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Commission Chilcot

La commission d'enquĂȘte sur l'Irak (dite Commission Chilcot du nom de son prĂ©sident, John Chilcot)[1] - [2], est une enquĂȘte publique britannique sur le rĂŽle jouĂ© par le Royaume-Uni dans le dĂ©clenchement de la Guerre d'Irak.

Tony Blair et George W. Bush le 28 juillet 2006

La crĂ©ation de la commission d'enquĂȘte fut annoncĂ©e en 2009 par le Premier ministre Gordon Brown. Ses conclusions furent rendues publiques en 2016.

Le 6 juillet 2016, sept ans aprĂšs le lancement de l'enquĂȘte, Sir John Chilcot annonça la publication du rapport, sous Open Government Licence[3]. Ce document (communĂ©ment appelĂ© Rapport Chilcot par les mĂ©dias[4]) conclut que :

Préparation

Le Premier ministre Gordon Brown avait d'abord annoncĂ© que les travaux de la commission d'enquĂȘte sur l'Irak seraient menĂ©s Ă  huis clos, mais ce choix fut finalement laissĂ© Ă  la discrĂ©tion du prĂ©sident de la commission, Sir John Chilcot. Celui-ci jugea qu'il Ă©tait « essentiel que la procĂ©dure d'enquĂȘte se dĂ©roule le plus possible en public »[8] - [9]. Lorsque l'enquĂȘte dĂ©buta en juillet 2009, il fut annoncĂ© que la commission pourrait exiger communication de n'importe quel document britannique et solliciter le tĂ©moignage de n'importe quel citoyen britannique[10]. Au cours de la semaine prĂ©cĂ©dant les premiĂšres auditions de la commission d'enquĂȘte, une fuite permit Ă  un journal de publier une sĂ©rie de documents, y compris des rapports militaires, tendant Ă  indiquer que la sortie de guerre avait Ă©tĂ© mal prĂ©parĂ©e[11].

DĂ©roulement

Le large mandat donnĂ© Ă  la commission d'enquĂȘte portait sur l'implication du Royaume-Uni en Irak entre 2001 et 2009. Il couvrait la marche Ă  la guerre, l'intervention militaire qui s'ensuivit et ses consĂ©quences en Irak, avec pour objet d'Ă©tablir prĂ©cisĂ©ment le processus de dĂ©cision, les Ă©vĂ©nements et les enseignements Ă  en tirer pour garantir que, si une situation similaire venait Ă  se reproduire, le gouvernement britannique serait Ă  mĂȘme de rĂ©agir le plus efficacement possible dans l'intĂ©rĂȘt supĂ©rieur du pays[12]. La commission d'enquĂȘte tint des sessions publiques du 24 novembre 2009 au 2 fĂ©vrier 2011.

En 2012, le gouvernement refusa de divulguer Ă  la commission d'enquĂȘte des documents contenant le procĂšs-verbal dĂ©taillĂ© des rĂ©unions du Conseil des ministres dans les jours ayant prĂ©cĂ©dĂ© l'invasion de l'Irak en 2003. En parallĂšle, le Foreign Office gagna en appel contre la dĂ©cision d'un juge, empĂȘchant que soient dĂ©voilĂ©s les extraits d'une conversation entre George W. Bush et Tony Blair quelques jours avant l'invasion. Le gouvernement dĂ©clara que la rĂ©vĂ©lation de cette conversation mettrait « significativement en pĂ©ril » les relations anglo-amĂ©ricaines[13]. La publication du rapport, de l'ordre d'un million de mots, Ă©tait prĂ©vue pour 2014[14], mais de difficiles nĂ©gociations se poursuivaient encore Ă  cette Ă©poque avec les États-Unis au sujet de la publication de documents[15].

Lord Wallace of Saltaire déclara au nom du gouvernement qu'il serait inapproprié de publier le rapport dans les mois précédant les élections législatives de 2015[16]. Au mois d'août 2015, il apparut que la publication du rapport serait encore repoussée, du fait de l'obligation légale de Maxwellisation (en) qui permet à toute personne faisant l'objet de critiques dans la version préliminaire d'un rapport officiel de tenter d'y répondre, avant la finalisation et la publication[17]. Chilcot écrivit à David Cameron en octobre 2015 pour lui annoncer que le texte serait achevé en avril 2016 et proposer de le publier en juin ou juillet suivant[18].

Membres de la commission

Les membres de la commission d'enquĂȘte, choisis par Gordon Brown[19] comprenaient[20] :

  • John Chilcot (prĂ©sident), diplomate de carriĂšre et haut fonctionnaire ; il avait dĂ©jĂ  participĂ© Ă  la Commission d'examen des renseignements relatifs aux armes de destruction massive (Butler Review)
  • Lawrence Freedman, historien militaire et professeur de polĂ©mologie au King's College London ; sa note isolant cinq critĂšres Ă  examiner avant de dĂ©cider d'une intervention militaire avait Ă©tĂ© utilisĂ©e par Tony Blair pour rĂ©diger son discours de Chicago, dĂ©finissant la doctrine Blair en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre
  • Martin Gilbert, historien (mort le 3 fĂ©vrier 2015) ; il avait soutenu l'invasion de l'Irak et affirmĂ©, en 2004, que George W. Bush et Blair pourraient un jour ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme « les Ă©gaux de Roosevelt et Churchill »[21]
  • Roderic Lyne, ancien ambassadeur en Russie et auprĂšs des Nations unies Ă  GenĂšve, ancien chef de cabinet du Premier ministre John Major
  • Usha Prashar, membre non inscrit de la Chambre des Lords, membre de la Commission mixte sur les droits de l'homme et prĂ©sidente de la Commission de sĂ©lection des juges.

Le secrétariat de la commission était assuré par Margaret Aldred[22].

Conseillers de la commission

Procédure

Le 15 juin 2009, le Premier ministre Gordon Brown annonça d'abord une procédure à huis clos, décision qui fut ensuite retirée aprÚs avoir été critiquée dans les médias et à la Chambre des Communes[25] - [26] - [27].

L'enquĂȘte dĂ©buta en juillet 2009. Les auditions publiques commencĂšrent le 24 novembre 2009, le premier tĂ©moin appelĂ© Ă©tant Peter Ricketts, qui prĂ©sidait la Commission mixte du Renseignement Ă  l'Ă©poque de l'invasion de l'Irak. Sir John Chilcot ouvrit les travaux en faisant savoir que l'intention de la commission d'enquĂȘte n'Ă©tait pas de dĂ©signer des coupables, mais qu'elle « retracerait tout ce qui s'Ă©tait passĂ© » et ne « hĂ©siterait pas » Ă  formuler des critiques lorsque cela serait justifiĂ©[28]. La commission mena de nouvelles audiences Ă  partir de en janvier 2011, le premier tĂ©moin appelĂ© Ă©tant cette fois l'ancien Premier ministre Tony Blair.

Protocole du 29 octobre

Le 29 octobre 2009, le gouvernement rendit public un protocole, convenu avec la Commission Chilcot, sur le traitement des informations sensibles sous forme écrite ou électronique[29]. Il prévoyait de ne publier aucun élément susceptible de :

  • a) porter prĂ©judice Ă  l'intĂ©rĂȘt public, selon les principes normaux et Ă©tablis permettant de dĂ©terminer le poids de l'intĂ©rĂȘt public, sur la base du Public-interest immunity (en) en usage dans les tribunaux d'Angleterre et du Pays de Galles, incluant, sans s'y limiter
    • i) la sĂ©curitĂ© nationale, les intĂ©rĂȘts de dĂ©fense ou les relations internationales ;
    • ii) les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques du Royaume-Uni ou de toute partie du Royaume-Uni ;
  • b) mettre en danger la vie d'un individu ou lui faire courir un risque d'atteinte physique grave ;
  • c) divulguer des informations commerciales ayant un caractĂšre sensible ;
  • d) violer le principe de non-divulgation des communications entre un avocat et son client ;
  • e) influencer (dans le cas oĂč le privilĂšge de non-divulgation des communications entre un avocat et son client a Ă©tĂ© volontairement abandonnĂ©) la position du gouvernement quant Ă  des procĂ©dures judiciaires en cours ;
  • f) enfreindre les rĂšgles de droit applicables dans les tribunaux d'Angleterre et du Pays de Galles en vertu des dispositions de la section 17 de la Loi encadrant les pouvoirs d'enquĂȘte ;
  • g) enfreindre les rĂšgles de droit applicables Ă  la divulgation par le MI5, le MI6 ou le GCHQ, la rĂšgle du contrĂŽle de la source rĂ©gissant la non-divulgation des documents dĂ©tenus par les services de renseignements ou autres engagements ou arrangements rĂ©gissant la communication d'informations sensibles ;
  • h) enfreindre la Loi protĂ©geant les donnĂ©es personnelles ; ou
  • i) influencer le dĂ©roulement ou l'issue de toute enquĂȘte publique ou pĂ©nale en cours dans des affaires liĂ©es aux informations dont la divulgation est proposĂ©e.

TĂ©moins

La commission d'enquĂȘte auditionna des tĂ©moins variĂ©s, parmi lesquels des hommes politiques (dont plusieurs Ă©taient ministres au moment de l'invasion), des hauts fonctionnaires (dont des juristes et directeurs du renseignement), des diplomates (essentiellement des ambassadeurs britanniques en Irak et aux États-Unis) et des officiers supĂ©rieurs (dont les anciens chefs d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©raux et chefs d'Ă©tat-major des armĂ©es, ainsi que des officiers supĂ©rieurs opĂ©rationnels).

Les tĂ©moins reçus durant les premiĂšres auditions, jusqu'Ă  l'interruption de NoĂ«l, Ă©taient essentiellement des fonctionnaires, responsables du renseignement et de la sĂ©curitĂ©, diplomates et officiers. Parmi les plus importants se trouvaient Christopher Meyer, ancien ambassadeur aux États-Unis, l'amiral Lord Boyce, ancien chef d'Ă©tat major des armĂ©esJohn Scarlett, directeur du MI6, le gĂ©nĂ©ral de division Tim Cross, officier le plus haut gradĂ© prĂ©sent sur le thĂ©Ăątre d'opĂ©ration Ă  la suite de l'invasion et le gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e de l'air Brian Burridge, commandant en chef des forces britanniques lors de l'invasion.

L'ancien Premier ministre Tony Blair fut interrogĂ© publiquement par la commission le 29 janvier 2010, puis Ă  nouveau le 21 janvier 2011[30]. Cela suscita dans les deux cas des manifestations devant le centre de confĂ©rences[31]. Compte tenu de l'intĂ©rĂȘt suscitĂ© par le tĂ©moignage de Blair, les personnes pouvant accĂ©der aux auditions durent ĂȘtre dĂ©signĂ©es par tirage au sort[32]. Des accĂšs exceptionnels furent cependant accordĂ©s aux proches des soldats blessĂ©s ou morts au combat, dont certains lancĂšrent des accusations irritĂ©es Ă  l'adresse de Blair lors de sa seconde audition.

Lorsque la commission reprit ses travaux en janvier 2010, ce fut principalement pour auditionner de hommes politiques et anciens responsables du gouvernement. Parmi eux se trouvaient Alastair Campbell (ancien directeur de la communication de Tony Blair) puis, le 2 fĂ©vrier 2010, Clare Short (alors secrĂ©taire d'État pour le DĂ©veloppement international) ; celle-ci critiqua Ă  plusieurs reprises Blair, le Procureur-GĂ©nĂ©ral Peter Goldsmith et d'autres reprĂ©sentants du gouvernement du Royaume-Uni pour l'avoir selon elle induite en erreur, ainsi que d'autres dĂ©putĂ©s, pour tenter d'obtenir leur consentement Ă  l'invasion de l'Irak[33].

Gordon Brown, qui avait affirmĂ© que les dĂ©penses militaires avaient augmentĂ© chaque annĂ©e durant la guerre en Irak, dut revenir sur cette affirmation lorsque son caractĂšre erronĂ© fut mis en Ă©vidence[34].

Les travaux furent momentanĂ©ment suspendus pour Ă©viter toute interfĂ©rence avec les Ă©lections lĂ©gislatives de 2010. Les auditions publiques reprirent le 29 juin 2010, en commençant par le tĂ©moignage de Douglas Brand, conseiller principal du ministĂšre de l'IntĂ©rieur irakien pour les questions de police de 2003 Ă  2005[35].

Le dernier témoin entendu en audience publique, le 2 février 2011, fut Jack Straw, ministre des Affaires étrangÚres de 2001 à 2006[36].

Publication

Le rapport final de la commission d'enquĂȘte, publiĂ© le 6 juillet 2016, compte 2,6 millions de mots et 12 volumes, accompagnĂ©s d'une synthĂšse. Une copie imprimĂ©e valant 767 livres sterling, les familles endeuillĂ©es reçurent un exemplaire gratuit[37]. Le rapport a Ă©galement Ă©tĂ© publiĂ© en ligne.

Le rapport a été mis à la disposition du public sous Licence ouverte v3.0, bien que cela exclue tout document fourni par des tiers.

Conclusions

Le rapport fut dĂ©crit comme accablant (BBC News)[38], rendant un verdict Ă©crasant (The Guardian) ou encore mordant (The Daily Telegraph). Il critique largement l'action du gouvernement et de l'armĂ©e britanniques, qu'il s'agisse de justification de l'option militaire, de stratĂ©gie ou de planification de l'aprĂšs-guerre[39]. Richard Norton-Taylor Ă©crivit dans The Guardian que le rapport « ne pourrait pas ĂȘtre plus accablant » pour Tony Blair et « constitue un rĂ©quisitoire terrible, sans prĂ©cĂ©dent, contre la façon dont un Premier ministre a pu prendre des dĂ©cisions en s'affranchissant de tout semblant de dĂ©cision collective au sein du Cabinet, en subvertissant les agences de renseignement et en exagĂ©rant les menaces pesant sur la sĂ©curitĂ© nationale britannique »[40].

Le choix de l'option militaire était mal étayé

Le rapport conclut que, dans la marche Ă  la guerre, les solutions diplomatiques pouvant permettre d'Ă©viter l'instabilitĂ© et la prolifĂ©ration d'armes de destruction massive n'avaient pas Ă©tĂ© Ă©puisĂ©es et que la guerre, par consĂ©quent, ne constituait « pas le dernier recours ». Une intervention se serait peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e nĂ©cessaire par la suite mais, en 2003, Saddam Hussein ne reprĂ©sentait pas de menace immĂ©diate et la majoritĂ© des membres du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU soutenaient la poursuite des inspections d'armements et de la surveillance onusiennes.

Le rapport ne met pas en cause la conviction personnelle qu'a pu avoir Blair de la nĂ©cessitĂ© de la guerre, mais uniquement la façon dont il a prĂ©sentĂ© les Ă©lĂ©ments de preuve en sa possession[41]. Le rapport blanchit cependant le bureau du Premier ministre de toute tentative d'influer sur le contenu du Dossier irakien oĂč il Ă©tait affirmĂ© que l'Irak Ă©tait capable de lancer des armes de destruction massive en l'espace de 45 minutes ; c'est au Joint Intelligence Committee que le rapport reproche la faiblesse des Ă©lĂ©ments de preuve contenus dans le dossier[42]. Des sources gouvernementales indiquĂšrent Ă  ce sujet que le contenu du rapport avait Ă©tĂ© portĂ© Ă  la connaissance du gouvernement avant publication et que certains de ses enseignements Ă©taient d'ores et dĂ©jĂ  pris en compte.

C'est plus prĂ©cisĂ©ment Richard Dearlove, directeur du MI6, que le rapport tient pour responsable, pour avoir prĂ©sentĂ© directement Ă  Blair - avant d'avoir vĂ©rifiĂ© leur exactitude - des renseignements dits chauds sur les armes de destruction massive supposĂ©es, fournis par un Irakien bĂ©nĂ©ficiant d'un accĂšs phĂ©nomĂ©nal aux strates supĂ©rieures du gouvernement irakien[43]. Les enquĂȘteurs sont arrivĂ©s Ă  la conclusion que les rapports gouvernementaux attribuaient Ă  ces informations un degrĂ© de certitude exagĂ©rĂ©, sans en dĂ©tailler les incertitudes et les nuances comme il l'aurait fallu. Il fut dĂ©couvert par la suite que l'informateur avait menti. Le rapport Chilcot indique que « l'intervention personnelle et immĂ©diate [de Dearlove] a ajoutĂ© du poids Ă  un rapport qui n'avait pas Ă©tĂ© correctement Ă©valuĂ©, dĂ©formant sans doute la perception qu'en ont eu les ministres et hauts fonctionnaires »[44]. Le lendemain de la publication du rapport, Blair a reconnu qu'il aurait dĂ» s'assurer que de tels rapports de renseignement Ă©taient bien Ă©tayĂ©s avant de s'appuyer sur eux pour justifier une action militaire en Irak[43] - [45].

Certains fonctionnaires du MI6 s'Ă©taient aussi inquiĂ©tĂ©s de la qualitĂ© de sa source - notamment en remarquant qu'un dĂ©tail erronĂ© sur le stockage d'armes chimiques dans des rĂ©cipients en verre[46] semblait tirĂ© du film Rock â€“ et avaient exprimĂ© des doutes sur sa fiabilitĂ©. Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Jack Straw demanda nĂ©anmoins au MI6 d'utiliser cette source pour obtenir « des renseignements-miracles »[47].

La base juridique de la guerre Ă©tait loin d'ĂȘtre satisfaisante

L'enquĂȘte ne portait pas sur la lĂ©galitĂ© de l'action militaire et la commission ne pouvait pas statuer Ă  ce sujet, n'Ă©tant pas une cour internationalement reconnue. Le rapport critiqua en revanche la façon dont le gouvernement avait Ă©tudiĂ© la base juridique de la guerre, jugĂ©e « loin d'ĂȘtre satisfaisante ». Ainsi, il a Ă©tĂ© demandĂ© au procureur gĂ©nĂ©ral Peter Goldsmith - qui aurait dĂ» fournir un rapport Ă©crit dĂ©taillĂ© au Cabinet - de prĂ©senter oralement les Ă©lĂ©ments de preuve, sans qu'il ne soit par ailleurs soumis Ă  des questions de contre-examen approfondies ; lord Goldsmith n'a ainsi pas expliquĂ© sur quelle base il pouvait ĂȘtre dĂ©cidĂ© que l'Irak avait violĂ© la rĂ©solution 1441 du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU[48]. La recommandation de Goldsmith changea entre janvier 2003, oĂč il jugea une deuxiĂšme rĂ©solution nĂ©cessaire, et mars 2003, oĂč il estima que la rĂ©solution 1441 Ă©tait suffisante, le rapport dĂ©crivant des pressions du bureau du Premier ministre sur Goldsmith pour qu'il revoie son jugement[49] - [50]. La commission conclut qu'en rĂ©solvant d'entrer en guerre sans rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ©, le Royaume-Uni « sapait l'autoritĂ© du Conseil de SĂ©curitĂ© ».

Le Royaume-Uni a surestimé sa capacité à influencer les décisions américaines concernant l'Irak

Le rapport constata que Blair avait tentĂ© de convaincre Bush de la nĂ©cessitĂ© de rechercher le soutien de l'ONU, de leurs alliĂ©s europĂ©ens et des États arabes, mais qu'il avait « surestimĂ© sa propre capacitĂ© Ă  influencer les dĂ©cisions amĂ©ricaines sur l'Irak ». Le rapport accusa Blair de s'ĂȘtre montrĂ© personnellement trop conciliant avec les États-Unis, notant qu'« en dĂ©pit d'inquiĂ©tudes sur la qualitĂ© de la planification amĂ©ricaine, il ne conditionna pas l'engagement militaire britannique Ă  un accord sur un plan d'aprĂšs-conflit satisfaisant » et soulignant que Blair avait Ă©crit Ă  Bush, dans une note personnelle : « Je serai avec vous quoi qu'il arrive ». Au contraire de ce qu'affirmait Tony Blair, Chilcot conclut que la relation spĂ©ciale n'imposait pas d'entente inconditionnelle entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Le rapport identifia ainsi plusieurs circonstances dans lesquelles un pays Ă©tait entrĂ© en guerre sans l'autre sans porter durablement prĂ©judice Ă  leurs relations diplomatiques, y compris la Guerre du Vietnam et la Guerre des Malouines.

La préparation et la planification de la guerre étaient « tout à fait insuffisantes »

Le rapport conclut que les plans britanniques pour l'Irak d'aprĂšs la chute du rĂ©gime baasiste Ă©taient « tout Ă  fait insuffisants » et que le ministĂšre de la DĂ©fense avait envoyĂ© les forces britanniques en Irak sans Ă©quipement adĂ©quat ni vision stratĂ©gique[51]. Il a aussi constatĂ© que la stratĂ©gie d'aprĂšs-conflit n'avait fait l'objet d'aucune supervision ministĂ©rielle.

Les plans de guerre tablaient Ă  l'origine sur une invasion par le nord, mais la Turquie refusa que les troupes britanniques traversent sa frontiĂšre. Les plans durent donc ĂȘtre entiĂšrement revus deux mois avant le dĂ©but de la guerre, dĂ©lai insuffisant pour Ă©valuer les risques ou prĂ©parer les brigades.

Il manqua des équipements-clés à la dotation des soldats, des hélicoptÚres, véhicules blindés et véhicules de reconnaissance et de renseignement. En outre, le ministÚre de la Défense ne sut pas s'adapter rapidement à la menace des engins explosifs improvisés[52].

La commission Ă©tablit que les plans n'avaient pas tenu compte de plusieurs prĂ©occupations exprimĂ©es par des officiers quant aux risques de la guerre. « Les risques de conflit intĂ©rieur en Irak, d'action de l'Iran en faveur de ses intĂ©rĂȘts, d'instabilitĂ© rĂ©gionale et d'activitĂ© d'Al-QaĂŻda en Irak avaient tous Ă©tĂ© explicitement identifiĂ©s avant l'invasion ». La posture volontariste des officiers militaires les a aussi conduit Ă  minimiser les dangers et les revers lors des briefings.

Le rapport dĂ©crivit Ă©galement comme humiliante la situation dans la ville de Bassorah, oĂč les Britanniques furent contraints de conclure un marchĂ© avec les insurgĂ©s pour faire cesser les attaques contre leurs troupes.

L'action militaire n'a pas atteint ses objectifs

Selon le rapport, l'action militaire britannique n'a pas atteint ses objectifs, Bagdad et le sud-est de l'Irak se trouvant rapidement dĂ©stabilisĂ©s Ă  la suite de l'invasion.

À cette Ă©poque, le Royaume-Uni Ă©tait Ă©galement engagĂ© dans la guerre en Afghanistan oĂč les chefs militaires jugeaient avoir plus de chances de succĂšs. De ce fait, davantage d'Ă©quipement, de personnel et d'attention du commandement y furent consacrĂ©s au dĂ©triment du thĂ©Ăątre irakien lors des phases ultĂ©rieures de la guerre, ce qui aggrava les difficultĂ©s.

RĂ©actions et analyses

RĂ©actions gouvernementales

Dans une dĂ©claration Ă  la Chambre des communes l'aprĂšs-midi suivant la publication du rapport, le Premier ministre David Cameron refusa de se prononcer sur le caractĂšre erronĂ© ou mauvais de la guerre en Irak comme de prĂ©senter des excuses au nom du Parti Conservateur pour son rĂŽle dans la course Ă  la guerre. Cameron dĂ©clara qu'il ne voyait pas « l'intĂ©rĂȘt considĂ©rable » qu'il y aurait Ă  « rejouer tous les dĂ©bats de la journĂ©e » et estima qu'il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de se concentrer sur « les enseignements de ce qui s'est passĂ© et ce qui doit ĂȘtre mis en place pour s'assurer que des erreurs ne puissent pas ĂȘtre faites Ă  l'avenir »[53].

Le mĂȘme jour, le porte-parole du dĂ©partement d'État amĂ©ricain John Kirby dĂ©clara lors du point de presse quotidien de la Maison-Blanche que les États-Unis ne commenteraient pas le rapport, invitant les journalistes Ă  adresser leurs questions aux responsables britanniques et soulignant que l'attention des États-Unis se portait sur la Syrie plutĂŽt que sur une dĂ©cision vieille de 13 ans : « Nous ne porterons pas de quelconque jugement sur ce rapport et je laisserai aux autoritĂ©s britanniques le soin de dire dans quelle mesure elles ont l'intention d'en tirer des enseignements. C'est vraiment, encore une fois, Ă  elles de s'exprimer. Nous n'allons pas le passer en revue, nous n'allons pas l'examiner, nous n'allons pas tenter de l'analyser ou de porter un quelconque jugement sur ses conclusions. Nous nous concentrons, je le rĂ©pĂšte, sur les dĂ©fis que nous avons Ă  relever aujourd'hui en Irak et en Syrie »[54] - [55].

RĂ©actions politiques

AprĂšs la publication du rapport, Jeremy Corbyn, chef de l'opposition et leader du Parti Travailliste â€” qui avait votĂ© contre l'action militaire — prononça un discours Ă  Westminster, dĂ©clarant : « Je prĂ©sente aujourd'hui des excuses sincĂšres, au nom de mon parti, pour la dĂ©cision dĂ©sastreuse d'entrer en guerre en Irak en mars 2003 », dĂ©cision qu'il qualifie d'« acte d'agression militaire lancĂ© sous une justification trompeuse » et qui est « considĂ©rĂ© de longue date comme illĂ©gal par une majoritĂ© Ă©crasante dans l'opinion internationale »[56]. Corbyn a en particulier prĂ©sentĂ© des excuses au « peuple d'Irak », aux familles des soldats britanniques morts ou blessĂ©s en Irak et aux « millions de citoyens britanniques qui estiment que notre dĂ©mocratie a Ă©tĂ© salie et Ă©branlĂ©e par la maniĂšre dont l'entrĂ©e en guerre a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e »[57].

À travers une dĂ©claration d'Alex Salmond diffusĂ©e aprĂšs la publication du rapport, le Parti national Ă©cossais a dĂ©clarĂ© : « AprĂšs un tel carnage, les gens se demandent inĂ©vitablement si le conflit Ă©tait inĂ©vitable et utile. À l'Ă©vidence, la rĂ©ponse de Chilcot est : non. Et qui est responsable ? À l'Ă©vidence, la rĂ©ponse est : Tony Blair. Il faut Ă  prĂ©sent rĂ©flĂ©chir aux sanctions politiques ou juridiques appropriĂ©es pour les responsables »[58].

Réactions des membres du gouvernement aux affaires lors du déclenchement de la guerre d'Irak

AprĂšs la publication du rapport, Tony Blair a reconnu que le document formulait « des critiques rĂ©elles et fondĂ©es quant Ă  la prĂ©paration, Ă  la planification, aux procĂ©dures et Ă  la relation avec les États-Unis », tout en citant des sections du rapport qui, a-t-il dit, « devraient mettre fin aux allĂ©gations de mauvaise foi, de mensonge ou de tromperie ». Il dĂ©clara : « qu'on soit ou non d'accord avec ma dĂ©cision d'entreprendre une action militaire contre le rĂ©gime de Saddam Hussein, je l'ai prise de bonne foi et dans ce que je croyais ĂȘtre le meilleur intĂ©rĂȘt du pays. (...) J'assumerai l'entiĂšre responsabilitĂ© de toute erreur, sans exception ou excuse. Je dirai en mĂȘme temps pourquoi, je crois nĂ©anmoins qu'il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de faire tomber le rĂ©gime de Saddam Hussein et pourquoi je ne crois pas que cela soit la cause du terrorisme que nous voyons aujourd'hui tant au Moyen-Orient qu'ailleurs dans le monde »[59] - [60].

À la suite de la publication du rapport, le vice-Premier ministre Ă  l'Ă©poque de la guerre en Irak, John Prescott, dĂ©clara que la guerre Ă©tait illĂ©gale[61].

Le Financial Times nota que « toutes les enquĂȘtes prĂ©cĂ©dentes sur la dĂ©cision britannique d'envahir l'Irak furent rapidement condamnĂ©es par l'opinion comme des tentatives de blanchir les responsables. L'enquĂȘte monumentale publiĂ©e par Sir John Chilcot prĂȘte difficilement le flanc Ă  une telle accusation. (...) AprĂšs la commission Hutton en 2003 et la commission Butler l'annĂ©e suivante, la seule chose que Sir John ne pouvait pas se permettre de produire Ă©tait un autre rapport balayĂ© comme une tentative de blanchissement »[62].

Accusations de tromperie

Les commentateurs politiques furent partagĂ©s quant Ă  la mesure dans laquelle le rapport montrait que Tony Blair avait menti ou dĂ©libĂ©rĂ©ment induit en erreur le Parlement et l'opinion publique. NBC News nota que le document « n'allait pas jusqu'Ă  dire que Blair avait menti »[63] ; le principal Ă©ditorialiste politique du Financial Times, Philip Stephens, affirma que Blair avait « pĂ©chĂ© par excĂšs de certitude plutĂŽt que par duplicitĂ© »[64], tandis qu'Eli Lake Ă©crivit pour Bloomberg News que le rapport prouvait que Blair « n'avait pas menti pour pouvoir intervenir en Irak »[65]. A contrario, Corbyn dĂ©clara devant le Parlement que les dĂ©putĂ©s ayant votĂ© pour la guerre avaient Ă©tĂ© « induits en erreur par un petit nombre de personnalitĂ©s de premier plan au gouvernement » qui « ne s'Ă©taient pas embarrassĂ©es de scrupules dans leur façon de justifier l'option militaire » et Caroline Lucas, dĂ©putĂ©e du Parti Vert, a affirmĂ© que les contradictions entre les dĂ©clarations publiques de Blair et ses notes privĂ©es adressĂ©es Ă  Bush prouvaient que Blair mentait quant au caractĂšre inĂ©vitable de la guerre[66]. Le juriste Philippe Sands nota que le rapport retenait ses coups mais assemblait les faits de telle façon qu'il Ă©tait possible d'en dĂ©duire un mensonge, une tromperie ou une manipulation

Critiques

La programmation et la nature de l'enquĂȘte - et en particulier le report de ses conclusions aprĂšs les Ă©lections lĂ©gislatives de 2010 - suscitĂšrent une controverse politique. Le chef du Parti Conservateur, David Cameron, qualifia l'enquĂȘte d'« entourloupe de l'establishment » et les LibĂ©raux-DĂ©mocrates menacĂšrent de boycotter toute audition[67]. Lors d'un dĂ©bat parlementaire sur la mise en place de la commission d'enquĂȘte, les dĂ©putĂ©s de tous les grands partis critiquĂšrent le choix de ses membres par le gouvernement, en raison de l'absence de personnalitĂ©s disposant d'une expĂ©rience militaire directe et de compĂ©tences d'enquĂȘteur Ă©tablies, ainsi que de reprĂ©sentants Ă©lus. Plusieurs dĂ©putĂ©s soulignĂšrent que Chilcot ne serait pas en mesure d'entendre des tĂ©moignages sous serment[68]. La dĂ©signation de Gilbert comme membre de la commission d'enquĂȘte fut critiquĂ©e au motif qu'il avait dans le passĂ© comparĂ© Bush et Blair Ă  Roosevelt et Churchill.

Les critiques des LibĂ©raux-DĂ©mocrates se poursuivirent au dĂ©but des audiences publiques, le chef du parti Nick Clegg accusant le gouvernement d' Ă©touffer l'enquĂȘte en donnant aux ministĂšres un pouvoir de vĂ©to sur des portions du rapport final. En parallĂšle, un groupe de militants pacifistes organisa une manifestation devant le centre de confĂ©rences[69] - [70]. L'expertise de la commission fit aussi l'objet de prĂ©occupations, notamment celles de hauts magistrats en rapport avec son mandat sur les questions de lĂ©galitĂ©[71]. Le 22 novembre 2009, l'ancien ambassadeur britannique Oliver Miles publia dans l'Independent on Tuesday[72] un article s'interrogeant sur la nomination Ă  la commission d'enquĂȘte de deux historiens britanniques ayant auparavant exprimĂ© leur soutien Ă  IsraĂ«l. En octobre 2010, le Cablegate vint rĂ©vĂ©ler un tĂ©lĂ©gramme diplomatique de l'ambassade amĂ©ricaine Ă  Londres rapportant que Jon Day, directeur gĂ©nĂ©ral de la politique de sĂ©curitĂ© du ministĂšre de la DĂ©fense britannique, a assurĂ© aux États-Unis avoir « mis en place des mesures pour protĂ©ger [leurs] intĂ©rĂȘts » dans le cadre de l'enquĂȘte[73]. Cela fut interprĂ©tĂ© comme indiquant que l'enquĂȘte serait limitĂ©e de façon Ă  « Ă©viter le plus possible d'embarrasser les États-Unis »[74] - [75].

En 2012, le procureur gĂ©nĂ©ral Dominic Grieve fut critiquĂ© pour son refus de divulguer Ă  la commission d'enquĂȘte des documents contenant le procĂšs-verbal dĂ©taillĂ© des rĂ©unions du conseil des ministres dans les jours prĂ©cĂ©dant l'invasion de l'Irak en 2003. En parallĂšle, le Foreign Office gagna son appel d'une dĂ©cision judiciaire, empĂȘchant la divulgation d'extraits d'une conversation tĂ©lĂ©phonique entre Bush et Blair quelques instants avant l'invasion. Le gouvernement britannique dĂ©clara que la communication du contenu de cette conversation mettrait « significativement en pĂ©ril » les relations anglo-amĂ©ricaines. Dans sa contribution Ă  l'enquĂȘte, le juriste Philippe Sands fit les observations suivantes :

« une enquĂȘte indĂ©pendante nĂ©erlandaise a rĂ©cemment conclu – unanimement et sans ambiguĂŻtĂ© – que la guerre n'Ă©tait pas justifiĂ©e en droit international. La commission d'enquĂȘte nĂ©erlandaise Ă©tait prĂ©sidĂ©e par W.J.M. Davids, Ă©minent ancien prĂ©sident de la Cour suprĂȘme des Pays-Bas, et quatre de ses sept membres Ă©taient juristes. La commission nĂ©erlandaise Ă©tait bien placĂ©e pour traiter d'importants problĂšmes juridiques. Je note cependant que cette Commission ne compte aucun membre pourvu d'une quelconque expĂ©rience juridique. (traduit de l'anglais) »

En 2011, The Independent recensa 15 accusations portĂ©es contre Blair auxquelles l'enquĂȘte n'avait pas encore rĂ©pondu[76]. L'ancien ministre David Owen dĂ©clara lors d'une rĂ©union publique en 2013 que la commission se trouvait « empĂȘchĂ©e de rĂ©vĂ©ler des extraits d'Ă©changes qu'elle juge pertinents entre le prĂ©sident Bush et le Premier ministre Tony Blair ». Il en tint pour responsables Blair et Cameron qui, selon lui, ont conclu un marchĂ© secret aux fins d'empĂȘcher la publication d'importants documents dans leur intĂ©rĂȘt personnel mutuel[77]. Il apparut que le Bureau du Cabinet s'Ă©tait opposĂ© Ă  la divulgation de « plus de 130 enregistrements de conversations » entre Bush et Blair, ainsi que de « 25 notes de M. Blair au prĂ©sident Bush » et « quelque 200 dĂ©bats du cabinet »[78].

Beaucoup d'observateurs jugĂšrent excessif le temps pris par la commission pour rendre son rapport, qui fut largement critiquĂ©[79] - [80] - [81]. Certains critiquĂšrent aussi la publication Ă©lectronique du rapport final uniquement au format PDF, y compris des images de scans de photocopies de documents Ă©lectroniques imprimĂ©s, et pas dans un format ouvert[82].

Notes et références

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