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Exmes

Exmes [ɛm][1] est une ancienne commune française, ancien chef-lieu de canton et siège de la communauté de communes du Pays du Haras du Pin, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 271 habitants[Note 1]. Elle est devenue le une commune déléguée de la commune nouvelle de Gouffern en Auge.

Exmes
Exmes
L'église Saint-André.
Blason de Exmes
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Argentan
Intercommunalité Argentan Intercom
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Fernand Binet
2020-2026
Code postal 61310
Code commune 61157
Démographie
Gentilé Hiémois
Population 271 hab. (2020 en diminution de -7.51 % par rapport à 2015)
Densité 26 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 45′ 38″ nord, 0° 10′ 47″ est
Altitude Min. 145 m
Max. 268 m
Superficie 10,43 km2
Élections
Départementales Argentan-2
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Gouffern en Auge
Localisation
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Exmes

    Toponymie

    La ville est mentionnée dès l'époque mérovingienne sous la forme Oxma, ensuite on trouve Usmis vers 1055[2]. Le nom Oxmisus est mentionné dans un livre sur les origines de Caen et ses rues, daté de 1702[3]. En effet, la grande rue Saint-Jean à Caen s'appelait selon ce livre rue Exmoisine ou rue Humoise (Via Oxmisina) jusqu'au XVIe siècle peut-être, ce qui démontre l'importance d'Exmes dans des temps très anciens.

    Il s'agit du type toponymique gaulois Ux(i)sama « la très haute », dérivé en -ama, suffixe de superlatif, du thème uxs- « haut ». Oxma représente sans doute *Uxama, *Ouxama de uxamos, ouxamos « (très) élevé », dérivé du thème uks- « haut », à l'origine également d’uxellos, ouxellos « élevé » (cf. Oissel, Oisseau, Ussel)[4]. C'est le même mot dans les langues néoceltiques : breton uhel, gallois uchel « haut », vieil irlandais uasal « haut, élevé, éminent, noble »[4].

    Étymologie identique en France pour Ouessant, Huismes, Humes, Oisème ou Huines, mais aussi en Espagne pour Osma au Pays basque et Burgo de Osma en Castille-et-Leon, en Italie pour Osimo dans les Marches et Issime en Val d'Aoste ou en Autriche pour Axams au Tyrol.

    Le gentilé est Hiémois.

    Histoire

    Protohistoire

    Des fouilles réalisées en 2007 par l'Inrap (par Cyril Marcigny et Emmanuel Ghesquière)[5] confirmèrent l'occupation de l'éperon durant l'âge du bronze et la fin de l'âge du fer.

    Antiquité

    Le village actuel est bâti sur l'emplacement d'une cité gallo-romaine autrefois florissante, qui se désagrégea au Bas-Empire. Cette cité était la capitale de la tribu des Ésuviens (Esuvii en latin), peuple celte qui occupait un vaste territoire compris entre la Manche au nord, la Dives à l'est, la Vire à l'ouest et le massif d'Écouves au sud.

    La révolte des Ésuviens contre les troupes romaines rapportée par Jules César dans ses Commentaires, fut fatale à la cité d'Exmes. Son territoire fut en représailles sensiblement réduit au profit de ses tribus vassales qui furent pour l'occasion émancipées de la tutelle des Ésuviens. Au nord, Aregenua (Vieux), chef-lieu de la tribu des Viducasses, fut élevée au rang de cité, ce qui priva le Pagus Oximensis de sa façade maritime et au sud par les Sagiens dont le chef-lieu Séez fut également élevé au rang de Cité, isolant ainsi Exmes de ses puissants voisins aulerques avec lesquels elle commerçait.

    Elle fut siège d'un évêché fondé par saint Latuin probablement dès la fin du IVe siècle, à la même époque que les autres cités de la future Normandie, Bayeux, Coutances, Avranches, Évreux et Rouen. Conséquence ultime du redécoupage de l'ancien territoire ésuvien par l'administration romaine, l'évêché d'Exmes fut transféré à peine un demi-siècle plus tard dans la nouvelle cité de Séez, marquant ainsi le début du déclin de l'antique cité hiémoise qui s'accélèra avec les invasions vikings.

    Moyen Âge

    L'évêque Passivus signe les documents des conciles comme évêque d'Exmes puis comme évêque de Séez à partir de 541. À cette date, il semblerait que le redécoupage des diocèses créa deux nouveaux évêchés, Lisieux et Séez, remplaçant pour partie le diocèse d'Exmes.

    Jusqu'en 978, la vicomté d'Exmes est tenue par Ansfroi le Dane Ier, dit le Gotz[Note 2], date à laquelle le fief est donné à Roger Ier de Montgommery[6]. Son fils Ansfroi le Dane II, dit aussi le Gotz, sera rétabli à Exmes et recevra la vicomté de Falaise[6].

    Elle était la capitale du comté d'Hiémois, dévolu à Robert le Magnifique († 1035), futur duc de Normandie.

    En 1386, Jacques le Gris, gouverneur de la ville d'Exmes, placé par Pierre II comte d'Alençon, est accusé du viol de Marguerite de Thibouville, épouse de Jean de Carrouges. Cette affaire sera portée jusqu'au Parlement de Paris où l'affaire sera réglée par le duel Carrouges Legris le de la même année.

    Héraldique

    Armes d'Exmes

    Les armes de la commune d'Exmes se blasonnent ainsi :
    D'azur au lévrier courant d'argent[7].

    Le blason au fronton de la mairie d'Exmes représente effectivement deux lévriers mais reliés entre eux par le même collier.

    Politique et administration

    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    1972 mars 2001 Richard Boisard SE Notaire
    mars 2001 avril 2014 Jean-Georges Guérin SE Chirurgien
    avril 2014[8] décembre 2016 Thierry Tisserant SE Artisan couvreur
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[10] - [Note 3].

    En 2020, la commune comptait 271 habitants, en diminution de −7,51 % par rapport à 2015 (Orne : −1,55 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
    667618742785805753770719617
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    680576575539563557552548527
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    492464482455444473509473441
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015 2019
    443399341335350312308293272
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église Saint-André (XIe – XVIe siècles).
    • Prieuré Notre-Dame-des-Loges (XVIe siècle).
    • Grenier à sel (XVIe – XVIIe siècles).
    • Hôtel de Guerpel (XVIIe siècle).
    • Chapelle néo-romane Saint-Godegrand-et-Sainte-Opportune (1879-1888) bâtie sur l'emplacement de l'ancien donjon.

    Le village est situé à proximité du Haras du Pin.

    Personnalités liées

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2020.
    2. Il est l'ancêtre des comtes d'Avranches, et baron de La Haye-du-Puits[6].
    3. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

    Références

    1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 104.
    2. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 1. Librairie Droz 1990. p. 132.
    3. Pierre Daniel Huet, Les origines de la ville de Caen : des lieux circonvoisins, Maurry, , p. 425.
    4. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Éditions Errance, 2003, p. 329.
    5. Cyril Marcigny, Emmanuel Ghesquière, Erik Gallouin et Laurent Vipard, 2008 – Archéologie d’un site de hauteur de l’Orne, l’éperon d’Exmes, Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orne, t. CXXVI, n° 3-4, 2007, p. 65-78.
    6. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 55.
    7. « GASO, la banque du blason - Exmes Orne » (consulté le )
    8. « Exmes (61310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    9. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
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