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Farida Khelfa

Farida Khelfa, née le à Lyon 2e (Rhône), est une actrice, réalisatrice de documentaires et ancien mannequin franco-algérienne. Habituée des nuits du Palace au début des années 1980, puis des Bains Douches, elle devient mannequin grâce au couturier Jean-Paul Gaultier jusqu'en 1993, travaille avec Azzedine Alaïa et Jean-Paul Goude, puis devient également actrice pendant cinq ans jusqu'en 1990, date à laquelle elle suspend ses activités cinématographiques pour les reprendre seize ans plus tard. Elle est également active à la télévision après les années 2000, que ce soit dans des téléfilms, ou pour la réalisation de reportages.

Farida Khelfa
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Films notables
Ĺ’uvres principales

Biographie

Farida Khelfa naît en 1960 dans le 2e arrondissement de Lyon de parents algériens, dont elle conserve la nationalité[1] (elle n'obtient la nationalité française qu'à l’âge de 30 ans). Son père, sévère, est veilleur de nuit à la gare de Lyon-Perrache. Elle a neuf frères et sœurs. Elle passe sa jeunesse aux Minguettes[2] et décide de rejoindre sa sœur Houria Khelfa à Paris à l'âge de seize ans, en auto-stop[3]. Jusqu'à sa majorité, elle est considérée comme « fugueuse »[4]. Figure du Palace[n 1] dans les années 1980[6], elle y croise ceux qui deviendront ses proches : les couturiers Jean-Paul Gaultier (qu'elle avait déjà rencontré en 1979[7]) et le chausseur Christian Louboutin[n 2], Arielle Dombasle, Vincent Darré, qui deviendra décorateur par la suite, ou encore le couple de photographes Pierre et Gilles[n 3], « tous de milieux sociaux très différents » précise-t-elle[9].

Elle est également amie et témoin de mariage de Carla Bruni-Sarkozy[10] - [1] - [6], qu'elle rencontre la première fois chez Alaïa et avec qui elle défile dans les années 1990[n 4]. Elle est aussi amie avec l'actrice Marine Delterme[11].

RemarquĂ©e par Jean-Paul Gaultier, qui lui demande de dĂ©filer pour lui en 1979, puis par Thierry Mugler, rien ne la prĂ©disposait Ă  devenir mannequin : c'est « une des personnes les moins sĂ»res d'elles que j'aie pu rencontrer » souligne Marie Colmant[2]. Elle se fait pourtant très vite remarquer par sa prestance, mais Ă©galement parce qu'elle est, Ă  l'Ă©poque, le premier mannequin « beur Â» qui soit aussi exposĂ© mĂ©diatiquement. Jean-Paul Gaultier souligne que « Farida avait une beautĂ© incroyable, ce nez, cette allure, ces cheveux. Ce n’était pas seulement ces traits magnifiques, mais cette façon de se tenir, très altière, une noblesse naturelle sans rien de prĂ©tentieux »[6]. Le dĂ©corateur Vincent DarrĂ© la dĂ©crit comme une femme qui avait Ă  l'Ă©poque « une poitrine accentuĂ©e par sa taille fine et surtout une chevelure spectaculaire[9]. » En 1982, elle est physionomiste aux Bains Douches[2] oĂą elle croise Jean-Paul Goude pour la première fois ; elle en devient la muse[11], succĂ©dant ainsi Ă  Grace Jones, et sa compagne jusqu'en 1990.

Alors en couple avec Jean-Paul Goude, elle fait la connaissance par son intermédiaire en 1983 d'Azzedine Alaïa dont elle devient l'égérie[12], sa muse, puis la directrice de son studio de 1996 à 2003[13]. Ils restent très proches[n 5].

En 1985, elle apparaĂ®t dans La Nuit porte-jarretelles de Virginie ThĂ©venet, avec ses amis de la « gĂ©nĂ©ration Palace Â», puis deux ans après dans Jeux d'artifices de la mĂŞme rĂ©alisatrice. Mais c'est la mĂŞme annĂ©e dans Les Keufs de Josiane Balasko qu'elle se fait remarquer pour la première fois en tant qu'actrice. Pourtant, elle dĂ©laisse le cinĂ©ma dans les annĂ©es 1990 et fait son dernier dĂ©filĂ© en 1993[11] chez Azzedine AlaĂŻa, mais persĂ©vère dans le domaine de la mode en travaillant pour le couturier[n 6], puis Gaultier jusqu'en 2004[16]. Deux ans plus tard, elle retourne au cinĂ©ma avec son rĂ´le dans Gradiva, suivi de Paris de Klapisch en 2008.

En 2010, elle réalise un documentaire sur le couturier Jean-Paul Gaultier, Jean-Paul Gaultier ou Les codes bouleversés diffusé sur France 5[1] - [7]. L'année suivante, Farida Khelfa apparait comme mannequin dans le livre du chausseur Christian Louboutin[n 7]. Elle réalise un documentaire pour lui, fin 2012[9] ; la même année, elle réalise également le documentaire intitulé Une jeunesse tunisienne, pour la chaine France Ô[17] ainsi que le documentaire Campagne intime sur Nicolas Sarkozy diffusé le en prime-time sur D8[18] - [19]. L'année suivante, elle fait un reportage sur Christian Louboutin : « j'ai réalisé que cela faisait un temps infini que l'on se connaissait. J'ai pris ma caméra et je l'ai suivi[8]. »

Toujours proche des arts, Farida Khelfa participe avec Arielle Dombasle à l'événement « Images publiques, images privées » de l'artiste Leonardo Marcos à la galerie du Passage de Pierre Passebon dans un hommage à Alain Robbe-Grillet[20].

Avant l'été 2012, grâce à la complicité d'Inès de La Fressange[4], elle devient l'égérie publicitaire de Schiaparelli[21] - [22], maison de couture renommée des années 1940[9].

En , après dix-sept ans de vie commune, Farida Khelfa s'unit à l'homme d'affaires français Henri Seydoux, ancien journaliste d'Actuel et PDG de Parrot, qu'elle a connu grâce à Christian Louboutin[n 8] et avec qui elle vit depuis 1989[3]. Le mariage est organisé à Paris, au Palace, endroit qu'ils fréquentent tous deux dans les années 1980 sans jamais se croiser[3]. Deux cents personnes sont invitées, dont le designer Philippe Starck témoin du marié avec Louboutin, le chanteur Mick Jagger, le décorateur Vincent Darré, Bernadette Chirac, le philosophe Bernard-Henri Lévy et Arielle Dombasle, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy et son épouse Carla, témoin de Farida[4] - [3].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Documentaires réalisés

  • Farida Khelfa, Campagne intime, 2012
  • Farida Khelfa, Louboutin, 2014, 1re diffusion Arte[23]

Notes et références

Notes

  1. « Le Palace était à son apogée en 1978, avant que les Bains-Douches ne prennent la relève. J'avais 16 ans à l'époque et je débarquais tout juste de Lyon. […] Tout ce qui importait, c'était le look du soir. […] On se marrait, on faisait la fête, et puis surtout, on dansait[5]. »
  2. Son mari Henri Seydoux étant l'un des investisseurs à l'origine de la marque Christian Louboutin. À propos du chausseur, elle précise leur première rencontre, « c'est probablement au Palace, très surement en dansant. C'était notre truc : passer la nuit à danser sur des tubes disco[8] ».
  3. La photographie de 1991, intitulée Sainte Monique et saint Augustin mettant en scène Farida Khelfa par Pierre et Gilles, est abordée in : Chloé Devis, Derrière l'objectif de Pierre et Gilles : Photos et propos, Éditions Hoebeke, , 155 p. (ISBN 978-2-84230-468-3 et 2-84230-468-3), p. 62
  4. « Je l'ai connue quand on était toutes les deux mannequins » Libération, 23 février 2008
  5. « J'étais très souvent chez Alaïa, on pouvait dormir chez lui, passer manger, s'habiller, c'est mon repère familial. D'ailleurs il y a toujours table ouverte chez lui[14]. »
  6. Farida Khelfa, avant de partir dans le studio de création de Jean-Paul Gaultier quelques années après, résume ainsi ses années avec Alaïa :
    « J'étais mannequin, mais ça ne me plaisait pas. J'ai fait du cinéma, c'était pas mon truc non plus ! J'ai fait un enfant et étais aux anges. Mais je ne pouvais pas rester femme au foyer, j'ai donc retravaillé avec Azzedine Alaïa, cette fois en studio, et j'ai beaucoup appris[15]. »
  7. Éric Reinhardt, Christian Louboutin : Entretien avec Eric Reinhardt, New York/Paris/London etc., Éditions Rizzoli, , 352 p. (ISBN 978-0-8478-3729-8)
  8. « C'est lui qui m'a présenté l'homme de ma vie » précise-t-elle[8].
  9. réalisé en 2007, sortie en mai 2009.

Références

  1. « Carla, Farida et Jean Paul : Les enfants de la mode », sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  2. Sabrina Champenois, « Témoin de son temps », Libération, 23 février 2008.
  3. Virginie Mouzat, « Le charme discret de la beurgeoisie », Vanity Fair n° 3, septembre 2013, pages 120-126 et 198-200.
  4. Fabrice Paineau et Claude Soula, « Henri Seydoux et Farida Khelfa : Les noces rebelles », Obsession, no 5,‎ , p. 66 Ă  69 (ISSN 0029-4713)
  5. Philip Utz, « In bed with… Farida Khelfa », Numéro, no 139,‎ , p. 38 (ISSN 1292-6213)
  6. Richard Gianorio et Nicole Picart « Farida Khelfa : icône modèle » sur Madame Figaro, 11 septembre 2009
  7. Anne-Laure Quilleriet « Farida Khelfa filme Gaultier Â» sur L'Express Styles, le 21 janvier 2011
  8. « Mode: Farida Khelfa », Vogue Paris, no 950,‎ , p. 166 (ISSN 0750-3628)
  9. Patrick Cabasset (photogr. Christophe Roué), « La nouvelle vie de Schiaparelli », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 969,‎ , p. 240 à 245 (ISSN 0030-0403)
  10. La Folie des années 80, émission diffusée le 20 octobre 2015
  11. Clara Dufour, Béline Dolat, « Farida Khelfa et Marine Delterme, les amies de cœur », sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  12. La Folie des années 80, émission diffusée le 20 octobre 2015 sur France 2
  13. Charlotte Brunel, « Farida Khelfa raconte Azzedine Alaïa », L'Express dix, vol. supplément à L'Express no 3476,‎ , p. 72 à 77
  14. Nelly Kapriélian, « Un homme de liens », Vogue Hommes International, no 18H,‎ automne-hiver 2013-2014, p. 230 (ISSN 0750-3628)
  15. Rachèle Bevilacqua, « qu'est-ce que tu fais ? Je bosse dans la mode », Jalouse, Éditions Jalou, no 58,‎ , p. 151 (ISSN 1281-0282)
  16. Farida Khelfa, biographie sur CanalPlus.fr
  17. Valery Bailly Buchet, « En privé avec Farida Khelfa », sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  18. VIDÉO. Nicolas Sarkozy, ce soir à la télé, Le Point, 29 octobre 2013.
  19. Audiences : la "Campagne intime" de Sarkozy cartonne sur D8, Le Point, 6 novembre 2013.
  20. Paquita Paquin, « Libertinage à la galerie Passebon », sur puretrend.com,
  21. Virginie Mouzat, « Farida Khelfa, diva du réel », Portrait, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro Madame, (consulté le )
  22. Paquita Paquin, « Farida Khelfa, ambassadrice de la renaissance de Schiaparelli », Tendances, sur puretrend.com, (consulté le )
  23. Marie Evenou, « Louboutin, Balmain et Diana Vreeland : le week-end d'Arte spécial Fashion Week », sur Marie France (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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