AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Observance thérapeutique

L'observance est l'adĂ©quation entre le comportement du patient et le traitement proposĂ©. Elle varie selon la pathologie, les contraintes du traitement, les facteurs psychosociaux, mais aussi selon la pertinence de la mise en place du suivi. Les premiĂšres Ă©tudes datent des annĂ©es 1970, portant sur les patients souffrant d’hypertension, avant de concerner les enfants et adolescents, les adultes ou personnes ĂągĂ©es, les patients souffrant de maladies chroniques ou de troubles psychiatriques


Trois composantes peuvent ĂȘtre distinguĂ©es[1] :

  • l’adhĂ©sion au suivi mĂ©dical : rigueur Ă  assurer les rendez-vous, le contrĂŽle du suivi ;
  • l’adhĂ©sion aux rĂšgles hygiĂ©no-diĂ©tĂ©tiques ;
  • l’adhĂ©sion au traitement mĂ©dicamenteux, Ă©tudiĂ©e plus souvent.

Il existe de nombreux systÚmes pour mesurer l'observance. Ceux-ci se focalisent principalement sur l'adhésion au suivi médical par des méthodes directes ou indirectes (questionnaires, prises de sang
).

DĂ©finition de l'observance

L'observance est la correspondance existant entre le comportement d'une personne et les prescriptions concernant un traitement préventif ou curatif (médicament, changement des habitudes de vie, rendez-vous pour le suivi
).

L’observance thĂ©rapeutique se dĂ©finit comme les capacitĂ©s du consultant, tant intellectuelles, psychologiques, physiques que sociales Ă  se mobiliser pour amĂ©liorer sa santĂ© et son mieux-ĂȘtre. Le sujet doit alors se positionner face aux prescriptions thĂ©rapeutiques afin de s’approprier au mieux la possibilitĂ© de se soigner. L'attention portĂ©e aux capacitĂ©s du consultant par le soignant est nĂ©cessaire pour assurer l'observance thĂ©rapeutique.

L'observance est un Ă©lĂ©ment clĂ© du succĂšs d'une thĂ©rapie mĂ©dicamenteuse ou non. Si la prise rigoureuse des mĂ©dicaments n'est pas respectĂ©e, l'observance est mauvaise. Ceci peut faire Ă©chouer le traitement et mettre en danger la santĂ© du patient. Le manque d'observance est retrouvĂ© dans la plupart des maladies chroniques. Un rapport de l'OMS en 2003, indique qu'actuellement, en Europe, l’observance aux traitements n’atteindrait pas les 70 %[2]. La mauvaise observance est donc un problĂšme majeur de santĂ© publique.

C’est principalement la persistance, la durĂ©e moyenne entre le commencement et la fin du traitement[3], du suivi du traitement qui se rĂ©vĂšle problĂ©matique pour les traitements Ă  longue durĂ©e.

Plusieurs niveaux de non-observance sont définis[4] :

  • les « prises groupĂ©es » oĂč le patient simplifie le traitement par une prise moins frĂ©quente (en deux fois plutĂŽt que trois par exemple) ;
  • les « oublis », plus ou moins frĂ©quents sont peu quantifiables ;
  • les arrĂȘts « momentanĂ©s » dĂ©cidĂ©s par le consultant et les arrĂȘts dĂ©finitifs seront les deux derniers niveaux et rĂ©vĂšlent le manque de motivation du patient Ă  traiter sa pathologie.

À l'opposĂ©, la pensĂ©e magique envers un mĂ©dicament[5] : c'est l'inverse de l'observance mĂ©dicamenteuse. Elle s'accompagne d'une inobservance pour les rĂšgles hygio diĂ©tĂ©tiques. Elle consiste Ă  considĂ©rer un problĂšme mĂ©dical uniquement sous le point de vue du mĂ©dicament en nĂ©gligeant tout changement d'environnement ou toute rĂšgle hygiĂ©no-diĂ©tĂ©tique. Par exemple, essayer de diminuer son taux de LDL cholestĂ©rol en prenant une statine sans modifier son alimentation ou sans augmenter son activitĂ© physique.

Il apparaĂźt aujourd'hui que ces « repos thĂ©rapeutiques »[6] sont bien souvent intentionnels permettant au sujet d’oublier momentanĂ©ment la maladie. L’hypothĂšse est faite que ces repos permettent de pĂ©renniser le traitement.

Facteurs déterminants de l'observance

L’OMS a dĂ©fini cinq dimensions[7] regroupant des facteurs pouvant influencer l’observance :

  • les facteurs socio Ă©conomiques : statut socio‐économique du patient, reprĂ©sentation ethnique ou culturelle de la maladie ou du traitement pouvant crĂ©er un conflit interne chez le patient, contradictions entre prioritĂ©s personnelles et traitement ;
  • les facteurs liĂ©s au systĂšme de soins : relations patient/soignant, accessibilitĂ© et pertinence de l'offre de soins, remboursements ;
  • les facteurs liĂ©s au patient : connaissances techniques de la maladie, motivation, capacitĂ© Ă  modifier ses comportements, comprĂ©hension des instructions, perception des effets du traitement (+ ou -), crainte d'ĂȘtre dĂ©pendant, perception des risques ou dĂ©ni de la maladie, attentes vis-Ă -vis du suivi ;
  • les facteurs liĂ©s Ă  la maladie : durĂ©e de la maladie, gravitĂ© des symptĂŽmes, invaliditĂ©, Ă©volution des symptĂŽmes ;
  • les facteurs liĂ©s au traitement : effets secondaires, complexitĂ© du traitement, dĂ©lai d'action, commoditĂ©s, durĂ©e du traitement.

Conséquences de la non-observance

Pour l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS)[2], la mauvaise observance touche toutes les pathologies chroniques et surtout, la mauvaise observance touche les pathologies mettant en jeu le pronostic vital (immunosuppresseur et greffe rĂ©nale, cancer, sida). En effet, l'aggravation de la pathologie voire la mort du patient peuvent ĂȘtre des consĂ©quences de la non-observance[8]. Dans des maladies comme la tuberculose ou le SIDA, elle est souvent la cause d’échecs thĂ©rapeutiques, de rechutes et mĂȘme d'aggravation, pouvant augmenter la rĂ©sistance du virus.

Il existe aussi des consĂ©quences Ă©conomiques. Ce phĂ©nomĂšne peut avoir des effets sur le prolongement de la durĂ©e de la maladie, l’augmentation des arrĂȘts de travail, l’augmentation des rendez-vous avec les professionnels de la santĂ© mais aussi sur l’augmentation de la durĂ©e d’hospitalisation[9].

Mesures Ă  prendre

Pour améliorer l'observance, de nombreuses recherches se sont focalisées sur les conditions de prise médicamenteuse et sur la relation médecin-patient. Des techniques d'évaluations ont été créées pour aider à évaluer et mieux cibler les facteurs psycho-sociaux déterminants pour une bonne observance.

Il existe deux maniĂšres d’évaluer celle-ci, la maniĂšre directe et la maniĂšre indirecte[10]. L’une directe qui passe par le contrĂŽle du dosage des prises mĂ©dicamenteuses par la mesure de l’évolution de la pathologie indiquant les effets du traitement ou par la prĂ©sence des substances mĂ©dicamenteuses dans l’organisme. Cependant, la fiabilitĂ© reste limitĂ©e (variabilitĂ© des mĂ©tabolismes entre les individus) et le ressenti Ă©motionnel de ce contrĂŽle par le patient peut ĂȘtre intrusif et dĂ©sagrĂ©able[11].

Elle peut aussi ĂȘtre Ă©valuĂ©e de maniĂšre indirecte par l’observation du comportement du consultant. Que ce soit par entretien, par questionnaire, par observation d’un pilulier Ă©lectronique ou d'un pilulier connecte, par le nombre de rendez-vous manquĂ©s
 Toutes ces mĂ©thodes restent le plus souvent utilisĂ©es puisqu'elles sont appliquĂ©es plus facilement[11].

Recherches récentes

Pour mieux comprendre l'Ă©volution de la mĂ©decine quant aux comportements et aux attentes entre le mĂ©decin et son patient, Assal[12] s’appuie sur l’évolution du traitement du diabĂšte sucrĂ©. Il reprend en quatre Ă©tapes les changements de la mĂ©decine pour les suivis Ă  long terme :

  • en 1921 : premiĂšre dĂ©couverte techniques avec l'insuline permettant la gestion de la maladie par une correction mĂ©tabolique ;
  • c'est ensuite la dĂ©couverte et la mise en place de traitement antibiotique Ă©vitant les infections pouvant ĂȘtre mortelles ;
  • en 1972 : la pĂ©dagogie prend une grande importance dans la gestion du suivi de cette maladie chronique ;
  • en 1993 : l’étude dĂ©crite par l'article Diabete Complications Control Trial (DCCT)[13] a pu mettre en Ă©vidence et souligner de maniĂšre importante que l’accompagnement psychosocial des patients est reconnu comme complĂ©mentaire et nĂ©cessaire Ă  l’accompagnement des patients au long cours. Cet accompagnement se faisait alors dans l'Ă©coute et la comprĂ©hension des difficultĂ©s du patient face aux contraintes du traitement. L'observance Ă©tait alors meilleure avec le soutien et l'Ă©coute d'une Ă©quipe organisĂ©e autour du patient.

L'importance de l'environnement social du patient était alors mise en avant dans l'amélioration du suivi et de l'observance thérapeutique. L'éducation thérapeutique du patient est aujourd'hui un enjeu important dans la prise en charge des maladies chroniques.

Terminologie

Jusqu'au début des années 1970, le concept de compliance est le plus souvent utilisé dans la littérature relative au suivi thérapeutique. La compliance, terme anglais, renvoie à la position passive du consultant. Celui-ci doit « se soumettre » à la prescription du médecin[14].

À partir des annĂ©es 1980, le terme d'observance apparaĂźt. Cette nouvelle approche permet de distinguer des diffĂ©rences de comportement selon les patients, ainsi que des diffĂ©rences selon la durĂ©e des traitements. L'observance fait Ă  la fois rĂ©fĂ©rence au comportement du soignĂ© et Ă  ses attitudes, prenant ainsi appui sur ses croyances quant au soin[15].

Dans les annĂ©es 1990, l’adhĂ©sion thĂ©rapeutique est dĂ©finie comme une attitude rĂ©sultant d’une intĂ©riorisation et d’une approbation rĂ©flĂ©chie du patient au traitement thĂ©rapeutique. Ce concept renvoie Ă  l'importance de la dynamique subjective du soignĂ©[14]. Ce terme est utilisĂ© afin de rendre plus actif le patient dans l'accord Ă©tabli entre le mĂ©decin et son patient quant au suivi.

Cadre thérapeutique

La relation médecin-soigné se noue sur des représentations sociales particuliÚres[11]. Les attitudes et comportements dans la relation thérapeutique sont teintés par ces représentations sociales. Le statut professionnel du médecin est marqué par différentes autorités :

  • l'autoritĂ© du savoir (compĂ©tences scientifiques du mĂ©decin) ;
  • l'autoritĂ© morale (comportement bienveillant envers le patient) ;
  • l'autoritĂ© charismatique (possibilitĂ© dĂ©cisionnelle malgrĂ© des connaissances mĂ©dicales insuffisantes dans certains cas).

Le cadre thérapeutique actuel permet ainsi de déceler cinq modes relationnels différents[16] portés par la société[11] :

  • une relation basĂ©e sur les compĂ©tences techniques, oĂč l'individu est perçu selon sa pathologie et minimisant la dimension psychologique et individuelle du patient ;
  • une relation basĂ©e sur un principe autoritaire oĂč seul le mĂ©decin a les compĂ©tences pour ĂȘtre responsable du choix du traitement ;
  • une relation thĂ©rapeutique basĂ©e sur un consensus.Un accord se crĂ©Ă© entre le patient et le mĂ©decin permettant au patient de donner son avis sur les aspects liĂ©s Ă  sa vie sans ĂȘtre totalement soumis au pouvoir mĂ©dical ;
  • une relation oĂč le mĂ©decin est un outil pour Ɠuvrer pour la guĂ©rison et oĂč la relation reste spĂ©cifique Ă  cet objectif ;
  • une alliance qui considĂšre la relation thĂ©rapeutique comme une relation basĂ©e sur les compĂ©tences mais aussi sur l'impact de la relation humaine entre une personne en demande d'aide et une autre qui s'engage moralement, Ă©thiquement dans ce soutien quelles que soient les rĂ©ponses scientifiques Ă  la pathologie.

Ce dernier modÚle vient ainsi répondre à la notion d'observance thérapeutique précédemment définie.

Non-observance : comportement non verbal

La non-observance aurait une fonction communicative. Celle-ci est dĂ©finie comme un conflit interne du patient cherchant Ă  rĂ©cupĂ©rer son autonomie[17]. En effet, son sentiment d’autonomie risque de pĂątir Ă  l’annonce de la maladie. Il doit alors accepter le diagnostic[17] et le traitement proposĂ© par le mĂ©decin. L'exemple des maladies chroniques met en Ă©vidence une observance oĂč le patient doit changer son comportement immĂ©diat (souvent dans la privation) afin de rĂ©pondre favorablement Ă  la proposition du thĂ©rapeute l'orientant vers un mieux-ĂȘtre ou une stabilisation qui ne trouve un effet que dans le long terme. La non-observance peut ĂȘtre comprise comme une manifestation de la non approbation du patient.

Une Ă©tude sur les personnes hypertendues dĂ©crit l’importance d’une rĂ©interprĂ©tation du traitement par les consultants[6]. Elle met en Ă©vidence un conflit, portĂ© par les soignants, trouvant son origine dans une idĂ©ologie mĂ©dicale façonnĂ©e par une volontĂ© d’action, un ressenti d’utilitarisme, de bienveillance et de responsabilitĂ© et des valeurs sociales d’autonomie amenant les patients a maĂźtriser leur traitement.

Une Charte europĂ©enne des droits du patient[18] a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e en 2002 rĂ©sultant d'une enquĂȘte dans 21 pays d'Europe organisĂ©e par Active Citizenship Network (ACN) et d’autres organisations europĂ©ennes. Celle-ci s'appuyant sur les droits fondamentaux de l'UE et les droits universels de l'homme Ă©nonce quatorze droits aux patients, deux sont principalement liĂ©s Ă  l'observance thĂ©rapeutique tels que le droit Ă  l'information et le droit Ă  la libertĂ© de choix.

En France, depuis le , une loi permet au patient de refuser un traitement. Le thĂ©rapeute doit respecter le choix et l’autonomie de celui-ci[19].

Évaluation de l'observance

Volets et définition opérationnelle

La mesure de l'observance peut impliquer plusieurs volets : si le patient se procure le mĂ©dicament prescrit, si celui-ci prend son mĂ©dicament comme recommandĂ© quant Ă  la dose, l'horaire des prises, le mode d'administration, les prĂ©cautions et si celui-ci cesse prĂ©maturĂ©ment la prise de son (ou ses) mĂ©dicaments (notion de non-persistance). Si l'observance d'un patient doit ĂȘtre mesurĂ©e de façon pratique et opĂ©rationnelle, il faut au prĂ©alable rĂ©pondre Ă  quelques questions concernant la/les situation(s) d'inobservance et Ă  partir de quel Ă©cart est observĂ©e l'inobservance. Il existe un grand continuum entre l'inobservance totale et l'observance parfaite avec de nombreux types d'erreurs qui peuvent entrer en compte.

Une dĂ©finition d'inobservance telle qu'utilisĂ©e au QuĂ©bec par plusieurs pharmaciens est celle-ci : acquisition par le patient de ±20 % des doses telle qu'Ă©tablie par une prescription sur une pĂ©riode minimale de 90 jours. Par contre, il n'existe aucun consensus autour d'une dĂ©finition unique. C'est normal, lorsqu'Ă  ce jour, il n'existe aucune mĂ©thode fiable de mesure de l'observance hormis les nouvelles mĂ©thodes Ă©lectroniques qui sont encore trĂšs confidentielles.

ÉpidĂ©miologie

Aux États-Unis, entre 20 et 30 % des prescriptions ne sont jamais retirĂ©es en pharmacies. Le ratio de prescription mĂ©dicamenteuse (medication prescription ratio ou MPR) dĂ©signe ainsi, la diffĂ©rence entre ce qui est prescrit au patient et ce qu'il rĂ©cupĂšre Ă  la pharmacie. Il existe de nombreuses explications Ă  cela : le coĂ»t des traitements, le doute sur l'utilitĂ© du traitement, des prĂ©fĂ©rences pour des mesures de santĂ© prise de maniĂšre autonome autres que les mĂ©dicaments. Le manque de caractĂšre pratique, les effets indĂ©sirables et le manque d'effets bĂ©nĂ©fiques dĂ©montrĂ©s sont aussi des facteurs d'une situation complexe.

Questionnaire de Morisky
  • Vous arrive-t-il d'oublier de prendre votre mĂ©dicament ?
  • Êtes-vous quelquefois nĂ©gligent dans la prise de votre mĂ©dicament ?
  • Lorsque vous vous sentez mieux, vous arrive-t-il de cesser de prendre votre mĂ©dicament ?
  • Si vous vous sentez moins bien quand vous prenez votre mĂ©dicament, vous arrive-t-il de cesser de le prendre ?
Blister dit « intelligent »

L'emballage (en anglais blister) dit « intelligent » enregistre la date et l'heure exacte chaque fois que le patient expulse un comprimé du blister, grùce à une puce de type RFid qui enregistre chaque rupture de micro-contact à l'ouverture d'une alvéole. Cette méthode électronique de mesure de l'observance est déjà utilisée en recherche clinique pour authentifier les prises médicamenteuses et valider le bon respect des protocoles de recherche. Le pilulier connecté Imedipac de la société Medissimo permet de connaßtre en temps réel la prise ou l'erreur de prise des médicaments et donc d'alerter l'aidant si le patient l'a demandé[20].

L'avenir de cette mĂ©thode va au-delĂ  de la recherche clinique car la gĂ©nĂ©ralisation de l'emballage dit « intelligent » devrait permettre Ă  tout clinicien de connaĂźtre le niveau exact d'observance de sa prescription. Cela peut ĂȘtre crucial pour certains traitements (dont le paradigme est reprĂ©sentĂ© par le traitement anticoagulant) oĂč la dose efficace est proche de la dose toxique. Cela peut ĂȘtre trĂšs important aussi pour tous les traitements chroniques tels que les immunosuppresseurs, les anti-cancĂ©reux par voie orale, les antihypertenseurs, les antidĂ©presseurs.

DĂ©nombrement des doses restantes (pill-count)

Peu coûteux, facile bien que peu pratique, ne renseigne pas sur le moment de la prise, manipulation possible.

Contenants spéciaux

Ils permettent d'informer sur le moment des prises, mais sont coûteux, et des manipulations sont possibles.

Marqueurs biologiques

Méthode objective, pas toujours facile à interpréter, invasive, difficile pour le patient, coûteuse et qui n'est pas possible pour tous les médicaments.

Analyses des renouvellements d'ordonnance et présentation consultation

Méthode discrÚte, manipulation par le patient difficile, peu coûteux, accessible au pharmacien, ne renseigne pas sur le moment de la prise, nécessite une fidélité à la pharmacie ou à l'assureur et nécessite un traitement médicamenteux chronique renouvelable. Cette méthode est la plus utilisée.

ModĂšles explicatifs de l'observance

Il existe plusieurs modĂšles pour expliquer l’observance thĂ©rapeutique. Fischer et Tarquinio ont sĂ©lectionnĂ© trois modĂšles « les plus reprĂ©sentatifs : le modĂšle de la compliance en santĂ©, le modĂšle systĂ©mique de soins prĂ©ventifs et le modĂšle de prĂ©diction des comportements de santĂ© »[21].

ModÚle de compliance en santé (HCM)

Le Health compliance Model[22] se focalise principalement sur les attentes, les ressentis et le vécu du patient face au suivi thérapeutique dans sa globalité. Ce modÚle permet de prendre en considération principalement l'impact du traitement médicamenteux dans sa durée. En effet, les attitudes et comportements du patients peuvent évoluer différemment entre les attentes imaginées avant le traitement et les effets du suivi thérapeutique sur le sujet.

Tableau
Déterminants Descriptif Conséquences

Antécédents situationnels

. modalités du traitement
. modalité du suivi
. soutien de l'environnement social
. instructions
. relation médecin-patient

Facteurs individuels subjectifs

. perceptions et intentions
. croyances et attitudes
. personnalité

. renforcement bĂ©nĂ©fique . renforcement coĂ»teux → dĂ©terminants qui amĂ©liorent ou fragilisent l'observance thĂ©rapeutique

Compliance

. observance thérapeutique

. renforcement bĂ©nĂ©fique . renforcement coĂ»teux → effets qui amĂ©liorent ou fragilisent l'observance thĂ©rapeutique

ModÚle systémique de soins préventifs (MSSP)

Le modĂšle systĂ©mique de soins prĂ©ventifs (MSSP)[23] est un modĂšle intĂ©gratif rĂ©cent qui s’inspire de deux autres modĂšles, le premier de Bandura (auto-efficacitĂ©), 77 et le second de Fishbein et Ajzen (TAR) 75[11]. Ce modĂšle trĂšs gĂ©nĂ©raliste ne prĂ©cise pas la prĂ©dominance de ces facteurs en fonction de la pathologie du patient[11].

Voici un tableau nous donnant une vue d’ensemble des facteurs proposĂ©s par ce modĂšle.

Tableau
Facteurs Consultant Thérapeute

Prédisposants

. Données sociodémographiques (sexe, ùge, profession
)
. Croyances et attitudes du sujet

. Données sociodémographiques (sexe, ùge, profession
)
. Croyances et attitudes du sujet

Capacitants

. ressources et capacités en rapport à l'observance
. connaissances
. déterminants physiologiques ou logistiques

. compétences techniques : en éducation thérapeutique, spécialité professionnelle, en diagnostic...
possibilités logistiques (personnes, matérielles)

Renforçants

. soutien de l'entourage
. bénéfices objectivables du traitement

. bénéfices objectivables du traitement
. satisfaction du consultant ou des autres professionnels concernés par le suivi thérapeutique

Organisationnels

accessibilité aux soins et aux structures permettant une bonne mise en place du suivi thérapeutique complet

Liés au comportement

permettant l'efficacité de l'observance perçue, ils doivent s'adapter aux effets secondaires et aux désagréments possibles chez le patient

situationnels

Facteurs situationnels internes : symptÎmes ou externes : intervention d'autrui (média, autres patients, rappel par le médecin...)

ModÚle de prédiction des comportements de santé (MPCS)

Le MPCS[24] est un modÚle intégratif entre une approche axée sur les croyances de santé et une autre sur la théorie d'apprentissage social. Selon ce modÚle, cinq facteurs influencent l'observance. Ce modÚle met en avant la prépondérance de l'ancrage psychosocial (la culture, les normes...) venant colorer les attitudes et les comportements de santé.

Tableau
DĂ©terminants Descriptif

Les facteurs de modification

.variables socio-démographiques (ùge, sexe...)
.variables interpersonnelles (soutien de l'environnement social, représentation sociale du soin, de la maladie par le groupe social de référence...)

Les perceptions individuelles

.relatives à la santé, à la maladie
.relatives au traitement ou au comportement lié à la santé (bénéfices, coût...)
.le lieu de contrĂŽle de la maladie (interne ou externe)
.représentation de la gravité de la maladie, de l'importance des symptÎmes

La perception des obstacles aux comportements de santé

.relatives aux priorités du patient
.confrontation pour le patient entre le suivi proposé et son style de vie

Les signaux d'action

.indicateurs internes (symptĂŽmes, fatigue...)
.indicateurs externes (rappel des proches, des médias...)

La probabilité d'adoption des comportements de santé

.elle découle d'un ajustement entre les signaux d'action, la perception des obstacles et les perceptions individuelles. Elle donnera la motivation au sujet à adhérer plus ou moins au traitement

En résumé

Le HCM reste principalement centrĂ© et limitĂ© sur l'observance du suivi mĂ©dical[11]. Son apporche est nĂ©anmoins trĂšs intĂ©ressante pour Ă©valuer les consĂ©quences de l'observance sur les comportements et les attitudes du sujet. Comment celle-ci influence le patient ? Les effets de l'observance apportent-ils une motivation favorisant l'observance ou au contraire le manque d'effet entache-t-il la motivation du sujet Ă  se contraindre au traitement ? « Une telle approche montre le caractĂšre dynamique du processus de compliance et permet de prendre en compte le facteur temps et ses effets [
][25]. »

Les critiques du MSSP[11] restent majoritairement positives quant Ă  la quantitĂ© de facteurs pris en compte pour Ă©valuer l’observance. Ils pointent nĂ©anmoins certaines limites notamment parce qu'il « reste un modĂšle trop gĂ©nĂ©rique et donc incapable de prĂ©ciser le rĂŽle des facteurs selon le type de maladie »[26]. Ils relĂšvent ainsi le manque d’intĂ©rĂȘt pour l’entourage et les diffĂ©rents intervenants dans le suivi du traitement thĂ©rapeutique.

Le modĂšle de prĂ©diction des comportements de santĂ© (MPCS) insiste sur d’autres Ă©lĂ©ments constitutifs de l’observance thĂ©rapeutique. Il a une approche plus Ă©cologiste s'orientant sur l’ancrage psychosocial du consultant. Interrogeant alors comment l’idĂ©ologie, la culture avec ses normes, le milieu social peuvent influer sur le comportement du patient et de son entourage[11].

DĂ©terminants psychosociaux

En reprenant ces différents modÚles, de nombreuses études ont abordé les trois domaines explicités dans cette partie.

Caractéristiques des patients

Au niveau du statut social, trĂšs peu d’études notent des diffĂ©rences. Certaines montrent un impact sur l’observance qui serait liĂ© Ă  l’ñge[27] et d'autres montrent une plus grande importance chez les sujets en couple plutĂŽt que cĂ©libataires[28]. Elle ne semble nĂ©anmoins ni ĂȘtre liĂ©e au sexe, ni au niveau socioĂ©ducatif[29].

  • Les ressources internes du patient :

La question des croyances et attitudes a été fortement investie puisque trÚs vaste. Ainsi, deux principes de base nourrissent le consultant : le désir de se soigner et les croyances du sujet au sujet du soin.

Dans un premier temps, les apports de G. Reach en 2006 s'intĂ©ressent Ă  la motivation du sujet[30]. Il considĂšre les connaissances et les compĂ©tences comme des outils nĂ©cessaires mais non suffisants pour permettre au consultant d’assumer son traitement. Il insiste sur les Ă©motions comme Ă©lĂ©ments indispensables Ă  la mise en place du traitement et dĂ©crit la peur comme pouvant ĂȘtre nĂ©cessaire pour le consultant afin de se mobiliser pour commencer un traitement.

Les comportements des consultants sont influencĂ©s par leur propre croyance en leur capacitĂ© de changement. Le contrĂŽle perçu est une croyance de l’individu en ses possibilitĂ©s d’agir sur l’environnement afin de transformer des expĂ©riences nĂ©gatives en expĂ©riences positives. Le contrĂŽle perçu serait ainsi aussi important que le contrĂŽle rĂ©el[31]. L’étude sur des patients ayant subi une angioplastie coronarienne rĂ©vĂšle une corrĂ©lation positive entre le sentiment de contrĂŽle et la moindre importance de troubles cardiaques[32]. Au contraire, le manque de pouvoir perçu au niveau social vĂ©cu par les personnes Ă  revenus faibles, vivant dans la prĂ©caritĂ© ou subissant des discriminations non reconnues publiquement, les confronte Ă  une difficultĂ© quant au renforcement de l’autonomie et Ă  leur capacitĂ© d'agir[33].

La perception d’autoefficacitĂ© est aussi une croyance en ses capacitĂ©s Ă  obtenir les rĂ©sultats voulus par ses propres actions[34]. De nombreuses Ă©tudes ont Ă©tabli un lien entre observance et sentiment d’efficacitĂ©, par exemple dans le domaine des comportements liĂ©s au tabac[35] ou sur l’observance mĂ©dicamenteuse[35].

Cette perception permet de mieux comprendre le lieu de contrĂŽle du sujet. En effet, il existe un modĂšle « du lieu de contrĂŽle » diffĂ©rent en fonction des sujets. Il dĂ©crit deux styles de contrĂŽle pour le patient. Un contrĂŽle externe laissant le sujet tributaire de son environnement et un contrĂŽle interne oĂč le sujet se sent acteur de la situation, cherchant alors les informations pour mieux apprĂ©hender son traitement. Ces derniers auraient une plus grande observance thĂ©rapeutique[36].

  • Les croyances quant au traitement.

L’étude de Rode[37] menĂ©e auprĂšs d’une population en prĂ©caritĂ© montre que leurs croyances quant au soin peuvent ĂȘtre en rĂ©el dĂ©saccord avec la conception biomĂ©dicale du mĂ©decin. Il cite un exemple oĂč le patient prĂ©fĂšre « renforcer ses dĂ©fenses immunitaires » en pratiquant une activitĂ© sportive pour se soigner que de suivre une prescription. L'Ă©valuation des symptĂŽmes, par le mĂ©decin, en fonction du contexte culturel du patient est un atout important Ă  l'observance thĂ©rapeutique[38]. Il doit ensuite trouver un traitement en accord avec les demandes du patient sans nĂ©gliger l'entourage.

De plus, les croyances quant aux mĂ©dicaments sont nombreuses et peuvent avoir un rĂ©el impact sur l’observance. La reprĂ©sentation du « mĂ©dicament-poison » met en Ă©vidence l’ambivalence ressentie par certains consultants passant des effets positifs de l’efficacitĂ© de la science aux effets nĂ©gatifs de celle-ci tels les effets secondaires ou la dĂ©pendance[39]
 ou mĂȘme aux reprĂ©sentations d'un produit chimique mettant Ă  mal l’équilibre naturel de l’homme[40].

Le modĂšle de prĂ©diction des comportements de santĂ© (MPCS)[24] insiste particuliĂšrement sur une vision plus psychosociale de l’individu. Le groupe avec ses normes, ses convictions, sa culture vient façonner le comportement de santĂ© du sujet.

La qualitĂ© de la relation soignant/soignĂ© permet de comprendre et d’observer les Ă©lĂ©ments afin d’apprĂ©hender la reprĂ©sentation du traitement, les croyances associĂ©es Ă  celui-ci (mĂ©dicament, prĂ©vention
). Par exemple, la prise d’antidĂ©presseur peut-elle gĂ©nĂ©rer un conflit interne pour le patient et mettre Ă  mal la psychothĂ©rapie commencĂ©e[41] ? Ceci est frĂ©quent chez les toxicomanes, laissant les usagers se reprĂ©senter le traitement de substitution comme une nouvelle dĂ©pendance Ă  un produit. Cette reprĂ©sentation est alors souvent vĂ©cue comme un obstacle majeur Ă  l’observance.

Caractéristiques du soignant

  • Les ressources du soignant :

La formation et la spĂ©cialisation des mĂ©decins peuvent ainsi ĂȘtre interrogĂ©es. Le travail de la « mĂ©decine aiguĂ« » se diffĂ©rencie nettement de la « mĂ©decine chronique »[12]. Les mĂ©decins seraient principalement bien formĂ©s Ă  la mĂ©decine aigĂŒe, signifiant Ă  contrario que celle-ci n’est pas adaptĂ©e aux douleurs chroniques. Le soignant passe d’un rĂŽle directif lors de la maladie aigĂŒe Ă  celui d’intervenant indirect laissant alors au soignĂ© prendre en charge lui-mĂȘme sa maladie. Ceci peut ĂȘtre une difficultĂ© que peut vivre le mĂ©decin face Ă  sa propre responsabilitĂ©.

Dans le suivi chronique, la carapace du mĂ©decin, lui permettant de rĂ©primer ses Ă©motions, ne peut ĂȘtre une possibilitĂ© puisque la relation d’accompagnement laisse une grande place Ă  l’affectif. Pour certaines pathologies, le mĂ©decin n’a d’autres choix que de mobiliser diffĂ©rents savoirs afin de s’adapter au mieux Ă  la demande et aux possibilitĂ©s du soignĂ©. Mais en plus d’avoir acquis des connaissances mĂ©dicales lors de ses Ă©tudes, il doit ĂȘtre sensibilisĂ© Ă  une approche plus sociale et psychologique tout en Ă©tant capable d’adapter les actions Ă©ducatives au contexte du patient.

Les données sociodémographiques et les croyances et attitudes sont tout aussi importantes chez le soignant.

  • Les croyances vis-Ă -vis du patient :

Le manque de compliance des patients peut ĂȘtre vĂ©cu comme un Ă©chec par le mĂ©decin[6] dans l’instauration d’une relation mĂ©decin-patient. Reprenant les deux formes identitaires[42] « mĂ©decins de famille et mĂ©decin expert », les croyances envers l’observance des patients est spĂ©cifique Ă  chacun.

Pour le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste qui entretient une relation plus intime avec le patient, partageant bien souvent une certaine proximitĂ© et connaissance de la vie familiale, ceux-ci pensent connaĂźtre la rĂ©alitĂ© cachĂ©e des patients. Leur certitude d’ĂȘtre le « confident » n’est en aucun cas une position autoritaire mais « une recherche de confirmation de leur identitĂ© de mĂ©decin de famille »[6]. Pour le mĂ©decin expert, le sentiment d’échec est plus souvent expliquĂ© par la mauvaise attitude du patient non compliant. Cette attitude alimente la relation asymĂ©trique est nĂ©anmoins attĂ©nuĂ©e par certains mĂ©decins qui entendent l’importance du ressenti d’autonomie du patient ou mĂȘme de l’importance du mĂ©decin Ă  s’adapter au patient.

Il existe des diffĂ©rences dans la proposition des traitements par les thĂ©rapeutes en fonction de l’appartenance Ă  une minoritĂ© ethnique du consultant ou Ă  sa situation sociale prĂ©caire. Une perception nĂ©gative des mĂ©decins envers leur patient perçus alors comme moins riches et moins instruits est un Ă©lĂ©ment discriminatoire venant interfĂ©rer sur la communication entre soignants et soignĂ©s[43]. Ce prĂ©jugĂ© est aussi en lien avec la perception que les personnes ayant un statut socio-Ă©conomique plus faible sont perçues plus nĂ©gativement par les mĂ©decins que les autres patients.

  • Les croyances envers le traitement et le suivi :

En psychiatrie, les rĂ©sultats d’un thĂ©rapeute sont corrĂ©lĂ©s positivement Ă  ses convictions quant Ă  l’efficacitĂ© du traitement[44]. Dans le MSSP, les facteurs capacitants ont plus trait aux possibilitĂ©s techniques, telles les connaissances liĂ©es Ă  la pathologie, aux capacitĂ©s d’adaptation physiques et psychologiques du consultants mais aussi logistiques et matĂ©rielles pouvant ĂȘtre proposĂ©es pour le suivi.

Actuellement, les Ă©crits sur l’observance laissent apparaĂźtre l’intĂ©rĂȘt des mĂ©decins Ă  se former pour ĂȘtre efficace dans la prĂ©vention et la sensibilisation Ă  la prise du traitement. Avant les annĂ©es 1990, environ 8 000 articles ont Ă©tĂ© publiĂ©s sur l’observance, la majoritĂ© anglo-saxons (le terme de compliance est l’anglicisme de l’observance) et 4 000 de plus avant 2007[45]. Ceux-ci s’appuient sur diffĂ©rents domaines Ă©tudiant les comportements humains tels que la psychologie sociale, l’ethnologie, l’anthropologie
 De nombreux outils sont ainsi proposĂ©s aux mĂ©decins pour une meilleure communication avec le soignĂ©.

Interaction médecin-patient

Il existe trois conditions indispensables à l’observance du traitement en 2006, selon Bajcar[46] :

  1. La prescription doit avoir un sens pour le patient et pour sa comprĂ©hension de sa pathologie : quels sont les effets du traitement, les complications si celui-ci n’est pas suivi
 ;
  2. Des conseils clairs doivent ĂȘtre dispensĂ©s au consultant sur la gestion du traitement ;
  3. L’efficacitĂ© du traitement doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e de maniĂšre rĂ©guliĂšre afin de soutenir la reprĂ©sentation positive du traitement mais aussi de gĂ©rer les effets secondaire de celui-ci. Ainsi, la notion du temps est une plus grande difficultĂ© pour les pathologies chroniques. Nous avons dĂ©jĂ  pu noter l’importance de la tolĂ©rance du thĂ©rapeute face aux diffĂ©rents moments d’acceptation de la maladie par le consultant. Ce temps nĂ©cessaire ne peut ĂȘtre quantifiable contrairement Ă  la correction biologique.
  • Donner du sens :

Le manque d’explication des mĂ©decins et de comprĂ©hension des patients serait un facteur entravant l’observance. Une Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© qu’environ 60 % des renseignements donnĂ©s par le mĂ©decin Ă©taient compris par le patient, principalement le diagnostic et la catĂ©gorisation mĂ©dicale. Les mĂ©decins sous-estiment ou se sentent en difficultĂ© face Ă  ce problĂšme[47]. Les statistiques montrent une observance diminuant de moitiĂ© lorsque la comprĂ©hension n’est pas satisfaisante. L’insatisfaction gĂ©nĂ©rĂ©e par cette situation peut susciter un manque de confiance et un sentiment de suspicion Ă  l’égard du soignant[48].

La confiance Ă©tant l’un des facteurs dĂ©terminants de l’observance, comment ne pas s’arrĂȘter sur la transmission de l’information lorsque la langue est un obstacle. Il a Ă©tĂ© soulignĂ© l’importance d’un interprĂšte comme respect des intĂ©rĂȘts du consultant[49].

  • La clartĂ© du suivi :

En mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, un lien significatif existe entre la connaissance des indications des mĂ©dicaments par le patient et de la qualitĂ© de la relation entre le mĂ©decin et son patient sur l’observance thĂ©rapeutique[50]. Ils ont aussi pu observer les attitudes les moins investies : l’explication des effets secondaires, la prĂ©sentation de nouveaux traitements et l’aptitude Ă  prodiguer des conseils de prĂ©vention.

  • L'Ă©valuation de l'efficacitĂ© du suivi :

Il est nĂ©cessaire que le soignant reste vigilant quant aux effets secondaires des mĂ©dicaments. L’étude sur les malades prenant des antipsychotiques et ayant perçu une prise de poids significative met en Ă©vidence un mal ĂȘtre pour certains venant interfĂ©rer sur l’observance pharmacologique[51]. Ce n’est que par la suite qu’une Ă©valuation de cette tolĂ©rance psychologique du traitement pourra se faire.

On peut notamment se rĂ©fĂ©rer au Health belief model de Becker[52] qui s’intĂ©resse principalement Ă  la perception du consultant en rapport aux avantages et aux inconvĂ©nients du traitement. Ce modĂšle insiste sur la pertinence d’une Ă©valuation par les patients du traitement proposĂ© en fonction de quatre facteurs: l’intĂ©rĂȘt du patient pour la santĂ© en gĂ©nĂ©ral, l’acceptation de sa maladie (liĂ©e avec son sentiment de vulnĂ©rabilitĂ© Ă  sa pathologie), son interprĂ©tation de la gravitĂ© de la maladie (facteur important dans l’observance thĂ©rapeutique) et son observation des effets du traitement (bĂ©nĂ©fices/dĂ©sagrĂ©ments).

La communication est d'autan plus importante lorsque la maladie est chronique. Comment garder le patient motivĂ© lorsque l'objectif est de « ne pas avoir de complication »[53]. L’idĂ©e du manque de dĂ©sir dans le suivi est associĂ© Ă  la proposition thĂ©rapeutique qui ne donne aucune satisfaction puisque c’est le non changement qui est prĂŽnĂ©. Il s’appuie sur la « thĂ©orie du choix intertemporel »[54]. La motivation Ă  atteindre l’objectif augmenterait en fonction du rapprochement temporel de celui-ci. On comprend alors la difficultĂ© Ă  tenir un rĂ©gime diabĂ©tique sucrĂ© lorsque la satisfaction est immĂ©diate et si tentante!

Sa rĂ©ponse est alors de proposer au sujet des « rĂ©compenses intermĂ©diaires » lui permettant d’éprouver une satisfaction.

  • Le lien de confiance aussi important pour le soignant que le soignĂ© :

Le mĂ©decin doit ĂȘtre vigilant Ă  obtenir la confiance du patient, c’est ainsi qu’il pourra en tirer une satisfaction renforçant son suivi. Quelle que soit l’identitĂ© du mĂ©decin, expert ou gĂ©nĂ©raliste, la non-observance est perçue comme une perte de contrĂŽle dans cette reprĂ©sentation de « guide » que le mĂ©decin a de son rĂŽle. Celle-ci gĂ©nĂšre alors un sentiment de fatigue et d’inefficacitĂ© pour le soignant.

En psychiatrie, il a pu ĂȘtre Ă©tudiĂ© l’effet du temps d’attente et du temps pris par le praticien en tant qu’influence sur l’observance thĂ©rapeutique[55]. Ainsi, plus le temps d’attente Ă©tait long, plus le temps passĂ© en entretien Ă©tait court et moins l’observance Ă©tait adĂ©quate.

Face Ă  ce comportement, les attitudes peuvent ĂȘtre Ă  connotation nĂ©gatives laissant le patient comme non compliant alors que d’autres lui octroient cet espace de libertĂ©, comprenant les enjeux de cette non-observance.

L’inertie clinique[56] est une difficultĂ© des thĂ©rapeutes Ă  intensifier les traitements dans certaines pathologies. Pour certains auteurs, comme GĂ©rard Reach, l'inertie clinique laisse apparaĂźtre « le doute » du mĂ©decin que ce soit dans la remise en question du systĂšme ou la capacitĂ© du mĂ©decin Ă  percevoir le patient rĂ©el et la relation mĂ©decin-patient et non le patient « moyen » des statistiques. Il ajoute l’importance des dĂ©terminants Ă©motionnels (souvenir d’effets indĂ©sirables de traitements...) permettant d’ajuster rapidement des traitements. Il interroge alors l’inertie clinique comme une faute ou une pertinence du thĂ©rapeute[57].

Actuellement, la dĂ©finition reste floue et variable en fonction des auteurs. Elle se focalise sur le mĂ©decin mais s’élargie actuellement Ă  l’attitude des patients, Ă  la situation (maladie, contexte
) et au systĂšme de soins. En balance avec l'observance, celle-ci serait nĂ©cessaire Ă  l'ajustement relationnel[56].

Importance de l'environnement

  • L'espace personnel :

Il peut exister une diffĂ©rence de socialisation[58] entre le thĂ©rapeute et le consultant. En effet, ceux-ci n’ont pas les mĂȘmes codes de communication gĂ©nĂ©rant ainsi des difficultĂ©s interactionnelles. L’enjeu pour le soignant est alors de s’intĂ©resser aux particularitĂ©s culturelles et au contexte environnemental et social du soignĂ©. Cette approche permet une co-construction plus aisĂ©e du projet thĂ©rapeutique. Dans les situations sociales de pauvretĂ© ou de prĂ©caritĂ©, il existe un fossĂ© entre le soignant, lorsque celui-ci est issu de la bourgeoisie[59]. Le soignant aurait un discours prĂ©ventif le concernant lui et ses pairs, ayant une mĂȘme Ă©ducation, plutĂŽt qu’adaptĂ© aux conditions de vie du patient. Le langage professionnel porteur d’abstraction peut rester inaccessible au consultant non porteur de ces codes sociaux. Une Ă©tude s’est portĂ©e sur le lien entre les connaissances scientifiques et le style langagier[60].

Il est important que l’accompagnant s’enquiert de la position du groupe d’appartenance du sujet et de la famille vis-Ă -vis de la maladie et du traitement. Celle-ci a-t-elle connaissance de la maladie, quelle position et quel discours tient-elle face Ă  la maladie et au traitement ? En effet, un malade du SIDA ne sera pas porteur de la mĂȘme reprĂ©sentation sociale qu’un malade cardiaque quelle que soit la sociĂ©tĂ©.

De plus, le contexte social a un impact consĂ©quent sur l’observance. En effet, l’observance pourra ĂȘtre diffĂ©rente en fonction du degrĂ© d’intĂ©gration sociale du sujet (SDF/cadre
). Rode[37] constate pour les populations en situation prĂ©caire, un dĂ©sinvestissement des soins de santĂ© lorsqu'une instabilitĂ© se pose dans le quotidien pouvant alors crĂ©er des tensions dans le domaine professionnel ou familial. Ce n’est que lorsque la situation familiale ou financiĂšre s’amĂ©liore que les patients peuvent donner prioritĂ© Ă  leur traitement. De plus, la plupart des Ă©tudes dĂ©crivent le soutien social comme un facteur important Ă  l’observance surtout pour les personnes les plus dĂ©munies socialement. Celles-ci ne pouvant faire appel Ă  leur environnement social[61].

  • Les espaces de soins :

Par exemple, une Ă©tude sur une population toxicomane en situation prĂ©caire[62] souligne l’importance d’un lieu spĂ©cifique pouvant symboliser un temps pour « prendre soin de soi » plutĂŽt que le morcellement des diffĂ©rents professionnels de la santĂ© (mĂ©dical, social, psychologique
). Ce lieu regroupant diffĂ©rentes professions plutĂŽt qu’une personne permet une plus grande adĂ©quation entre le projet thĂ©rapeutique et les possibilitĂ©s du consultant tout en favorisant « le sentiment d’autodĂ©termination ». En effet, le soignĂ© cumule un travail Ă  la fois individuel, lui laissant la possibilitĂ© de prendre ce qui lui est nĂ©cessaire en fonction de ses propres besoins, au rythme qu’il se donne. Il se confronte et apprend ainsi des expĂ©riences relationnelles afin de se positionner face aux autres. L’accent est mis sur « l’accompagnement Ă  l’observance thĂ©rapeutique » par un soutien social (rĂ©insertion sociale : logement, lien sociaux, familiaux
). L’équipe pluridisciplinaire doit alors se concerter afin d’assumer une cohĂ©rence dans la dynamique thĂ©rapeutique du patient. Dans ces situations, les professionnels sont souvent tiraillĂ©s entre observance pharmacologique permettant de prĂ©venir des risques souvent mortels et l’acceptation de l’opposition Ă  ce traitement.

Pour les behavioristes[41], il est nécessaire de privilégier la fréquence des entretiens motivationnels[63] et de favoriser le lien social avec des groupes de pairs ou leurs proches[64].

Les groupes de patients ont aussi une fonction informatives et rĂ©flexives permettant d’ajuster le traitement aux besoins du patients (Duncan et Roger, 1998) mettent l’accent sur ces Ă©changes, les diffĂ©rences de points de vue face Ă  la tolĂ©rance au traitement. En 1995, Frank et al insistent sur l’importance d’un dialogue, d’un soutien entre les patients Ă©tant Ă  des stades diffĂ©rents mais aussi les professionnels afin de permettre une meilleure collaboration et un meilleur ajustement (Corrigan et al., 1990). En Australie le « buddy system » permet Ă  un nouveau patient d’ĂȘtre accompagnĂ© par un ancien membre du groupe.

Notes et références

  1. Lahire B.
  2. Sabaté 2003.
  3. Cramer J.A..
  4. Munzenberger et al.
  5. Leonard D., Henil JL, 2002.
  6. Sarradon-Eck.
  7. Sabaté 2003,b.
  8. De plus, des centaines de greffons rénaux sont perdus chaque année en raison d'un problÚme d'inobservance
  9. C. Tarquinio et M.-P. Tarquinio, 2007.
  10. C. Tarquinio et G.-N. Fischer, 2001.
  11. G.-N. Fischer et C. Tarquinio, 2006.
  12. J.P. Assal, 1996.
  13. Balcou-Debussche M., 1993.
  14. SalicrĂč R., 1997.
  15. Morin M., 2001.
  16. Inspiré par des auteurs tels que Balint en 1964, Veatch en 1981 ou Pellegrino et Thomasma en 1981.
  17. G. Reach, 2006.
  18. « Charte européenne des droits des patients » [PDF], sur sante.public.lu.
  19. « Conseil national de l'Ordre des médecins », sur conseil-national.medecin.fr.
  20. « Medissimo, de l'intelligence dans le pilulier », sur www.usinenouvelle.com, Usine Nouvelle, (consulté le )
  21. G.-N. Fischer et C. Tarquinio, 2006, p. 171.
  22. Heiby & Carlson, 1986.
  23. Walsch et McPhee, 1992.
  24. N.J. Pender, 1975.
  25. G.-N. Fischer et C. Tarquinio, 2006, p. 172.
  26. G.-N. Fischer et C. Tarquinio, 2006, p. 175.
  27. Kiortsis et al, 2000.
  28. Matas M et al, 1992.
  29. Di Matteo, 1994.
  30. G. Reach, 2006b.
  31. Skinner E.A., 1996.
  32. Helgeson V.S. et Fritz H.L. 1999.
  33. « SantĂ© Canada, Qu’est-ce qui influence notre santĂ© ? », .
  34. A. Bandura, 1997.
  35. DiClemente C.C. et al, 1985.
  36. Kirscht JP 1972.
  37. Rode A., 2010.
  38. Kagawa-Singer M et Kassim-Lakha S., 2003.
  39. C. Haixaire & al., 1998.
  40. N. Britten & al, 1996.
  41. JĂ©rĂŽme Palazzolo, 2013.
  42. Dubar C., 2002.
  43. A.M. Epstein & J.Z. Ayanian, 2001.
  44. Jamison K.R., 1997.
  45. C. Tarquinio et M.-P. Tarquinio, 2007.
  46. Bajcar J. Leslie.D., 2006.
  47. A. Brink-Muinen & al., 2000.
  48. Daltroy L.H. & al.,1991.
  49. E.G. Pask & M. Yoshida, 1993.
  50. F. Bizouard, C. Jungers, 2014.
  51. Rosenheck R. & al., 2000.
  52. Becker M.H., 1985.
  53. G. Reach, 2006.
  54. G. Ainslie, 1985.
  55. Blackwell B., 1976.
  56. Phillips L.S. & al., 2001.
  57. G. Reach, 2012.
  58. Balcou-Debussche M.et Foucaud J.,2008.
  59. Paquet G., 1989.
  60. Barbichon G., 1972.
  61. Mutran E.& al., 2001.
  62. C. Eymard, 2007.
  63. Favrod et al, 1996.
  64. Haxaire et al 1999.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Ouvrages

  • (en) A. Bandura, Self-efficacy : The exercice of contrĂŽle, New York : W.H. Freeman, , 604 p.
  • F. Bizouard et C. Jungers, Évaluation de la connaissance des indications des traitements chroniques en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et de la relation mĂ©decin malade : impact sur l'observance, Human health and pathology,
  • (en) L.H. Daltroy et J.N. Katz, Improving doctor-patient communication, Aribritis Care and Research,
  • C. Dubar, Socialisation.La construction des identitĂ©s professionnelles et sociales, Paris, Armand Colin,
  • C. Haxaire et J. Brabant-Hamonic, Usage et compĂ©tences familiales en matiĂšre de psychotropes, comparaison entre zone rurale (bocage ouest-ornais et nord-mayennais) et zone urbaine, rapport MIRE,
  • Bernard Lahire, L’homme pluriel. Les ressorts de l’action, Paris, Nathan, coll. Essais & recherches, , 271 p.
  • N. Munzenberger et M. Souville, Approche psychosociale de l’observance thĂ©rapeutique et de l’adhĂ©rence aux essais cliniques chez les patients infectĂ©s par le VIH, Paris, ANRS,
  • JĂ©rĂŽme Palazzolo, Les ThĂ©rapies brĂšves : ActualitĂ©s et perspectives des TCC, Mon Petit Éditeur,
  • GĂ©rard Reach, Clinique de l'observance : l'exemple des diabĂštes, John Libbey eurotext, Formation, , 188 p. (ISBN 978-2-7420-0595-6 et 2-7420-0595-1, lire en ligne)
  • GĂ©rard Reach, L’inertie clinique, une critique de la raison mĂ©dicale, Paris, Ă©ditions Springer, , 160 p.

Articles de recherche

  • (en) Elster J., « Beyond microeconomics, conflict among interests in multiple self as a determinant of value », dans The multiple self, Cambridge, University Press, , 145 p.
  • J.P. Assal, « Traitement des maladies de longue durĂ©e : de la phase aiguĂ« au stade de la chronicitĂ© : une autre gestion de la maladie, un autre processus de prise en charge », Encycl MĂ©d Chir,‎ , p. 13-30
  • (en) J. Bajcar et D. Leslie, « Task analysis of patients medication-taking practice and the role of making sens, a grounded theory study », Res Social Adm Pharm, vol. 2, no 1,‎ , p. 59-82
  • (en) M. Balcou-Debussche, « Diabete Control and Complications Trail Research Group. The effet of intensive treatment of diabetes on the development and progression of long-term complications in insulin-dependent diabetes mellitus », N Engl J Med s, no 329,‎ , p. 977-986
  • (en) M. Balcou-Debussche et J. Foucaud, « Quelles compĂ©tences en Ă©ducation thĂ©rapeutique du patient ? Analyse de contenu du sĂ©minaire de Lille », Evolutions, no 16-novembre,‎
  • Serge Moscovici, « La diffusion des connaissances scientifiques et techniques — Aspects psycho-sociaux », dans Introduction Ă  la psychologie sociale, Paris, Larousse, , 352 p.
  • (en) M.H. Becker, « Patient adherence to prescribed therapies », Med Care, vol. 23,‎ , p. 539-555
  • (en) B. Blackwell, « Treatment adherence », Br J Psychiatry, vol. 129,‎ , p. 513-531
  • (en) A. Brink-Muinen, S.J. Williams et M. Calnan, « Doctor-patient communication », dans Different European health care systems : Relevance and performance from patients’ perspective, vol. 39, Patient Education and Counseling, , chap. 1, p. 115-127
  • (en) N. Britten, S.J. Williams et M. Calnan, « Lays views of drugs and medecines : orthodox an unorthodox accounts », dans Modern medecine : lay perspectives and experiences, Londres, University College London Press, , p. 48-73
  • (en) J.A. Cramer et A.-P. Roy, « Medication comÂŹpliance and persistence : terminology and definitions », Value Health, vol. 11,‎ , p. 44-47
  • (en) C.C. DiClemente et J.O. Prochaska, « Self-efficacy and the stages of self-change of smoking », Cognitive Therapy and Research, vol. 9,‎ , p. 181-200
  • (en) M.R. Di Matteo, « Enhancing patient adherence to medical recommendations », JAMA, vol. 271,‎ , p. 79-83
  • (en) C.C. DiClemente et J.R. McNamara, « Prediction of compliance with an over the counter acne medication », Journal of psychology, vol. 118,‎ , p. 31-36
  • (en) A.M. Epstein et J.Z. Ayanian, « Racial disparities in medical care », New England Journal of Medicine, vol. 344, no 19,‎ , p. 1471-1472
  • Chantal Eymard, « L’accompagnement Ă  l’observance thĂ©rapeutique des personnes toxicomanes sous traitement de substitution en situation de prĂ©caritĂ© », Drogues, santĂ© et sociĂ©tĂ©, vol. 6, no 2,‎ , p. 153-184
  • G.-N.. Fischer et C. Tarquinio, « L'observance thĂ©rapeutique », dans Les concepts fondamentaux de la psychologie de la santĂ©, Paris, Dunod, , p. 163-187
  • C. Haixaire et A. Ehrenberg, « « C’était pas une drogue si vous voulez mais enfin ». Appropriation de la notion de dĂ©pendance et opportunitĂ© des psychotropes Ă  travers l’étude des pharmacies familiales dans une rĂ©gion de basse-Normandie », dans drogues et mĂ©dicaments psychotropes. Le trouble des frontiĂšres, Paris, Esprit, , p. 171-208
  • (en) E.M. Heiby et J.G. Carlson, « The Health Compliance Model », Journal of Compliance Health Care, vol. 1, no 2,‎ , p. 135-152
  • (en) V.S. Helgeson et H.L. Fritz, « Cognitive adaptation as a predictor of new coronary events after percutaneous transluminal coronary angioplasty », Psychosomatic Medecine, vol. 61,‎ , p. 488-495
  • (en) K.R. Jamison, « Lithium compliance in manic-depressive illness », dans Blackwell B ed. Treatment compliance and the therapeutic alliance, Amsterdam, Harwood Academic Publishers, , p. 251-275
  • (en) M. Kagawa-Singer et S. Kassim-Lakha, « A strategy to reduce cross-cultural miscommunication and increase the likelihood of improving health outcomes », Acad Medecine, vol. 78, no 6,‎ , p. 577-87
  • (en) J.P. Kirscht, « Perceptions of control and health behavior », Can J Behav Sci, vol. 4,‎ , p. 225
  • D. Leonard et J.L. Henil, « Non observance : ce que le gĂ©nĂ©raliste peut faire. », Revue du Praticien MĂ©decine gĂ©nĂ©rale, vol. 587,‎ , p. 1429-1431
  • (en) M. Matas et D. Staley, « A profile of the noncompliant patient: a thirty-month review of outpatient psychiatry referrals », Gen Hosp Psychiatry, vol. 14,‎ , p. 124-130
  • Bruchon-Schweitzer M. et Quintard B., « Croyances, attitudes et reprĂ©sentations sociales dans la prĂ©vention et la prise en charge de l'infection par le VIH », dans PersonnalitĂ© et maladies, Paris, Dunod, , 241-58 p.
  • (en) E. Mutran et P.S. Reed, « Social support : Clarifying the construct with applications for minority populations », Journal of Mental Health and Aging, vol. 7, no 1,‎ , p. 67-78
  • Ginette Paquet, « Le systĂšme de santĂ©: acteurs et culture », dans SantĂ© et inĂ©galitĂ©s sociales. Un problĂšme de distance culturelle, Quebec, Institut quĂ©bĂ©cois de recherche sur la culture, , 15 p. (lire en ligne), p. 77-106
  • (en) R. Masi, L. Menash, & K. A. McLeod et M. Yoshida, « General Health Issues throughout the Life Span », dans Health and Cultures: Exploring the Relationships, Oakville, ON, Mosaic Press, , p. 25-37
  • (en) N.J. Pender, « A conceptual model for a preventive health behavior », Nursing Outlook, vol. 23, no 6,‎ , p. 385-390
  • (en) E. Mutran et P.S. Reed, « Social support : Clarifying the construct with applications for minority populations », Journal of Mental Health and Aging, vol. 7, no 1,‎ , p. 67-78
  • (en) L.S. Phillips et W.T. Branch, « Clinical inertia », Ann Intern Med, vol. 135,‎ , p. 825-34
  • G. Reach, « La non-observance thĂ©rapeutique, rĂ©vĂ©latrice d’un conflit entre deux principes Ă©thiques », Sang, Thromboses, Vaisseaux, vol. 18,‎ , p. 481-484
  • A. Rode, « Le non-recours aux soins comme expression d'une non-utilisation des soins: sens et lĂ©gitimitĂ© d'aprĂšs les individus concernĂ©s », dans Le "non-recours" aux soins des populations prĂ©caires : constructions et rĂ©ceptions des normes[ThĂšse de doctorat], UniversitĂ© de Grenoble, , 506 p. (lire en ligne), p. 305-424
  • (en) R. Rosenheck et S. Chang, « Medication continuation and compliance : a comparison of patients treated with clozapine and haloperidol », J Clin Psychiatry, vol. 61, no 5,‎ , p. 382-386
  • (en) Eduardo SabatĂ©, « Setting the scene », dans Adherence to Long-Term Therapies: Evidence for Action, Switzerland, World Health Organization, , 211 p. (ISBN 92 4 154599 2, lire en ligne), p. 7-9
  • (en) Eduardo SabatĂ©, « Improving adherence rates: guidance for countries », dans Adherence to Long-Term Therapies: Evidence for Action, Switzerland, World Health Organization, , 211 p. (ISBN 92 4 154599 2, lire en ligne), p. 17-44
  • A. Sarradon-Eck, « Le sens de l’observance. Ethnographie des pratiques mĂ©dicamenteuses de personnes hypertendues », Sciences sociales et santĂ©, vol. 25, nos 25-2,‎ , p. 5-36
  • (en) E.A. Skinner, « A guide to constructs of control », Journal of Experimental Psychology, vol. 71,‎ , p. 549-570
  • R. SalicrĂč, « Compliance ou adhĂ©sion? », Le Journal du Sida, vol. 101,‎ , p. 18-20
  • C. Tarquinio et G.-N. Fischer, « Therapeutic compliance methodologies in HIV-infections treatment: A comparative studiy », Swiss Journal of psychology, vol. 60, no 3,‎ , p. 136-160
  • C. Tarquinio et M.-P. Tarquinio, « L’observance thĂ©rapeutique : dĂ©terminants et modĂšles thĂ©oriques », Pratiques psychologiques, vol. 13, no 1,‎ , p. 1-19
  • (en) J.M. Walsch et S.J. McPhee, « A systems model of clinical preventive care: An analysis of factors influencing patient and physican », Journal of Health Education, vol. 19, no 2,‎ , p. 157-175
  • J. Favrod et P. Huguelet, « L'Ă©ducation au traitement neuroleptique peut-elle rĂ©duire les coĂ»ts ? Une Ă©valuation pilote », L'Encephale, vol. 22, no 5,‎ , p. 331-336
  • (en) D.N. Kiortsis et P. Giral, « Factors associated with low compliance with lipid-lowering drugs in hyperlipidemic patients », Journal of Clinical Pharmacy and Therapeutics, vol. 25, no 6,‎ , p. 445-451

Autres

  • Laurier C, Collin J. Notes de cours. PHM3635 Pharmacie, systĂšme et services de santĂ©. Utilisation des mĂ©dicaments : mesure et dĂ©terminants. BaccalaurĂ©at en pharmacie, FacultĂ© de pharmacie, UniversitĂ© de MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.