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Encadrement (analyse)

En mathĂ©matiques, l’encadrement d’un nombre rĂ©el, d’une fonction ou d’une suite numĂ©rique est la donnĂ©e, pour chacune de ses valeurs, de deux inĂ©galitĂ©s spĂ©cifiant une valeur supĂ©rieure et une valeur infĂ©rieure. Pour un nombre rĂ©el seul, un encadrement revient Ă  donner deux valeurs approchĂ©es par dĂ©faut et par excĂšs.

Numération et ordre de grandeur

Les premiers encadrements apparaissant dans l’enseignement des mathĂ©matiques concernent les entiers naturels, par l’identification des entiers prĂ©dĂ©cesseur et successeur[1] puis par l’encadrement entre deux dizaines consĂ©cutives et plus gĂ©nĂ©ralement[2] entre deux multiples d’une puissance de 10.

Cette pratique se poursuit avec l’encadrement de fractions simples[3], puis des racines carrĂ©es[4], entre deux entiers consĂ©cutifs. Ces exercices s’appuient notamment sur l’usage de la droite graduĂ©e.

La dĂ©termination d’un ordre de grandeur pour un nombre rĂ©el strictement positif peut ĂȘtre dĂ©fini comme un encadrement entre deux puissances de 10.

Approximation

L’encadrement d’un rĂ©el entre deux entiers consĂ©cutifs peut s’écrire formellement avec une double inĂ©galitĂ© utilisant la partie entiĂšre : .

Plus gĂ©nĂ©ralement, l’encadrement par les valeurs approchĂ©es par dĂ©faut et par excĂšs Ă  10−p prĂšs s’écrit : .

Cette approximation justifie l’usage des nombres dĂ©cimaux pour reprĂ©senter efficacement les nombres avec une prĂ©cision explicite, par exemple sur un Ă©cran de calculatrice.

Majoration et minoration

Les suites et fonctions rĂ©elles bornĂ©es admettent un encadrement par des constantes. En particulier, pour une fonction f croissante sur un intervalle [a, b], on obtient l’encadrement pour tout x ∈ [a, b], f(a) ≀ f(x) ≀ f(b).

Les fonctions trigonométriques sinus et cosinus admettent les encadrements :

,
.

Pour une suite rĂ©currente dont l’un des termes appartient Ă  un intervalle [a, b] stable pour la fonction de rĂ©currence, tous les termes suivants satisfont l’encadrement a ≀ un ≀ b.

Comportement asymptomatique et sommation

Mais les fonctions encadrantes peuvent aussi avoir des variations, comme dans le théorÚme d'encadrement, pour déterminer un équivalent ou pour montrer la convergence d'une intégrale.

En algĂšbre linĂ©aire, l’encadrement d’une norme par des multiples d’une autre norme est la dĂ©finition du fait que ces normes sont Ă©quivalentes.

L’encadrement d’une suite donne lieu Ă  un encadrement de la sĂ©rie associĂ©e, ce qui est parfois utilisĂ© pour dĂ©terminer plus facilement son comportement asymptotique, notamment Ă  l’aide de sommes tĂ©lĂ©scopiques.

De mĂȘme, l’encadrement d’une fonction induit un encadrement de son intĂ©grale par les inĂ©galitĂ©s de la moyenne, ce qui est particuliĂšrement utile dans la comparaison sĂ©rie-intĂ©grale pour montrer par exemple le critĂšre de convergence de Riemann sur les sĂ©ries de la forme . Ce rĂ©sultat est similaire aux inĂ©galitĂ©s des accroissements finis qui donnent un encadrement des variations Ă  partir d’un encadrement de la dĂ©rivĂ©e.

Des suites adjacentes dĂ©finissent une suite d’encadrements de leur limite commune, permettant d’en obtenir des valeurs approchĂ©es avec une prĂ©cision explicite, comme dans le cas d’application du critĂšre des sĂ©ries alternĂ©es, dans la suites de rĂ©duites d’une fraction continue ou dans la dĂ©finition de la moyenne arithmĂ©tico-gĂ©omĂ©trique.

Probabilités et statistique

En thĂ©orie des probabilitĂ©s, certains rĂ©sultats prĂ©cisent la probabilitĂ© d’un encadrement d’une variable alĂ©atoire rĂ©elle, comme dans l’inĂ©galitĂ© de BienaymĂ©-Tchebychev : si X admet une espĂ©rance ÎŒ et une variance V alors pour tout Δ > 0,

.

De tels encadrements permettent de déterminer un intervalle de fluctuation pour une variable aléatoire réelle entre deux bornes déterministes, ou un intervalle de confiance pour un paramÚtre déterministe entre deux variables aléatoires.

Notes et références

  1. Attendus de fin d’annĂ©e au CP pour l’Éducation nationale en France, page 2 : « Il donne Ă  l’oral comme Ă  l’écrit le nombre qui suit et le nombre qui prĂ©cĂšde un nombre donné ».
  2. Attendus de fin d’annĂ©e en CM1 pour l’Éducation nationale en France, page 2 : « Il propose diffĂ©rents encadrements d’un mĂȘme nombre (au milliard, au million, Ă  la centaine de milliers, Ă  la dizaine de milliers, au millier, Ă  la centaine, Ă  la dizaine) ».
  3. Attendus de fin d’annĂ©e en CM1 pour l’Éducation nationale en France, page 3.
  4. Attendus de fin d’annĂ©e en 4e pour l’Éducation nationale en France, page 2.

Voir aussi

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