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Ernest-Henri David

Ernest-Henri David, né le à Saint-Genis-Pouilly (Ain) et mort le à Saint-Mandé (Val-de-Marne), est un entrepreneur de travaux publics français, résistant puis président du conseil général de la Seine et conseiller municipal à la mairie de Paris.

Ernest-Henri David
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Biographie

Jeunesse et carrière

Issu d'un milieu protestant, Ernest-Henri David est né le 15 juillet 1884 à Saint-Genis-Pouilly, troisième de six enfants. En 1890, son père, Jean-Baptiste David (Saint-Gilles-du-Gard, 1848 - Rabat, 1917), s'installe en Tunisie, en tant qu'entrepreneur de travaux publics. Il passe son enfance dans la régence de Tunis, où il arrive à l'âge de six ans. Il est mordu par un chat enragé, peu après son arrivée, en se promenant dans une artère commerçante de Tunis. À cette époque, des milliers de patients affluent de toute l'Europe, pour se faire vacciner contre la rage, à l'Institut Pasteur, à Paris.

Via l'antenne de l'Institut à Tunis, il est envoyé en France métropolitaine, via Marseille, jusqu'à Paris, où il est soigné à l'Institut Pasteur (14e) par les frères Nielle (préparateurs de Pasteur) et sauvé (in-extremis). Âgé et déjà partiellement paralysé d'un bras, Louis Pasteur vient régulièrement lui rendre visite. Il se voit remettre une médaille et il garde le contact avec l'Institut, rendant visite à Jean-Baptiste Jupille jusqu'en 1940, qui y est alors devenu concierge. Pour l'anecdote, il est contacté par l'Institut Pasteur en 1970 et convié à une expérience. On vérifie ainsi que près de 72 ans après, il a encore des anti-corps. Ernest-Henri David est scolarisé au collège Alaoui, puis au lycée Carnot de Tunis, où il décroche son certificat d'études.

Licencié en sciences physiques et mathématiques, ingénieur de génie civil (breveté de langue arabe), Ernest-Henri David s'engage vers 1909. Il suit des cours comme élève-officier du génie, durant cette période, en métropole. En 1911, il est nommé lieutenant et à ce titre, il est décoré par Clemenceau de la médaille du Sauvetage lors des inondations du Midi. Il est affecté à Bizerte (protectorat de Tunisie), pour surveiller des travaux de fortification de l'arsenal militaire de Sidi-Abdallah (1911). Il sert de 1914 jusqu'en 1919 sur le front dans l'arme du génie. Il se distingue notamment à la bataille de la pointe de Saint-Mihiel (où il sert sous les ordres du général Marc-Arthur), en portant secours aux occupants d'un asile d'aliénés. Il est blessé et décoré.

En mars 1919, il demande une affectation à l'état-major du Maréchal Lyautey, au Maroc (le connaissant personnellement et maîtrisant l'arabe). La première tâche que lui confie Lyautey, est la création face à l'autrucherie de l'Aguetal, à Meknès, d'une école dite des cadets ou Saint-Cyr marocain de Dar Beita, où serait admis des fils de caïds berbères, en vue d'en faire des officiers servant indistinctement dans les troupes marocaines, ou dans les régiments français de tirailleurs ou de tabors. En 1921, il démissionne de l'armée, pour s'établir comme ingénieur-entrepreneur de travaux publics, à Meknès (Maroc occidental).

En 1922, il se présente et est élu président de la Chambre mixte d'agriculture, de commerce et d'industrie de la région de Meknès, récemment créée (chargée de défendre les intérêts agricoles, commerciaux et industriels de la région). Il est réélu à ce poste pendant dix ans, de 1922 à 1932, siégeant par la même occasion au Conseil du gouvernement marocain et à la commission du budget et du protectorat, sous les proconsulats successifs de Lyautey, de Théodore Steeg puis de Lucien Saint. En 1925, il s'illustre pendant la guerre du Rif et se voit décerner la Croix de Guerre des T.O.E., avec palme, à titre civil.

Ernest-Henri David est chargé de diverses missions et études. En 1929, il étudie l'éventualité de l'installation de postes-relais d'essence, par étapes dans le Sahara, afin de substituer l'automobile à la construction du transsaharien. En 1935, il étudie l'exploitation industrielle des troupeaux ovins et bovins des Peuhls sillonnant le Sahara. En 1937, il examine le traitement des alluvions aurifères de Sinnamari en Guyane, à mi chemin entre Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni, ainsi que la mise en exploitation des gisements aurifères du Carseven et du Coumani.

Rentré en France métropolitaine en 1933, à Paris, Ernest-Henri David milite au parti radical. Mobilisé en 1939, au titre de la réserve, avec le grade de colonel, il est démobilisé en juin 1940 en Lozère, comme sapeur et il remonte à Paris.

Il y rencontre Poncey qui s'occupe à la Préfecture de police des Anciens combattants et le général Coutisson. Il organise un groupe de résistance dans la police, le groupe Valmy, dont il est le chef d'état-major, alors que Coutisson en est le principal chef. Ce groupe commet l'exécution d'un Allemand rue des Écoles. Ernest-Henri David obtient la citation de Résistance à la Libération, pour ses activités au sein du réseau « Préfecture police »..

Il est nommé administrateur de la RATP et à l'office des HLM de la ville de Paris, dans l'immédiat après-guerre.

Carrière politique sous la IVe république, puis la Ve

En 1945, il se présente sur Paris, dans le premier secteur sur la liste du Parti républicain radical et radical-socialiste. Il n'est pas élu. En 1947, candidat sur la liste du Rassemblement du peuple français, il est élu conseiller municipal dans le deuxième secteur (XIIIe, XIVe arrondissement), mais il démissionne du RPF en 1949. Figurant symboliquement en dernière position sur la liste du Rassemblement des gauches républicaines aux sénatoriales de 1952, il est réélu conseiller municipal en 1953 dans le deuxième secteur sous l'étiquette RGR et il devient à l'hôtel de ville président du groupe "rassemblement des gauches démocratiques et des indépendants".

Ernest-Henri David se présente sans succès aux sénatoriales de 1959 en troisième position sur la liste du RGR. Il est battu aux élections municipales de 1959 à la tête d'une liste des Républicains libéraux dans le septième secteur (VIIIe, IXe et Xe arrondissements).

Président du conseil général de la Seine en 1952, il appartient de 1947 à 1953 au sein du Conseil municipal à la troisième Commission, à la Commission mixte des transports, à la Commission mixte de la reconstruction et des sinistrés dont il est le vice-président, de 1953 à 1959 à la sixième commission, dont il est vice-président, à la Commission mixte des Transports et à la Commission des anciens combattants. Il se distingua en tant que président du conseil général, puis comme conseiller municipal, par sa discrétion, son intelligence, sa simplicité, son profond et permanent souci d'équité.

Il décède le 28 octobre 1981 à Saint-Mandé à l'hôpital Bégin (Val-de-Marne).

Il est le père de l'homme politique Jean-Paul David (1912-2007), maire de Mantes-la-Jolie et député de Seine-et-Oise.

Distinctions

Bibliographie

  • Philippe Nivet, Les conseillers municipaux de Paris, 1944 à 1977, 1994

Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

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