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Commandos civils

Les Commandos civils Ă©taient des groupes de civils argentins armĂ©s[1] qui luttĂšrent entre 1951 et 1955 contre le gouvernement constitutionnel de Juan PerĂłn. En particulier, ils jouĂšrent un rĂŽle important dans le coup d’État de septembre 1955 qui renversa PerĂłn et fut le prĂ©lude Ă  la dictature militaire autodĂ©nommĂ©e RĂ©volution libĂ©ratrice[2] - [3] - [4].

Civils armĂ©s fĂȘtant la victoire du coup d’État de septembre 1955 dans les rues de CĂłrdoba.

S’il y eut bien des participants civils Ă  la tentative (avortĂ©e) de coup d’État du 16 juin 1955, tentative marquĂ©e notamment par un sanglant bombardement de la place de Mai[5], cette attaque fut presque exclusivement exĂ©cutĂ©e par des militaires, en l’espĂšce certaines fractions de la marine dirigĂ©es par les amiraux BenjamĂ­n Gargiulo et Samuel Toranzo CalderĂłn, et avait pris par surprise[6] les quelque deux mille militants civils qui agissaient aux cĂŽtĂ©s d’Eduardo Lonardi ; en revanche, ils auront un rĂŽle important Ă  jouer lors du coup d’État de septembre 1955, grĂące Ă  Clemente Villada AchĂĄval, originaire de CĂłrdoba et beau-frĂšre de Lonardi, qui s’était rendu Ă  Buenos Aires pour coordonner son action avec Septimio Walsh[7].

« Ils n’étaient pas organisĂ©s comme la force armĂ©e, qui rĂ©pond Ă  un commandement ; c’étaient au contraire des cellules dispersĂ©es Ă  travers toute la ville, nĂ©es principalement dans le milieu universitaire. »

— Marta Lonardi[8].

GenĂšse

Origine historique

Les Commandos civils tirent leur origine de la volontĂ©, prĂ©sente chez beaucoup d’opposants anti-pĂ©ronistes, d’en finir violemment avec le gouvernement de Juan PerĂłn, et ce par des activitĂ©s conspiratrices, des coups d’État et des attentats terroristes. Cette volontĂ© se traduisit notamment par le coup d’État du 28 septembre 1951, l’attentat du 15 avril 1953 sur la place de Mai (qui provoqua la mort de six manifestants pĂ©ronistes et en blessa 90 autres), et le bombardement de la place de Mai de juin 1955 (lors duquel pĂ©rirent 308 personnes officiellement identifiĂ©es, plus un nombre inconnu de victimes rendues mĂ©connaissables par leurs mutilations, et furent blessĂ©es des centaines d’autres)[9].

« Tant par leurs origines que par leur militantisme de parti et leurs axes idĂ©ologiques, les commandos civils vont se signaler davantage par la diffĂ©rence que par la similitude, en plus de l’intention putschiste dĂ©jĂ  soulignĂ©e. »

— Archivo Nacional de la Memoria[10].

À titre d’exemple, en 1954, au domicile de Miguel Ángel Álvarez Morales, une association d’étudiants universitaires fut fondĂ©e avec l’objectif d’organiser des activitĂ©s subversives. Ces Ă©tudiants entrĂšrent ensuite en contact avec le capitaine Ă  la retraite Walter Viader, qui pendant sa dĂ©tention sur l’üle MartĂ­n GarcĂ­a s’était forgĂ© un vaste rĂ©seau de relations et d’amitiĂ©s[11].

Origines sectorielles et de parti

Les Archives nationales de la mémoire ont classé les commandos civils dans les principales catégories suivantes, en fonction de leur allégeance[12] :

Un autre groupe de civils, plus Ă©litaire, se rĂ©unissait dans un appartement du quartier de La Isla, dans l’arrondissement de Recoleta Ă  Buenos Aires, et se composait de RaĂșl Lamuraglia et de ses fils, d’Alberto Benegas Lynch (pĂšre), de Claudio MejĂ­a, et d’autres. Ce groupe prit part, aux cĂŽtĂ©s du commando de Viader, aux actions de la tentative (avortĂ©e) de coup d’État du 16 juin 1955[13] - [14] - [15].

Dans tous ces groupes prédominaient numériquement les militants catholiques sans affiliation à aucun parti politique[16].

Actions

Août et septembre 1955

À Buenos Aires, les diffĂ©rents groupes se fĂ©dĂ©rĂšrent en un Commando civil rĂ©volutionnaire, dirigĂ© par Carlos Burundarena (es), Renato Bezançon, DarĂ­o Hermida, Adolfo SĂĄnchez Zinny, le militaire Ă  la retraite Eduardo GarcĂ­a PulĂł, Francisco P. Olmedo, RaĂșl PuigbĂł et Eduardo RodrĂ­guez[6] - [17]. Ce commando, qui comptera temporairement dans ses rangs le frĂšre Septimio Walsh[18], coordonnait ses actions avec le Commando militaire rĂ©volutionnaire, dont faisaient partie les colonels Ossorio Arana, Eduardo Señorans, le major Guevara, ainsi que d’autres officiers[19]. L’UCR avait convoquĂ© ses adhĂ©rents Ă  une rĂ©union publique pour le 16 septembre Ă  la Casa Radical, oĂč des armes furent distribuĂ©es par comitĂ©s et par paroisses. Les Commandos civils ultracatholiques, appelĂ©s « colombes » (palomas) appelĂšrent Ă  l’action armĂ©e. Auparavant, ils avaient nĂ©gociĂ© l’obtention d’un crĂ©dit de la part de la SociĂ©tĂ© rurale pour financer des activitĂ©s de dĂ©stabilisation, telles que sabotages du rĂ©seau Ă©lectrique et des cĂąbles de l’entreprise de tĂ©lĂ©phone Entel, tirs sur les roues des voitures de pompiers et des ambulances etc. Quelques jours plus tĂŽt, des reprĂ©sentants de l’UCR et des Commandos civils s’étaient rendus en Uruguay pour s’entretenir avec Emilio Eduardo Massera, Horacio Mayorga, Oscar Montes et Osvaldo Cacciatore[20]. Parmi les membres de ce groupe figuraient Gregorio RamĂ­rez, Roque Carranza, Roberto Astiz, Manuel Teodoro CearrĂĄs, Manuel Rawson Paz et son cousin Franklin Dellepiane Rawson, Eduardo MartĂ­nez Zemborain, AnĂ­bal Beruti, etc. Les rĂ©unions se tenaient dans le logis d’Álvarez Morales, au bureau de Rodolfo van Gelderen, ou dans le studio du docteur Gregorio Topolevsky. Ce groupe, qui n’utilisait pas encore pour se dĂ©signer le terme de Commando civil, Ă©tudiait les transmissions de l’armĂ©e afin de les perturber dans l’éventualitĂ© d’un soulĂšvement, et entretenait des contacts avec des politiciens radicaux comme Arturo Frondizi. Quand Roque Carranza le rejoignit, l’on se mit aussi Ă  fabriquer des explosifs[11]. Au milieu de 1955, le groupe renforça encore ses effectifs par l’arrivĂ©e de Siro de Martini, Euclides Ventura Cardozo, Alfonso de LaferrĂšre et MartĂ­n Michel Torino[21].

Ce nonobstant, les Commandos civils de Buenos Aires n’auront le 16 juin qu’un rĂŽle secondaire Ă  tenir, leurs exploits se limitant en effet Ă  la prise d’une antenne de radio, Ă©pisode relatĂ© par Florencio Arnaudo dans son livre OperaciĂłn Rosa Negra, et l’éphĂ©mĂšre occupation d’une station de radio portĂšgne ; ceux de ses membres qui devaient faire mouvement sur la Casa Rosada, dans le sillage du bombardement de celle-ci par l’aĂ©ronavale, avaient cependant abandonnĂ© leurs postes quand l’opĂ©ration se fut fait attendre ; d’autres, censĂ©s dĂ©fendre les Ă©glises au cas oĂč elles seraient attaquĂ©es, s’étaient dĂ©jĂ  retirĂ©s au moment oĂč ces attaques eurent effectivement lieu[22].

Dans la province de CĂłrdoba au contraire, des attentats Ă  la bombe et des incendies criminels se succĂ©dĂšrent depuis la mi-juillet jusqu’à aoĂ»t, prenant pour cibles six centres de quartier pĂ©ronistes (unidades bĂĄsicas), le siĂšge de l’Union des Ă©tudiants du secondaire (UES) et de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale universitaire, et un buste d’Eva PerĂłn Ă  Unquillo. Dans cette province, deux groupes de radicaux Ă©taient actifs : l’un placĂ© sous le commandement de Yadarola et Rodolfo AmuchĂĄstegui, l’autre dirigĂ© par Eduardo Galmond et Santiago del Castillo. ParallĂšlement, les secteurs conservateurs catholiques fondaient leurs propres groupes de combat, qui plus tard joueront un rĂŽle de premier plan lors des combats de rue qui firent rage dans la capitale provinciale Ă  la suite du coup d’État de septembre. Leurs principaux cadres dirigeants Ă©taient les docteurs Luis Torres Fotheringham, TristĂĄn Castellano, Guillermo Saravia, DamiĂĄn FernĂĄndez Astrada, Lisardo Novillo Saravia (fils), et les ingĂ©nieurs FernĂĄndez Padilla, Guillermo Castellano et Calixto de la Torre. Chaque commando Ă©tait organisĂ© autour d’un noyau de dix chefs, et chacun de ceux-ci dirigeait dix militants[23]. Ils constituaient des groupes d’appui, composĂ©s de civils, comme leur nom l’indique, mais liĂ©s aux Forces armĂ©es Ă  travers l’un ou l’autre de leurs membres.

Opération Rosa Negra

Le 16 septembre 1955, Ă  00h.00, Ă  l’École d’artillerie de CĂłrdoba, le gĂ©nĂ©ral Eduardo Lonardi entra en rĂ©bellion contre le gouvernement lĂ©gal de Juan PerĂłn, dĂ©clenchant ainsi la RĂ©volution libĂ©ratrice. Le mĂȘme jour, Ă  1h.15 du matin, les Commandos civils portĂšgnes mirent hors service plusieurs radios de Buenos Aires pour empĂȘcher la diffusion des informations gouvernementales et contribuer Ă  la dĂ©stabilisation[24]. L’opĂ©ration Ă©tait sous la conduite de RaĂșl PuigbĂł, qui en rĂ©fĂ©rait Ă  Adolfo SĂĄnchez Zinny[25] ; la rĂ©partition des tĂąches, en exĂ©cution du plan de l’ingĂ©nieur Carlos Burundarena[26], Ă©tait comme suit :

  • Eduardo Ayerza et ses compagnons devaient se charger de mettre hors service les installations de la radio d’État[27] ;
  • Guillermo Demharter avait mission de faire de mĂȘme avec celles de Radio Belgrano et de Radio Mitre. Les jeunes participants Ă  cette mission allaient plus tard fonder une organisation terroriste sous le nom de Mouvement nationaliste Tacuara[28] ;
  • Florencio JosĂ© Arnaudo devait saboter les Ă©quipements de Radio AntĂĄrtida, Radio Porteña et Radio del Pueblo[27] ;
  • Carrillo ceux de Radio Rivadavia[27] ;
  • Ortuño enfin, ceux de Radio El Mundo[27].

Chaque groupe comptait 15 personnes ; celui d’Arnaudo se composait de : Humberto Podetti, Jorge Rodríguez Mancini, Isidoro Lafuente, Pepe Balbín, Pedro Crear, Marco Aurelio Rodríguez, Felipe Solari, Julio E. Álvarez, Enrique Hillegass et quatre autres[29].

À CĂłrdoba, les civils armĂ©s, dirigĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Dalmiro Videla Balaguer, furent Ă  l’avant-garde des opĂ©rations putschistes de septembre 1955[30]. Beaucoup de ces groupes Ă©taient placĂ©s sous le commandement d’un militaire de carriĂšre[31], les militaires du reste prenant de grandes prĂ©cautions, compte tenu de l’inexpĂ©rience de leurs subordonnĂ©s civils[31] :

« J’avais une peur panique des commandos civils : je ne savais pas qui ils Ă©taient, ni comment ils se comporteraient au combat. »

— Premier-lieutenant Bravo Moyano[32].

Rien qu’à CĂłrdoba, ces commandos causeront la mort de 27 personnes au cours des trois jours prĂ©cĂ©dant le 16 septembre 1955, pour la plupart des civils pĂ©ronistes qui s’étaient manifestĂ©s en faveur du maintien de l’ordre constitutionnel.

AprĂšs la victoire du coup d’État, monseigneur Lafitte cĂ©lĂ©bra un Te Deum et organisa pour fĂȘter l’instauration du rĂ©gime militaire un dĂźner dans le palais archiĂ©piscopal, lors duquel les chefs des Commandos civils furent acclamĂ©s et offrirent Ă  Lafitte des objets d’or et d’argent du XVIIe siĂšcle dĂ©robĂ©s dans le cabildo de CĂłrdoba aprĂšs que celui-ci eut Ă©tĂ© pris d’assaut par les insurgĂ©s[33].

Postérieurement à la révolution de 1955

L’un des principaux reprĂ©sentants des Commandos civils, Marta Ezcurra, fondatrice en 1931 de l’Action catholique de la jeunesse, ordonna le 23 dĂ©cembre 1955, sur ordre d’Aramburu, l’occupation militaire de toutes les Écoles-foyers (Escuela Hogar) de la Fondation Eva PerĂłn ; Ă  cet effet, elle avait convoquĂ© les membres des Commandos civils liĂ©s Ă  l’Action catholique argentine, et fit brĂ»ler des monceaux de couvertures, de draps de lit, d’oreillers, de mĂ©dicaments etc. En outre, le retrait immĂ©diat fut ordonnĂ© de tous les enfants logĂ©s Ă  la Clinique de convalescence (ClĂ­nica de RecuperaciĂłn), et le 27 dĂ©cembre fut dĂ©cidĂ©e la confiscation de l’ensemble du mobilier des hĂŽpitaux, foyers pour enfants, foyers-Ă©coles et foyers de transit, dont quantitĂ© de meubles se retrouveront dans les maisons de membres des Commandos civils[34]. Sur demande du colonel Ernesto Alfredo Rottger, il sera ordonnĂ© d’expulser Ă  la rue tous les Ă©tudiants de la CitĂ© estudiantine Presidente Juan PerĂłn, oĂč, aprĂšs le succĂšs du coup d’État, sera installĂ© le quartier gĂ©nĂ©ral des Commandos civils[35].

Sources

  • Florencio JosĂ© Arnaudo, El año en que quemaron las iglesias, 2e Ă©dition, Ă©d. Pleamar.
  • Patricio Downes, La noche en que quemaron las iglesias, article dans le quotidien ClarĂ­n du 2 septembre 2001.
  • Isidoro Ruiz Moreno, La revoluciĂłn del 55, 4e Ă©dition, Editorial Claridad, Buenos Aires 2013. (ISBN 978-950-620-336-8)

Notes et références

  1. (es) Oscar R. Anzorena, Tiempo de violencia y utopía : del Golpe de Onganía (1966) al Golpe de Videla (1976), (lire en ligne), « Sociedad golpista »
  2. (es) María Estela Spinelli, Los vencedores vencidos : el antiperonismo y la "revolución libertadora", (lire en ligne), « La sublevación antiperonista »
  3. (es) Osvaldo Pellettieri, Teatro del Pueblo : una utopía concretada, (lire en ligne), « La nacionalización del teatro independiente »
  4. (es) Javier Prado, Del tiempo de Perón, (lire en ligne), « Bombardeos y golpe de Estado »
  5. Cosme Beccar Varela rapporte la présence de son pÚre
  6. Arnaudo, p. 185.
  7. Arnaudo, p. 177.
  8. Marta Lonardi, Mi padre y la revoluciĂłn del 55', p. 59.
  9. Elsa Portugheis (coord.), Bombardeo del 16 de junio de 1955, Buenos Aires, Secretaría de Derechos Humanos de la Nación Argentina, (ISBN 978-987-1407-88-0), « Atentado del 15 de abril de 1953 », p. 135-142
  10. Archivo Nacional de la Memoria, Bombardeo del 16 de junio de 1955, p. 41.
  11. Ruiz Moreno, p. 101-102.
  12. Archivo Nacional de la Memoria, Bombardeo del 16 de junio de 1955, p. 42.
  13. Portugheis (2010), p. 135-142
  14. « La Plaza de Mayo tuvo 308 muertos », CrĂ­tica Digital,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  15. Jorge Luis Borges, Obras completas: 1952-1972 (p. 391, Rolando Costa Picazo et Irma Zangara, éd. Emecé, Buenos Aires 2009
  16. Arnaudo, p. 178.
  17. Julio Godio, La caĂ­da de PerĂłn: de junio a setiembre de 1955, p. 133.
  18. Arnaudo, p. 146
  19. Arnaudo, p. 148
  20. Susana Bianchi, Catolicismo y Peronismo - ReligiĂłn y polĂ­tica en la Argentina 1943-1955, Editorial Prometeo, 346 pages.
  21. Ruiz Moreno, p. 156.
  22. Comandos civiles, article de Juan Luis Gallardo, paru dans le quotidien La Nueva de BahĂ­a Blanca du 20 mai 2016.
  23. CĂ©sar Tcach Abad, Sabattinismo y peronismo: partidos polĂ­ticos en CĂłrdoba, 1943-1955, p. 250-254.
  24. Arnaudo, p. 195
  25. Arnaudo, p. 158-159.
  26. Arnaudo, p. 159.
  27. Arnaudo, p. 194.
  28. Daniel Gutman, Tacuara: historia de la primera guerrilla urbana argentina, Ă©d. Vergara, 2e, Buenos Aires 2012, p. 47.
  29. Arnaudo, p. 147-148.
  30. Ruiz Moreno, p. 419.
  31. Ruiz Moreno, p. 563.
  32. Archivo Nacional de la Memoria, Bombardeo del 16 de junio de 1955, p. 39.
  33. Horacio Verbitsky, La Violencia Evangelica, Ă©d. Sudamericana, Buenos Aires 2008, p. 123-124. (ISBN 9789500729185)
  34. N. Ferioli, La Fundación Eva Perón, vol. 1, éd. Centro Editor de América Latina, Buenos Aires 1990.
  35. Horacio Verbitsky, La Violencia Evangélica de Lonardi al Cordobazo (II).
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