Cramont
Cramont est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Cramont | |||||
La mairie-Ă©cole et la salle Bernard-Maisant. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Hauts-de-France | ||||
DĂ©partement | Somme | ||||
Arrondissement | Abbeville | ||||
Intercommunalité | CC Ponthieu-Marquenterre | ||||
Maire Mandat |
Hervé Level 2020-2026 |
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Code postal | 80370 | ||||
Code commune | 80221 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Cramontois | ||||
Population municipale |
303 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 32 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 50° 08âČ 55âł nord, 2° 03âČ 20âł est | ||||
Altitude | Min. 70 m Max. 136 m |
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Superficie | 9,56 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Amiens (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Rue | ||||
LĂ©gislatives | 1re circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Somme
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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GĂ©ographie
Description
Cramont est un village rural picard du Ponthieu situé au nord de l'ancien chef-lieu de canton (Ailly-le-Haut-Clocher) et approximativement à mi-chemin entre Saint-Riquier (à l'ouest) et Bernaville (à l'est).
Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.
Communes limitrophes
Quartiers, hameaux, lieux-dits et Ă©carts
- Le Ménage, qui était encore une « annexe » en 1867, est situé au nord, à la lisiÚre du bois dont l'extrémité, nommée « le Cromont-en-Bois », présente quelques ressemblances avec un camp romain (vaste terrasse artificielle entourée de fossés profonds) et aurait été aménagée en motte castrale.
- Les Quatre Saisons, hameau situé à l'intersection des départementales 925 et 108, est à cheval sur deux communes : Cramont et Coulonvillers.
Urbanisme
Typologie
Cramont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (85,6 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (85,6 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (77,5 %), forĂȘts (8,7 %), prairies (8 %), zones urbanisĂ©es (5,7 %), cultures permanentes (0,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Cromons en 1100 ; Cromont in valle en 1239 ; Cromont en 1263 ; Cramont en 1507 ; Cramon en 1763 ; Cramont en 1778[9].
Son nom serait issu du latin Crux et signifierait « village ou habitation sur le mont »[10].
Histoire
Cramont était traversée par la voie romaine allant d'Amiens à Boulogne-sur-Mer[11].
Le lieu est occupé par l'homme depuis au moins l'époque gallo-romaine. Une villa « à galerie de façade partielle »[12] fut repérée lors des prospections réalisées par le spécialiste amiénois de l'archéologie aérienne, Roger Agache.
Les incursions anglaises pendant la guerre de Cent Ans ont sérieusement affecté le village (vers 1340 et 1346)[10].
En 1524, Cramont et ses dépendances sont incendiés par les troupes de Charles Quint, empereur d'Allemagne et roi d'Espagne[10].
Le seigneur de La Ferté-lÚs-Saint-Riquier exerçait ses droits seigneuriaux sur Cramont et percevait annuellement :
- 137 livres 10 sols 4 deniers,
- 45 chapons,
- 13 poules,
- 60 corvées,
- 3 setiers 9 boisseaux de blé,
- 30 setiers 14 boisseaux d'avoine.
Celui-ci y avait droit de forage et afforage[13] et y possédait un moulin à vent à tour de pierre, produisant de la farine de blé, appelé le Moulin de la Chaussée, situé prÚs du village, à l'ouest et, comme son nom le laisse penser, à proximité de la Chaussée Brunehaut[14].
La plus grande partie du bois (228 journaux environ et s'étendant dans la plaine vers Cumont et Hanchy) appartenait bien entendu aussi au seigneur de La Ferté. Un puits trÚs profond, avec des galeries divergentes, a été mentionné dans ce bois et la tradition rapporte que les villageois entendirent longtemps hurler un chien qui y était tombé.
Un autre bois, plus petit (appelé Bois de Grùce et contenant environ 18 journaux) faisait partie du domaine de la chùtellenie de La Ferté. La chapelle du chùteau du seigneur de La Ferté disposait de terres, 36 à 40 journaux.
Un almanach de Ponthieu de 1783 relĂšve le nom d'un fief sis Ă Cramont : les Hyeraux.
Des souterrains auraient servi de refuge à la population au moment de la Révolution[10]. En 1859, un ménager, Ferdinand Acloque, trouva une voûte souterraine[15]. On évoque depuis la possibilité de la présence de souterrains dans le village.
En 1867, les 615 habitants (installés dans 162 maisons), avaient pour activité principale la culture du lin (en 1789, on fabriquait déjà de la toile à Cramont). La superficie était alors de 947 ha, le village avait une bibliothÚque communale, un percepteur des contributions et était desservi par le bureau de poste de Bernaville.
Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, un aĂ©rodrome militaire est amĂ©nagĂ© en 1916 par l'armĂ©e française. La 40e compagnie dâaĂ©rostation y stationne[16] - [17].
Lors de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, l'aĂ©rodrome est rĂ©amĂ©nagĂ© par l'aviation britannique puis par l'occupant allemand, qui lui attribue la dĂ©nomination de « Flugplatz Conteville ». A cette Ă©poque, il est Ă©quipĂ© d'une piste bĂ©tonnĂ©e de 600 m, un hangar, 3 zones de dispersions avec 33 abris avions et 3 positions de DCA lĂ©gĂšre. Les installations Ă©taient reliĂ©es par un raccordement ferroviaire Ă la gare de Conteville, sur l'ancienne ligne de Fives Ă Abbeville, utilisĂ©e pour lâacheminement des piĂšces de rechange, des bombes et du carburant. Cette gare est rĂ©utilisĂ© en 1944 pour lâacheminement des V1 vers les sites de tir[17].
L'aérodrome a été désaffecté et les terrains rendus aux agriculteurs aprÚs la Libération de la France[17].
Politique et administration
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2007[21].
En 2020, la commune comptait 303 habitants[Note 3], en diminution de 1,3 % par rapport Ă 2014 (Somme : â0,5 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
En 2010, l'Ă©cole ferme. Les Ă©lĂšves du village se rendent Ă l'Ă©cole intercommunale Becquestoile de Saint-Riquier oĂč un regroupement pĂ©dagogique concentrĂ© a Ă©tĂ© construit[24].
Autres Ă©quipements
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'ancienne église Saint-Martin, dessinée en 1857 par Oswald Macqueron[25], était construite en pierre et couverte d'ardoise. Le clocher avait la forme d'une cloche surmontée d'une flÚche effilée.
L'Ă©difice actuel a Ă©tĂ© reconstruit un peu plus loin en bordure de la RD 166. Cet Ă©difice est en brique et de facture nĂ©o-gothique, comme ce fut la mode dans la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle. - Le monument aux morts se situe au centre de la place du village, sur une pelouse oĂč s'Ă©tendaient autrefois le cimetiĂšre et l'Ă©glise. Le dernier nom y figurant est celui de FrĂ©dĂ©ric Vaudet, marĂ©chal des logis du 8e RCS, tuĂ© Ă Sarajevo le 8 septembre 1992[26].
- Des anciennes pistes d'aviation allemandes sont toujours présentes entre Cramont et Conteville[17]
- Motte castrale avec rempart de terre[27].
- La Traverse du Ponthieu, randonnée de 18 km, à pied, à cheval ou à vélo, d'Abbeville à Auxi-le-Chùteau, passe dans la commune.
- L'église, trÚs élancée, se voit de loin.
- Monument aux morts.
Personnalités liées à la commune
- En 1567, Jean de Melun, Ă©cuyer, Ă©tait seigneur de Cramont[10].
- Louis François Quillet, homme politique né à Cramont en 1742, député de la Somme de 1791 à 1792[28].
HĂ©raldique
Blason | De sinople à la croix d'or chargée de cinq coquilles d'argent. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans lâaire dâattraction dâune ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 271 (lire en ligne sur DicoTopo) .
- Notice historique et géographique réalisée par l'instituteur du village, M. Ternois, 1899, archives départementales de la Somme, Amiens Lire la notice en ligne, sur le site des archives départementales.
- M. Cousin, « Trois voies romaines du Boulonnais », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, p. 403, note en bas de page, lire en ligne.
- culture.gouv.fr
- afforage : définition du mot
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Navigation : cartes de Cassini », sur ehess.fr, Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales (consultĂ© le ).
- Sources : livre d'Ernest Prarond, 1867
- « Cramont : ATLAS SOMME 14-18 no 1 - 2014 », sur https://www.anciens-aerodromes.com, (consulté le ).
- « Historique â Cramont », sur https://www.anciens-aerodromes.com, (consultĂ© le ).
- RĂ©Ă©lu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, Ă©dition d'Abbeville, 8 avril 2014, p. 8.
- « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Le Courrier picard, Ă©dition Picardie maritime, 22 septembre 2015, p.12.
- Fonds Macqueron de la BibliothĂšque d'Abbeville
- Site spécialisé sur les monuments-aux-morts de la Somme.
- Photo aérienne de Roger Agache.
- « Louis, François, Gabriel Quillet (1742-1792) », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale.