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Denis Grozdanovitch

Denis Grozdanovitch est un écrivain français, né le à Paris.

Denis Grozdanovitch
Autres informations
Sports
Genre artistique
Essai, roman, poĂšme
ƒuvres principales
  • Petit TraitĂ© de dĂ©sinvolture
  • De l'art de prendre la balle au bond
  • La SecrĂšte MĂ©lancolie des marionnettes
  • Le GĂ©nie de la bĂȘtise
  • La Vie rĂȘvĂ©e du joueur d'Ă©checs

Il est aussi grand amateur d'Ă©checs et un sportif accompli, plusieurs fois champion de France de tennis, de squash et de courte paume.

Biographie

Denis Grozdanovitch est issu d'une famille d'artistes et de sportifs. Son pÚre, graveur-dessinateur, était un joueur de tennis de bon niveau (seconde série) et sa mÚre, peintre-amateur, exerçait le métier de professeur de tennis.

DÚs son plus jeune ùge, il prend des notes sur ses petits carnets et s'entraßne quotidiennement au tennis dans le club voisin de son domicile à Le Mesnil-le-Roi, dans les Yvelines. Il est promu champion de France junior en 1963 puis intÚgre l'équipe de France, mais déçu par l'esprit d'hyper-compétition, il préfÚre demeurer amateur. Il s'orientera ensuite vers le squash, en deviendra le premier champion de France en 1975 et conservera son titre jusqu'en 1980. Un peu plus tard encore, il s'initie à la courte paume et restera le meilleur de la discipline pendant une dizaine d'années. Comme sa mÚre, il exercera ensuite le métier de moniteur de tennis dans un grand club parisien.

ParallĂšlement, Denis Grozdanovitch poursuit ses Ă©tudes, d'abord Ă  l'Institut d'Art et d'ArchĂ©ologie de la rue Michelet Ă  Paris , puis Ă  l'universitĂ© de Nanterre oĂč il assiste au cours de sociologie d'Henri Lefebvre. Enfin, il intĂšgre l'Institut des hautes Ă©tudes cinĂ©matographiques (IDHEC) et y cultive, par l'entremise du grand Ă©cran, le sens de l'image, qui imprĂšgnera son Ɠuvre littĂ©raire, en partie dĂ©diĂ©e Ă  l'onirisme[1].

En 2002, tirĂ© des notes de ses carnets, paraĂźt Petit traitĂ© de dĂ©sinvolture, chez JosĂ© Corti, grand succĂšs critique aussi bien que public. L'anecdotier adepte des notes de lectures et des choses vues a sĂ©duit l'Ă©diteur de Julien Gracq. Suivront rĂ©guliĂšrement des ouvrages oĂč il renoue avec un genre littĂ©raire oubliĂ©, nommĂ© MĂ©langes, lequel fait alterner rĂ©cits vĂ©cus, commentaires de lectures, rĂ©flexions philosophiques et chroniques du temps prĂ©sent. En 2011 paraĂźtra — aux Éditions de l'Olivier — son seul roman publiĂ© Ă  ce jour, La SecrĂšte MĂ©lancolie des marionnettes sous forme d'une « autobiographie rĂȘvĂ©e » truffĂ©e d'anecdotes et de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires[2].

Fin observateur, il dresse en moraliste — au sens de La BruyĂšre, Vauvenargues ou Chamfort — des « portraits charmants et incongrus sous un regard ironique et tendre[3] ».

Soucieux de transmettre sa conception de la littĂ©rature, il dispense un atelier d'Ă©criture — « Initiation Ă  la forme courte » — Ă  Sciences-Po Paris.

Rédacteur régulier, le journal Libération héberge son blogue Balles au bond, et il rédige également des articles pour La Revue littéraire, L'Atelier du roman, Les Moments littéraires, Les Cahiers, puis les Dossiers de L'Herne.

Denis Grozdanovitch partage sa vie entre la NiĂšvre et Paris. Sa compagne Judith Coppel apparaĂźt dans nombre de ses ouvrages.

Ses Ɠuvres sont traduites en russe, italien, grec, allemand, nĂ©erlandais et polonais.

ParticularitĂ©s de son Ɠuvre

Littérature

En 2002, son premier livre, Petit traité de désinvolture, interpelle de nombreux journalistes littéraires. Ainsi Olivier Le Naire évoque son état d'esprit : « Sur sa mobylette ou à la CinémathÚque, dans les clubs d'échecs ou dans les salles de sport, les salons new-yorkais ou les rues parisiennes, cet incurable épicurien regarde passer la vie avec un regard amusé et acéré, chaleureux et impertinent[4]. » Frédéric Beigbeder parle d'un style qui « rend heureux, vous fait respirer plus fort et sourire en regardant le plafond[5] ». Dans l'Express, Pierre Assouline le perçoit comme « collecteur maniaque de traces infimes, de brÚves impressions, de minuscules témoignages et, surtout, de détails insipides à la vue des autres mais qui deviennent de merveilleux détails quand ils sont regardés différemment par quelques-uns[6] ».

À propos de La Puissance discrĂšte du hasard, François Busnel Ă©crit : « En ces temps de dĂ©moralisation et de cynisme pragmatique, voici un livre roboratif qui invite chacun Ă  bifurquer lorsque le moment s'y prĂȘte. Ce traitĂ© jubilatoire rendra plus fort quiconque s'y plongera. La littĂ©rature est, dĂ©cidĂ©ment, une arme redoutable[7]. » « Le style de Denis Grozdanovitch est aussi un dĂ©fi Ă  celui rapide et dĂ©coiffĂ© des romans modernes. Ses personnages parlent comme lui Ă©crit, c’est-Ă -dire avec Ă©lĂ©gance, subtilitĂ©, humour, Ă  quoi il faut ajouter la richesse du vocabulaire et le respect de la syntaxe, plus tout le temps qu’il faut pour s’exprimer[8] » souligne Bernard Pivot.

Carnets et influences

Grozdanovitch compte aujourd'hui 200 petits carnets remplis mĂ©ticuleusement depuis son adolescence[9]. Sa conception de la littĂ©rature est inspirĂ©e de celles de Maupassant et d'Isaac Babel, Ă  savoir, comme il le prĂ©cise au journal suisse Le Temps, « [...] faire passer d'Ăąme en Ăąme, au long du temps, la petite flamme-veilleuse de la conscience et dans un dessein somme toute mystĂ©rieux[10]». Il ajoute lors d'un autre entretien Ă  propos du GĂ©nie de la bĂȘtise : « Je suis le fruit de l'Ă©cole d'Erasme, de Montaigne et de Rabelais, contre celle de Descartes, et je dĂ©fends un humanisme non mathĂ©matique, mais intuitif et sensitif[11]. »

CaptivĂ© par Gustave Flaubert et grand admirateur de Chateaubriand, il mentionne John Cowper Powys, Blaise Cendrars, Robert Musil, Marcel Proust ou Thomas Wolfe comme des auteurs qui le fascinent totalement : « La littĂ©rature, elle est là
 ces auteurs, on peut les lire et les relire sans cesse avec le mĂȘme bonheur. » Jean-Paul Enthoven, Ă©voquant ses rĂ©fĂ©rences littĂ©raires et spirituelles, Ă©crit : « On y frĂ©quente Oblomov et Restif de la Bretonne, le haĂŻku et les tortues Ă©lĂ©ates, le cosmos et lepresquerien[12]. » Pour Julien Burri, « Il est savoureux de lire et relire, grĂące Ă  lui, Pierre Mac Orlan, les bulles de Corto Maltese ou les poĂšmes de Pessoa, la philosophie de Wittgenstein, les mots provocants de Marcel Duchamp[13]. »

Denis Grozdanovitch dĂ©finit la littĂ©rature comme « un fil d'Ăąmes sensibles qui traverse le temps[9] ». Saint-Simon, Stendhal et LĂ©opardi, rejoignent ainsi ses rĂ©cits par petites touches anecdotiques ou philosophiques. Roland Jaccard prĂ©cise : « Je connais peu de narrateurs dans la ligne de Proust, susceptibles de jouer avec les thĂ©ories les plus saugrenues et de mettre en scĂšne des personnages excentriques, rĂ©els ou imaginaires[14]. » Livres hebdo ajoute « Parfois, se plaçant sous l'Ă©gide de Lewis Caroll, l'auteur nous fait divaguer pour conditionner nos Ă©tats d'Ăąme[15]. » Selon le philosophe Jean Lacoste, il incite le lecteur « Ă  la rĂ©volte Ă©mancipatrice en rĂ©fĂ©rence Ă  la Beat Generation de Kerouac, et Ă  d'autres admirateurs amĂ©ricains d’Emerson et de Thoreau[16] ».

Philosophie

Grozda, surnommĂ© ainsi dans les milieux littĂ©raires, prĂ©fĂšre comme le dit JĂ©rĂŽme Garcin : « [...] s'instruire en nous instruisant. Au cours de sa promenade philosophico-littĂ©raire, il a annotĂ© les ouvrages les plus sĂ©rieux, de Darwin Ă  Heidegger, et les plus merveilleux dont les RĂȘveries de Bachelard et L'Amour fou de Breton. Il a suivi au CollĂšge de France les cours d'anthropologie et de philosophie de la perception, d'oĂč il est sorti incollable sur les parĂ©idolies et les apophĂ©nies[17]. » Il est une espĂšce d'autodidacte pour lequel Nietzsche n'a aucun secret, d'oĂč sa prĂ©sence parmi les 100 philosophes de notre temps, dans l'Ă©mission de France culture Profession philosophe[18]. Il confie Ă  AdĂšle Van Reeth se comporter en anthropologue, apprĂ©cier la philosophie, la littĂ©rature, tout ce qui a un rapport avec les arts, tout ce qui est spirituel, selon lui cette discipline prend le fait humain dans son ensemble et pas seulement des thĂ©ories toutes faites. « Dans l’anthropologie, ce qui est intĂ©ressant c’est d’étudier d’oĂč vient le philosophe, d’oĂč il part
 Je suis pour Sainte-Beuve, celui qui accordait de l’importance Ă  la vie de l’écrivain, replacer la philosophie, la mettre en regard avec d’autres cultures qui ont une pensĂ©e diffĂ©rente
 »

On trouve un de ses articles sur Konrad Lorenz dans Philosophie Magazine[19] : les journalistes de la revue s'intĂ©ressent Ă  sa philosophie et Nicolas Gastineau Ă©crit Ă  propos de La Vie rĂȘvĂ©e du joueur d'Ă©checs : « Comment jouer sans risquer de s’y perdre ? Pour l’auteur, ce danger est d’ailleurs aussi celui du philosophe qui, Ă  force de plonger dans l’abstraction, perd pied dans le rĂ©el[20]. » Un peu plus tĂŽt, lors de la sortie du GĂ©nie de la bĂȘtise, ce mĂȘme magazine prĂ©cise : « Denis Grozdanovitch est l’un des rares Ă©crivains Ă  pouvoir publier aujourd’hui un « essai » au sens de Montaigne, en mĂȘlant l’anecdote quotidienne Ă  la pensĂ©e[21]. »

Dans La Vie rĂȘvĂ©e du joueur d’échecs, l'auteur, se rĂ©fĂ©rant Ă  Olivier Rey avec qui il se sent en grande affinitĂ©, dĂ©nonce le bluff des grands nombres qui nous incitent Ă  une sorte de mysticisme numĂ©rique, menant tout droit Ă  un totalitarisme larvĂ©, insidieusement liberticide. Par contraste, il nous montre « ces fous inoffensifs que sont ces joueurs, vivant pour leur passion, Ă©picuriens, loin du fracas du monde, dĂ©sertant la hideuse bĂȘte qu’est devenue notre sociĂ©tĂ© »[22]. Il y prĂŽne « une vibrante dĂ©fense de l'esprit ludique, Ă  la fois philosophie de l'existence, porte ouverte Ă  l'enfance et aux songes et remĂšde Ă  l'esprit de sĂ©rieux qui Ă©touffe notre Ă©poque[23]. » Au fil des pages, l'auteur fait dĂ©filer Stefan Zweig, Milan Kundera ou encore Jorge Luis Borges. « En raison de son Ă©rudition, certains n'ont pas hĂ©sitĂ© Ă  le comparer Ă  un Pic de la Mirandole moderne, l'humaniste et thĂ©ologien de la Renaissance italienne, qui Ă©tait rĂ©putĂ© savoir tout sur tout[24]. »

Poésie et photographie

Denis Grozdanovitch a aussi Ă©crit un recueil de poĂšmes, La facultĂ© des choses[25], et en glisse souvent dans ses essais[26]. Il Ă©voque son rapport Ă  l'Ă©criture poĂ©tique dans TĂ©lĂ©rama en 2018 : « J’ai tout de suite aimĂ© la discipline que requiert l’écriture sans rature Ă  l’encre de chine. Comme beaucoup de monde, je manquais de confiance en moi, mais j’ai tout de mĂȘme osĂ© adresser une lettre Ă  l’écrivain Claude Roy dont j’admirais la poĂ©sie »[27].

A cĂŽtĂ© de ses carnets manuscrits, Denis Grozdanovitch garde aussi des traces photographiques de son quotidien. Il « bat la campagne ou arpente les horizons lointains. Son Ɠil sans cesse aux aguets a moissonnĂ© une multitude de clichĂ©s [...] d'une richesse inouĂŻe, oĂč se cĂŽtoient abstraction, natures mortes, portraits, et la belle indiffĂ©rence de la nature[28]. »

Essais, récits et roman

Prix et récompenses

  • Prix SGDL pour Petit traitĂ© de dĂ©sinvolture, paru en 2002, chez JosĂ© Corti
  • Prix des Librairies Initiales pour RĂȘveurs et nageurs, Ă©ditions JosĂ© Corti, 2005
  • Prix Alexandre-Vialatte pour Brefs aperçus sur l’éternel fĂ©minin, Ă©ditions Robert Laffont, 2006
  • Prix Saint-Simon pour Dandys et excentriques, Grasset, 2019

Notes et références

  1. La revue littéraire, éditions Léo Scheer, 2006, p. 238
  2. Sebastien Lapaque, « Champagne pour tout le monde », Le figaro littĂ©raire,‎
  3. Monique Petillon, « Bref aperçu sur l'Ă©ternel fĂ©minin », Le monde,‎ (lire en ligne)
  4. Olivier Le Naire, « Un incurable Ă©picurien », l'express,‎
  5. Frederic Beigbeder, « La dĂ©sinvolture est une utopie », Voici,‎ , p. 70
  6. « Petit traité de désinvolture », sur LExpress.fr, (consulté le )
  7. françois busnel, « Denis Grozdanovitch s'en remet au hasard », L'express,‎ (lire en ligne)
  8. Bernard Pivot, « Denis Grozdanovitch, Ă  contre courant », Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne)
  9. Centre France, « Littérature - Denis Grozdanovitch reçoit son prix Saint-Simon à La Ferté-Vidame », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le )
  10. « Denis Grozdanovitch: Petit TraitĂ© de dĂ©sinvolture », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Baptiste Liger, « Le troublant gĂ©nie de la bĂȘtise dissĂ©quĂ© par Denis Grozdanovitch », l'Express,‎ (lire en ligne)
  12. Jean-Paul Enthoven, « Tuer le temps? », Le Point,‎ , p. 131
  13. Julien Burri, « L’excentrique, ce rĂ©sistant, selon Denis Grozdanovitch », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  14. Roland Jaccard, « J'aime les livres qui sont comme des coups de fouet », causeur,‎ (lire en ligne)
  15. J.-C.P., « Le ralenti », LivresHebdo,‎
  16. Jean Lacoste, « Eloge de la bĂȘtise », En attendant Nadeau,‎ (lire en ligne)
  17. JĂ©rome Garcin, « L'homme du hasard », Nouvel Observateur,‎ , p. 86
  18. « Denis Grozdanovitch, philosophe autodidacte - Ép. 33/100 - Profession philosophe », sur France Culture (consultĂ© le )
  19. denis grozdanovitch, « Konrad Lorenz, le pĂšre de l’éthologie », Philisophie Magazine,‎ (https:/ag.com/philosophes/denis-grozd/www.philomanovitch)
  20. nicolas gastineau, « “La Vie rĂȘvĂ©e du joueur d’échecs”, de Denis Grozdanovitch », philosophie magazine,‎ (lire en ligne)
  21. « Le gĂ©nie de la bĂȘtise », Philosophie Magazine,‎ (lire en ligne)
  22. Vincent Jaury, « Édito gĂ©nĂ©ral Amis francs-tireurs, bienvenue Ă  Transfuge », Tranfuge,‎ (lire en ligne)
  23. « Si vous avez aimé Le jeu de la Dame, vous allez adorer ce livre - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  24. Serge Bressan, « Denis Grozdanovitch, pour le plaisir de jouer », Le Quotidien, indĂ©pendant luxembourgeois,‎ 6/7 fĂ©vrier 2021, p. 27
  25. « La faculté des choses », sur Le Castor Astral (consulté le )
  26. « QUATRE POÈMES », sur Revue Des Deux Mondes (consulté le )
  27. Jean-Baptiste DuchĂȘne, « De Roland-Garros Ă  la poĂ©sie », TĂ©lĂ©rama,‎ (lire en ligne)
  28. Nadine Doyen, « Les ClichĂ©s de Denis Grozdanovitch », Le nouvel observateur,‎

Liens externes

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