Compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel
La Compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel était une société anonyme créée en 1853. Son siège social était fixé à Chambéry, dans les États de Savoie, et ses bureaux à Paris. En 1865, elle devient la Società per le Strade Ferrate Calabro-Sicule qui fusionne en 1871 avec la Società Italiana per le Strade Ferrate Meridionali.
Victor-Emmanuel | |
Création | 1853 (Turin) |
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Disparition | 1871 |
Prédécesseur | Società della ferrovia da Torino a Novara (d) |
Successeur | Società per le Strade Ferrate Calabro-Sicule (d) |
Forme juridique | société anonyme |
Siège social | Turin Italie |
Localisation | Piémont |
Écartement des rails | Écartement standard |
Histoire
Au début du XIXe siècle, des projets ferroviaires sont développés pour permettre une liaison internationale entre la France et les États de Savoie, avec en projet le franchissement de la barrière alpine par un chemin de fer liant le Piémont, la Savoie et la France via un tunnel sous le massif du Mont-Cenis, la vallée de la Maurienne et Chambéry. Par décret de Victor-Emmanuel de Savoie, roi de Sardaigne, du , est créée la « Compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel »[1]. Ce même jour, la compagnie obtient une concession pour une ligne de Modane à Chambéry avec bifurcation vers Saint-Genis-d'Aoste et la frontière française et, par Aix-les-Bains et Annecy, vers la frontière avec le canton de Genève. La concession est modifiée le : elle ne comprend plus qu'un chemin de fer de 85 km d'Aix-les-Bains à Saint-Jean-de-Maurienne, via Chambéry. L'État donne à la compagnie l'échéance de la fin de l'année pour confirmer qu'elle a l'intention de réaliser la ligne entière[2].
Par une convention[3] du , confirmée par la loi du , la compagnie conclut une fusion avec la Società della ferrovia da Torino a Novara[4]. Il y est notamment précisé que la compagnie transfère son siège de Chambéry à Turin.
L'assemblée générale extraordinaire du accepte la convention modifiée et les exigences de l'État. Elle approuve également le rachat de la ligne de Suse à Turin, la fusion avec la société de la ligne de Turin à Novare et au Tessin et une convention avec l'État pour la section de Modane à Suse[2].
En 1859, la Victor-Emmanuel est utilisée pour faciliter le déplacement des troupes françaises qui vont, avec les Piémontais, battre les Autrichiens le à la bataille de Magenta. Le roi Victor-Emmanuel concède ensuite le duché de Savoie et le comté de Nice à la France le [5] ; c'est l'Annexion. Ces évènements vont avoir des conséquences importantes pour la compagnie, car le est promulguée la loi française no 1530 qui reprend les divers accords et conventions existants. La compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel cède à la France les sections construites ou à construire qui sont sur le territoire désormais français, l'État les rétrocédant à la compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM)[6].
Le réseau
Savoie
- Ligne d'Aix-les-Bains à Saint-Jean-de-Maurienne : longue de 85 km, elle est mise en service le .
- Ligne d'Aix-les-Bains à Culoz : longue de 23 km, elle est mise en service le , jusqu'à Brison-Saint-Innocent, puis vers Culoz le . Dans cette gare, la liaison est assurée avec le chemin de fer de Lyon à Genève. La traversée des Alpes se fait par la route, via le col du Mont-Cenis, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse, où s'arrête la ligne venant de Turin.
Italie
Lignes rachetées :
- Ligne de Turin à Suse
- Ligne de Turin à Novare
Lignes uniquement exploitées :
- Ligne de Biella à Santhià (30 km)
- Ligne de Verceil à Casale (23 km)
- Ligne de Chivasso à Ivrée (36 km) : elle est mise en service par sections : de Chivasso à Caluso le et de Caluso à Ivrée le [7].
Notes et références
- « Compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel », in A. Courtois, Des opérations de bourse : manuel des fonds publics et des sociétés par actions dont les titres se négocient en France, en Belgique et en Suisse, Guillaumin et Cie, 1856, pp. 344-345 lire(consulté le 20 décembre 2009)
- C. Wolters, « Chemin de fer Victor-Emmanuel », dans Histoire financière des chemins de fer français et étrangers dont les actions se négocient à la Bourse de Paris depuis l'origine des chemins de fer jusqu'au ler décembre 1859, Volume 1, Imprimerie centrale des chemins de fer de Napoléon Chaix et Cie, 1860, pp. 316-319 intégral
- « Convention pour la fusion entre la Compagnie Victor-Emmanuel et la Compagnie du chemin de fer de Turin à Novare », dans Journal des chemins de fer, 10 janvier 1857, p. 24 intégral
- (it) Annuario di economia sociale e di statistica pel Regno d'Italia, volume 1, Degiorgis, 1863, pp. 198-200 intégral (consulté le 4 décembre 2013).
- Site APMFS, chronologie du temps lire (consulté le 20/12/2009).
- France, bulletin des lois de l'Empire français, volume 30, imprimerie nationale, 1868. pp. 565-570 lire (consulté le 20/12/2009).
- Annuario di economia sociale e di statistica pel Regno d'Italia, 1863 opus cité, p. 200 intégral
Voir aussi
Articles connexes
- Ligne de Culoz à Modane (frontière) (ou de la Maurienne)
- Tunnel ferroviaire du Fréjus (ou du Mont-Cenis)
Bibliographie
- Jacques Lovie, « Les débuts du Chemin de fer Victor-Emmanuel (1854-1858) », L'Histoire en Savoie, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, no II, 10e année,‎ , p. 85-98 (ISSN 0046-7510)