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Disparition

La disparition est le fait pour une personne de disparaître et donc de ne plus être visible, volontairement ou involontairement.

Une personne n'est donc plus disparue si elle est retrouvée vivante ou si son corps est retrouvé et identifié.

À noter que, au sens du droit français, la disparition relève de l'article 88 du Code civil et concerne la personne disparue dans des « circonstances de nature à mettre sa vie en danger, lorsque son corps n'a pu être retrouvé ». Il s'agit alors d'une sous-catégorie de cas de « non présence » et ne doit pas être confondu avec le cas de « l'absence » qui lui est défini dans l'article 112 du Code civil.

Causes pouvant aboutir Ă  la disparition d'une personne

Disparition volontaire

  • La personne veut changer de vie, tirer un trait sur le passĂ© et recommencer une nouvelle vie, sous une nouvelle identitĂ©, Ă©ventuellement en s'exilant :
    • pour ne pas avoir Ă  honorer des dettes.
    • pour entamer une nouvelle vie sentimentale.

Disparition involontaire

  • La personne est victime d'un accident, conduisant Ă  la disparition de son corps. Exemples : victime d'une catastrophe naturelle, victime d'un naufrage dont le corps n'a pas Ă©tĂ© retrouvĂ©.
  • Dans le cas spĂ©cifique des militaires, notamment en pĂ©riode de conflit armĂ©, le militaire est portĂ© disparu au combat lorsque son corps n'a pu ĂŞtre retrouvĂ© sur le champ de bataille, sans qu'on sache s'il est mort, a Ă©tĂ© fait prisonnier de guerre ou a dĂ©sertĂ©.
  • La personne est victime d'un enlèvement, exĂ©cutĂ© par le ravisseur, puis celui-ci fait disparaĂ®tre le corps. Exemples : règlement de comptes mafieux, une organisation supprime une personne qu'elle considère ĂŞtre un espion, un concurrent, un opposant politique...
  • La personne est victime d'un enlèvement, puis d'une sĂ©questration plus ou moins longue,
    • le dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements conduit Ă  la mort de la personne et le ravisseur fait disparaĂ®tre le corps.
    • le ravisseur n'a pas pour but de demander de rançon, exĂ©cute la personne une fois qu'il a obtenu d'elle ce qu'il voulait et fait disparaĂ®tre le corps.
  • Voir aussi : Enlèvement d'enfant

Les disparitions inquiétantes médiatiques, non classées qui perdurent, sont bien souvent des affaires criminelles dans lesquelles le corps (ou les restes du corps) de la victime n'a pas été retrouvé.

Monument

Le , un monument aux Irlandais disparus a été inauguré dans le comté de Kilkenny, République d'Irlande, par la Présidente Mary McAleese. C'est le premier monument de ce genre dans le monde[1].

Droit par pays

France

Il existe, en droit français, des définitions précises des différents types de disparitions.

  • la non-prĂ©sence, quand une personne n'est pas lĂ  mais que sa vie ne fait pas de doute. Ce qui conduit Ă  la dĂ©signation d'un reprĂ©sentant pour gĂ©rer les biens et les intĂ©rĂŞts du non-prĂ©sent.
  • l'absence, « lorsqu'une personne a cessĂ© de paraĂ®tre au lieu de son domicile ou de sa rĂ©sidence sans que l'on en ait eu de nouvelles » (art. 112 du Code civil [archive]). Ce rĂ©gime permet au bout de 10 ou 20 ans de dĂ©clarer la personne dĂ©cĂ©dĂ©e.
  • la disparition, « lorsque le dĂ©cès est certain, ou quasi-certain, mais que le corps n'a pu ĂŞtre retrouvĂ© » (art. 88 al. 3 du Code civil [archive]). Ce rĂ©gime permet de dĂ©clarer rapidement la personne dĂ©cĂ©dĂ©e.

La demande d'un fichier ADN des cadavres non identifiés

En France, afin de rĂ©soudre de nombreuses disparitions inquiĂ©tantes, et de permettre aux familles de faire leur deuil, des associations de soutien demandent une loi rendant obligatoire un test d'ADN systĂ©matique pour tout corps anonyme retrouvĂ© (entre 800 et 2 000 par an en France), ainsi qu'un fichier ADN des cadavres non identifiĂ©s (on dit aussi « enterrĂ©s sous X »)[2] - [3].

Québec (Canada)

En droit civil québécois, l'absent est « celui qui, alors qu’il avait son domicile au Québec, a cessé d’y paraître sans donner de nouvelles, et sans que l’on sache s’il vit encore »[4]. L'article 85 du Code civil du Québec énonce que l'absent est présumé vivant durant les sept années qui suivent sa disparition, à moins que son décès ne soit prouvé avant l’expiration de ce délai[5]. Pendant l'absence, un tuteur peut être nommé pour gérer les biens de l'absent[6]. Si l'absent revient au bout de sept ans, cela met fin au régime de l'absence (art. 90 C.c.Q.[7]). Si l'absent ne revient pas au bout de sept ans, il est présumé mort et un jugement déclaratif de décès peut être émis. Il est cependant possible d'obtenir le jugement déclaratif de décès avant l'écoulement de sept ans lorsqu'il existe des indices graves, précis et concordants à l'effet que la personne est décédée (art 92. al. 2 C.c.Q., art. 2849 C.c.Q.[8]). D'après l'auteur de doctrine et notaire émérite Michel Beauchamp, l'affaire Paolo Renda[9] devant la Cour supérieure du Québec est une décision de référence concernant la disparition de personnes et la règles des indices graves, précis et concordants pour obtenir un jugement déclaratif de décès, dans une affaire où un bras droit de la mafia montréalaise est disparu de façon mystérieuse, mais dans des circonstances où il existait de nombreux indices permettant de croire qu'il avait été assassiné[10].

Statistiques

France

En France, d'après le ministère de l'IntĂ©rieur plus de 40 000 personnes disparaissent chaque annĂ©e. Plus de 30 000 sont retrouvĂ©es. Il reste environ 10 000 disparitions non Ă©lucidĂ©es classĂ©es inquiĂ©tantes, chaque annĂ©e[11], dont presque un dixième (environ 800) concernent des mineurs. Entre 600 et 700 mineurs sont retrouvĂ©s chaque annĂ©e. De nombreux corps non identifiĂ©s sont enterrĂ©s en fosse commune (on dit parfois 'sous X'), car il n'existe pas d'obligation lĂ©gale, pour les communes, d'identifier un corps dĂ©couvert en France, notamment par un test ADN.

En 2005, 9 787 disparitions inquiĂ©tantes ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es, dont 847 de mineurs, 683 mineurs ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s.
En 2006, 10 182 disparitions inquiĂ©tantes ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es, dont 895 disparitions de mineurs. 711 mineurs ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s[12].

En 2009, le total des personnes signalées disparues en France s’élevait à 58 911. 80 % d’entre elles étaient des enfants, soit 47 533, dont 46 595 fugueurs et 583 disparitions inquiétantes d'enfants (855 disparitions inquiétantes d'enfants en 2008). En 2009, 10 941 disparitions inquiétantes de majeurs ont été signalées[13].
En 2015, 48 895 mineurs ont été inscrits au fichier des personnes recherchées, dont 405 disparitions inquiétantes[14].

Japon

Au Japon, on cite le cas des disparitions volontaires, ou « Ă©vaporations ». Le nombre d’« Ă©vaporĂ©s » est estimĂ© Ă  100 000 personnes par an Ă  l'Ă©chelle de l'archipel (plus de 126 millions d'habitants en 2018[15]). Un tabou, liĂ© souvent Ă  la honte et au dĂ©shonneur, entoure ces disparitions, qui gĂŞne les enquĂŞtes[16] - [17] - [18]. En 1967, le rĂ©alisateur ShĹŤhei Imamura Ă©voque ce thème dans son film L'Évaporation de l'homme.

Le logiciel SALVAC

En France, le logiciel Système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes, abrégé sous le sigle SALVAC, est un système informatique canadien conçu pour aider des enquêteurs spécialement formés dans le profilage criminel à cerner les crimes sériels et leurs auteurs en établissant les liens qui existent entre les crimes perpétrés par un même délinquant.

Les informations conservées le sont pour une durée de 40 ans.

Notes et références

  1. (en) Site officiel de la Présidence 2005 Unveiling of a Monument for Ireland's Missing People, 26 mai 2002.
  2. Emmanuelle Reju, « Police et associations veulent en finir avec l'«enterrement sous X », La Croix, (consulté le ).
  3. « L’identification des personnes inhumées sous X », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
  4. Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 84, <https://canlii.ca/t/1b6h#art84>, consulté le 2023-05-22
  5. Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 85, <https://canlii.ca/t/1b6h#art85>, consulté le 2023-05-22
  6. Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 86, <https://canlii.ca/t/1b6h#art86>, consulté le 2023-05-22
  7. Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 90, <https://canlii.ca/t/1b6h#art90>, consulté le 2023-05-22
  8. Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 2849, <https://canlii.ca/t/1b6h#art2849>, consulté le 2023-05-22
  9. Renda (Re) et Directeur de l'Ă©tat civil, 2013 QCCS 100
  10. Michel BEAUCHAMP, Cindy GILBERT, Tutelle, curatelle et mandat de protection, Cowansville, Éditions Yvon Blais, 2014.
  11. 2015 - Dossiers » L’OCRVP au cœur des ténèbres » Disparitions inquiétantes
  12. Statistiques de l'OCRVP, Site de l'APEV
  13. Rapport d'activité 116 000 Enfants disparus, page 19 (2009)
  14. Rapport d'activité CFPE-Enfants disparus 116 000, page 4 (2015)
  15. « Japon • Fiche pays • PopulationData.net », sur PopulationData.net (consulté le )
  16. Camille Jourdan, « « Les Évaporés du Japon », ces gens qui disparaissent du jour au lendemain », Les Inrockuptibles (en ligne),‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Isabelle Stassart, « Les Évaporés du Japon : le phénomène des disparitions volontaires », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  18. Léna Mauger & Stéphane Remael, Les évaporés du Japon, enquête sur le phénomène des disparitions volontaires, 2014, Éd. des Arènes

Articles connexes

Liens externes

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