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Ernest Desmarest

Ernest-Léon-Joseph Desmarest, né à Paris le et mort à Javerlhac le , est un avocat et homme politique français.

Ernest Desmarest
Portrait de Desmarest gravé par Lafosse d'après une photographie de Pierson (1867).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Parentèle
Eugène-Joseph Desmarest (d) (neveu)
Autres informations
Propriétaire de
Villa Desmarest (d)
Distinction
signature d'Ernest Desmarest
Signature

Biographie

Ernest-Léon-Joseph Desmarest est le fils de Joseph Desmarest (1773-1855)[1], employé supérieur à l'administration des contributions directes, et de Marie-Jeanne-Sophie Fortin (ou le Bel de Fortin), une créole de l'île Bourbon[2], dont la mère, Marie Françoise Grâce Vally divorcera puis se remariera le 16 décembre 1802 à Paris avec le poète Évariste de Parny[1].

Il a pour frère aîné Alfred-Hector Desmarest (1797-1864), banquier, père d'Eugène-Joseph Desmarest (1836-1898), sous-gouverneur de la Banque de France[1].

Carrière d'avocat

Élève de l'Institution Massin de 1826 à 1832[3] et du collège Charlemagne, Ernest Desmarest devient avocat à la Cour d'appel de Paris le . Secrétaire de Me Liouville[4] et secrétaire de la Conférence en 1841-1842, membre du conseil de l'ordre de 1851 à 1867, bâtonnier de 1864 à 1866, il exerce jusqu'en 1892.

Desmarest a notamment été l'avocat de Claude-François-Xavier Considère (déjà condamné pour le complot dit « des Tours de Notre-Dame ») devant la Cour des pairs en 1841. Il a aussi défendu les intérêts d'Adrien Tournachon (en procès avec son frère pour l'utilisation du pseudonyme Nadar) en 1857[5]. Il a également plaidé en faveur de plusieurs journaux tels que Le Siècle, Le Charivari ou encore La Revue de Paris[2].

Engagement politique

Portrait de Desmarest gravé par Bocourt d'après une photographie de Nadar (1864).

Pendant les premiers mois de la Deuxième République, Desmarest est chef de cabinet du ministre de la Justice Adolphe Crémieux[6]. Lieutenant de la garde nationale, le jeune avocat est décoré de la Légion d'honneur au mois d'août après avoir été blessé (d'une balle dans le bras) pendant l'assaut de la barricade du faubourg Saint-Denis le , lors des événements qui ont ensanglanté la capitale[7]. Par arrêté du , il est nommé adjoint au maire de l'ancien 3e arrondissement[8]. Le mois suivant, il est l'un des membres fondateurs et secrétaires d'un comité politique républicain favorable au général Cavaignac, l'Association démocratique des amis de la Constitution. Ayant été l'un des premiers signataires de la pétition des « Amis de la Constitution » contre la loi du 31 mai 1850[9], il est révoqué de ses fonctions municipales. Daté du [10], le décret de révocation précède ou suit de peu l'annonce de la démission du maire du 3e arrondissement, Hamelin, et de ses deux adjoints, Gremilly et Desmarest[9].

Opposant au Second Empire, Desmarest décline toute candidature lors des élections de 1869 au Corps législatif par refus de prêter serment[11]. En , il a pris la direction de La Critique française, revue philosophique et littéraire éditée par Henri Plon, à laquelle ont contribué des républicains tels que Garnier-Pagès[12], Laurent-Pichat ou Jules Barni[13]. En 1862, Desmarest fonde avec Garnier-Pagès l'Association internationale pour le progrès des sciences sociales[14].

En , quelques jours après la proclamation de la RĂ©publique, il est nommĂ© conseiller d’État et prĂ©sident du Conseil des prises. Il exerce peu de temps ces fonctions car il est Ă©lu maire du 9e arrondissement de Paris lors des Ă©lections de novembre 1870. Au second tour du scrutin, il a battu le maire sortant, Gustave Chaudey, avec 6 272 voix sur 8 295 votants.

Candidat aux Ă©lections du 8 fĂ©vrier 1871, il remporte 60 871 voix sur 328 970 votants mais n'obtient pas de siège Ă  l'AssemblĂ©e nationale.

En , Desmarest tente de résister, aux côtés de Pierre Tirard et d'autres maires parisiens, face aux exigences du Comité central porté au pouvoir dans la capitale par l'insurrection du 18 mars[15]. Présenté par les électeurs conservateurs du 9e arrondissement aux élections du 26 mars 1871, il est élu membre du Conseil de la Commune (le troisième dans son arrondissement, derrière Ranc et Parent)[16] mais en démissionne aussitôt[17]. Le suivant, en vue du second tour des élections au conseil municipal, les électeurs républicains du quartier Saint-Georges le choisissent pour candidat[18] (en remplacement de Suret et Lefort, qui ont totalisé 615 voix au premier tour), mais il n'obtient que 861 voix[19].

Par la suite, il est le candidat des rĂ©publicains dans la deuxième circonscription de l'arrondissement de Dieppe[20] lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1877. Avec seulement 4 015 voix sur 12 155 votants, il est largement battu par le conservateur Armand Le Bourgeois, dĂ©putĂ© sortant.

Veuf en premières noces de Catherine Bayard (qu'il avait épousée en 1846), Desmarest se remarie en 1876 avec Marie-Cécile-Mathilde Bouneau, veuve de Louis-Thomas-Laurent Brière de l'Isle et fille du pédiatre Jean-Baptiste Bouneau, propriétaire du château de Puymoger, à Javerlhac en Dordogne[21]. Maire de cette commune de 1882 à 1886, Desmarest dirige Le Républicain de Nontron à partir de 1884[22]. Résidant dans le château hérité par son épouse, il y meurt le [23].

Publications

Ernest Desmarest a publié :

  • (avec Hippolyte Rodrigues) De Constantine et de la domination française en Afrique, Paris, Delaunay, 1837.
  • Les Principes et les hommes, esquisses rĂ©trospectives, Paris, Delaunay, 1840.
  • Les États provinciaux, essai sur la dĂ©centralisation, Paris, Librairie internationale, 1868.
  • Les Acteurs du drame contemporain, silhouettes politiques : M. Gambetta, Paris, Dentu, 1882.

Notes et références

  1. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Évreux, 1914, p. 357.
  2. Adrien Lelioux, « Me E. Desmarest nommé bâtonnier de l'ordre des avocats », Le Monde illustré, no 384, 20 août 1864, p. 116.
  3. Dix ans de l'Institution Massin au concours général, Paris, Delalain, s.d., p. 422.
  4. Léon Lyon-Caen, Souvenirs du jeune âge, Montluçon, 1912, p. 187.
  5. J. Sabatier, La Tribune judiciaire, recueil des plaidoyers et des réquisitoires les plus remarquables des tribunaux français et étrangers, t. 5, Paris, Borrani, 1857, p. 311.
  6. La Presse, 28 février 1848, p. 1.
  7. Relation des principaux événements arrivés dans les journées des 23, 24, 25 et 26 juin 1848, Paris, Carré, 1848, p. 12.
  8. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, no 9, 1848, p. 432.
  9. Le Siècle, 14 et 15 mai 1850, p. 1.
  10. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, no 5, 1850, p. 227.
  11. Le Temps, 1er octobre 1869, p. 2.
  12. La Presse, 22 janvier 1861, p. 3.
  13. Jean-François Vaudin, Gazettes et gazetiers, histoire critique et anecdotique de la presse parisienne, deuxième année, Paris, Dentu, 1863, p. 243.
  14. Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 4, Paris, 1869, p. 931.
  15. Pierre Milza, « L'Année terrible », t. II (La Commune), Paris, Perrin, 2009, p. 88 et 94.
  16. Ernest Gay, Nos Ă©diles, Paris, 1895, p. 523.
  17. Ernest Gay, Nos Ă©diles, Paris, 1895, p. 571.
  18. Le Petit Journal, 29 juillet 1871, p. 3.
  19. Ernest Gay, Nos Ă©diles, Paris, 1895, p. 185.
  20. Viator, « Le libérateur de la Norvège », Le Gaulois, 11 août 1877, p. 1.
  21. État civil de la commune de Javerlhac, registre des mariages, acte no 12 du 13 novembre 1876.
  22. Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1884, p. 235.
  23. État civil de la commune de Javerlhac, registre des décès, acte no 6 du 3 mai 1901.

Voir aussi

Notices biographiques

Articles connexes

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