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Emmanuelle Wargon

Emmanuelle Wargon (prononcĂ© : [emanÉ„É›l vaÊÉĄÉ”Ìƒ])[1], nĂ©e StolĂ©ru le Ă  Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une haute fonctionnaire, reprĂ©sentante d'intĂ©rĂȘts et femme politique française.

Emmanuelle Wargon
Illustration.
Emmanuelle Wargon en 2019.
Fonctions
Présidente de la Commission de
régulation de l'énergie
En fonction depuis le
(10 mois et 19 jours)
Prédécesseur Jean-François Carenco
Ministre déléguée chargée du Logement
–
(1 an, 10 mois et 14 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Jean Castex
Ministre Barbara Pompili
Gouvernement Castex
Prédécesseur Julien Denormandie
Successeur Olivier Klein (indirectement)
Présidente du Conseil national
de Territoires de progrĂšs
En fonction depuis le
(1 an, 8 mois et 27 jours)
Élection
Prédécesseur Yves Durand
ConseillĂšre rĂ©gionale d'Île-de-France
En fonction depuis le
(2 ans et 4 jours)
Élection 27 juin 2021
Circonscription Val-de-Marne
Président Valérie Pécresse
Groupe politique Majorité présidentielle (TdP)
SecrĂ©taire d'État auprĂšs du ministre de la Transition Ă©cologique et solidaire
–
(1 an, 8 mois et 20 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Édouard Philippe
Ministre François de Rugy
Élisabeth Borne
Gouvernement Philippe II
Prédécesseur Sébastien Lecornu
Successeur Fonction supprimée
Biographie
Nom de naissance Emmanuelle Stoléru
Date de naissance
Lieu de naissance Neuilly-sur-Seine (France)
Nationalité Française
Parti politique SE (avant 2020)
TdP (2020-2022)
RE (depuis 2022)
PÚre Lionel Stoléru
Conjoint Mathias Wargon
DiplÎmée de HEC
IEP de Paris
ENA
Profession Haut fonctionnaire
ReprĂ©sentante d'intĂ©rĂȘts

AprÚs avoir occupé différents postes administratifs au ministÚre de la Santé, elle rejoint le groupe Danone en qualité de directrice de la communication et des affaires publiques, ce qui l'a amenée à exercer des activités de lobbying industriel, entre autres sur des sujets touchant l'environnement.

En , elle est nommĂ©e secrĂ©taire d’État auprĂšs du ministre de la Transition Ă©cologique et solidaire. Entre et , elle est ministre chargĂ©e du Logement dans le gouvernement Jean Castex. Depuis octobre 2021, elle est prĂ©sidente du conseil national de Territoires de progrĂšs, parti social-dĂ©mocrate de la majoritĂ© prĂ©sidentielle.

DĂ©faite aux Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2022, elle est nommĂ©e Ă  la tĂȘte de la Commission de rĂ©gulation de l'Ă©nergie par dĂ©cret prĂ©sidentiel en aoĂ»t 2022.

Biographie

Famille

Emmanuelle Stoléru naßt le à Neuilly-sur-Seine[2] (Hauts-de-Seine).

D'origine juive roumaine[3], elle est l'enfant unique[4] de Lionel StolĂ©ru (1937-2016) et de son Ă©pouse Francine Wolff (1944-2009). Son pĂšre est polytechnicien, puis professeur d’économie et secrĂ©taire d'État de 1976 Ă  1981 sous la prĂ©sidence de ValĂ©ry Giscard d'Estaing puis de 1988 Ă  1991 sous la seconde prĂ©sidence de François Mitterrand. Sa mĂšre est Ă©narque et administratrice de la ville de Paris[4].

Mariée à Mathias Wargon, chef des urgences au centre hospitalier Delafontaine de Saint-Denis[5] - [6], elle a trois enfants, nés entre 1998 et 2004[7].

Formation

Elle effectue ses études secondaires au lycée MoliÚre de Paris[7].

Elle est diplĂŽmĂ©e de l'École des hautes Ă©tudes commerciales de Paris (HEC Paris), de l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris (Sciences-Po) et de l’École nationale d'administration (ENA, promotion Marc-Bloch - mĂȘme promotion que celle de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe[8]).

CarriĂšre dans le public

Elle commence sa carriÚre professionnelle en 1997 comme auditrice à la Cour des comptes, avant de devenir, en 1999, rapporteure devant les commissions de déontologie[9].

Nommée, en 2001, conseillÚre technique auprÚs de Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, elle rejoint en 2002 l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en qualité d'adjointe au directeur général[10] - [11].

Promue, en 2005, conseillÚre référendaire à la Cour des comptes, elle assume, à partir de 2006, les fonctions de directrice déléguée à la coordination et au contrÎle interne d'Assistance publique-HÎpitaux de Paris (AP-HP).

De 2007 à 2010, elle est directrice de cabinet de Martin Hirsch, alors Haut commissaire aux Solidarités actives contre les pauvretés dans le gouvernement Francois Fillon[2]. Elle est ensuite secrétaire générale des ministÚres sociaux (Santé, Travail, Sport) jusqu'en 2012[2], puis déléguée générale à la Formation professionnelle et à l'Emploi au ministÚre du Travail de 2012 à 2015[2].

Danone

Elle quitte la fonction publique en 2015 pour rejoindre la multinationale Danone.

Elle est « directrice de la communication et des affaires publiques », c'est-Ă -dire lobbyiste[8] chargĂ©e de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de Danone auprĂšs des pouvoirs publics [12]. Elle intervient notamment pour dĂ©fendre l'huile de palme[13].

SecrĂ©taire d’État

Le , lors du remaniement du gouvernement Philippe II, alors qu'Emmanuelle Wargon est encore employĂ©e chez Danone, elle est nommĂ©e secrĂ©taire d'État Ă  l'Écologie auprĂšs du ministre de la Transition Ă©cologique et solidaire, François de Rugy, oĂč elle succĂšde Ă  SĂ©bastien Lecornu[14].

Ce dernier, promu ministre des Collectivités territoriales, était notamment chargé des questions d'énergie[2].

Le , elle est désignée avec Sébastien Lecornu pour animer le « grand débat national », organisé afin de sortir de la crise engendrée par le mouvement des Gilets jaunes[15].

Ministre du Logement

Le , elle est promue ministre délégué chargé du Logement auprÚs de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili dans le gouvernement Jean Castex[16].

Lors des Ă©lections rĂ©gionales de 2021 en Île-de-France, elle se prĂ©sente sur la liste de Laurent Saint-Martin dans le dĂ©partement du Val-de-Marne, arrivĂ©e en cinquiĂšme position avec 11,6 % des voix[17].

Le , elle annonce ĂȘtre candidate aux Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2022 dans la huitiĂšme circonscription du Val-de-Marne avec l'investiture de la coalition Ensemble (LREM)[18]. Elle est Ă©liminĂ©e dĂšs le premier tour en se plaçant en troisiĂšme position.

Commission de régulation de l'énergie

Le , elle est proposĂ©e par l'ÉlysĂ©e pour prĂ©sider la Commission de rĂ©gulation de l'Ă©nergie, une instance chargĂ©e d'assurer le bon fonctionnement des marchĂ©s du gaz et de l'Ă©lectricitĂ©. Ce projet de nomination doit ĂȘtre avalisĂ© par l'AssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat[19]. Une majoritĂ© de parlementaires s'oppose Ă  cette nomination mais ne parvient pas Ă  rĂ©unir la majoritĂ© qualifiĂ©e qui est d'« au moins trois cinquiĂšmes des suffrages exprimĂ©s » nĂ©cessaire pour l'annuler. Elle est officiellement nommĂ©e Ă  la tĂȘte du rĂ©gulateur de l'Ă©nergie le 17 aoĂ»t 2022[20] - [21] - [22] - [23].

Polémiques

Controverses quant Ă  la possibilitĂ© de conflits d'intĂ©rĂȘts

De nombreux journaux soulignent sa condition d'« ex-lobbyiste en chef » en matiĂšre environnementale du groupe Danone, qui l'a amenĂ©e Ă  dĂ©fendre l'huile de palme ou les OGM, ce qui interroge sur le pouvoir des lobbies dĂ©noncĂ© par Nicolas Hulot lors de sa dĂ©mission d'[8] - [12] - [24]. De plus, cette succession de hautes fonctions public-privĂ©-public est Ă  nouveau critiquĂ©e comme Ă©tant un cas de « rĂ©tro-pantouflage », comme celui de sa consƓur au ministĂšre de la Transition Ă©cologique et solidaire, Brune Poirson auparavant employĂ©e chez Veolia[25].

Son ministre, François de Rugy indique que « ce qui serait gĂȘnant, ce serait si elle disait aujourd’hui, en tant que secrĂ©taire d'État, « nous allons dĂ©velopper l'huile de palme en France », alors que ce n’est pas notre politique »[26]. Elle fait remarquer que son statut d'ancienne reprĂ©sentante d'intĂ©rĂȘts est une « force » pour l'ambition Ă©cologique portĂ©e par le ministĂšre. Elle souligne « [qu'elle est] une femme libre et une haute fonctionnaire attachĂ©e Ă  l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral »[27] . Elle dĂ©clare : « Je me dĂ©porterai si je suis en situation de conflit d’intĂ©rĂȘts »[28].

Critique de la maison individuelle

En octobre 2021, en tant que ministre du Logement, Emmanuelle Wargon estime que la maison individuelle, pourtant plĂ©biscitĂ©e par les mĂ©nages français, est devenue un « non sens Ă©cologique, Ă©conomique et social » et dĂ©fend plutĂŽt les « maisons de villes groupĂ©es ». Cette dĂ©claration suscite des critiques, notamment lorsqu'il est rappelĂ© qu'elle est elle-mĂȘme propriĂ©taire d'une maison de 150 m2 dans une « ville cossue » du Val-de-Marne. En rĂ©action, la ministre dĂ©nonce une « caricature » faite de ses propos[29] - [30] - [31] - [32] - [33].

Bibliographie

  • Bienvenue en politique : À ceux qui sont tentĂ©s de renoncer, Calmann-LĂ©vy, , 432 p. (ISBN 978-2-7021-8417-2)
  • Olivier Burot et Emmanuelle Wargon (PrĂ©face), Territoires durables, Editions PC, , 80 p. (ISBN 978-2-3781-9018-7)

DĂ©corations

Notes et références

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. RĂ©mi Barroux,, « Emmanuelle Wargon, des questions sociales Ă  l’écologie, en passant par Danone », Le Monde,‎ .
  3. « Lionel StolĂ©ru, pĂšre du RMI : un humaniste Ă  l’action contre les maux de la sociĂ©tĂ© LES NOUVELLES DE ROUMANIE », sur www.lesnouvellesderoumanie.eu (consultĂ© le )
  4. "Lionel Stoleru" sur le site annales.org.
  5. « Ma grande gueule m’a coĂ»tĂ© une partie de ma carriĂšre » : Mathias Wargon, l’urgentiste pugnace au langage fleuri, Le Monde, StĂ©phanie Marteau, 18 avril 2020
  6. Virginie Bloch-LainĂ© (photogr. Cyril Zannettacci), « Mathias Wargon, Ă  pleins tubes », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  7. Virginie Malingre, « Emmanuelle Wargon, la fonceuse du grand dĂ©bat », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Robin Korda, « Emmanuelle Wargon, une lobbyiste Ă  l’Ecologie », sur Le Parisien, .
  9. « ArrĂȘtĂ© du 7 mars 1999 portant nomination Ă  la commission prĂ©vue Ă  l'article 5 du dĂ©cret no 95-168 du 17 fĂ©vrier 1995 modifiĂ© relatif Ă  l'exercice d'activitĂ©s privĂ©es par des fonctionnaires ou agents non titulaires ayant cessĂ© temporairement ou dĂ©finitivement leurs fonctions et aux commissions instituĂ©es par l'article 4 de la loi no 94-530 du 28 juin 1994. NOR: FPPA9900042A », JORF, no 63,‎ , p. 3891 (lire en ligne)
  10. « ArrĂȘtĂ© du 31 juillet 2002 portant dĂ©tachement (Cour des comptes). NOR: CPTE0200046A », JORF, no 180,‎ , p. 13279 (lire en ligne).
  11. L'ensemble des nominations de Mme Wargon (Emmanuelle) peuvent ĂȘtre repĂ©rĂ©s dans le rĂ©pertoire des "Nominations au Journal officiel de la RĂ©publique française" (ConsultĂ© le 17 juillet 2019).
  12. Beatrice Parrino, « Emmanuelle Wargon, une lobbyiste Ă  l'Écologie », sur lepoint.fr, .
  13. Pierre Lann, « Laminée aux législatives, désavouée par les parlementaires, Emmanuelle Wargon recasée par Macron », sur www.marianne.net,
  14. « Décret du 16 octobre 2018 relatif à la composition du Gouvernement ».
  15. « Emmanuelle Wargon et SĂ©bastien Lecornu animeront le grand dĂ©bat national », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  16. « Qui est Emmanuelle Wargon, la nouvelle ministre du Logement ? », sur LCI (consulté le )
  17. Wally Bordas, Régionales et départementales 2021 : quel score ont obtenu les ministres candidats, lefigaro.fr, 20 juin 2021
  18. Emmanuelle Wargon: «Je suis candidate aux législatives».
  19. « L'ex-ministre Emmanuelle Wargon proposĂ©e Ă  la tĂȘte de la CRE », sur www.connaissancedesenergies.org (consultĂ© le ).
  20. « L'ancienne ministre du logement Emmanuelle Wargon validĂ©e Ă  la tĂȘte de la Commission de rĂ©gulation de l'Ă©nergie, malgrĂ© l'opposition d'une majoritĂ© de parlementaires », sur Franceinfo, (consultĂ© le )
  21. Pierre Lann, « Laminée aux législatives, désavouée par les parlementaires, Emmanuelle Wargon recasée par Macron », sur www.marianne.net, 2022-08-17utc12:00:00+0200 (consulté le )
  22. « Emmanuelle Wargon officiellement nommĂ©e Ă  la tĂȘte du rĂ©gulateur de l'Ă©nergie », sur Le Figaro,
  23. « L’ex-ministre Emmanuelle Wargon nommĂ©e Ă  la tĂȘte du rĂ©gulateur de l’énergie malgrĂ© l’opposition d’une majoritĂ© de parlementaires », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  24. « Emmanuelle Wargon, une lobbyiste qui défend l'huile de palme chez Macron », sur nouvelobs.com, .
  25. Coralie Schaub, « Emmanuelle Wargon, l'ex-lobbyiste en chef de Danone à la Transition écologique », sur liberation.fr, (consulté le ).
  26. BFMTV, « Huile de palme: François de Rugy dĂ©fend sa secrĂ©taire d'État Emmanuelle Wargon », sur BFMTV (consultĂ© le ).
  27. François Geffrier, « Avec Emmanuelle Wargon Ă  l'Écologie, Danone fait-il son entrĂ©e au gouvernement ? », Europe 1,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  28. Alain Auffray et Coralie Schaub, « Emmanuelle Wargon : «Je me dĂ©porterai si je suis en situation de conflit d’intĂ©rĂȘts» », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. Guillaume Errard, « La maison, un "non-sens", pour la ministre du Logement », Le Figaro, 16-17 octobre 2021, p. 10.
  30. Guillaume Errard, « Fin des maisons individuelles: la ministre du Logement crée la polémique », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  31. Maxime François, « La maison individuelle, «non-sens écologique» : les professionnels du logement agacés par les propos de la ministre », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  32. Jade Grandin de l'Eprevier et Matthieu Deprieck, « Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement, se heurte au rĂȘve du «pavillon avec jardin» », sur lopinion.fr, (consultĂ© le ).
  33. StĂ©phane Kovacs et Fabien Paillot, « PlongĂ©e dans la France des maisons individuelles », Le Figaro,‎ , p. 17 (lire en ligne).
  34. Décret du 29 décembre 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
  35. Journal officiel de la RĂ©publique française, « Version Ă©lectronique authentifiĂ©e publiĂ©e au JO n° 0271 du 22 novembre 2015 », sur legifrance.gouv.fr (consultĂ© le ) : « MinistĂšre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social [
] Mme Wargon, nĂ©e StolĂ©ru (Emmanuelle, Jeanne), dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  l'emploi et Ă  la formation professionnelle au ministĂšre ; 18 ans de services »

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