Environnement en Suède
L'environnement en Suède est l'environnement (ensemble des éléments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins) du pays Suède. En 2014, le 'Global Green Economy Index' classe la Suède premier pays le plus écologique au monde.
La biodiversité en Suède
Milieux, faune et flore
La Suède est constituée en majorité de forêts de Conifères (53 %, pins, épicéas...), mais aussi de montagnes (17 %), de nombreux lacs et rivières (9 %) et de 8 % de terres cultivées. Le pays, étendu du nord au sud, et avec une façade littorale importante, présente une diversité de climats.
La diversité climatique est favorable à la présence d'une faune allant de l'ours et du loup dans le nord au chevreuil et au sanglier dans le sud. Les populations d'ours, lynx, sanglier sont en progression. On dénombre de 300 000 à 400 000 élans. Renards et lièvres sont également abondants. Beaucoup d'espèces d'oiseaux sont des migrateurs qui habitent le pays en été. La faune aquatique est également très diverse.
Dans les années 1970, les phoques avaient en grande partie disparu du fait de la surpêche et de la pollution. Leur pêche est alors presque complétement interdite, permettant d'augmenter la population de ces animaux. En 2019, le Parlement suédois envisage de libéraliser à nouveau la pêche aux phoques[1].
Espaces protégés
En 1910, la Suède a été le premier pays européen à créer des parcs nationaux, principalement dans les régions montagneuses.
Réseau européen Natura 2000
Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
En décembre 2018, la Suède comptait 4 087 sites dont :
- 548 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de 40 896 km2 ;
- 3991 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de 75 280 km2.
- La superficie totale est de 75 854 km2, ce qui représente 13,4 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Suède[2].
Cartographie des sites Natura 2000 de la Suède
Impacts sur les milieux naturels
Activités humaines
La chasse est strictement règlementée.
Agriculture
En 1999, les exploitations en agriculture biologique sont bien plus répandues en Suède (12 % de l'ensemble des exploitations) qu'ailleurs dans l'Union européenne[3].
L’hiver, 97 % des tomates sont importées, principalement des Pays-Bas, mais aussi d’Espagne ou du Maroc. En 2022, l'augmentation des prix de l'électricité, des graines, plants et fertilisants conduit le seul producteur de tomate national à arrêter la production de tomates en hiver (qui représentait 3 % des tomates consommées au niveau national)[4].
Industries
- L'industrie papetière est très développée.
- L'entreprise suédoise Ikea fournit du mobilier et des objets de décoration a une grande partie de la planète, avec une implantation internationale. C'est la troisième plus grosse consommatrice de bois au monde.
Transports
La Suède a mis en place des transports n'utilisant aucune électricité, ces transports sont qualifiés de transports doux. Par exemple, à Stockholm, plus d’un tiers des bus roulent au biogaz produit grâce aux déjections humaines[5].
Ressource en eau
La Suède possède de grandes réserves d'eau potable.
Énergie
La production électrique est presque entièrement dé-carbonée : elle se répartit en 2013 entre l'énergie hydraulique à 40,7 %, l'énergie nucléaire à 42,6 %, l'énergie éolienne à 6,6 %, la biomasse à 7,6 % et les combustibles fossiles à 2,5 % et ceci depuis 2009. .
Pression sur les ressources non renouvelables
La Suède a diminué sa consommation de pétrole de 57 % en 42 ans : 13,4 Mm3 de produits pétroliers consommés en 2012 contre 31,3 Mm3 en 1970[6]. Elle n'a pas de production propre de pétrole.
La gestion des déchets
La Suède est un des pays d'Europe en surcapacité en termes d'incinération des déchets[7]. Depuis 2012, elle importe des déchets aux pays voisins, à la suite d'une augmentation des déchets recyclés. Elle a ainsi importé 1,3 million de tonnes de déchets en 2015[8].
En 2016, les centrales alimentées par les ordures (alternative aux énergies fossiles) fournissent assez d’électricité pour 250 000 foyers, et de chauffage pour 810 000 foyers[8].
L'exposition aux risques
La Suède est exposé à de multiples aléas naturels : inondations, tempêtes, incendies, glissements de terrain...
SĂ©cheresse et incendies
En 2018, le pays fait face à une vague d'incendies et de sècheresses inédite. Le pays est contraint d'abattre des élevages et de transformer du bétail en biocarburant, faute de foin ; et près de 25 000 ha étaient déjà partis en fumée courant juillet[9].
L'Europe du Nord connait alors une canicule avec des feux de forêt sans précédent. 18 761 ha ont brulé en Suède en 2018, contre 454 ha en moyenne de 2008 à 2017[10].
Politique environnementale en Suède
Énergie et climat
La mise en place d'une taxe carbone, dès 1991[11], et de systèmes de chauffage urbain limitent les rejets de gaz à effet de serre.
Les températures annuelles de la Suède augmentent deux fois plus vite que la moyenne planétaire[12].
Villes durables
L'écoquartier Västra hamnen de Malmö fait partie des quartiers en pointe en matière d'urbanisme durable.
Växjö a porté un plan climat très abouti[11]. En 1980, elle fut la première ville suédoise à utiliser la biomasse pour produire du chauffage urbain[13].
Évaluation environnementale globale
En 2014, le 'Global Green Economy Index' classe la Suède premier pays le plus écologique au monde[14] - [15].
En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que la Suède est un des 57 pays (sur 181) préservant ses ressources (réserve en biocapacité positive), notamment grâce à sa capacité forestière qui compense largement son empreinte carbone. La biocapacité s'élève à environ 10,5 gha (hectare global par habitant), l'empreinte écologique à 6,5 gha. Seule l'empreinte agricole est légèrement supérieure à la capacité agricole[16].
La Suède est frappée en 2018 par des épisodes de canicules et de sécheresses parmi les pires de son histoire. L'été est ainsi le plus chaud jamais observé depuis le début des enregistrements en 1756. En conséquence, les récoltes agricoles ont lourdement chuté et le pays, jusqu'alors exportateur de céréales, va devoir en importer[17].
Le jour du dépassement (date de l’année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du pays[Note 1] est le 3 avril[18]. La Suède est le 5e pays dans ce calendrier, donc l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
Annexes
À la recherche du modèle écologique suédois, Le Monde diplomatique, juillet 2017
Notes et références
Notes
- Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.
Références
- Anne-Françoise Hivert, « La Suède envisage de rétablir la chasse aux phoques », Le Monde,‎
- https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/natura-2000-barometer
- Patrick HAU, Alain JOARIS (Eurostat), « agriculture et environnement », sur Commission européenne, (consulté le ).
- Anne-Françoise Hivert, « La Suède contrainte de cesser la production de tomates d’hiver », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Adeline Grolleau, « En Suède, les bus roulent au biogaz produit par les eaux usées de la ville », sur toutvert.fr, (consulté le ).
- (en)[PDF] « Energy in Sweden 2013 », sur Energimyndigheten (consulté le ).
- Jeanne Cavelier, « Les surcapacités d'incinération menace le recyclage en Europe », sur novethic.fr, (consulté le ).
- Axel Leclercq, « La Suède manque de déchets. Du coup, elle est obligée d’en importer », sur positivr.fr, (consulté le ).
- Olivier Truc, « Incendies, chaleur, sécheresse… la Suède suffoque », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jérémie Baruch et Pierre Breteau, « Feux de forêt et canicule : comment l’Europe du Nord a rattrapé celle du Sud », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Cyria Emelianoff et Ruth Stegassy, Les pionniers de la ville durable : Récits d'auteurs, portraits de villes en Europe, Autrement, coll. « Villes en mouvement », , 294 p., p.11.
- « Sécheresse et chaleur : les incendies repartent en Scandinavie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Ritimo, L'efficacité énergétique à travers le monde : Sur le chemin de la transition, Meudon, (lire en ligne).
- Anastasia Pantsios, « Top 10 Greenest Countries in the World », sur EcoWatch, (consulté le ).
- « Quels sont les 10 pays les plus écologiques du monde ? », sur www.sudouest.fr, (consulté le ).
- Nicolas Enault, « CARTES. Cinq planisphères pour comprendre pourquoi l'humanité vit au-delà des capacités de la Terre », francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « En proie à la sécheresse, la Suède connaît ses pires récoltes depuis cinquante ans », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Frédéric Mouchon, « Jour du dépassement : quelles solutions pour la planète ? », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).