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DĂ©prescription

La dĂ©prescription, (ou dĂ©adoption de procĂ©dure), correspond Ă  la rĂ©duction de la dose et/ou l'arrĂȘt des mĂ©dicaments qui peuvent nuire, qui peuvent ne plus fournir de bĂ©nĂ©fice, ou ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme inappropriĂ©s[1] - [2]. Le processus de dĂ©prescription devrait ĂȘtre planifiĂ© et surveillĂ© par un professionnel de la santĂ©. L'objectif de dĂ©prescrire est de rĂ©duire le fardeau de mĂ©dicaments et d'effets indĂ©sirables ou dĂ©favorables, tout en maintenant ou amĂ©liorant la qualitĂ© de vie. Elle est souvent appliquĂ©e pour des personnes souffrant de maladie chronique, des personnes ĂągĂ©es et pour celles qui ont une espĂ©rance de vie limitĂ©e[3]. Dans toutes ces situations, la prise de certains mĂ©dicaments peut contribuer Ă  un risque accru d'Ă©vĂ©nement indĂ©sirable grave, et il y a un bĂ©nĂ©fice Ă  une rĂ©duction de la consommation de mĂ©dicaments.

DĂ©prescription
Classification et ressources externes
Codes-Q QD326
MeSH D000069340

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La prescription inappropriée recouvre les médicaments qui, pour un patient donné, présentent un risque élevé d'événements indésirables, ne sont plus nécessaires ou présentent un rapport bénéfice-risque défavorable, c'est-à-dire que les dommages potentiels l'emportent sur les avantages.

Les personnes ùgées sont les plus fortes consommatrices de médicaments, prenant souvent 5 molécules ou plus par jour (polymédicamentation (en)). La polymédicamentation est liée à un risque majoré d'effets défavorables, d'interaction médicamenteuse, de chute, d'hospitalisation, de trouble cognitif et de mortalité[4]. Gérer la prescription chronique en déprescrivant sélectivement est un enjeu vital de la gestion de pathologies chroniques.

La surconsommation de médicaments est un problÚme fréquent et un enjeu de santé publique.

Définition différentielle

Une analyse conceptuelle sur la dĂ©prescription sur les personnes ĂągĂ©es a identifiĂ© la dĂ©prescription comme un processus centrĂ© sur le patient pour retirer des mĂ©dicaments avec l'intention d'obtenir de meilleurs rĂ©sultats pour la santĂ© par l'arrĂȘt d'un ou plusieurs mĂ©dicaments qui sont potentiellement nocifs ou qui ne sont plus nĂ©cessaires, et pouvant contribuer Ă  renouveler l'adhĂ©sion au traitement[5].

Les thÚmes suivants n'entrent pas dans le cadre de la déprescription :

  • La substitution thĂ©rapeutique implique le retrait d'un mĂ©dicament pour en commencer un autre. Dans la substitution de mĂ©dicaments, l'intention n'est pas de rĂ©duire la consommation de mĂ©dicaments. L'intention peut ĂȘtre de passer Ă  un mĂ©dicament plus appropriĂ©, de rĂ©duire les effets secondaires, de rĂ©aliser des Ă©conomies, de passer Ă  une forme de dosage alternative ayant des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes, ou de tenir compte des prĂ©fĂ©rences du patient[5].
  • La simplification de la mĂ©dication est une intervention visant Ă  gĂ©rer la complexitĂ© des rĂ©gimes mĂ©dicamenteux qui peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă  la polypharmacie. De nombreuses personnes ĂągĂ©es ont des rĂ©gimes mĂ©dicamenteux complexes et peuvent inclure plusieurs posologies quotidiennes et des instructions spĂ©ciales. Elles peuvent Ă©prouver des difficultĂ©s physiques Ă  utiliser le mĂ©dicament, et il est prouvĂ© qu'une personne ĂągĂ©e sur quatre a du mal Ă  ouvrir l'emballage. La simplification est entreprise pour rĂ©duire la complexitĂ© sans modifier l'intention thĂ©rapeutique du rĂ©gime[5].
  • La rĂ©tention de mĂ©dicaments a l'intention d'ĂȘtre temporaire. Il ne s'agit pas d'un retrait permanent, et il est souvent effectuĂ© en raison d'un changement temporaire de circonstances ou d'une maladie aiguĂ«. La phase de contrĂŽle du processus de prescription peut identifier le besoin de rĂ©tablir un mĂ©dicament parce que l'Ă©tat initial est revenu. Ce rĂ©tablissement dĂ» au retour de l'Ă©tat initial contraste avec la prescription de mĂ©dicaments et la rĂ©tention de mĂ©dicaments. L'intention de rĂ©tablir le mĂ©dicament retenu aprĂšs un intervalle dĂ©fini fait que la rĂ©tention de mĂ©dicaments se distingue de la dĂ©prescription[5].
  • La rĂ©duction de dose peut amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des mĂ©dicaments. Pour les mĂ©dicaments destinĂ©s Ă  soulager les symptĂŽmes mais dont les symptĂŽmes sont actuellement stables, le mĂ©dicament peut faire l'objet d'un essai de prescription. Le processus de prescription comprendra souvent la diminution progressive du mĂ©dicament pour Ă©viter les symptĂŽmes de rebond ou le retour de l'affection sous-jacente. Lorsque le retrait du mĂ©dicament n'est pas rĂ©ussi, le processus de rĂ©duction progressive peut permettre de trouver une dose efficace plus faible. Cette rĂ©duction de dose fait partie de l'optimisation du rĂ©gime mĂ©dicamenteux, mais elle n'est pas une dĂ©prescription[5].
  • La non-observance du traitement mĂ©dicamenteux n'est pas entreprise en collaboration avec un professionnel de la santĂ© et ne constitue pas une intervention. En fait, la non-observance peut souvent entraĂźner de moins bons rĂ©sultats pour la santĂ©. La non-observance du traitement mĂ©dicamenteux peut ĂȘtre liĂ©e Ă  un oubli ou Ă  une mauvaise connaissance de la santĂ©, mais il a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© qu'elle rĂ©sulte de l'intention du consommateur de formuler ses dĂ©cisions Ă  partir des informations disponibles. En cas de non-observance, le consommateur prend unilatĂ©ralement la dĂ©cision d'arrĂȘter le traitement sans l'intervention d'un professionnel de la santĂ©[5].

Médecine fondée sur les faits, données de la science

DĂ©prescrire est faisable et sĂ»r[6]. La dĂ©prescription aboutit Ă  moins de mĂ©dicaments sans changements significatifs dans les Indice de santĂ© sociale ou indices de santĂ©[7]. En dĂ©prescrivant, les prescripteurs sont souvent en mesure d'amĂ©liorer les fonctions vitales du patient, d'obtenir une meilleure qualitĂ© de vie et de rĂ©duire des symptĂŽmes entraĂźnant une gĂȘne. Par exemple, la dĂ©prescription sĂ©lective peut amĂ©liorer la cognition chez les personnes ĂągĂ©es, tout en amĂ©liorant l'observance du reste du traitement[3]. Elle a Ă©galement Ă©tĂ© liĂ©e Ă  un plus faible risque de chute et une amĂ©lioration globale de l'Ă©tat de santĂ©[3] - [8]. La dĂ©prescription peut Ă©galement rĂ©duire la complexitĂ© des horaires de prise des mĂ©dicaments, cette complexitĂ© Ă©tant une frein connu pour les patients qui essaient de suivre les thĂ©rapies prescrites[9]. Une revue systĂ©matique de la littĂ©rature sur la dĂ©prescription d'un large Ă©ventail de mĂ©dicaments, y compris les diurĂ©tiques, les antihypertenseurs, les sĂ©datifs, les antidĂ©presseurs, les benzodiazĂ©pines et les dĂ©rivĂ©s nitrĂ©s, a conclu que les effets indĂ©sirables de la dĂ©prescription Ă©taient rares[10] - [11].

Il arrive que le patient dĂ©veloppe des effets indĂ©sirables de sevrages mĂ©dicamenteux[12]. Ces symptĂŽmes peuvent ĂȘtre liĂ©s au motif initial de prescription, Ă  des symptĂŽmes de sevrage ou Ă  des maladies sous-jacentes masquĂ©es par les mĂ©dicaments[13].

Surveillance

Déprescrire nécessite un suivi attentif et une surveillance, similaire à l'attention nécessaire lors de l'introduction d'une nouvelle thérapeutique. Il est recommandé que les prescripteurs surveillent fréquemment les "signes pertinents, les symptÎmes, les examens de laboratoire ou tests diagnostiques qui ont été à l'origine des indications du traitement" ainsi que de possibles effets de sevrage[11].

Outils Guides

Plusieurs outils ont Ă©tĂ© publiĂ©s pour attirer l'attention sur le caractĂšre inappropriĂ© de produits pour certains groupes de patients. Par exemple, les CritĂšres de Beers et le guide STOPP/START rĂ©pertorient les mĂ©dicaments qui peuvent ĂȘtre inappropriĂ©s en usage gĂ©riatrique[14]. RxFiles, une structure de visite acadĂ©mique situĂ©e dans la Saskatchewan, au Canada, a dĂ©veloppĂ© un outil d'aide aux soignants en UnitĂ© de soins de longue durĂ©e en institutions, EHPAD, pour identifier les mĂ©dicaments potentiellement inappropriĂ©s chez leurs rĂ©sidents[15]. En Tasmanie la structure locale de Medicare a crĂ©Ă© des ressources pour aider les cliniciens Ă  dĂ©prescrire[16].

Outils

Des guides de pratique francophones[17] existent spécifiquement pour certaines classes médicamenteuses en particulier benzodiazépines, Inhibiteur de la pompe à protons : STOPP-START en français[18] Grille MAI (Medication Appropriateness Index)[19].

Les obstacles

Bien que de nombreux essais ont permis une rĂ©duction effective de la consommation de mĂ©dicaments, il y a des obstacles connus Ă  la dĂ©prescription. Une revue systĂ©matique a identifiĂ© quatre facteurs liĂ©s au prescripteur, Ă  la fois dĂ©terminants positifs ou nĂ©gatifs Ă  la dĂ©prescription; identifiĂ©s en lien avec le prescripteur (par exemple, les croyances, les attitudes, les connaissances, les compĂ©tences, le comportement) et leur environnement de travail (par exemple, le patient, l'environnement de travail, le systĂšme de santĂ© et les facteurs culturels)[20]. Une revue systĂ©matique similaire concernant les freins des patients[21] a identifiĂ© quatre facteurs liĂ©s aux consommateurs; qui Ă©taient l'accord du consommateur avec la "pertinence" de dĂ©prescrire, l'existence d'une procĂ©dure de sevrage, et les "influences" pour arrĂȘter le mĂ©dicament, ainsi qu'une ‘peur’ de l’arrĂȘt, et le fait de "ne pas aimer" les mĂ©dicaments.

Résumé

"Qu'un patient ait simplement toléré un traitement pendant une longue durée ne signifie pas que celui-ci reste un traitement adapté. La réévaluation attentive du traitement médicamenteux dans le contexte de tout changement de l'état de santé et des bénéfices futurs envisageables devrait se réaliser réguliÚrement, et un essai de sevrage envisagé pour les produits qui ne sont plus nécessaires"[22]. Dans l'avenir, d'autres travaux de recherche de haute qualité méthodologique examinant les effets de la déprescription seraient susceptibles d'aider à l'élaboration de guides de pratique pour la réduction et la surveillance des médicaments.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Reeve, E, Gnjidic, D, Long, J et Hilmer, S, « [titre inconnu] », .,‎ .
  2. (en) Thompson, W et Farrell, B, « [titre inconnu] », .,‎ .
  3. Gnjidic, D; Le Couteur, DG; Kouladjian, L; Hilmer, SN (2012).
  4. Hajjar, ER; Cafiero, AC; Hanlon, JT (December 2007).
  5. (en) Amy Page, Rhonda Clifford, Kathleen Potter et Christopher Etherton‐Beer, « A concept analysis of deprescribing medications in older people », Journal of Pharmacy Practice and Research, vol. 48, no 2,‎ , p. 132–148 (ISSN 2055-2335, DOI 10.1002/jppr.1361, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Page, A.T.; Clifford, R.M.; Potter, K.; Schwartz, D.; Etherton-Beer, C.D. (2016).
  7. Potter, K.; Flicker, L.; Page, A.; Etherton-Beer, C. (2016).
  8. Garfinkel, D; Zur-Gil, S; Ben-Israel, J (2007).
  9. Hilmer, SN; McLachlan, AJ; Le Couteur, DG (Jun 2007).
  10. Iyer, S; Naganathan, V; McLachlan, AJ; Le Couteur, DG (2008).
  11. Garfinkel, D; Mangin, D (2010).
  12. Graves T, Hanlon JT, Schmader KE, Landsman PB, Samsa GP, Pieper CF, Weinberger M. Adverse events after discontinuing medications in elderly outpatients.
  13. Woodward, Michael C. (December 2003).
  14. Gallagher, P; Ryan, C; Byrne, S; Kennedy, J; O'Mahony, D (2008).
  15. "Long-Term Care & Residential Care: Evidence-Based Resources".
  16. "Documents téléchargeables de déprescription".
  17. « Algorithmes pour la déprescription - Deprescribing.org », sur Deprescribing.org (consulté le ).
  18. J.-P. Michel, « Can J Public Health », sur cpha.ca via Wikiwix, Can J Public Health, (ISSN 1920-7476, consultĂ© le ), p. 426–31.
  19. http://amicalecaneum.fr/outils/Grille%20MAI.pdf
  20. Anderson, K; Stowasser, D; Freeman, C; Scott, I (8 December 2014).
  21. Reeve, Emily; To, Josephine; Hendrix, Ivanka; Shakib, Sepehr; Roberts, Michael S.; Wiese, Michael D. "Patient Barriers to and Enablers of Deprescribing: a Systematic Review".
  22. Linsky, Amy; Simon, Steven R. (8 April 2013).

Bibliographie

  • Paula A. Rochon et Jerry H. Gurwitz, « Optimizing drug treatment for elderly people: the prescribing cascade », BMJ, vol. 315,‎ , p. 1096 (DOI 10.1136/bmj.315.7115.1096, lire en ligne)
  • Sarah N. Hilmer, Danijela Gnjidic et David G. Le Couteur, « Thinking through the medication list – Appropriate prescribing and deprescribing in robust and frail older patients », Australian Family Physician, vol. 41, no 12,‎ , p. 924–928 (lire en ligne)
  • « A practical guide to stopping medicines in older people », Best Practice Journal, Best Practice Advocacy Centre New Zealand, no 27,‎ , p. 10–23 (lire en ligne)
  • G. Caleb Alexander, Maliha A. Sayla, Holly M. Holmes et Greg A. Sachs, « Prioritizing and stopping medicines », CMAJ, vol. 174, no 8,‎ (DOI 10.1503/cmaj.050837, lire en ligne)
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