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Parc national de Tiveden

Le parc national de Tiveden (en suĂ©dois Tivedens nationalpark) est un parc national situĂ© dans les communes de LaxĂ„ (ComtĂ© d'Örebro) et Karlsborg (comtĂ© de VĂ€stra Götaland), dans la province historique de VĂ€stergötland en SuĂšde. Il couvre 2 030 ha d'une forĂȘt ancienne, sur un terrain au relief accidentĂ©. Le parc national fut fondĂ© en 1983, et est administrĂ© par NaturvĂ„rdsverket et le comtĂ© d'Örebro, bien qu'une partie de sa surface se trouve dans le comtĂ© de VĂ€stra Götaland.

Parc national de Tiveden
GĂ©ographie
Pays
Comté
Coordonnées
58° 43â€Č 00″ N, 14° 36â€Č 00″ E
Ville proche
Superficie
2 030 ha
Administration
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
1983
Administration
NaturvĂ„rdsverket, comtĂ© d'Örebro
Carte

Le parc est situĂ© dans la forĂȘt de Lilla Tiveden, sur un horst dominant les lacs de VĂ€ttern et Unden. Le paysage est trĂšs dĂ©coupĂ©, avec en particulier des vallĂ©es de fracture (Sprickdal) formant des profondes entailles. La forĂȘt est aussi trĂšs riche en blocs erratiques laissĂ©s par les glaciers lors de la derniĂšre glaciation. La couche de sol est trĂšs fine et socle de granite du parc affleure un peu partout, ce qui constitue un terrain trĂšs difficile pour la vĂ©gĂ©tation. Tiveden est donc dominĂ© par une forĂȘt relativement pauvre de pin sylvestre et d'Ă©picĂ©a commun, mais abrite cependant plusieurs espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales autrement menacĂ©es par la sylviculture.

CoincĂ©e entre les deux grands lacs de SuĂšde (VĂ€nern et VĂ€ttern), Ă  la frontiĂšre du Svealand et du Götaland, et dans un terrain trĂšs difficile, la rĂ©gion est restĂ©e sauvage jusqu'au XVIIe siĂšcle. Mais Ă  partir de la fin du siĂšcle, les dĂ©veloppements de la mĂ©tallurgie et ses besoins en charbon de bois vont amener les hommes vers la forĂȘt qui va ainsi ĂȘtre exploitĂ©e jusqu'au XXe siĂšcle. Cependant le relief accidentĂ© de la zone va attirer un important tourisme dĂšs la fin du XIXe siĂšcle mais surtout Ă  partir des annĂ©es 1940. Ce tourisme va motiver la protection de la zone qui aboutit en 1983 Ă  la crĂ©ation du parc national. En 2017, celui-ci est Ă©tendu d'environ 50 %. De nos jours encore, le tourisme est important, avec autour de 100 000 visiteurs par an.

Toponymie

Le parc national tire son nom de la grande forĂȘt de Tiveden. Le nom peut se rapporter au dieu nordique TĂœr, et signifierait donc la forĂȘt (ved signifie bois ou forĂȘt) de TĂœr[1]. Il est aussi possible que le nom ne se rĂ©fĂšre pas Ă  un dieu en particulier mais aux dieux en gĂ©nĂ©ral, le mot tivar dĂ©signant l'ensemble des dieux dans l'ancienne langue nordique[2]. Une derniĂšre hypothĂšse est que le mot ti est Ă  rapprocher du chiffre "deux" (tvĂ„ en suĂ©dois moderne), dĂ©signant les deux parties de la forĂȘt, qui est traditionnellement divisĂ©e en Stora Tiveden au nord du lac Unden et Lilla Tiveden au sud[2].

GĂ©ographie

Localisation

Le parc national de Tiveden est situĂ© dans les communes de LaxĂ„ du comtĂ© d’Örebro et Karlsborg du comtĂ© de VĂ€stra Götaland[S 1]. Il s’étend sur une surface de 2 030 ha[S 1]. Le parc est une petite partie de la vaste forĂȘt appelĂ©e Tiveden, dont les limites ne sont pas clairement dĂ©finies, mais est en gĂ©nĂ©ral divisĂ© en Stora Tiveden (le grand Tiveden) entre les lacs Skagern et Unden et Lilla Tiveden (le petit Tiveden) entre Unden et VĂ€ttern[S 2]. Le parc national est ainsi la partie centrale mais aussi la zone historiquement la plus inaccessible de Lilla Tiveden[S 2].

Relief

Le sommet StenkÀlleklack.

Le paysage du parc est appelĂ© en suĂ©dois sprickdalslandskap[S 1], littĂ©ralement paysage Ă  vallĂ©es de fracture. Il s’agit d’un paysage dĂ©coupĂ©, avec des dĂ©nivelĂ©s locaux qui peuvent ĂȘtre trĂšs importants. Au sein du parc, l’altitude varie entre environ 120 m prĂšs des tourbiĂšres de Södra MossasjökĂ€rret au sud-est du parc et 240 m Ă  l'est de la riviĂšre TivedsdalsbĂ€cken[S 3]. Le relief est dĂ©coupĂ© par quatre principales vallĂ©es de fracture orientĂ©es selon un axe gĂ©nĂ©ral nord-sud : TarmlĂ„ngsdalen passant par Vitsand, une vallĂ©e entre le lac Stora Trehörningen et la ferme Mon, Lönndalen Ă  la frontiĂšre des comtĂ©s et Tivedsdalen Ă  l'est[S 3]. Un grand nombre de petites vallĂ©es secondaires plus ou moins profondes parcourent le parc dans diffĂ©rentes direction[S 3]. Une autre caractĂ©ristique du paysage du parc est la prĂ©sence d’un grand nombre de blocs erratiques[S 3].

Carte du Parc national de Tiveden

Hydrographie

Le parc compte une soixantaine de lacs et Ă©tangs formĂ©s par des moraines bloquant les vallĂ©es ou simplement dans des dĂ©pressions locales du terrain[S 4]. Le plus grand d'entre eux est Stora Trehörningen, en grande partie inclus dans le parc, avec une superficie de 176 ha et une profondeur maximale de 31 m[S 4]. Les lacs et riviĂšres du parc font partie du bassin versant du fleuve Motala Ström.

Climat

La présence des grands lacs VÀnern et VÀttern a tendance à adoucir le climat de la région, cependant, du fait de son altitude, le parc de Tiveden a un climat nettement plus froid et humide que les zones alentour[S 5]. Globalement, le climat est un climat continental humide (Dfb selon la classification de Köppen)[3].

Relevé météorologique de Tiveden
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
TempĂ©rature minimale moyenne (°C) −6,5 −7,3 −4,9 −0,7 4 8 10,5 9,5 6,2 2,6 −1,2 −4,7 1,3
TempĂ©rature moyenne (°C) −3,6 −3,7 −0,6 4,4 10 13,9 16,2 14,9 10,8 6,1 1,4 −2 5,7
TempĂ©rature maximale moyenne (°C) −0,8 −0,2 3,7 9,4 16 19,9 22 20,4 15,4 9,6 4,1 0,8 10,1
Précipitations (mm) 38,4 29,2 29,4 36,8 42,3 58,2 67,8 78,8 57 55,9 53,7 46,2 604
Source : Global species[3]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
−0,8
−6,5
38,4
−0,2
−7,3
29,2
3,7
−4,9
29,4
9,4
−0,7
36,8
16
4
42,3
19,9
8
58,2
22
10,5
67,8
20,4
9,5
78,8
15,4
6,2
57
9,6
2,6
55,9
4,1
−1,2
53,7
0,8
−4,7
46,2
Moyennes : ‱ Temp. maxi et mini °C ‱ PrĂ©cipitation mm

GĂ©ologie

La rĂ©gion de Tiveden est caractĂ©risĂ©e par de grandes variations de roches[S 5]. Cependant, le parc lui-mĂȘme comprend principalement du granite formĂ© il y a 1 800 millions d’annĂ©es, caractĂ©ristique de la province ignĂ©e transcandinave[S 5]. TrĂšs localement, le socle granitique comprend quelques intrusions de roches volcaniques basiques telles que du diabase supportant une flore plus riche[S 5].

L’altitude de Tiveden par rapport aux lacs Unden et VĂ€ttern est dĂ» Ă  d’importantes failles[S 3]. Le bloc de Tiveden forme un horst tandis que les lacs de VĂ€ttern et Unden sont des grabens[S 3]. Cet ensemble de failles orientĂ©es nord-sud est aussi responsable des principales vallĂ©es de fracture[4]. Le paysage actuel est trĂšs influencĂ© par les glaciations[S 3]. La marque la plus visible est le grand nombre de blocs erratiques dans le paysage[S 3]. Les glaciers ont aussi retirĂ© l’essentiel du sol du parc et n'ont laissĂ© qu’une maigre couche de moraines, et le socle est donc frĂ©quemment Ă  nu dans le paysage[S 3]. Une exception est une petite zone prĂšs de Vitsand oĂč le sol est recouvert de sable, en particulier sur la cĂŽte du lac Stora Trehörningen, formant une zone apprĂ©ciĂ©e par les baigneurs[S 3]. De mĂȘme, au nord de Lilla Trehörningen, on peut distinguer un esker[S 3].

  • La plage de Vitsand sur lac de Stora Trehörningen.
    La plage de Vitsand sur lac de Stora Trehörningen.
  • Junker JĂ€gares sten, un bloc erratique de 15 m de haut.
    Junker JĂ€gares sten, un bloc erratique de 15 m de haut[S 6].
  • Route au niveau de Stigmanpasset, une Ă©troite vallĂ©e de fracture.
    Route au niveau de Stigmanpasset, une étroite vallée de fracture.
  • Paysage chaotique du parc.
    Paysage chaotique du parc.

Milieux naturels

Flore

La vĂ©gĂ©tation du parc est nettement dominĂ©e par une forĂȘt de pin sylvestre (Pinus sylvestris) relativement pauvre, ce qui est dĂ» en particulier Ă  la trĂšs faible Ă©paisseur du sol[S 7]. Les sous-bois sont typiquement recouverts de lichens, en particulier du genre Cladonia, d'airelles rouges (Vaccinium vitis-idaea) et de callune (Calluna vulgaris)[S 7]. Dans les zones les plus dĂ©nudĂ©es, la forĂȘt est Ă©parse et compte souvent des pins de 200 Ă  300 ans, protĂ©gĂ©s de l'exploitation du fait de leur inaccessibilitĂ©[S 7]. Bien que la forĂȘt ait Ă©tĂ© dans l'ensemble exploitĂ©e dans le passĂ©, un grand nombre d'espĂšces caractĂ©ristiques des forĂȘts primaires ont pu survivre dans ces refuges, en particulier de mousses et lichens[S 8]. En dehors de ces zones dĂ©nudĂ©es, la forĂȘt de pin est plus dense et parfois mĂȘlĂ©e Ă  de l'Ă©picĂ©a commun (Picea abies) ou des buissons de genĂ©vrier (Juniperus communis)[S 7]. Lorsque la couche de sol est plus Ă©paisse, les Ă©picĂ©as tendent Ă  dominer, et sont parfois accompagnĂ©s de quelques feuillus tels que le bouleau verruqueux (Betula pendula), le bouleau pubescent (Betula pubescens) ou le tremble (Populus tremula)[S 9]. Les sous-bois sont couverts d'airelle rouge et de myrtille (Vaccinium myrtillus) sur un tapis de mousses Pleurozium schreberi ou Hylocomium splendens[S 9]. TrĂšs localement, typiquement au niveau des intrusions de roches volcaniques basiques, la vĂ©gĂ©tation est plus riche, avec par exemple de l'anĂ©mone hĂ©patique (Hepatica nobilis), de l'anĂ©mone sylvie (Anemone nemorosa), Carex digitata, du noisetier (Corylus avellana) ou de la vesce des bois (Vicia sylvatica)[S 9].

Le parc compte aussi des forĂȘts plus humides, souvent Ă  proximitĂ© des lacs ou tourbiĂšres, avec une grande variabilitĂ©[S 10]. L'essence principale peut ĂȘtre du pin, de l'Ă©picĂ©a ou mĂȘme des feuillus et les sous-bois se rapprochent plus des vĂ©gĂ©tations de zones humides avec des laĂźches, de la myrte des marais (Myrica gale) ou encore de la myrtille des marais (Vaccinium uliginosum)[S 10]. Il y a dans l'ensemble peu de tourbiĂšres ouvertes (sans couverture boisĂ©e) dans le parc, Ă  l'exception de Tolvtingsmossen et des petites surfaces autour des lacs[S 10].

  • ForĂȘt de Tiveden.
    ForĂȘt de Tiveden.
  • BruyĂšre callune prĂšs de StenkĂ€lleklack.
    BruyÚre callune prÚs de StenkÀlleklack.
  • La baie Östgötaviken du lac Stora Trehörningen.
    La baie Östgötaviken du lac Stora Trehörningen.

Faune

Le parc compte un certain nombre de grand mammifĂšres, tels que l'Ă©lan (Alces alces), le chevreuil (Capreolus capreolus) et le lynx borĂ©al (Lynx lynx) mais les populations sont relativement faibles[S 11]. En revanche, le parc est important pour la population de loups gris (Canis lupus) qui est une espĂšce protĂ©gĂ©e en SuĂšde[5]. En effet, en 2013, un couple de loups en provenance de Russie-Finlande qui s'Ă©tait aventurĂ© dans le Nord de la SuĂšde (et entrait donc en conflit avec l'Ă©levage de rennes) fut dĂ©placĂ© vers Tiveden, une zone oĂč les conflits avec les Ă©leveurs sont nettement moindres[5]. La population de loup scandinave est isolĂ©e du foyer de Finlande-Russie et est extrĂȘmement consanguine, ces loups sont donc trĂšs prĂ©cieux pour diversifier le patrimoine gĂ©nĂ©tique scandinave[5]. Le dĂ©placement s'est bien dĂ©roulĂ© et peu de temps aprĂšs, le couple eut sa premiĂšre portĂ©e, ces petits ont cependant Ă©tĂ© abattus les annĂ©es suivantes lorsqu'ils se sont aventurĂ©s eux-mĂȘmes dans le Nord suĂ©dois et en NorvĂšge[5]. Le mĂąle du coupe original a Ă©tĂ© perdu de vue, mais en 2017, la femelle est encore Ă  Tiveden et constitue l'un des 4 loups de SuĂšde considĂ©rĂ©s comme les plus importants pour la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique[6].

Tout comme pour les mammifĂšres, la population d'oiseaux est peu riche, mais la protection de la forĂȘt favorise les espĂšces dĂ©pendant des forĂȘts anciennes, tels que les pics, dont en particulier le pic tridactyle (Picoides tridactylus), l'engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), la nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus), la chevĂȘchette d'Europe (Glaucidium passerinum), le grand TĂ©tras (Tetrao urogallus) et la gĂ©linotte des bois (Tetrastes bonasia), plusieurs de ces espĂšces Ă©tant considĂ©rĂ©es comme menacĂ©es en SuĂšde[S 8].

Plus rĂ©cemment, les populations d'insectes ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es et ont rĂ©vĂ©lĂ© par exemple 775 espĂšces de colĂ©optĂšres en particulier liĂ©s au bois mort, qui sont en consĂ©quence menacĂ©es par la sylviculture dans le reste de la SuĂšde[S 11]. Il y a en particulier une richesse importante d'espĂšces liĂ©es au tremble (Populus tremula)[S 11].

Histoire

Exploitation historique

Jusqu'au Moyen Âge, la forĂȘt d’épicĂ©a de Tiveden est essentiellement dĂ©serte, les villages Ă©tant concentrĂ©s sur le littoral des lacs[S 12]. Elle constituait une frontiĂšre naturelle entre le Götaland au sud et le Svealand au nord[1]. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siĂšcle que la forĂȘt est colonisĂ©e en particulier par les Skogfinn[S 12]. Cependant, des vastes zones restent dĂ©pourvues d’habitations, en particulier dans le parc, en grande partie Ă  cause de l’infertilitĂ© du sol et de la topographie[S 12]. MĂȘme l'agriculture sur brĂ»lis est inefficace[S 12]. En revanche, il est possible que des brĂ»lis aient tout de mĂȘme Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour amĂ©liorer la pĂąture, mais lĂ  encore Ă  l'extĂ©rieur du parc[S 12]. La zone est autrement principalement un terrain de chasse ou de pĂȘche[S 12]. Il est possible aussi que les herbes des marais furent fauchĂ©es pour servir de fourrage[S 12]. Il y a aussi une certaine production de goudron de pin dans le parc[S 12].

La situation change brusquement avec les dĂ©veloppements de l’activitĂ© mĂ©tallurgique dans la rĂ©gion[S 12]. En particulier, les hauts fourneaux de Granvik et IgelbĂ€cken, situĂ©s non loin du parc, commencent leur production respectivement en 1685 et 1695[4]. Il est estimĂ© que les premiers abattages rĂ©guliers ont lieu entre 1720 et 1753 afin de produire du charbon de bois pour les fourneaux[S 12]. On peut distinguer dans le parc les traces de plus de 200 charbonniĂšres[S 13]. Cette activitĂ© se poursuit jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle et affecte l’essentiel du parc, mais certaines zones restent Ă  la fois peu accessibles et peu rentables et Ă©chappent Ă  l'abattage[S 12]. Outre l'exploitation industrielle, on peut apercevoir prĂšs de Vitsand par exemple les traces d'une production de fer des marais Ă  petite Ă©chelle[S 13]. Au XIXe siĂšcle, la forĂȘt est en outre utilisĂ©e comme terrain de pĂąture ce qui affecta nĂ©gativement les feuillus[S 14]. En 1923, la production de charbon est arrĂȘtĂ©e et remplacĂ©e par la production de pĂąte Ă  papier et de bois[S 14].

DĂ©veloppement du tourisme et protection

La source StenkÀllan, dans un paysage chaotique caractéristique du parc.

La fin du XIXe siĂšcle voit les dĂ©buts du tourisme dans l'actuel parc, attirĂ© en particulier par la source StenkĂ€lla[S 6]. En particulier, le directeur de la forge de Granvik avait l'habitude d'inviter ses contacts sur le site, et il y installe des bancs[S 6]. L'aristocrate et explorateur Eric von Rosen visite la source en 1942 et grĂące Ă  lui, le site gagne en popularitĂ© et au dĂ©but des annĂ©es 1970, le nombre annuel de visiteurs de la source est estimĂ© Ă  15 000[4]. Les sites les plus populaires sont protĂ©gĂ©s un Ă  un comme rĂ©serve domaniale : Trollkyrka en 1937, StenkĂ€lla en 1942 et TĂ€rnekullen en 1955, pour un total d'environ 100 ha[S 6].

La zone est finalement dĂ©clarĂ©e parc national en 1983, sur une surface de 1 353 ha afin de protĂ©ger un vaste ensemble de forĂȘt sans construction[S 15]. Les forĂȘts du parc ne sont pas considĂ©rĂ©es comme d'une grande valeur, ayant Ă©tĂ© exploitĂ©es jusqu'Ă  trĂšs rĂ©cemment, et c'est donc surtout leur valeur touristique qui justifie la crĂ©ation du parc[S 15]. Cependant, les inventaires effectuĂ©s aprĂšs la protection du site rĂ©vĂšlent que bien qu'elles ne soient pas primaires, la valeur des forĂȘts avait Ă©tĂ© sous-estimĂ©e[S 15]. En lien avec la crĂ©ation du parc, de nombreuses infrastructures touristiques sont amĂ©nagĂ©es telles que deux entrĂ©es et 22 km de sentiers additionnels[S 16].

En 2008, le deuxiĂšme plan directeur des parcs nationaux de NaturvĂ„rdsverket propose une extension d'environ 50 % de la surface de Tiveden[S 17]. Le processus est lancĂ© en 2013 et l'extension est inaugurĂ©e le [7]. Avec l'extension, le parc mesure 2 030 ha et intĂšgre maintenant l'essentiel du lac Stora Trehörningen ainsi qu'une grande zone de forĂȘt Ă  l'est[S 17]. LĂ  encore, de nouvelles infrastructures touristiques sont ajoutĂ©es, telles qu'une troisiĂšme entrĂ©e, une augmentation des places de parking et de nouveaux sentiers[S 17]. À peu prĂšs Ă  la mĂȘme Ă©poque que l'extension du parc, une discussion est lancĂ©e par un touriste allemand sur le problĂšme de l'exploitation des forĂȘts Ă  proximitĂ© immĂ©diate du parc national[8]. En effet, les coupes rases nuisent Ă  l'intĂ©gritĂ© visuelle du site et l'entreprise publique Sveaskog, responsable de ces forĂȘts, dĂ©cide alors qu'environ 2 000 ha de forĂȘts autour du parc doivent ĂȘtre traitĂ©es comme une zone tampon, interdisant les coupes rases et privilĂ©giant Ă  la place une coupe sĂ©lective pour prĂ©server l'esthĂ©tisme mais aussi l'Ă©cologie de la forĂȘt[8]. Le fonds mondial pour la nature dĂ©cide rapidement d'apporter son soutien financier Ă  l'initiative[9].

Gestion et administration

Comme pour la plupart des parcs nationaux de SuĂšde, la gestion et l'administration sont divisĂ©es entre l'agence suĂ©doise de protection de l'environnement (NaturvĂ„rdsverket) et le conseil d'administration des comtĂ©s (LĂ€nsstyrelse)[10]. NaturvĂ„rdsverket est chargĂ© de la proposition des nouveaux parcs nationaux, sur consultation des conseils d'administration des comtĂ©s et des communes, et la crĂ©ation est entĂ©rinĂ©e par un vote du parlement[10]. Le terrain est par la suite achetĂ© par l'État, par l'intermĂ©diaire de NaturvĂ„rdsverket[10]. La gestion du parc est ensuite principalement entre les mains du comtĂ©, mais malgrĂ© le fait que le parc de Tiveden soit situĂ© sur le territoire de deux comtĂ©s, seul le conseil d'administration du comtĂ© d'Örebro est chargĂ© de la gestion du parc[S 1].

Le parc est divisĂ© en trois zones pour concilier protection de la nature et tourisme[S 18]. La zone 3 correspond aux trois entrĂ©es du parc, et est destinĂ©e aux infrastructures d'accueil des touristes[S 18]. La zone II est approximativement la moitiĂ© nord-ouest du parc, oĂč l'essentiel des sentiers se situent, et cette zone est donc lĂ  oĂč l'administration doit intervenir pour minimiser les conflits entre tourisme et protection de la nature, en particulier en favorisant la canalisation des randonneurs[S 18]. Enfin, la zone I est la zone sauvage du parc, avec peu d'infrastructures et une pression touristique moindre[S 18].

Avec l'extension en 2017, plusieurs forĂȘts jeunes sont maintenant incorporĂ©es dans le parc, en particulier Ă  l'est[S 19]. Il est donc prĂ©vu d'effectuer des feux de forĂȘt volontaires pour restaurer un certain degrĂ© de naturalitĂ©, mais aussi pour le bĂ©nĂ©fice des espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales dĂ©pendant des incendies[S 19]. De mĂȘme certaines tourbiĂšres qui ont Ă©tĂ© drainĂ©es dans le passĂ© peuvent voir leur hydrologie restaurĂ©e[S 20]. Enfin, de la chaux est utilisĂ©e rĂ©guliĂšrement pour contrebalancer les effets des pluies acides[S 20].

Tourisme

Entrée principale du parc national.

Le parc national de Tiveden est un site touristique populaire avec entre 75 000 et 120 000 visiteurs par an[S 16]. La plupart des visites ont lieu en Ă©tĂ© et ne durent que quelques heures[S 16]. Une Ă©tude au niveau de l’entrĂ©e principale en 2013 a rĂ©vĂ©lĂ© que la plupart des touristes Ă©taient en provenance de l’Allemagne (45 %), suivis par les touristes suĂ©dois (31 %), cependant, dans l’ensemble du parc, il est vraisemblable que la proportion de touristes suĂ©dois soit plus importante, en particulier en comptant la plage de Vitsand[S 16]. Avec l’expansion du parc et le changement des rĂšgles favorisant son accĂšs, il est trĂšs probable que le nombre de visiteurs augmente[S 16]. Le parc est trĂšs accessible, Ă©tant situĂ© non loin de la route nationale 49, elle-mĂȘme reliĂ©e Ă  la route europĂ©enne 20[S 16].

La randonnée est la principale activité dans le parc, permise par plusieurs sentiers de randonnée, dont le grand Bergslagsleden qui traverse le parc selon un axe nord-sud, et plusieurs sentiers locaux, dont les plus populaires sont StenkÀllerundan et Trollkyrkorundan[S 16].

Notes et références

  1. p. 7
  2. pp. 33-34
  3. p. 14
  4. p. 27
  5. p. 12
  6. p. 36
  7. p. 20-21
  8. p. 28-29
  9. p. 21-23
  10. pp. 23-26
  11. p. 30-32
  12. p. 15
  13. p. 35
  14. p. 16
  15. p. 9
  16. p. 37-39
  17. pp. 10-11
  18. pp. 41-42
  19. pp. 43-44
  20. p. 47
  • Autres
  1. (sv) « GrÀnslandet Tiveden », sur Tiveden
  2. (sv) Petrus Envall, Tiveden, Isala och Husum : Fem forlitterÀra nordiska ljudlagar, Uppsala, (lire en ligne)
  3. (en) « Climate Data for Latitude 58.75 Longitude 14.75 », sur Global species (consulté le ).
  4. (sv) NaturvÄrdsverket, Skötselplan för Tivedens nationalpark, Solna, (ISBN 91-620-0011-X)
  5. (sv) « De viktiga Tiveden-vargarnas dramatiska Är », sur Natursidan,
  6. (sv) « 41 vargrevir sÀkrade hittills », sur Svensk jakt,
  7. (sv) « Regeringen utvidgar nationalparkerna Tiveden och Björnlandet », sur Regeringen.
  8. (sv) « Oro för att buffertzonen ska bli trendsĂ€ttande », Lantbruk & Skogsland,‎ (lire en ligne)
  9. (sv) « VĂ€rldsnaturfonden stöttar pilotprojekt i Tiveden », Mariestads-Tidningen,‎ (lire en ligne)
  10. (sv) « Nationalparksförordning (1987:938) », sur Notisum (consulté le )

Annexes

Article connexe

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