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DĂ©sert du Namib

Le dĂ©sert du Namib ou erg du Namib est un dĂ©sert cĂ´tier chaud[1], situĂ© dans le sud-ouest de la Namibie. Il est considĂ©rĂ© comme le plus vieux dĂ©sert du monde, car soumis Ă  des conditions arides ou semi-arides depuis au moins 55 millions d'annĂ©es.

Namib
Localisation
Pays Drapeau de la Namibie Namibie
Superficie 80 900 km2
CoordonnĂ©es 25° sud, 15° est
Image illustrative de l’article Désert du Namib
Altitude
Maximale 2 573 m (Königstein)
Minimale m (Océan Atlantique)
Température
Maximale 50 Â°C
Minimale 0 Â°C
Divers
PrĂ©cipitations 50 mm/an
Ressources naturelles Diamants, uranium, minéraux
GĂ©olocalisation sur la carte : Namibie
(Voir situation sur carte : Namibie)
localisation
Erg du Namib *
Image illustrative de l’article Désert du Namib
Le désert du Namib au niveau de Sossusvlei vu par le satellite Spot.
Pays Drapeau de la Namibie Namibie
Type Naturel
Critères (vii)(viii)(ix)(x)
Superficie 3 077 700 ha
Zone tampon 899 500 ha
Numéro
d’identification
1430
Zone géographique Afrique **
Année d’inscription 2013 (37e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Les conditions dĂ©sertiques qui y règnent sont la consĂ©quence du courant marin froid de Benguela d'origine antarctique, qui refroidit les masses d'air ocĂ©anique au large des cĂ´tes de Namibie. Lorsque ces masses d'air parviennent au-dessus des terres continentales plus chaudes, elles se rĂ©chauffent et se dilatent, ce qui les empĂŞche de libĂ©rer l'humiditĂ© qu'elles contiennent sous forme de pluie. Cependant, on estime que ces brouillards dĂ©posent entre 1 et 10 l/m2 d'eau par jour, indispensable au dĂ©veloppement de la vie dans ces zones arides[2].

Histoire

On estime que la formation du désert du Namib a commencé il y a environ 55 millions d'années[3].

GĂ©ographie

Topographie

Le dĂ©sert occupe une superficie d’environ 80 900 km2[3]. Il s’étend sur plus de 1 500 km le long d’une bande cĂ´tière nord-sud large de 80 Ă  160 km qui longe l’ocĂ©an Atlantique. Ă€ l’est, une zone de transition semi-aride est bordĂ©e par un plateau montagneux. Au sud, le dĂ©sert du Namib se fond progressivement avec le dĂ©sert du Kalahari. La superficie exacte varie suivant que l'on considère uniquement le parc national de Namib-Naukluft ou si l'on y inclut aussi le parc national de Skeleton Coast au nord (jusqu'au fleuve Carunjamba en Angola) et la zone interdite (Sperrgebiet) au sud jusqu'Ă  l'embouchure du fleuve Orange ou mĂŞme du fleuve Olifants en Afrique du Sud.

Le dĂ©sert est traversĂ© par plusieurs cours d'eau Ă©phĂ©mères qui sont pratiquement toujours Ă  sec. Dans la partie au sud du fleuve Kuiseb se trouve une immense zone de dunes mobiles qui s’étend sur 300 km vers le sud. Certaines de ces dunes — telles celles de Sossusvlei — atteignent 300 m de haut et figurent parmi les plus hautes dunes du monde. Leur couleur rouge est due Ă  l'oxyde de fer. Au nord du Kuiseb, les dunes font place Ă  une plaine de gravier parsemĂ©e de rochers.

Coucher de soleil dans le désert du Namib. Août 2018.

Climat

Les pluies sont rares et irrĂ©gulières. Le courant de Benguela venant de l’Antarctique maintient un climat frais toute l’annĂ©e dans la zone cĂ´tière. Il est aussi responsable de brouillards frĂ©quents qui apportent un peu d’humiditĂ© dans le dĂ©sert jusqu’à 50 km de la cĂ´te. Au-delĂ , les variations thermiques sont plus marquĂ©es.

Écosystème

À cause de l’absence d’eaux de surface permanentes, l’humidité apportée par les brouillards marins joue un rôle vital pour les organismes vivant dans ce désert. Le brouillard est la seule source d'eau pour les organismes du désert[4].

L’espèce vĂ©gĂ©tale la plus remarquable est la Welwitschia mirabilis qui est endĂ©mique au dĂ©sert du Namib et au Kaokoland voisin. Cette plante rare ne possède que deux très longues feuilles et peut vivre jusqu’à 2 500 ans. D’autres espèces typiques sont le nara (Acanthosicyos horridus) , un melon rond Ă©pineux, le dollar-bush (Zygophyllum stapfii), un arbuste qui doit son nom Ă  ses feuilles rondes de la taille d’une pièce d’un dollar et l’arbre-carquois ou kokerboom (Aloidendron dichotomum). De nombreux lichens colorĂ©s prolifèrent Ă©galement dans les plaines cĂ´tières au nord de Swakopmund.

D’une manière générale, la végétation est extrêmement rare dans le milieu dunaire du Namib méridional. La végétation est plus étendue dans les zones moins arides au nord et à l’est, avec différentes variétés de buissons nains et même d’arbres (acacias).

Une grande dune Ă  Sossusvlei.

De nombreux reptiles (lĂ©zards, geckos) et petits rongeurs (gerbilles, taupes…), dont certains endĂ©miques, y vivent. Les grands mammifères sont rares, les seules espèces adaptĂ©es Ă  cet environnement très rude Ă©tant l’Oryx gazelle ou gemsbok et dans une moindre mesure le springbok (Antidorcas marsupialis). Y survivent notamment quelques groupes d'Ă©lĂ©phants du dĂ©sert. Il existe aussi une petite communautĂ© d'environ 50 familles de chevaux sauvages qui vivent dans un secteur de 40 000 hectares du dĂ©sert et qui survivent depuis une centaine d'annĂ©es grâce Ă  un puits d’eau installĂ© pour ravitailler les trains durant l’époque de la colonie[5]. Parmi les prĂ©dateurs, on trouve les hyènes tachetĂ©es (Crocuta crocuta) et hyènes brunes (Hyaena brunnea), des lions ainsi que des renards. La faune aviaire est assez limitĂ©e et se concentre dans la bande cĂ´tière.

Le courant froid de Benguela riche en plancton entraĂ®ne la prĂ©sence de nombreuses espèces de poissons (anchois, sardines). La colonie d’otaries Ă  fourrure (Arctocephalus pusillus) de Cape Cross compte près de 100 000 individus ; c’est l’une des plus importantes d’Afrique australe.

Sossusvlei (Sesriem)

Dunes de Sossusvlei dans le désert du Namib.

C’est la partie la plus accessible de la mer de sable. Une route de 65 km dans le Parc national du Namib-Naukluft permet d’accĂ©der Ă  partir de Sesriem aux magnifiques dunes orange de Sossusvlei. Au pied des dunes se trouvent les vlei, des Ă©tendues plates rarement remplies d’eau. La plus cĂ©lèbre est Dead Vlei avec ses arbres morts en contrebas de l'immense dune Big Daddy. Ă€ Sesriem, un canyon profond de 40 m et long de km a Ă©tĂ© sculptĂ© autrefois par la rivière Sesriem.

CĂ´te des Squelettes

La côte du Kaokoland et, par extension, toute la côte namibienne portent le nom de côte des Squelettes, évocateur du sort des infortunés naufragés, à la suite de la combinaison d’un fort courant marin, de brouillards fréquents et d’une côte désertique inhospitalière. La côte est parsemée d’os de baleines et d’épaves de navires échoués et partiellement recouverts par le sable.

Cape Cross

Le navigateur portugais Diogo Cão fit ériger à cet endroit une croix de pierre (padrao) en 1486 pour marquer le point le plus au sud jamais atteint par des Européens en Afrique à cette date. Aujourd’hui, Cape Cross abrite une très importante colonie d’otaries à fourrure (Arctocephalus pusillus).

DĂ©mographie

Le désert est quasiment inhabité, à part quelques communautés et villes côtières isolées telles que Swakopmund, Walvis Bay et Lüderitz.

Ressources naturelles

Il existe d'importants gisements alluvionnaires de diamants dans une zone interdite (Sperrgebiet) réservée à l’exploitation minière au sud de Lüderitz. D’autres ressources minérales sont également exploitées, essentiellement le tungstène. On compte également la mine d'uranium de Rössing, près de Swakopmund, et la mine d'uranium de Trekkopje.

Notes et références

  1. Selon la classification proposée par Monique Mainguet, L’Homme et la sécheresse, Masson, , p. 3 et 11-25.
  2. (en) Joh R. Henschel et Mary K. Seely, « Ecophysiology of atmospheric moisture in the Namib desert », Atmospheric Research, vol. 87, nos 3–4 « International Conference on Fog, Fog Collection and Dew n. 3, Le Cap, 11 octobre 2004 »,‎ , p. 362-368
  3. (en) « Africa: Namibia », WWF (consulté le )
  4. (en) Vanda Claudino-Sales, Coastal World Heritage Sites (lire en ligne)
  5. « Cheval de Przewalski », sur dinosoria.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Laurette Isabella Botha, The Namib desert : a bibliography, University of Cape Town Libraries, 1970, 26 p.
  • (en) Mary Seely, The Namib : natural history of an ancient desert, Desert Research Foundation of Namibia, Windhoek, 2004, 110 p. (ISBN 9991668160)
  • LoĂŻc Segalen, Évolution environnementale du DĂ©sert du Namib depuis le Miocène : apports de la sĂ©dimentologie et des rapports isotopiques (13C, 18O) mesurĂ©s sur des coquilles d'Ĺ“ufs de ratites, UniversitĂ© Pierre et Marie Curie, Paris, 2003, 275 p. (thèse)
  • Yannick Lageat, « Le dĂ©sert du Namib central », Annales de gĂ©ographie, 1994, n° 578, p. 339-360

Filmographie

  • Le Namib : un dĂ©sert original, d'Alain Devez, SFRS, 1981, 24 min (Ă©ditĂ© en DVD)
  • Surprenant dĂ©sert, d'Alain Devez, CNRS, 1989, 52 min
  • L'homme des dĂ©serts dans les dunes du Namib, de JĂ©rĂ´me Sesquin avec la participation de Philippe Frey, EDITEL/FRANCE 5, dĂ©cembre 2008, 52 min

Articles connexes

  • Gobabeb (centre de recherches sur les milieux arides)

Liens externes

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