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Famille de Charette

La famille de Charette de La Contrie est une famille subsistante de la noblesse française d'extraction. Elle fut notamment illustrée par François Athanase Charette de La Contrie, chef vendéen, et par Hervé de Charette ministre sous la Ve République.

de Charette de La Contrie
Image illustrative de l’article Famille de Charette
Armes

Blasonnement D'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules, accompagné en pointe de trois canettes de sable, membrées et becquées de gueules.
Branches de La Contrie
de La Gascherie
de La Colinière
de la Bretonnière
Période XVIe siècle - aujourd'hui
Pays ou province d’origine Bretagne (Nantes)
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Demeures Château de La Contrie
Château de Dracy-lès-Couches
Charges Conseiller d'État
Sénéchal de Nantes
Conseiller au parlement de Bretagne
Conseiller et président en la Chambre des comptes de Bretagne
Lieutenant général au présidial de Nantes
Maire de Nantes
Fonctions militaires Page du roi Louis XIII
Officiers
Preuves de noblesse
Autres 1668 (arrêt de la Chambre de réformation)
1699 (jugement de l'Intendant de Bretagne)

Histoire

Origines

La famille de Charette est attestée dans la province de Bretagne, à Nantes et son pays environnant (Sautron, Couffé, etc.).

Les études des généalogistes divergent quant à ses origines :

Roger Coindreau et Michel de Saint Pierre (1977) écrivent qu'en 1370, un Jean Charette, vivant à Trevignet, près de Plermoël, est armé chevalier par le connétable Bertrand du Guesclin (1320-1380), sur le champ de Bataille à Chisey en Poitou[1] - [2].

D'après le Nobiliaire et armorial de Bretagne (1840) du généalogiste de la noblesse bretonne Pol Potier de Courcy, « Pierre vivant en 1508, laissa de Jacquette de Barlagat, de la paroisse d'Auverné, Jean, marié en 1535 à Mathurine du Beyzit, de la paroisse de Saint-Dolay, auteur de toutes les branches des Charette »[3]. En outre, toujours selon cette même source, « cette famille paraît avoir la même origine que les seigneurs de Trévignet, paroisse de la Chapelle et de Penhoat, paroisse de Fégréac, du nom de Charette, employés dans les réformations et montres de 1426 à 1543, paroisses de la Chapelle-sous-Ploërmel et Fégréac ».

Gustave Chaix d'Est-Ange (1911) écrit que la famille de Charette a souvent porté écartelée ses armes "de celles de la famille italienne Caretto dont elle se croit issue: de gueules à cinq bandes d'or"[4]. Toujours selon ce dernier, en France, « […] La famille de Charette de Trévignet est connue depuis un N. Charette, sgr de Trévignet, qui vivait en 1334. La descendance de ce gentilhomme figura de 1426 à 1543 aux réformations et montres de la noblesse du diocèse de Saint-Malo et s'éteignit vers le milieu du XVIe siècle. »[4] Chaix d'Est-Ange fait démarrer la filiation de la famille actuelle avec Guillaume Charette, époux de Mathée de Nault, qui vers 1400 possédait le domaine de la Thomazière en la paroisse de Sautron dans le diocèse de Nantes[4]. Il donne les principaux personnages jusqu'au XVIe siècle et écrit : « (...) La situation nobiliaire de ces divers personnages ne paraît pas avoir été très élevée et on a pu se demander si, malgré le jugement de maintenue de 1668, la famille de Charette ne tirait pas simplement sa noblesse soit de la mairie de Nantes, soit des charges que ses membres exercèrent depuis 1572 à la Chambre des comptes de Bretagne. »[4]

Preuves de noblesse

Sur la noblesse de la famille de Charette, Régis Valette (2002) écrit : « extraction, maintenue en 1668 »[5]. Les familles d'extraction sont celles qui prouvent leur noblesse au moins un siècle avant la date du jugement de maintenue de noblesse (en 1666, date du début des grandes recherches de noblesse, il fallait prouver une noblesse depuis au moins 1560).

Henri Jougla de Morenas (1938) écrit qu'elle est connue depuis le XIVe siècle[6], mais cette ancienneté ne fait pas l'objet d'un consensus entre auteurs[4].

Elle a obtenu deux maintenues de noblesse[4] :

  • 1668 (arrêt de la Chambre de réformation),
  • 1699 (jugement de l'Intendant de Bretagne).

Les Charette à Nantes

À partir du XVIe siècle plusieurs membres de la famille occupent différentes charges à Nantes et deux sont conseillers au parlement de Bretagne[4] - [7] :

  • Jean de Charette, écuyer, seigneur de La Bretonnière, époux de Mathurine du Bézit, conseiller du roi, alloué au lieutenant général au siège présidial de Nantes.
    • Jean (de) Charette, sieur de La Colinière et de Lormière, époux de Marguerite de Trégouet.
      • Alexandre Charette, sieur de la Noë et du Pellan, fut sénéchal de Nantes et maire de Nantes de 1619 à 1621.
      • Louis Charette, sieur de La Colinière, fut maire de Nantes de 1613 à 1614, époux de Jeanne Ernault.
        • Jean (de) Charette, sieur de La Gascherie, fut maire de Nantes de 1650 à 1652, époux de Madeleine Menardeau.
          • Louis (de) Charette, sieur de La Gascherie, fut maire de Nantes de 1675 à 1676, époux de Madeleine Charette, fille de Jacques Charette, sieur de Montbert.
    • Jean (de) Charette, sieur de La Bretonnière et de Lormière, lieutenant général au présidial de Nantes, époux en 1564 de Julienne Druays.
      • René Charette, seigneur de La Bretonnière, conseiller au parlement de Bretagne en 1598 et maire de Nantes en 1609, grand-père de :
        • René Charette, seigneur de La Bretonnière, maire de Nantes en 1635, époux de Charlotte de Cornulier.
          • Jacques Charette, sieur de Montbert, maire de Nantes en 1669 et premier président en la Chambre des comptes de Bretagne en 1677.
            • Gilles Charette, sieur de Montbert, conseiller au parlement de Bretagne en 1690, décédé en 1734.
    • Julien (de) Charette, sénéchal de Nantes durant la Ligue.
    • Jean (de) Charette, sieur de Lormière et de La Colinière, conseiller auditeur en la Chambre des comptes de Nantes en 1572, conseiller maître en la même Chambre en 1587, époux de Marguerite de Trégouet.
    • Raoul (de) Charette, avocat général près la Chambre des comptes de Nantes en 1581, prévôt de Nantes en 1602.

Autres personnalités de l'Ancien régime

  • Louis Charette, page du roi Louis XIII en 1637.
  • Jean Charette, seigneur de La Colinière, conseiller d'État en 1654.

Durant la guerre de Vendée

  • François-Athanase Charette de La Contrie (1763-1796)
    François-Athanase Charette de La Contrie (1763-1796)
  • Louis Marin Charette de La Contrie (1759-1796), il est le frère de François Athanase. Lieutenant avant 1789 puis combattant et chef de division vendéen. Il est tué au combat en 1796.

Au XIXe siècle

  • Athanase de Charette de La Contrie (1832-1911)
    Athanase de Charette de La Contrie (1832-1911)
  • Les frères Charette de La Contrie, zouaves pontificaux
    Les frères Charette de La Contrie, zouaves pontificaux

Depuis le XXe siècle

Au XXe siècle, Hervé de Charette de La Contrie est ministre sous la Cinquième République.

  • Jean, Gaston, Marie, Joseph de Charette de La Contrie (Nantes, 1904- Wilhelmshaven, 1944), fils du baron Marie Joseph Athanase Georges Henri et de Marie Joséphine Sophie Patard de la Vieuville, lieutenant de réserve dans l'infanterie, prisonnier de guerre en 1940, arrêté par la Gestapo, déporté en 1944 en Allemagne, résistant à l'occupation allemande mort pour la France[9]. Battu par un commandant SS allemand alors qu'il est affecté au kommando de Wilhelmshaven (chantiers navals de la ville, pour la Kriegsmarine), il succombe d'un abcès aggravé par une scarlatine doublée d'une bronchopneumonie, alors que son bourreau avait explosé son globe oculaire[10].
  • Hervé de Charette (1938), maire, député, trois fois ministre.
  • Patrice de Charette (1949), magistrat.
  • Benoît de Charette, viticulteur, ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie de Beaune, président de la Cité des Climats et vins de Bourgogne (depuis 2021)[11].
  • Laurence de Charette (1969), fille d'Hervé, journaliste, directrice adjointe de la rédaction du Figaro (depuis 2022)[12].

Alliances

Les principales alliances de cette famille sont[4] : de Montmorency (1752), de Cornulier, de Bretagne-Avaugour, de Rohan, de Clisson, de La Trémoille, du Cambout, d'Aubigny, de Bedfort, de l'Epervier, de La Poëze, Jochaud du Plessix, de La Bourdonnaye, de Monti, Poullain, Bureau, de Sapinaud de La Rairie, de Becdelièvre, de Bourbon (1827), de Montesquiou-Fezensac (1851), von Hanau, de La Roche Saint-André, du Cambout de Coislin, de Fitz-James (1862), de Goyon-Matignon (1863), de Bourbon-Busset (1866), de Durfort Civrac de Lorge (1872), de Poulpiquet du Halgouët (1909), de Guigné (1910), Tardif de Moidrey, de Bardon de Segonzac, de Montmorillon, d'Harcourt (1960), de La Barre de Nanteuil (1977), de Maupeou d'Ableiges (2018), etc.

Possessions

  • Château de La Contrie
    Château de La Contrie
  • Château de la Bretonnière
    Château de la Bretonnière
  • Château de Bois-Briand
    Château de Bois-Briand
  • Château de Comper
    Château de Comper
  • Château de la Gascherie
    Château de la Gascherie
  • Château de la Collinière
    Château de la Collinière
  • Château de Briord
    Château de Briord
  • Château de la Chauvelière
    Château de la Chauvelière
  • Château du Pont-Hus
    Château du Pont-Hus

Armes, devises et titres

Armes : D'argent à un lion de sable armé et lampassé de gueules, accompagné de 3 canettes (alias 3 aigrettes ou 3 aiglettes) de sable, becquées et membrées de gueules, posées 2 et 1 (alias posées en pointe).[4] - [5]

Support : deux lions couronnés.

Couronne de marquis.

Titre régulier de baron depuis 1823.

L'écu entouré d'un manteau de pair de France.

Armorial

Les armes de cette famille diffèrent au gré des branches de la famille et des héraldistes.

Figure Blasonnement

Famille Charette

D'argent, au lionceau de sable en chef, accompagné en pointe de trois merlettes de même posées posées 2 et 1.[13]

D'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules, accompagné en pointe de trois canettes de sable, membrées et becquées de gueules.[14]

Charette de La Contrie

D'argent au lion de sable soutenu de trois canettes du même ordonnées 2 et 1.[15] - [16]

On trouve aussi
D’argent au lion de sable lampassé et armé de gueules, accompagné en pointe de trois aigrettes de sable becquetées et membrées de gueules, posées 2 et 1.[17]
Ou
D'argent, au lion de sable, lampassé et armé de gueules, accompagné de trois aiglettes de sable, becquées et membrées de gueules.[18] - [19]
Ou
D'argent, au lion de sable, armé et lampassé de gueules, acc. de trois merlettes de sable, 2 et 1.[20]

Charette de La Gascherie

D'argent au lion de sable accompagné de trois canettes du même 2 en chef et 1 en pointe.[21]

Couronne de marquis ;
Support
Deux lions pour supports.
On trouve aussi
Comme oiseaux des aiglettes[16] ;
Charette de Montbert

D'argent au lion de sable soutenu de trois aigles éployées du même ordonnées 2 et 1.

On trouve aussi
  • D'argent, à trois aigles de sable, becquées et membrées de gueules, acc. en chef d'un lion rampant du second.[20]
  • L'écu d’azur[16].
Charette de La Bretonnière
On trouve parfois
Charette de La Colinière
  • Le cas le plus curieux est celui de François-Marie Charette de La Colinière, fils de René Charette et de Renée Le Brun qui portait :

D’or à une charrette de gueules.[16] Armes parlantes (Charette ⇒ Charette Ce lien renvoie vers une page d'homonymie.). Cette charrette préfigurait ainsi celle qui servit de symbole au chef vendéen[16].

Charette de La Joue
  • Louis Charette, seigneur de La Joue, portait les 3 aigrettes rangées, c’est-à-dire sur le même rang et non « 2 et 1 »[16].

Références

  1. Michel de Saint Pierre, Op.cit., La Table Ronde, , p. 409.
  2. Roger Coindreau, Charette officier de Marine, Revue du Bas Poitou et des Provinces de l'Ouest, .
  3. .
  4. Chaix d'Est-Ange, 1911, p. 16-20 (lire en ligne).
  5. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, , p. 60.
  6. Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, Société du Grand armorial de France, , ???.
  7. Une dynastie de maires - Les Charette (1609-1676) - Archives municipale de Nantes
  8. Daniel Manach, Michel Sementéry, La descendance de Charles X, roi de France, Paris, Christian, , 389 p., p. 16
  9. « MémorialGenWeb Fiche individuelle », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  10. « Enseigner la mémoire ? - Histoire et mémoire de la déportation - Témoignage de Raymond Gourlin mis en ligne par Jean-Pierre Husson », sur www.cndp.fr (consulté le )
  11. « Benoît de Charrette, nouveau président de la Cité des vins et des Climats de Bourgogne », sur le journal de Saône-et-Loire, (consulté le ).
  12. « Laurence de Charette, directrice adjointe de la rédaction, de l’audiovisuel et des réseaux sociaux du Figaro. », sur Stratégies, (consulté le )
  13. H. Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes, 1650-1912 (via euraldic)
  14. Ch. d'Hozier, Armorial général de France, t. VIII (Bretagne, I) (lire en ligne), p. 89
  15. Source : www.labanquedublason2.com
  16. « Cercle Charette, site de la famille Charette de la Contrie et de ses alliés », Armoiries et variantes, sur cercle-charette.com (consulté le )
  17. François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  18. Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 12 vol., 1822-1833 [détail de l’édition]
  19. Les branches cadettes brisent d'un lambel de gueules. Source : Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 12 vol., 1822-1833 [détail de l’édition]
  20. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 et « ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le )
  21. « genealogie.com » (consulté le ).

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. X. Cha-Chu., Evreux, imprimerie Charles Herisseys, (lire en ligne), p. 16 à 20, « Charette (de) ». Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, , p. 60.

Articles connexes

Liens externes

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