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Conseil de la Commune

Le conseil de la Commune est le gouvernement Ă©lu de Paris du au , pendant la Commune de Paris.

Conseil de la Commune
Histoire
Fondation
Dissolution
Drapeau de la Commune de Paris.

Les Ă©lections

Ce conseil est issu des Ă©lections municipales du 26 mars 1871 Ă  Paris. Il y eut 229 167 votants sur 484 569 Ă©lecteurs inscrits. Les abstentions semblent nombreuses, mais il faut tenir compte du dĂ©part de nombreux fonctionnaires qui suivent le gouvernement d'Adolphe Thiers Ă  Versailles (dès le ) et d'habitants hostiles Ă  la Commune. Les listes favorables Ă  la Commune obtiennent une Ă©crasante majoritĂ© dans le XXe (100 % des voix), le XVIIe, XVIIIe et XIXe arrondissements. Plus des trois quarts des Ă©lecteurs votent en faveur des communards dans les IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe, Xe, XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe arrondissements. Par contre les Ier, IIe, IXe et XVIe arrondissements votent très majoritairement pour des listes prĂ©sentĂ©es par les maires d'arrondissement opposĂ©s Ă  la Commune.

Les Ă©lus

Le Conseil devait ĂŞtre formĂ© de 92 membres. Mais 15 Ă©lus issus des quartiers bourgeois (Ier, IIe, VIe, IXe, XIIe et XVIe arrondissements) refusent de siĂ©ger. Certains Ă©lus dĂ©missionnèrent rapidement pour protester contre le dĂ©cret sur les otages pris par le Conseil de la Commune : Ulysse Parent, Ernest Lefèvre, Arthur Ranc, Edmond-Alfred Goupy. Émile-Victor Duval et Gustave Flourens furent tuĂ©s dans les premiers combats contre les soldats versaillais. Quant Ă  Auguste Blanqui (Ă©lu dans le XVIIIe et le XXe arrondissements) le gouvernement d'Adolphe Thiers le retenait prisonnier en Bretagne. Il fallut procĂ©der Ă  des Ă©lections complĂ©mentaires le (il y eut près de 70 % d'abstentionnistes). En fait 85 Ă©lus siĂ©gèrent effectivement.

Les Ă©lus appartiennent Ă  deux groupes sociaux, celui des artisans-commerçants et ouvriers (12 artisans, 6 petits commerçants, 6 cordonniers, 6 ouvriers mĂ©tallurgistes, 2 relieurs, 2 typographes, 2 chapeliers, 1 teinturier, 1 menuisier, 1 bronzier) et celui des professions libĂ©rales et intellectuelles (12 journalistes, 3 avocats, 3 mĂ©decins, 2 peintres, 1 pharmacien, 1 architecte, 1 ingĂ©nieur, 1 vĂ©tĂ©rinaire).

Les membres du Conseil n'appartiennent pas à des partis organisés. Quatorze conseillers sont des Internationaux que côtoient neuf blanquistes. On compte une vingtaine de jacobins nostalgiques de la Révolution française de 1789 et pour une partie d'entre eux ayant participé à la Révolution de 1848. S'y joignent entre 25 et 30 indépendants. Ceux qui se disent « socialistes révolutionnaires » veulent la collectivisation des moyens de production, d'autres sont plus attachés aux réformes politiques. Certains pensent que la Commune assurera l'égalité sociale. Tous veulent une Commune autonome qui sera le début d'une Fédération de toutes les Communes de France. Pour la plupart ils veulent remplacer l'armée permanente par des milices citoyennes. Tous veulent que les fonctionnaires soient élus et responsables devant les citoyens. L'unanimité du début va rapidement laisser place à la division entre majorité (blanquistes, jacobins, indépendants et quelques Internationaux) et minorité (surtout des Internationaux et quelques indépendants). Cela sera évident à propos de la création du Comité de salut public le .

Le Conseil au travail

La plupart des conseillers sont jeunes et mis à part pour certains l'expérience du combat syndicaliste, ils n'ont aucune expérience politique et administrative. Ils doivent mener de front plusieurs tâches. D'abord ce sont des « élus locaux » de leur arrondissement qu'ils doivent administrer. De plus, ils siègent collégialement aux réunions du Conseil où sont débattus et votés les décrets de la Commune. Par ailleurs, ils doivent recevoir les différents acteurs de la Commune : délégations diverses de quartiers, de métiers, de Gardes nationaux... et faire des visites sur le terrain. Enfin, ils sont membres des différentes commissions mises en place pour préparer les mesures souhaitées par les électeurs populaires.

Il y a dix commissions :

  • la Commission exĂ©cutive fait appliquer les dĂ©crets de la Commune,
  • la commission de l'Enseignement refait fonctionner les Ă©coles et lycĂ©es dĂ©sertĂ©s par une partie de leurs enseignants dĂ©favorables Ă  la Commune et imagine les bases d'un enseignement futur, laĂŻc, gratuit et obligatoire,
  • la commission des Finances gère le budget de la Ville et nĂ©gocie les fonds nĂ©cessaires auprès de la Banque de France,
  • la commission de la Justice rĂ©organise les tribunaux eux aussi dĂ©sertĂ©s par les fonctionnaires nommĂ©s sous le Second Empire et doit penser une rĂ©forme judiciaire basĂ©e sur des principes dĂ©mocratiques,
  • la commission militaire s'occupe de la Garde nationale et de son Ă©tat-major,
  • la commission des Relations extĂ©rieures tente de nouer des liens avec les Communes de province qui voient le jour afin de rĂ©aliser la FĂ©dĂ©ration des Communes,
  • la commission des Services publics fait fonctionner le chemin de fer, la poste...,
  • la commission des Subsistances assure l'approvisionnement de Paris encerclĂ© Ă  l'ouest et au sud par les soldats, versaillais, au nord et Ă  l'est par les troupes allemandes,
  • la commission de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale veille au maintien de l'ordre et Ă  la sĂ©curitĂ©,
  • la commission du Travail et de l'Échange veut rĂ©former les rapports employeurs-employĂ©s.

Le , un délégué est nommé à la tête de chaque commission.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

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