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Ferdinand HĂ©rold (compositeur)

Louis-Joseph-Ferdinand Hérold est un compositeur français, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine.

Ferdinand HĂ©rold
Biographie
Naissance

10 rue HĂ©rold (d)
Décès
(Ă  41 ans)
Paris
SĂ©pulture
Pseudonyme
Landriani
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Jeanne-Gabrielle HĂ©rold (d)
Conjoint
Adélaïde-Élise Rollet (d)
Enfants
Ferdinand HĂ©rold
Adèle Hérold (d)
Ĺ’uvres principales
Vue de la sépulture.

De la jeunesse au prix de Rome

  • Maison natale de Ferdinand HĂ©rold
  • Maison natale de Ferdinand HĂ©rold au n°10, rue HĂ©rold (Paris, Ier).
    Maison natale de Ferdinand Hérold au n°10, rue Hérold (Paris, Ier).
  • Plaque commĂ©morative associĂ©e.
    Plaque commémorative associée.

D’origine alsacienne, Ferdinand Hérold est fils unique de François-Joseph Hérold (1755-1802), pianiste et compositeur, et de Jeanne-Gabrielle Pascal. Il est le petit-fils d’un organiste, Nicolas Hérold. Il est donc élevé dans une atmosphère musicale. D’autant plus qu’entré au pensionnat Hix à l’âge de six ans, il suit parallèlement des cours de théorie musicale avec François-Joseph Fétis, le futur éditeur de La Revue musicale. À l’âge de sept ans, il joue du piano et commence déjà à composer.

Son père s’opposait à ce qu’il fasse carrière dans la musique mais la mort de ce dernier, en 1802, lui permet de regarder ce projet avec plus de réalisme. Il entre au Conservatoire de Paris en 1806, où il a des professeurs de tout premier plan : son propre parrain Louis Adam (père du compositeur Adolphe Adam) en piano, Charles Simon Catel en harmonie, Rodolphe Kreutzer en violon et Étienne Nicolas Méhul en composition.

En 1810, il gagne le premier prix de piano, avec un morceau qu’il avait lui-même composé, ce qui ne s’était jamais vu. Il part pour Rome avec François Rude et David d'Angers en 1813 après avoir remporté le Prix de Rome l’année précédente. Au printemps, il y compose sa première symphonie.

Premières œuvres, premiers triomphes, premiers échecs

En 1815, il part s’installer à Naples pour raisons de santé. Il y compose plusieurs morceaux, dont sa seconde symphonie et trois quatuors pour instruments à cordes. Son premier opéra, La gioventù di Enrico Quinto (La Jeunesse d’Henri V) est représenté au Teatro del Fondo, sous le pseudonyme de Landriani. Alors que les compositeurs français étaient généralement mal reçus, il gagne le succès du public mais pas celui des compositeurs napolitains. Joachim Murat l’engage même pour enseigner le piano à ses filles, si bien qu’après son exécution, il doit quitter l’Italie. Il passe alors par l’Autriche, où Metternich l’emploie quelques mois, par Munich et la Suisse et regagne Paris.

C’est alors qu’il acquiert la célébrité grâce à un opéra écrit en collaboration avec François-Adrien Boieldieu, Charles de France (1816). Il connaît encore le succès cette même année avec un second opéra, Les Rosières, dédié à son ami et professeur Méhul. Si La Clochette (1817) est encore une réussite, ce n’est pas le cas des opéras suivants Le Premier venu et Les Troqueurs (1819), déjà mis en musique en 1753 par Antoine Dauvergne. De mauvais choix de livrets compromettent encore L’Amour platonique et L’Auteur mort et vivant. Hérold, découragé, décide alors d’abandonner l’opéra.

En 1821, il devient assistant au théâtre italien et voyage en Italie pour recruter des chanteurs. Il y retrouve la santé et l’inspiration. Il revient alors sur scène avec un nouvel opéra Le Muletier (1823) sur un livret de Paul de Kock et Lasthénie, puis profite de l’engouement pour l’Espagne après la victoire française du Trocadéro pour présenter Vendôme en Espagne, en collaboration avec Daniel-François-Esprit Auber (1823). En 1824, l’Opéra-Comique lui commande Le Roi René. Il continue cependant à travailler pour le théâtre italien où il devient « maître de chœur » en 1826.

La maturité

Il écrit toujours énormément et alterne échecs (Le Lapin blanc, L’Illusion) et succès (Marie, Emmeline). Il est néanmoins embauché à l’Académie royale de musique et fait chevalier de la Légion d’honneur en 1828.

Il épouse le 15 novembre 1827 à Neuilly-sur-Seine Adélaïde Elise Rollet (1806-1861) qui lui donne un fils l'année suivante, Ferdinand, futur préfet de la Seine.

1828 voit la création, à la demande du maitre de ballet Jean-Pierre Aumer, d'une musique de ballet pour une œuvre préexistante depuis 1789 et dont les danses se faisaient sur des airs populaires français : La Fille mal gardée, restée au répertoire jusqu'à nos jours. En plein essor du ballet romantique (La Sylphide, La Fille du Danube, Giselle, La Péri...), dont les thèmes étaient généralement dramatiques, l'originalité de cette œuvre réside dans son sujet comique qui avait été décidé par Jean Dauberval. Musicalement, Hérold réussit à conférer une homogénéité expressive à cet ouvrage : pourtant, en plus de sa propre partition, il a recours à diverses pages de Jean-Paul-Egide Martini (plus connu pour sa mélodie Plaisir d'amour), d'autres empruntées à Gioacchino Rossini et Gaetano Donizetti et adroitement insérées. Il est amusant de relever qu'en pleine expansion de la technique des pointes, c'est une danse de caractère qui retint le plus l'attention sur ce ballet, La Sabotière, dansée comme son nom l'indique, en sabots de bois. Aujourd'hui encore, de l'Opéra de Paris à Covent Garden, la tradition perdure !

Le a lieu la première de l'un de ses opéras les plus célèbres, Zampa, qui est un triomphe en France et en Allemagne où il est encore joué de nos jours. Après avoir collaboré à La Marquise de Brinvilliers (avec entre autres Boieldieu et Auber) et écrit La Médecine sans médecin, il donne en 1832 ce qui est sans doute aujourd’hui son œuvre la plus connue, Le Pré aux clercs, qui atteindra la 1000e représentation en 1871.

Mais en janvier 1833, un mois après la première, Hérold meurt de la tuberculose. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (13e division)[1]. Un opéra inachevé, Ludovic, est terminé par Jacques Fromental Halévy.

Une partie de la rue d’Argout, où se situe sa maison natale[2], dans le Ier arrondissement de Paris, est rebaptisée en son honneur en 1881.

Famille

  • François-Joseph HĂ©rold (1755-1802), musicien, mariĂ© en 1790 Ă  Jeanne Gabrielle Pascal (1771-1860)
    • Louis Joseph Ferdinand HĂ©rold, mariĂ© en 1827 Ă  AdĂ©laĂŻde Rollet
      • Ferdinand HĂ©rold (1828-1882), sĂ©nateur en 1876, prĂ©fet de la Seine en 1879-1882, mariĂ© en 1864 Ă  Laure Jeanne Juliette Louvain de Pescheloche
        • AndrĂ© Jules Ferdinand HĂ©rold (1865-1940), Ă©crivain
        • LĂ©onie Fernande Gabrielle HĂ©rold (1867- )
        • Joseph Étienne Georges HĂ©rold (1869-1879)
        • Claire EugĂ©nie Martianne HĂ©rold (1870-1871)
        • Louis Maurice Alphonse HĂ©rold (1872-1962), artiste statuaire, maire d'Ablon-sur-Seine (1908-1919)
      • Adèle HĂ©rold (1830-1906), mariĂ©e en 1854 Ă  Jean-Jules Clamageran (1827-1883)
      • Eugène HĂ©rold (1832- )

Ĺ’uvre

Ferdinand HĂ©rold laisse environ 160 partitions.

Opéras

  • La gioventĂą di Enrico quinto (1815), livret italien de Landriani adaptĂ© de la comĂ©die d'Alexandre Duval – reçoit un accueil triomphal ;
  • Charles de France ou Amour et Gloire (1816), en collaboration avec Boieldieu, livret de ThĂ©odore d'Artois et Emmanuel ThĂ©aulon ;
  • Corinne au Capitole (1816) ;
  • Les Rosières (1817), livret de ThĂ©aulon – 44 reprĂ©sentations ;
  • La Clochette ou le Diable page (1817), livret de ThĂ©aulon – dĂ©passe la 100e reprĂ©sentation ;
  • Le Premier Venu ou Six lieues de chemin (1818) – ne se maintient pas Ă  l'affiche ;
  • Les Troqueurs (1819), d'après l'opĂ©ra de Dauvergne ;
  • L'Amour platonique (1819), livret d'Auguste Rousseau – retirĂ© après la gĂ©nĂ©rale ;
  • L'Auteur mort et vivant (1820) ;
  • Le Muletier (1823), livret de Paul de Kock d'après le conte de Jean de La Fontaine ;
  • LasthĂ©nie (1823) – 26 reprĂ©sentations ;
  • VendĂ´me en Espagne (1823), en collaboration avec Auber ;
  • Le Roi RenĂ© ou La Provence au quinzième siècle (1824) – inspirĂ© de mĂ©lodies provençales (Ă©chec) ;
  • Le Lapin blanc (1825), livret de MĂ©lesville et Carmouche ;
  • AlmĂ©don ou le Monde renversĂ© (1826), retitrĂ© Marie, livret d'Eugène de Planard – plus de 400 reprĂ©sentations Ă  l'OpĂ©ra-Comique ;
  • L'Illusion (1829) – une centaine de reprĂ©sentations ;
  • Emmeline (1829) ;
  • L'Auberge d'Auray (1830), en collaboration avec Michele Carafa ;
  • Zampa ou la FiancĂ©e de marbre (1831) – l'Ĺ“uvre la plus connue d'Herold ;
  • La Marquise de Brinvilliers (1831), drame lyrique collectif avec Auber, Batton, Berton, Blangini, Boieldieu, Carafa, Cherubini et PaĂ«r) ;
  • La MĂ©decine sans mĂ©decin (1832), opĂ©ra en un acte, livret de Scribe ;
  • Le PrĂ© aux Clercs (1832) – son ultime chef-d'Ĺ“uvre ;
  • Ludovic (1833) – complĂ©tĂ© après sa mort par HalĂ©vy.

Sources : Vincent Giroud, « Hérold et Zampa reviennent à l'Opéra-Comique », Opéra Magazine no 26, février 2008.

Ballets

Précédant Adolphe Adam, Hérold est considéré comme l'un des pères du grand ballet romantique, avec Jean Schneitzhoëffer (compositeur de La Sylphide française de 1832).

  • Astolphe et Joconde ou les Coureurs d'aventures (1827) ;
  • La Somnambule ou l'ArrivĂ©e d'un nouveau seigneur (1827) ;
  • La Fille mal gardĂ©e (1828) ;
  • Lydie (1828) ;
  • La Belle au bois dormant (1829) ;
  • La Noce de village (1830).

Autres

  • Ariane (1811), cantate concourant pour l'obtention du Prix de Rome ;
  • La Duchesse de La Vallière ou Mlle de Lavallière (1812), cantate qui lui vaut le Prix de Rome ;
  • Symphonie no 1 en do majeur (1813) ;
  • Trois quatuors pour instruments Ă  cordes (1814)
    • no 1 en rĂ© majeur
    • no 2 en ut majeur
    • no 3 en sol mineur
  • Symphonie no 2 en rĂ© majeur (1815).

Hérold a également composé 4 concertos pour piano et orchestre, 6 sonates et 57 compositions pour piano.

Discographie

Musique instrumentale

  • Quatre sonates pour harpe avec accompagnement d’alto par Rachel Talitman (harpe) et Pierre-Henry Xuereb (alto) – CD Harpandco 505014 (enregistrĂ© en 2008)
  • Trois quatuors pour instruments Ă  cordes par le quatuor Annesci – CD REM 311214 (enregistrĂ© en 1993)
  • Caprice pour piano et orchestre Ă  cordes par Robert Veyron-Lacroix (piano) et l'orchestre de chambre J.-F. Paillard, Jean-François Paillard (dir.) in Musique française sous la Restauration (+ Jadin, Bochsa et Nadermann) – LP Erato RC350 (enregistrĂ© en juin 1978) - inĂ©dit en CD
  • Concertos pour piano et orchestre no 2 en mi bĂ©mol majeur, no 3 en la majeur & no 4 en mi mineur par Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger, piano, et le Sinfonia Varsovia dirigĂ© par HervĂ© Niquet – CD Mirare MIR127 (enregistrĂ© en 2010)
  • Symphonies nos 1 et 2, ouvertures de Zampa et Le PrĂ©-aux-Clercs, orchestre de la Suisse italienne, Wolf-Dieter Hauschild (dir.) – CD Dynamic CDS 282 (enregistrĂ© en 1998)

Ballets

  • La Somnambule, orchestre Victoria, Richard Bonynge (dir.) – CD Melba Recordings MR301087 (enregistrĂ© en 2004)
  • La Fille mal gardĂ©e :
    • Orchestra of the Royal Opera House Covent Garden, John Lanchbery (dir.). 2 CD Decca 480 849-2 (enregistrĂ© en 1980) – intĂ©grale
      + Charles Lecocq, Mam'zelle Angot (ballet) par Richard Bonynge
    • Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Barry Wordsworth (dir.). 2 CD EMI « Classics for pleasure » 7243-5-86178-2-5 (enregistrĂ© en 1983) – extraits
      + André Messager : Les Deux Pigeons par John Lanchbery et Isoline par Jean-Pierre Jacquillat

Musique vocale

  • Ariane, cantate de 1811 pour le Prix de Rome, Karine Deshayes (mezzo-soprano) & l'Ensemble Opera Fuoco, David Stern (dir.) – CD Zig Zig Territoire en partenariat avec le Palazzetto Bru Zane (ZZT337, enregistrĂ© en 2013) - en complĂ©ment : arias et cantates de Cherubini (MĂ©dĂ©e & CircĂ©), Boisselot (VellĂ©da), Catel (SĂ©miramis)

Opéras, opéras-comiques

  • Le PrĂ©-aux-Clercs :
    • 1°) Berthe Monmart, Denise Boursin, Claudine Collart, Joseph Peyron, Camille Maurane, Gaston Rey, Lucien Lovano, Pierre Germain, chĹ“urs et orchestre de la Radio-Lyrique, Robert Benedetti (dir.) – 2 CD GaietĂ© Lyrique 2020121 (enregistrĂ© en 1959) – intĂ©grale
      + Le Muletier, André Mallabrera, Joseph Peyron, Gérard Friedmann, Lina Dachary, Claudine Collart, Orchestre lyrique de l’ORTF, Jean-Pierre Marty (enregistré en 1968)
    • 2°) RenĂ©e Doria, Michèle Le Bris, Françoise Louvay, Michel SĂ©nĂ©chal, Adrien Legros, Pierre Giannotti, JĂ©sus Etcheverry (dir.) – CD Philips Classics 456 603-2 (enregistrĂ© en 1963) - extraits
      + Ouverture de Zampa, Orchestre symphonique de Detroit, Paul Paray (dir.) - enregistré en 1960. Munger,
      • 3°) Spyres... ChĹ“urs et Orchestre Gulbenkian, Paul McCreesh (dir.) – Livre CD OpĂ©ra, Ă©dition Bru Zane (enregistrĂ© en 2015) - intĂ©grale
      Précision : un coffret de 2 CD regroupant l'intégrale Benedetti et la sélection Etcheverry est paru à l'été 2015 chez Malibran, complété par des extraits de Zampa et l'ouverture dirigée par Paul Paray.

Notes et références

  1. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 193
  2. Actuel 10, rue HĂ©rold.

Annexes

Bibliographie

  • BenoĂ®t Jouvin, HĂ©rold, sa vie et ses Ĺ“uvres, Heugel, Paris, 1868 (consultable sur Google Books)
  • Arthur Pougin, Herold, coll. Les Musiciens cĂ©lèbres, H. Laurens, Paris, 1906
  • AndrĂ©-Ferdinand HĂ©rold, « Souvenirs inĂ©dits de Ferdinand HĂ©rold. Un musicien français Ă  Vienne en 1815 » in Revue musicale 6e annĂ©e, S.I.M., 1910, p. 100-111 et 156-170.
  • HervĂ© AudĂ©on, « Louis-Joseph-Ferdinand HĂ©rold » dans JoĂ«l-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Fayard, 2003 (ISBN 2-213-59316-7)
  • HervĂ© AudĂ©on, Lettres d'Italie suivies du journal et autres Ă©crits (1804-1833), coll. La Musique en France au XIXe siècle, Musik-Édition Lucie Galland, Weinberg, 2008 (ISBN 978-3940603012)
  • Alexandre Dratwicki, HĂ©rold en Italie, coll. Perpetuum Mobile, SymĂ©trie, 2009 (ISBN 978-2914373449)
  • France-Yvonne Bril, « Ferdinand Herold (1791-1833) » dans HervĂ© AudĂ©on, Michel C. Kiener, Nicolas Sarre (dir.), Études sur l'opĂ©ra français du XIXe siècle, Musik-Édition Lucie Galland, Weinberg, 2012 (ISBN 978-3940603-08-1)

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