préconisée ni commercialisée pour cet usage. De nombreux patients atteints de maladie d'Alzheimer sont sous fluoxétine pour le traitement d'un des symptÎmes secondaires, à savoir la dépression ou les troubles de l'humeur[31]. Cependant, il semble d'aprÚs plusieurs recherches menées sur ces patients que ce médicament travaille directement vers la réduction de la maladie par la neurogenÚse dans l'hippocampe adulte agissant sur les cellules souches neurales[32] et la régulation des astrocytes (principales cellules gliales) dans le cerveau[33].
Notes et références
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- David T. Wong, Jong S. Horng, Frank P. Bymaster, Kenneth L. Hauser et Bryan B. Molloy, « A selective inhibitor of serotonin uptake: Lilly 110140, 3-(p-Trifluoromethylphenoxy)-n-methyl-3-phenylpropylamine », Life Sciences, vol. 15, no 3,â , p. 471â9 (PMID 4549929, DOI 10.1016/0024-3205(74)90345-2)
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Bibliographie
- David Healy, Let Them Eat Prozac (New York University Press, 2004)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Lilly's ProzacÂź advertising website
- Page spécifique dans la base de données sur les produits pharmaceutiques (Canada)
- Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Fluoxétine
- Page spécifique sur le Répertoire Commenté des Médicaments, par le Centre belge d'information pharmacothérapeutique
- (de) Page spécifique dans la base de données sur les produits vétérinaires (VeterinÀrprodukte, Futtermittel & Zusatzstoffe, Suisse)
- Page spécifique sur le Vidal.fr