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FĂȘtes maritimes en France

Les fĂȘtes maritimes en France couvrent l'ensemble des manifestations festives organisĂ©es en France autour du patrimoine maritime et fluvial, spĂ©cialement Ă  l'occasion de rassemblements de bateaux, tant sur le littoral que sur le cours de fleuves.

L’Hermione accueillie à Brest.

Ces fĂȘtes maritimes ont pris une singuliĂšre ampleur depuis les annĂ©es 1980[1].

Histoire

Pardon Ă  Concarneau, tableau de 1887
FĂȘtes de Pors Beac’h, rade de Brest en 1984

De tout temps, des manifestations festives ont eu lieu sur le littoral français. Elles avaient surtout un caractĂšre propitiatoire visant Ă  protĂ©ger les marins face Ă  un environnement hostile (fĂȘte des Islandais, bĂ©nĂ©diction des bateaux
). Mais elles renforçaient aussi les liens sociaux et pouvaient ĂȘtre parfois l’occasion de compĂ©titions, lors de rĂ©gates de bateaux de travail (rĂ©gates de bisquines par exemple).

Une autre forme immĂ©moriale de fĂȘtes maritimes Ă©tait les parades navales organisĂ©es par les escadres de guerre afin de renforcer leur prestige auprĂšs des habitants du littoral. Il arrivait parfois que des bateaux de la Marine nationale apportent leur concours Ă  des manifestations traditionnelles locales.

Avec les dĂ©buts du tourisme sur le littoral français, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, les municipalitĂ©s et syndicats d’initiative commencĂšrent Ă  organiser dans les stations du littoral des fĂȘtes associant la population maritime. À l’exemple du festival des Filets bleus de Concarneau, elles pouvaient avoir Ă©tĂ© crĂ©Ă©es au dĂ©part pour venir en aide Ă  des pĂȘcheurs en difficultĂ© avant de devenir des manifestations folkloriques.

Dans les annĂ©es 1950 Ă  1970 du XXe siĂšcle, le monde maritime subit de fortes mutations avec la disparition progressive d’un patrimoine et d’un savoir-faire maritimes traditionnels.

Alors que ce processus Ă©tait largement entamĂ©, la prise de conscience de ces pertes va entrainer par contrecoup la crĂ©ation de nouvelles formes de fĂȘtes maritimes[2].

En effet des petits groupes de passionnĂ©s, en Bretagne particuliĂšrement, vont s’efforcer de restaurer les bateaux traditionnels subsistants et de recueillir la mĂ©moire concernant les pratiques maritimes de leurs terroirs[3].

Ils seront à l’initiative de petits rassemblements de bateaux en 1982 et 1984 à Pors Beac’h (Finistùre), dans le fond de la rade de Brest qui connaitront un succùs inattendu.

Les fĂȘtes monteront en puissance avec les rassemblements de Douarnenez (FinistĂšre) en 1986 et 1988.

Enfin des bateaux venus du monde entier se retrouveront Ă  Brest (FinistĂšre) en 1992 pour une semaine de fĂȘte avant le transfert de la flotte Ă  Douarnenez. Un million de visiteurs montreront l’ampleur atteinte par la manifestation[4] - [5].

Le succĂšs de l'Ă©dition de 1992 des fĂȘtes maritimes de Brest devait beaucoup au lancement par la revue « Chasse-MarĂ©e » du concours « Bateaux des cĂŽtes de France » qui permit la construction, dans de nombreux ports de France, de rĂ©pliques de bateaux traditionnels, dont La Recouvrance, qui se retrouvĂšrent Ă  Brest pour la fĂȘte.

De son cÎté Rouen (Seine-Maritime), qui avait déjà créé les Voiles de la liberté en 1989, lança ses Armadas à partir de 1994.

Aux rassemblements de bateaux s’ajoutĂšrent des fĂȘtes maritimes thĂ©matiques comme le festival du chant de marin de Paimpol (CĂŽtes-d'Armor) qui a fĂȘtĂ© ses vingt ans en 2009.

FĂȘtes traditionnelles

FĂȘtes de la Saint-Pierre Ă  SĂšte

Les nouvelles formes de fĂȘtes maritimes, Ă  partir des annĂ©es 1980, n’ont pas fait disparaitre les fĂȘtes nautiques antĂ©rieures telles que la fĂȘte de la morue de BĂšgles (Gironde), la fĂȘte du thon de Saint-Jean-de-Luz (PyrĂ©nĂ©es-Atlantique)[6]


On constate une diffĂ©rence entre le Ponant et le Levant : en Bretagne, il ne reste quasiment plus de fĂȘtes maritimes crĂ©Ă©es avant 1960. Par contre, en MĂ©diterranĂ©e les nouvelles formes de fĂȘtes maritimes sont peu nombreuses mais les types traditionnels des rituels maritimes ont Ă©tĂ© bien prĂ©servĂ©s. Par exemple, dans beaucoup de petits ports, des « fĂȘtes de la Saint-Pierre » ont Ă©tĂ© conservĂ©es ou recrĂ©Ă©es.

De plus, en Méditerranée, des rencontres perdurent, comme les joutes nautiques du Languedoc et de la Provence ou, encore, le combat naval fleuri de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

Rassemblements maritimes

FĂȘtes maritimes de Brest

Les grands rassemblements maritimes français se situent surtout sur le littoral de la Manche et de l’Atlantique.

On peut citer, par date de crĂ©ation, les FĂȘtes maritimes de Douarnenez (1986), les Armadas de Rouen (1989), les FĂȘtes maritimes de Brest (1992), " Bordeaux fĂȘte le fleuve " (1999), la Semaine du Golfe du Morbihan (2001), la FĂȘte de la mer de Boulogne-sur-Mer (2003), etc.

Sur la mer Méditerranée, " Escale à SÚte", programmé tous les deux ans à SÚte depuis 2010, est désormais la principale manifestation sur cette façade.

FĂȘtes thĂ©matiques

Parmi les fĂȘtes maritimes proposĂ©es sur des thĂšmes particuliers, on peut citer[7] :

  • Les fĂȘtes concernant un type de pĂȘche ou d’activitĂ© maritime. Par exemple, la fĂȘte du GoĂ©mon d’Esquibien (FinistĂšre), la fĂȘte de la Sardine de LocquĂ©meau (CĂŽtes d'Armor), la fĂȘte du hareng de FĂ©camp (Seine-Maritime), ...

Manifestations fluviales ou lacustres

Les rassemblements de bateaux traditionnels ne se trouvent pas uniquement sur le rivage maritime.

Depuis quelques années ils concernent aussi des fleuves, comme le Festival de Loire d'Orléans qui connait un vif succÚs, ou de plus petites rencontres sur des lacs comme les Voiles d'en-haut sur le lac de Serre-Ponçon.

Liste des grandes fĂȘtes maritimes

Cette liste est non exhaustive.

Notes et références

  1. Le Dem 2005
  2. Guillaume Marie et Françoise PĂ©ron, « Le patrimoine maritime bĂąti des littoraux : Ă©lĂ©ment majeur d’identitĂ© et de reconstruction culturelle et sociale des territoires cĂŽtiers d’aujourd’hui », Festival international de gĂ©ographie, Saint-DiĂ©-des-Vosges,‎ (lire en ligne)
  3. Michel Colleu, « Patrimoine culturel immatériel et patrimoine maritime. Les premiÚres collectes, la transmission des savoir-faire », sur labandedurigolo.free.fr (consulté le )
  4. Collectif, Patrimoine et désirs d'identité, Paris, L'Harmattan, coll. « Conférences universitaires de Nßmes », , 286 p. (ISBN 978-2-336-00477-8, lire en ligne), p. 107
  5. Marie Cornu et JérÎme Fromageau, Patrimoine culturel et la mer : aspects juridiques et institutionnels, vol. 2, Paris, L'Harmattan, coll. « Droit du Patrimoine culturel et naturel », , 146 p. (ISBN 978-2-296-28978-9, lire en ligne), p. 60
  6. Alain Merckelbagh : « Et si le littoral allait jusqu'Ă  la mer ! », Éditions Quae, 2009, page 78
  7. Les régates de belle plaisance, relevant plus de rencontres sportives, ne sont pas développées ici.

Voir aussi

Bibliographie

  • Annie Le Dem, « La fĂȘte maritime contemporaine, moyen de transmission des hĂ©ritages maritimes », Le Patrimoine maritime, Presses Universitaires de Rennes,‎ , p. 507-513 (ISBN 2868475949) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Annie Le Dem, Les fĂȘtes du patrimoine maritime au sein de la reconstruction des territoires littoraux : l'exemple de la Bretagne, Lille, Atelier national de reproduction des thĂšses, coll. « thĂšse de doctorat, UniversitĂ© de Bretagne occidentale », , 588 p. (ISSN 0294-1767, lire en ligne)

Articles connexes


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