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Dactyloctenium aegyptium

Dactyloctenium aegyptium, le dactyloctĂ©nion d'Égypte ou chiendent patte-de-poule[2], est une espèce de plantes monocotylĂ©dones de la famille des Poaceae (graminĂ©es), sous-famille des Chloridoideae, originaire des rĂ©gions tropicales et tempĂ©rĂ©es chaudes d'Afrique et d'Asie. Ce sont des plantes herbacĂ©es annuelles, aux tiges (chaumes) gĂ©niculĂ©es ascendantes ou dĂ©combantes pouvant atteindre 70 cm de long et aux inflorescences digitĂ©es composĂ©es de racèmes.

Noms vernaculaires

Dactylocténion d'Égypte, chiendent patte-poule, chiendent patte-de-poule, herbe bourrique (La Réunion)[3].

Description

Dactyloctenium aegyptium est une plante herbacĂ©e annuelle ou vivace Ă  courte durĂ©e de vie, poussant en touffes (cespiteuse), lĂ©gèrement stolonifère, atteignant 75 cm de haut. C'est une plante très ramifiĂ©e, aux tiges minces, dressĂ©es ou gĂ©niculĂ©es ascendantes. Les stolons peuvent ramper et Ă©mettent des racines Ă  partir des nĹ“uds infĂ©rieurs. Les racines sont horizontales. Les feuilles ont un limbe linĂ©aire de 3 Ă  25 cm de long sur 3 Ă  15 mm de large[4].

Les inflorescences, terminales, sont gĂ©nĂ©ralement digitĂ©es et composĂ©es de 2 Ă  6 racèmes Ă©talĂ©s. Les graines anguleuses, ridĂ©es ou rugueuses, de couleur blanche ou brune, ont environ mm de long[4].

Le nombre de chromosomes est variable : 2n = 20, 36, 40, 48[5].

Distribution et habitat

L'aire de répartition originelle de Dactyloctenium aegyptium s'étend dans les régions tropicales et subtropicales d'Afrique et d'Asie. En Afrique, elle comprend l'Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie), l'Afrique australe (Afrique du Sud, [Provinces du Cap, KwaZulu-Natal, Transvaal], Botswana, Namibie et Swaziland) et la plus grande partie de l'Afrique tropicale (Érythrée, Éthiopie, Somalie, Soudan, Yémen [Socotra], Kenya, Tanzanie (y compris Pemba, Zanzibar), Ouganda, Cameroun, Guinée équatoriale (y compris Bioko), Zaïre, Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo, Angola, Malawi, Mozambique, Zambie, Zimbabwe) et les îles de l'océan Indien (Madagascar, Maurice, La Réunion, Seychelles). En Asie elle inclut la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar, Yémen), l'Asie occidentale (Afghanistan, Israël, Liban, Turquie) et la Chine (Fujian, Guangdong, Guizhou, Hainan, Yunnan, Zhejiang), le sous-continent indien (Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka), la Birmanie, la Malaisie et les Philippines[6].

L'espèce s'est répandue et naturalisée en Europe (Italie, Espagne), en Amérique du Nord (États-Unis [Alabama, Californie, Floride, Géorgie, Kentucky, Mississippi, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Tennessee, Virginie] et Mexique) et en Amérique du Sud et Amérique centrale (Belize, Brésil [Ceará, Espirito Santo, Maranhao, Mato Grosso do Sul, Pará, Rio de Janeiro, Amapa], Colombie et Argentine)[6]. L'espèce a également été introduite dans les Antilles, en Australie et dans certaines îles du Pacifique[7].

Dactylodenium aegyptium se rencontre dans les terres arables et les friches, les terrains perturbĂ©s, y compris près du littoral. C'est une espèce qui prĂ©fère les sols sablonneux lĂ©gers dans des endroits ensoleillĂ©s et ouverts, secs ou lĂ©gèrement humides. En Afrique de l'Est, elle croĂ®t Ă  toutes les altitudes, depuis le niveau de la mer jusqu'Ă  2 100 mètres. En Australie, l'espèce est commune dans les zones perturbĂ©es, mais est Ă©galement prĂ©sente dans les forĂŞts ouvertes d'Eucalyptus sur des sols variĂ©s et sur les dunes cĂ´tières[7].

Utilisation

Dactyloctenium aegyptium est utilisé comme plante fourragère, pour l'élevage des ruminants, principalement dans les zones semi-arides, tant sous forme de pâturage que pour la production de foin. Les graines sont comestibles, et sont consommées par l'homme en période de famine en Inde et en Afrique[8]. Elles peuvent aussi être distribuées aux volailles ou servir à la préparation de boissons alcoolisées[4].

L'espèce est également utilisée en Australie pour stabiliser les sols sableux et dans d'autres régions pour lutter contre l'érosion[4].

Taxinomie

L'espèce Dactyloctenium aegyptium a été décrite en premier par Linné sous le nom de Cynosurus aegyptius et publiée en 1753 dans son Species plantarum 1: 72. 1753[9]. Elle fut reclassée dans le genre Dactyloctenium par Willdenow sous le nom de Dactyloctenium aegyptiacus et publiée en 1809 dans Enumeratio Plantarum Horti Botanici Berolinensis, 2: 1029[10]. L'erreur orthographique portant sur l'épithète spécifique a été corrigée ultérieurement par Beauvois (Essai d'une Nouvelle Agrostographie 15, 72, 159, pl. 15, f. 2. 1812.) qui établit le nom binominal accepté, soit Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd[7].

Synonymes

Selon Catalogue of Life (12 avril 2018)[11] :

  • Aegilops saccharina Walter
  • Cenchrus aegyptius P.Beauv.
  • Cenchrus mucronatus Pers. ex Steud.
  • Chloris guineensis Schumach.
  • Chloris mucronata Michx.
  • Chloris prostrata (Willd.) Poir.
  • Ctenium nukaviense Steud., nom. nud.
  • Cynosurus aegyptiacus Link
  • Cynosurus aegyptius L.(basionyme)
  • Cynosurus carolinianus Willd. ex Steud., nom. nud.
  • Cynosurus cavara Dillwyn, nom. nud.
  • Cynosurus ciliaris Rottler ex Hook.f.
  • Cynosurus distachyos Rottler ex Steud.
  • Cynosurus macara Buch.-Ham. ex Wall., nom. nud.
  • Dactyloctenium aegyptiacum Willd., orth. var.
  • Dactyloctenium aegyptium var. mucronatum (Michx.) Schweinf.
  • Dactyloctenium aegyptium f. viviparum Beetle
  • Dactyloctenium aegyptius var. mucronatum (Michx.) Lanza & Mattei
  • Dactyloctenium ciliare Chiov., nom. nud.
  • Dactyloctenium distachyum Trin., nom. nud.
  • Dactyloctenium figarei De Not.
  • Dactyloctenium meridionale Ham.
  • Dactyloctenium mpuetense De Wild.
  • Dactyloctenium mucronatum (Michx.) Willd.
  • Dactyloctenium mucronatum var. erectum E.Fourn.
  • Dactyloctenium prostratum Willd.
  • Eleusine aegyptia (L.) Desf.
  • Eleusine ciliata Raf., nom. nud.
  • Eleusine cruciata Elliott,nom. illeg..
  • Eleusine cruciata Lam., nom. superfl.
  • Eleusine egyptia Raf., orth. var.
  • Eleusine pectinata Moench, nom. superfl.
  • Eleusine prostrata Spreng.
  • Rabdochloa mucronata (Michx.) P.Beauv.
  • Syntherisma aegyptiaca Schult. ex Steud.

Liste des variétés

Selon Tropicos (12 avril 2018)[12] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

  • Dactyloctenium aegyptium var. aegyptium
  • Dactyloctenium aegyptium var. aristatum (Link) A. Chev.
  • Dactyloctenium aegyptium var. mucronatum (Michx.) Lanza & Mattei

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 12 avril 2018
  2. (en) « Dactyloctenium aegyptium(DTTAE) », sur EPPO Global Database, OEPP (consulté le ).
  3. « Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd., 1809 », sur Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) (consulté le ).
  4. (en) Heuzé V., Tran G., Maxin G., Lebas F., « Egyptian crowfoot grass (Dactyloctenium aegyptium) », sur Feedipedia, INRA, CIRAD, AFZ & FAO, (consulté le ).
  5. (en) « Dactyloctenium aegyptium (Linnaeus) Willdenow, Enum. Pl. 2: 1029. 1809 [“aegyptiacus”]. », sur Flora of China (consulté le ).
  6. (en) « Taxon: Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd. », sur Germplasm Resource Information Network (GRIN) (consulté le ).
  7. (en) « Dactyloctenium aegyptium (crowfoot grass) », sur Invasive Species Compendium (ISC), CABI (consulté le ).
  8. (en) Ken Fern, « Dactyloctenium aegyptium », sur Useful Tropical Plants, (consulté le ).
  9. (en) « Cynosurus aegyptius L. », sur www.tropicos.org (consulté le ).
  10. (en) « Dactyloctenium aegyptium », sur www.tropicos.org (consulté le ).
  11. Catalogue of Life Checklist, consulté le 12 avril 2018
  12. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 12 avril 2018

Liens externes

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