Dominique Boutonnat
Dominique Boutonnat est un producteur de cinéma français, né le .
Président du CNC depuis le |
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Naissance | Paris |
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Il est président du Centre national du cinéma et de l'image animée depuis . En juillet 2022, il est reconduit pour trois ans malgré un bilan contesté par certains cinéastes et sa mise en examen pour agression sexuelle.
Biographie
Origines familiales
Son père, Pierre-Louis Boutonnat, est directeur général à la Croix-Rouge française, secrétaire général de la Société Normande de l'Azote et attaché à la Direction générale de l'office national industriel de l'azote et directeur du Groupe EMC[1] tandis que sa mère Marielle Brunhes, fille de Julien Brunhes est Présidente de l'association Europe-Passion. Elle a été également conseillère au ministère des Affaires sociales , et secrétaire générale du Conseil supérieur de l'information sexuelle, de la régulation des naissances et de l’éducation familiale.
Dominique Boutonnat est le frère du producteur, compositeur et réalisateur Laurent Boutonnat et de trois sœurs dont Stéphanie Boutonnat travaillant pour Radio France et depuis 2020 au sein de l'équipe de programmation de la matinale de l'émission Le Sept neuf[2].
Formation et début de carrière
Dominique Boutonnat est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, section « service public », en 1991[3] (où il est condisciple d’Edouard Philippe), et titulaire d'un DEA en économie appliquée[4]. Il commence sa carrière au sein du groupe Axa en 1996, d’abord aux ressources humaines internationales, puis comme directeur des fonctions supports[3].
Production cinématographique
À partir de 2005, Dominique Boutonnat rejoint les sociétés Heathcliff et Electrick Films[5] et produit notamment : Jacquou le Croquant, réalisé par son frère Laurent ; Money, réalisé par Gela Babluani ; My Zoe, réalisé par Julie Delpy[6].
Se consacrant à partir de 2009 au financement de la création cinématographique et audiovisuelle, Dominique Boutonnat étend le dispositif ISF-PME (réduction d’impôt proportionnelle aux sommes investies dans le financement de PME) au financement du cinéma[7].
Il est fondateur d'une Société pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle (une Sofica), Ciné Axe, qui a obtenu l'agrément du ministère de la Culture en [8], portant à onze le nombre de Sofica agréées[9].
Missions ministérielles
En 2018 et en 2019, Franck Riester, ministre de la Culture et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances lui confient deux missions successives, la première portant sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographique et audiovisuelle, la seconde sur le futur cadre juridique applicable aux éditeurs de services de médias audiovisuels[10].
Nomination au Centre national du cinéma
Le , Dominique Boutonnat est nommé président du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC)[11]. Dans un premier temps, Olivier Henrard, directeur général délégué avait assuré l'intérim après la fin de mandat de Frédérique Bredin. Dominique Boutonnat est le premier représentant de sa profession à prendre la tête du CNC : jusqu’ici, le poste avait été occupé par des hauts fonctionnaires, dont certains sont devenus producteurs[6].
Dans un entretien au Figaro, il indique avoir cédé ses parts de société et avoir démissionné de tous ses mandats pour éviter tout conflit d'intérêts. Son projet stratégique consisterait à préserver le modèle de l'exception culturelle française tout en faisant évoluer les modalités de financement pour faire face aux nouveaux entrants tel que Netflix[12].
L'annonce d'une éventuelle nomination à la tête du CNC avait suscité des réticences de la part de certains professionnels de la culture, qui le trouvent inexpérimenté et dénoncent un renvoi d’ascenseur d'Emmanuel Macron[13]. Le , dans une tribune publiée dans Le Film français puis dans Libération[14], des cinéastes dénonçaient ce qui s'apparentait, selon eux à « une logique fondée sur la rentabilité »[15] - [16]. La pétition souligne également le soutien financier de Dominique Boutonnat lors de campagne présidentielle d'Emmanuel Macron[17]. En réponse, Dominique Boutonnat dans une interview au Figaro affirme avoir été un donateur à la campagne électorale d’Emmanuel Macron en 2017[18] à la hauteur de 7 500 euros et n'est pas membre de La République en marche[19].
En , Dominique Boutonnat annonce le lancement d'une formation afin de prévenir les violences sexuelles à destination des employeurs du cinéma et de l’audiovisuel, formation désormais obligatoire pour obtenir le versement des aides sélectives et automatiques du CNC[20] - [21].
Conseil d'administration de France Télévisions
Trois semaines après la décision judiciaire de renvoi devant un tribunal correctionnel pour être jugé de faits d’« agression sexuelle », il est nommé comme représentant de l'État au conseil d’administration de France Télévisions[22].
Accusation d'agression sexuelle
Dominique Boutonnat est placé en garde à vue le puis mis en examen le [23], à la suite d'accusations d'agression sexuelle et de tentative de viol formulées par son filleul de 22 ans[24] ; ce dernier a déposé plainte le pour des faits remontant à . Dominique Boutonnat réfute ces accusations[25] - [26]. Une enquête est confiée à la police judiciaire de Nanterre[27]. Des organisations professionnelles du cinéma cherchent à obtenir sa « mise en retrait »[28] - [29]. Il est mis en examen le 25 avril 2022, et le parquet demande son renvoi en correctionnelle[30]. Malgré un bilan contesté par certains cinéastes et les poursuites pour agression sexuelle sur son filleul, il est reconduit à la tête du CNC. Lors d’un entretien au Parisien en juin 2022, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, avait milité pour sa reconduction malgré sa mise en examen, déclarant : « Il est mis en examen, pas condamné. La présomption d’innocence prévaut »[31] - [32]. Il sera jugé pour agression sexuelle devant un tribunal correctionnel et non devant une cour d’assises du fait que la qualification de « tentative de viol » n’a pas été retenue[33] - [22].
Ĺ’uvres en production
Entre 2007 et 2019, il participe en tant que producteur (associé, délégué ou exécutif) à la création ou au financement de 250 œuvres cinématographiques et audiovisuelles[5], parmi lesquelles :
- 2010 : L'Arnacœur de Pascal Chaumeil ;
- 2010 : Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron ;
- 2011 : Intouchables de Olivier Nakache et Éric Toledano ;
- 2011 : Et maintenant, on va oĂą ? de Nadine Labaki ;
- 2011 : Polisse de MaĂŻwenn ;
- 2012 : Traviata et nous de Philippe BĂ©ziat ;
- 2013 : Un beau dimanche de Nicole Garcia ;
- 2013 : Foxfire de Laurent Cantet ;
- 2013 : Le Passé d’Asghar Farhadi ;
- 2013 : Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch ;
- 2013 : Le Droit au baiser de Camille Ponsin[34] ;
- 2014 : Les Combattants de Thomas Cailley ;
- 2014 : Jacky au royaume des filles de Riad Sattouf ;
- 2015 : La Belle Saison de Catherine Corsini ;
- 2016 : Les Malheurs de Sophie de Christophe Honoré ;
- 2016 : Réparer les vivants de Katell Quillévéré ;
- 2017 : Le Jeune Karl Marx de Raoul Peck ;
- 2018 : En liberté ! de Pierre Salvadori ;
- 2019 : Le Chant du loup d’Antonin Baudry.
Distinctions
- LĂ©gion d'honneur
- Ordre national du MĂ©rite
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres de plein droit en tant que président du Centre national du cinéma et de l'image animée et donc membre du conseil de l'ordre des Arts et des Lettres. (DÉCRET N°57-549 DU 2 MAI 1957)
Références
- « Groupe EMC Pierre-Louis BOUTONNAT », sur lesechos,
- Anne Audigier, « L'envers du décor : la rentrée du 7/9 », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
- Annuaire de Science Po Paris, année 2006, p. 69.
- « Notice ISNI concernant Boutonnat, Dominique », sur isni.oclc.org (consulté le ).
- « Dominique Boutonnat, président du CNC », sur cnc.fr (consulté le ).
- Thomas Sotinel, « Dominique Boutonnat à la tête du CNC, malgré l'opposition du milieu du cinéma », sur lemonde.fr, .
- « Dominique Boutonnat nommé président du Centre national du cinéma et de l’image animée - ministère de la Culture », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
- Sylvain Morvan (Mediacités), « Dominique Boutonnat, grand donateur de Macron, prend la tête du CNC », sur Mediapart.fr (consulté le ).
- « Les Sofica », sur cnc.fr (consulté le ).
- « Emmanuel Macron débloque 225 millions d’euros pour les industries culturelles et créatives », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
- « Nommé président du CNC ce mercredi 24 juillet, Dominique Boutonnat poursuit son engagement au service de la création, de la diversité et de l’exception culturelle », sur cnc.fr (consulté le ).
- Léna Lutaud et Bertrand de Saint Vincent, « Dominique Boutonnat, nouveau président du CNC, répond aux critiques », sur LEFIGARO.fr, (consulté le ).
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- « Nouvelle présidence du CNC », sur Change.org (consulté le ).
- Thomas Sotinel, « La succession à la tête du CNC inquiète les cinéastes », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
- Agence Reuters, « Boutonnat à la tête du CNC malgré les critiques », sur Mediapart.fr (consulté le ).
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- Rose Baldous, « Le CNC rend obligatoire une formation contre les violences sexistes et sexuelles », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
- Sarah Brethes, Antton Rouget, « Affaire Dominique Boutonnat : ce dossier de violence sexuelle que Macron a choisi d’ignorer », sur Mediapart (consulté le )
- Hugo Septier et Sarah-Lou Cohen, « Le patron du cinéma français Dominique Boutonnat mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol », sur bfmtv.com (consulté le )
- Violette Lazard, « Accusé de tentative de viol par son filleul : Dominique Boutonnat, patron du CNC, en garde à vue », sur nouvelobs.com, (consulté le )
- Nicole Vulser, « Le président du CNC, Dominique Boutonnat, visé par une plainte pour agression sexuelle et tentative de viol », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Sarah-Lou Cohen, « Le président du CNC en garde à vue, soupçonné d'agression sexuelle et de tentative de viol », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- « Dominique Boutonnat, le président du CNC, en garde à vue, soupçonné d'agression sexuelle et de tentative de viol », sur Le Figaro avec AFP, (consulté le ).
- Marine Turchi, « Violences sexuelles: la mise en examen du patron du CNC met Macron sous pression », sur mediapart.fr, (consulté le )
- Morgane Giuliani, « Dominique Boutonnat, président du CNC, mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol », sur marieclaire.fr, (consulté le )
- « Contesté et mis en examen, Dominique Boutonnat est reconduit au CNC pour trois ans », sur Télérama, (consulté le )
- Par Kevin Boucher et Catherine Balle, « Législatives, cinéma, MeToo... les premières confessions de Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Dominique Boutonnat maintenu à la tête du CNC, malgré sa mise en examen pour agression sexuelle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Dominique Boutonnat, président du CNC, sera jugé pour agressions sexuelles sur son filleul », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le ).
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :