Dragey-Ronthon
Dragey-Ronthon est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 795 habitants[Note 1].
Dragey-Ronthon | |
Le manoir de Potrel par Jan Griffier, en 1650. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat |
David Guerlavais 2020-2026 |
Code postal | 50530 |
Code commune | 50167 |
Démographie | |
Population municipale |
795 hab. (2020 ) |
Densité | 52 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 42′ 42″ nord, 1° 29′ 50″ ouest |
Altitude | Min. 6 m Max. 115 m |
Superficie | 15,17 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton d'Avranches |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est à l'ouest de l'Avranchin et dispose d'une plage qui donne sur la baie du mont Saint-Michel. Le bourg de Dragey est à 6,5 km au sud-ouest de Sartilly, à 13 km à l'ouest d'Avranches et à 19 km au sud de Granville. Le bourg de Ronthon est à 3 km au nord-est de celui de Dragey et à 4 km au sud-ouest de Sartilly[1].
Le point culminant (115 m) se situe en limite nord.
Toponymie
Le nom est créé en 1979 par la fusion des toponymes Dragey et Ronthon.
Le toponyme Dragey est attesté sous la forme Drageiun en 1027-1035[4].
Son origine est incertaine. Elle pourrait être liée à un anthroponyme roman tel que Dravius[4]. Ernest Nègre part dans une tout autre direction, et voit dans le nom de Dragey une variante masculine (non attestée) de dragée, au sens agricole de « dravière, fourrage constitué d'un mélange de vesce et d'avoine »[5].
Ronthon est composé de l'élément -thon qui semble dérivé de l'anglo-saxon tun qui a donné l'anglais town[6], et de l'élément ron dont Ernest Nègre attribue l'origine à l'anthroponyme germanique Raganus[7]. Ce toponyme est attesté sous les formes Ransthun en 1158, Ronthon en 1212 et Ronton en 1254[7].
Histoire
Selon Édouard Le Héricher citant la liste dite « Abbaye de la Bataille », un Poterel était aux côtés de Guillaume le Conquérant, et un Jean de Poterel participa à la première croisade (1096-1099)[8].
Philippe Auguste (1162-1223) avait fait construire, près du Mont-Saint-Michel, une place forte qui pendant la guerre de Cent Ans profita aux Anglais. Elle fut détruite en 1591 par Gabriel II de Montgomery (1560-1635)[9].
Michel Brackmann (1766-1850), garde-suisse de Louis XVI après avoir échappé au massacre des Tuileries vint à Dragey avec M. Dachet propriétaire du manoir de Brion, et épousa la fille du propriétaire de Potrel. Il fut également propriétaire de Tombelaine (1812-1837)[8].
En 1973, les communes de Dragey, Genêts, Ronthon et Saint-Jean-le-Thomas ont formé Dragey-Tombelaine. Genêts, Ronthon et Saint-Jean-le-Thomas gardaient un statut de communes associées. En 1979, Genêts et Saint-Jean-le-Thomas ont repris leur indépendance, et la commune a finalement pris le nom de Dragey-Ronthon.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et quatre adjoints[11]. L'un de ces conseillers est maire délégué de la commune associée de Ronthon[11].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13].
En 2020, la commune comptait 795 habitants[Note 2], en diminution de 2,09 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Dragey a compté jusqu'à 942 habitants en 1836, Ronthon 563 en 1821.
Économie
Commune rurale dont l'activité économique repose essentiellement sur l'élevage (de chevaux et de vaches laitières) et le tourisme estival.
Lieux et monuments
Les églises
- Église Saint-Médard de Dragey (ou Saint-Marc, du nom de son hameau) (XIIe, XIIIe, XVe – XVIIIe siècles)[8]. L'église de style roman, construite à partir du XIe siècle[17] est inscrite aux monuments historiques[18]. On peut y voir un vitrail rappelant la tragédie (noyade) du fils du propriétaire d'alors du manoir de Brion, monsieur Isselin, avec un de ses amis. Sa tour servait de point de repère (amer) aux pêcheurs, pèlerins ou navigateurs qui se trouvaient en baie. Elle abrite un maître-autel avec les statues d'un christ rédempteur et évêques dont saint Médard, retable (XVIIe – XVIIIe siècles), des autels latéraux et chaire à prêcher (XVIIe), classés au titre objet[19].
- L'église Saint-Nicolas de Ronthon (en partie du XIIe siècle) avec son haut clocher et son absence de transept. Un ensemble autel-retable-tabernacle-statues-reliquaires ainsi qu'une Vierge à l'Enfant du XIIIe sont classés au titre objet.
Ces églises dépendent de la paroisse Saint-Auguste-Chapdeleine du doyenné du Pays de Granville-Villedieu[20].
Les manoirs
- Le manoir de Potrel (XVe – XVIIe siècles)[8], avec un porche à deux tours circulaires et pigeonnier octogonal, inscrit partiellement aux monuments historiques[21].
- Le manoir de Brion (XIVe, XVIe – XXe siècles)[8], ancien prieuré dépendant de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, qui servit de maison de retraites aux abbés et moines. Vendu à la Révolution, il fut très fortement restauré au XXe siècle.
Personnalités liées à la commune
- Vincent Cronin (1924-2011), homme de lettres, biographe et historien britannique, a résidé à la fin de sa vie au manoir de Brion.
Voir aussi
Bibliographie
- Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, (lire en ligne), « Dragey », p. 604-610
- Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, (lire en ligne), « Ronthon », p. 665-667
- Michel Le Moussu, Dragey, Histoire et patrimoine.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 187.
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Dragey-Ronthon sur le site de la communauté de communes
- Résumé statistique de Dragey-Ronthon sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. III, 1991, p. 1310, § 24357.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 134.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1010.
- Gautier 2014, p. 187.
- Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 89.
- Réélection 2014 : « Dragey-Ronthon (50530) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Municipales à Dragey-Ronthon. David Guerlavais est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Ronthon », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Église de Dragey - Site études françaises.
- « Église Saint-Médard », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Œuvres mobilières à Dragey-Ronthon.
- Site du diocèse.
- « Manoir de Potrel et ses dépendances », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.