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Clorazépate

Le clorazépate est un médicament de la famille des benzodiazépines[2]. Il est utilisé pour ses propriétés anxiolytiques, anticonvulsives, myorelaxantes et sédatives.

Clorazépate Dipotassique
Image illustrative de l’article ClorazĂ©pate
Image illustrative de l’article ClorazĂ©pate
Identification
No CAS 23887-31-2
57109-90-7 (sel de potassium)
No ECHA 100.041.737
Code ATC N05BA05
Propriétés chimiques
Formule C16H11ClN2O3 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 314,723 ± 0,017 g/mol
C 61,06 %, H 3,52 %, Cl 11,26 %, N 8,9 %, O 15,25 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité égale à 91%
Liaison protéique 97%
Demi-vie d’élim. 30 Ă  50 heures [36 120H]
Stockage Oui (N-Desmethyldiazepam)
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique anxiolytique benzodiazépine
Voie d’administration orale, IM, IV
Grossesse déconseillée
Conduite automobile Proscrite (niveau 3)
Antidote flumazénil
CaractĂšre psychotrope
Catégorie psycholeptique
Risque de dépendance élevé
Composés apparentés
Autres composés

Nordazépam Oxazépam Diazépam Prazépam Chlordiazépoxide


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

C'est son sel de potassium qui est commercialisé, le clorazépate dipotassique . Son nom systématique est 7-chloro-2,3-dihydro-2-oxo-5-phényl-1H-1,4-benzodiazépine-3-carboxylate de potassium et d'hydroxyde de potassium.

Le clorazépate est ensuite métabolisé en Nordazépam puis en Oxazépam.

Le clorazépate est commercialisé sous les marques TranxÚne et Tranxilium par les laboratoires Sanofi.

Indications thérapeutiques

Le clorazépate est utilisé principalement pour le traitement de l'anxiété et des attaques de panique.

Il est parfois utilisé dans la prise en charge du delirium tremens et du syndrome de sevrage alcoolique.

Il est un anxiolytique utile en raison de sa longue demi-vie et c'est à elle que le TranxÚne doit sa réputation.

Forme galénique et quantité de principe actif par unité

En Suisse
  • capsules Ă  5, 10, 20 mg Dikalii clorazepas ;
  • comprimĂ©s pelliculĂ©s Ă  20, 50 mg Dikalii clorazepas.
En France
  • capsules de 5, 10 et 20 mg (TranxĂšne) ;
    BoĂźte de TranxĂšne 5mg
    BoĂźte de TranxĂšne 5mg en France
    BoĂźte de TranxĂšne 10 mg en France.
    BoĂźte de TranxĂšne 10 mg en France.
  • poudre pour solution injectable de 20 mg (TranxĂšne).

Indications/PossibilitĂ©s d’emploi

  • États d’anxiĂ©tĂ© et ses manifestations sous forme de nervositĂ©, tensions, agitations, troubles et affections neurovĂ©gĂ©tatifs et psychosomatiques.
  • Sevrage Ă©thylique et prĂ©vention du delirium tremens.
  • TĂ©tanos (en rĂ©animation)
  • Sevrage des benzodiazepines dĂ» Ă  sa longue demi-vie
  • La version dosĂ©e Ă  20 milligrammes est classĂ©e en France comme stupĂ©fiant depuis 2012[3] et nĂ©cessite en consĂ©quence une ordonnance sĂ©curisĂ©e avec prescription du type de mĂ©dicament (gĂ©lule) et de la posologie (vingt milligrammes) en toutes lettres sur une durĂ©e maximale de 28 jours.

Posologie/Mode d’emploi

Durée du traitement

À cause du risque de dĂ©pendance, les benzodiazĂ©pines ne devraient ĂȘtre administrĂ©es que pendant une durĂ©e limitĂ©e : quelques jours dans le cas de troubles aigus, 2 Ă  4 semaines en gĂ©nĂ©ral lors de troubles chroniques.

Il faudrait ensuite déterminer si la poursuite du traitement reste indiquée (voir « Mises en garde et précautions »).

Dose journaliĂšre usuelle

La posologie usuelle est de 5–30 mg/jour chez l’adulte. Il convient de commencer le traitement avec les doses les plus faibles. Ces doses peuvent ĂȘtre augmentĂ©es de maniĂšre progressive en fonction de la nĂ©cessitĂ© clinique.

La dose journaliĂšre totale peut ĂȘtre administrĂ©e de la maniĂšre suivante, en adaptant individuellement la posologie et la frĂ©quence d’administration :

  • en prises fractionnĂ©es, rĂ©parties dans la journĂ©e (Tranxilium 5 mg et 10 mg) ;
  • ou (uniquement chez l’adulte) en dose unique (gĂ©nĂ©ralement Tranxilium 20 mg) sous forme d’une capsule ou d’un Tabs entre 18 et 20 h. Ce mode d’administration amĂ©liore la qualitĂ© du sommeil et permet, grĂące Ă  la longue demi-vie du mĂ©tabolite actif, un effet tranquillisant pendant la journĂ©e.

Tranxilium 50 permet l’utilisation de doses Ă©levĂ©es dans l’approche du traitement des Ă©tats anxieux sĂ©vĂšres. La dose journaliĂšre est alors comprise entre 25–100 mg, soit un demi Ă  deux comprimĂ©s de Tranxilium 50 par jour.

Cette posologie peut ĂȘtre doublĂ©e chez les personnes hospitalisĂ©es, lorsque le traitement est clairement justifiĂ©.

Instructions spéciales pour le dosage

Enfants de plus de 9 ans : l’utilisation de Tranxilium doit rester exceptionnelle. L’administration de benzodiazĂ©pines dans le traitement des troubles anxieux de l’enfant repose en effet sur des connaissances largement empiriques. Les doses mentionnĂ©es ci-aprĂšs sont Ă  considĂ©rer Ă  titre indicatif. La posologie est de l’ordre de 0,5 mg kg−1 (soit 1–3 capsules de Tranxilium mg par jour), rĂ©partie en plusieurs prises (voir « Contre-indications »).

Personnes ĂągĂ©es et insuffisants rĂ©naux : il est recommandĂ© de diminuer la posologie. La moitiĂ© de la dose habituellement utilisĂ©e peut par exemple ĂȘtre suffisante.

À l’arrĂȘt du Tranxilium, aprĂšs un traitement prolongĂ© Ă  doses Ă©levĂ©es, il est recommandĂ© de rĂ©duire progressivement la posologie, afin d’éviter l’apparition d’un syndrome de sevrage (voir « Mises en garde et prĂ©cautions »).

Insuffisance hépatique

Il convient d’administrer la posologie minimale efficace.

Contre-indications

  • Allergie connue aux benzodiazĂ©pines ou un des excipients
  • HypersensibilitĂ© aux benzodiazĂ©pines
  • Insuffisance respiratoire sĂ©vĂšre, avec risque d'aggravation de l'Ă©tat respiratoire
  • Insuffisance respiratoire sĂ©vĂšre dĂ©compensĂ©e
  • Syndrome des apnĂ©es du sommeil
  • Enfants de moins de 9 ans
  • MyasthĂ©nie, avec risque d'aggravation des symptĂŽmes
  • Association avec l'alcool, avec augmentation des troubles de la vigilance
  • Porphyrie
  • Grossesse
  • Allaitement

Mises en garde et précautions

  • MyasthĂ©nie : l’administration de benzodiazĂ©pines aggrave les symptĂŽmes. Il est recommandĂ© de n’utiliser Tranxilium que de maniĂšre exceptionnelle et sous surveillance mĂ©dicale accrue.
  • RĂ©tention urinaire et glaucome Ă  angle fermĂ©.
  • Insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire. Chez l’insuffisant respiratoire, il convient de prendre en compte l’effet dĂ©presseur des benzodiazĂ©pines (l’aggravation de l’hypoxie peut entraĂźner une anxiĂ©tĂ© qui justifie une prise en charge du patient en unitĂ© de soins intensifs).
  • Enfants et personnes ĂągĂ©es : il convient d’ĂȘtre prudent en cas d’administration d’une benzodiazĂ©pine chez les enfants et les personnes ĂągĂ©es en raison du risque d’effets indĂ©sirables au niveau du systĂšme nerveux central plus frĂ©quent que chez les autres patients (voir « Instructions spĂ©ciales pour le dosage »).
  • Insuffisance hĂ©patique : l’administration d’une benzodiazĂ©pine en cas d’insuffisance hĂ©patique peut entraĂźner la survenue d’une encĂ©phalopathie hĂ©patique. L’utilisation du clorazĂ©pate dans ce contexte devra par consĂ©quent rester prudente. Il convient d’administrer la posologie minimale efficace.
  • Insuffisance rĂ©nale et sujet ĂągĂ© : il peut s’avĂ©rer nĂ©cessaire d’adapter la posologie (voir « Instructions spĂ©ciales pour le dosage »).
  • États dĂ©pressifs : les benzodiazĂ©pines agissent essentiellement sur la composante anxieuse de la dĂ©pression. UtilisĂ©es seules, elles ne constituent pas un traitement de la dĂ©pression et peuvent Ă©ventuellement en masquer les signes. L’état dĂ©pressif peut justifier un traitement antidĂ©presseur.
  • L’absorption d’alcool est formellement dĂ©conseillĂ©e pendant la durĂ©e du traitement.

L’association de plusieurs benzodiazĂ©pines est inutile et susceptible, quelle qu’en soit l’indication, d’accroĂźtre le risque de pharmacodĂ©pendance.

L’arrĂȘt du traitement peut entraĂźner un phĂ©nomĂšne de sevrage. Il convient d’en avertir le patient et de prĂ©voir un arrĂȘt progressif avec dĂ©croissance posologique sur plusieurs semaines, en particulier aprĂšs une utilisation prolongĂ©e ou lorsque l’on a des raisons de suspecter l’existence d’une pharmacodĂ©pendance.

Une amnĂ©sie antĂ©rograde peut survenir plus particuliĂšrement lors de l’emploi du mĂ©dicament au coucher et lorsque le sommeil est de courte durĂ©e (par exemple rĂ©veil prĂ©coce par un Ă©vĂ©nement extĂ©rieur).

DĂ©pendance : la prise de benzodiazĂ©pines peut mener Ă  une dĂ©pendance. Ce risque augmente lors de prise prolongĂ©e, de doses Ă©levĂ©es ou chez des patients prĂ©disposĂ©s. Les symptĂŽmes de sevrage surviennent surtout aprĂšs brusque interruption et se limitent, dans les cas les plus bĂ©nins, Ă  des tremblements, de l’agitation, des troubles de sommeil, des angoisses, des maux de tĂȘte et des troubles de la concentration. Toutefois, d’autres symptĂŽmes tels que sudation, crampes musculaires et abdominales, troubles de la perception, et dans de rares cas, dĂ©lires et crises d’épilepsie, peuvent se manifester.

Selon la durĂ©e d’action de la substance, les symptĂŽmes de sevrage apparaissent de quelques heures Ă  une semaine ou plus aprĂšs interruption de la thĂ©rapie.

Afin de diminuer au maximum le risque de dĂ©pendance, les benzodiazĂ©pines ne devraient ĂȘtre prescrites qu’aprĂšs examen approfondi de l’indication et ĂȘtre prises pour une pĂ©riode aussi brĂšve que possible (comme hypnotique par exemple, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, pas au-delĂ  de quatre semaines).

La nĂ©cessitĂ© de continuer le traitement doit ĂȘtre pĂ©riodiquement rĂ©examinĂ©e. Un traitement prolongĂ© n’est indiquĂ© que chez certains patients (par exemple lors d’états de panique), et son bĂ©nĂ©fice, en comparaison des risques, est moins Ă©vident.

Afin d’éviter des symptĂŽmes de sevrage, un arrĂȘt progressif, pendant lequel les doses seront rĂ©duites graduellement, est conseillĂ©. Lors d’apparition de symptĂŽmes de sevrage, une surveillance mĂ©dicale trĂšs Ă©troite et la prise en charge du patient sont indispensables.

Interactions
  • Action additive (synergie) avec les dĂ©presseurs neuromusculaires (curarisants, myorelaxants).
  • Majoration du risque d’apparition d’un syndrome de sevrage par l’association de benzodiazĂ©pines prescrites comme anxiolytiques ou comme hypnotiques.
Associations déconseillées
  • Alcool : l’absorption de boissons alcoolisĂ©es et de mĂ©dicaments contenant de l’alcool est dĂ©conseillĂ©e pendant le traitement et dans les jours qui suivent la derniĂšre administration, en raison de la majoration par l’alcool de l’effet sĂ©datif des benzodiazĂ©pines.
Associations nĂ©cessitant des prĂ©cautions d’emploi
  • DĂ©presseurs du systĂšme nerveux central : dĂ©rivĂ©s morphiniques y inclus buprĂ©norphine (analgĂ©siques et antitussifs), barbituriques, antidĂ©presseurs, antihistaminiques sĂ©datifs, tranquillisants autres que benzodiazĂ©pines, neuroleptiques, clonidine et apparentĂ©s. Majoration de la dĂ©pression centrale, avec un risque accru de dĂ©pression respiratoire, voire d’arrĂȘt respiratoire.
  • Cisapride : majoration transitoire de l’effet sĂ©datif des benzodiazĂ©pines par augmentation de leur vitesse d’absorption.
  • Inhibiteurs du CYP 3A4 : ces produits pourraient rĂ©duire le mĂ©tabolisme du mĂ©tabolite actif du clorazĂ©pate (le N-desmĂ©thyldiazĂ©pam). En cas d’administration concomitante d’un inhibiteur modĂ©rĂ© ou puissant du CYP 3A4 et de clorazĂ©pate, les patients doivent ĂȘtre surveillĂ©s.
  • CimĂ©tidine et disulfirame : potentialisation possible des effets du Tranxilium. L’administration concomitante est dĂ©conseillĂ©e.
  • Clozapine : risque accru de collapsus avec arrĂȘt respiratoire et/ou cardiaque.
  • OmĂ©prazole et autres inhibiteurs du CYP 2C19 : ces produits peuvent provoquer une inhibition du mĂ©tabolisme du nordiazĂ©pam (N-desmĂ©thyldiazĂ©pam, mĂ©tabolite actif) se traduisant par une augmentation des taux plasmatiques de ce produit.
Grossesse

Il existe des Ă©vidences positives de risque pour le fƓtus humain, mais les bĂ©nĂ©fices d’un emploi chez la femme peuvent ĂȘtre acceptĂ©s malgrĂ© ce risque.

L’utilisation des benzodiazĂ©pines au cours du dernier trimestre de la grossesse est susceptible d’entraĂźner, Ă  la naissance, une hypotonie et une dĂ©tresse respiratoire chez le nouveau-nĂ©.

Un syndrome de sevrage peut apparaĂźtre aprĂšs quelques jours Ă  quelques semaines d’ñge. Les principaux symptĂŽmes sont : hyperexcitabilitĂ© voire convulsions, tremblements et hypertonie.

Dans ces conditions, Tranxilium ne devrait ĂȘtre prescrit que pour des indications d’ordre vital ou des affections sĂ©vĂšres sans alternative thĂ©rapeutique Ă  moindre risque.

Allaitement

Le N-desmĂ©thyldiazĂ©pam passant dans le lait, Tranxilium est dĂ©conseillĂ© pendant la pĂ©riode d’allaitement. Les principaux symptĂŽmes pouvant survenir chez l’enfant en cas d’administration du clorazĂ©pate pendant l’allaitement sont : hypoactivitĂ©, perte de poids, anorexie, dĂ©pression respiratoire, apnĂ©e.

Effets sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines
  • Vigilance, capacitĂ© de rĂ©action : les benzodiazĂ©pines peuvent perturber le seuil de la vigilance.

L’attention sera attirĂ©e notamment chez les conducteurs de vĂ©hicule ou les utilisateurs de machine sur les risques de somnolence liĂ©s Ă  l’emploi de ce mĂ©dicament.

En raison de la longue demi-vie du desmĂ©thyldiazĂ©pam, la sĂ©dation entraĂźnĂ©e par Tranxilium devra ĂȘtre particuliĂšrement prise en compte pour la sortie des patients faisant l’objet d’explorations ou d’interventions Ă  titre ambulatoire.

Une surveillance particuliĂšre ainsi qu’une justification prĂ©cise du traitement sont nĂ©cessaires lors d’un risque de dĂ©pendance, particuliĂšrement s’il existe dĂ©jĂ  des dĂ©pendances vis-Ă -vis de drogues, de mĂ©dicaments ou d’alcool.

Propriétés/Effets

  • Code ATC : N05BA05
  • MĂ©canisme d’action

Le principe actif est le clorazépate dipotassique, un dérivé des benzodiazépines à demi-vie longues (Diazepam, Prazepam...)

Aux doses usuelles (5–30 mg/jour), le clorazĂ©pate dipotassique prĂ©sente une action anxiolytique avec rĂ©duction de la tension anxieuse et de l’instabilitĂ© Ă©motionnelle.

On considĂšre par convention que 10 mg de diazepam Ă©quivaut Ă  15 mg de clorazepate Dipotassique, ce qui en fait une benzodiazepine puissante.

Comme pour toutes les benzodiazĂ©pines, le clorazĂ©pate dipotassique possĂšde Ă©galement une activitĂ© myorelaxante et anticonvulsivante ainsi qu’un effet amnĂ©siant.

À doses plus Ă©levĂ©es, on peut observer une sĂ©dation d’importance variable selon la posologie.

Ces effets sont liĂ©s Ă  une action agoniste spĂ©cifique sur un rĂ©cepteur central faisant partie du complexe « rĂ©cepteurs macromolĂ©culaires GABA-OMEGA » (Ă©galement appelĂ©s BZD1 et BZD2) modulant l’ouverture du canal « chlore ».

Ces propriétés reposant sur des bases expérimentales ont été confirmées par les essais cliniques.

Une pharmacodĂ©pendance peut ĂȘtre observĂ©e chez l’animal et chez l’homme, mais celle ci est moins marquĂ©e que les benzodiazepines Ă  demi-vie plus courte.

Tranxilium ou Tranxene utilisés en monothérapie ne convient pas au traitement des psychoses ou des dépressions utilisés seuls.

Le clorazepate Dipotassique possĂšde une sĂ©rie de mĂ©tabolites anxiolytique tels que l’oxazepam, le N-desmethyldiazepam et le nordazepam; ce qui explique la durĂ©e des effets anxiolytique et une frĂ©quence de prise rĂ©duite.

C’est un mĂ©dicament qui possĂšde un intĂ©rĂȘt au sevrage des benzodiazepines du fait de sa longue demi-vie. L’utilisation dans ce cadre reste peu exploitĂ©.

Pharmacologie

  • Absorption : AprĂšs administration orale, indĂ©pendamment du pH gastrique, le clorazĂ©pate dipotassique est presque totalement converti (effet de premier passage prĂ©systĂ©mique) en N-desmĂ©thyldiazĂ©pam, principal mĂ©tabolite actif ; celui-ci est alors rapidement absorbĂ©. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes environ 1 heure aprĂšs l’administration.
  • Distribution : La fixation protĂ©ique du clorazĂ©pate dipotassique et de son mĂ©tabolite principal, le N-desmĂ©thyldiazĂ©pam, est supĂ©rieure Ă  95 %. Le volume de distribution du N-desmĂ©thyldiazĂ©pam est de 90 l.
MĂ©tabolisme

L’activitĂ© du clorazĂ©pate dipotassique repose sur la formation de son mĂ©tabolite actif, le N-desmĂ©thyldiazĂ©pam.

Le métabolisme du N-desméthyldiazepam se fait principalement par les isoformes CYP 3A4 et CYP 2C19.

Un autre mĂ©tabolite actif (l’oxazĂ©pam) se forme aussi.

  • Élimination : La demi-vie d’élimination du clorazĂ©pate dipotassique est de quelques minutes et ce, aussi bien aprĂšs administration orale unique que rĂ©pĂ©tĂ©e. À l’opposĂ©, la demi-vie du N-desmĂ©thyldiazĂ©pam varie entre 30 et 150 heures.

L’élimination du clorazĂ©pate dipotassique et de ses mĂ©tabolites (N-desmĂ©thyldiazĂ©pam, oxazĂ©pam, parahydroxynordiazĂ©pam) se fait principalement dans les urines sous forme glucuronoconjuguĂ©e et partiellement dans les selles.

  • CinĂ©tique pour certains groupes de patients
  • Insuffisance rĂ©nale : Des Ă©tudes en cas d’insuffisance rĂ©nale lĂ©gĂšre, moyennement grave et grave ne sont pas disponibles. Chez l’insuffisant rĂ©nal soumis Ă  dialyse, la liaison aux protĂ©ines du N-desmĂ©thyldiazĂ©pam est diminuĂ©e et l’augmentation de la fraction libre est associĂ©e Ă  une diminution de la clairance correspondante.
  • Insuffisance hĂ©patique : On ne dispose pas d’études spĂ©cifiques sur la cinĂ©tique du clorazĂ©pate chez l’insuffisant hĂ©patique. Il existe des donnĂ©es indiquant que les concentrations sĂ©riques du N-desmĂ©thyldiazĂ©pam ne varient pas de maniĂšre significative en cas d’atteinte hĂ©patique faible. Concernant le risque d’encĂ©phalopathie hĂ©patique, voir « Mises en garde et prĂ©cautions ».

Effets secondaires

Les plus fréquents sont la somnolence et les vertiges. Son emploi prolongé entraßne un risque modéré de pharmacodépendance.

Les effets indésirables dus au Tranxilium sont en rapport avec la dose et la sensibilité individuelle du patient.

  • Troubles psychiatriques.
  • FrĂ©quent : bradypsychie.
  • Occasionnel : chez certains sujets (en particulier les enfants et les gens ĂągĂ©s), on peut observer des rĂ©actions paradoxales : irritabilitĂ©, agressivitĂ©, excitation, syndrome de confusion onirique, hallucinations.
  • Rare : Ă  l’arrĂȘt du traitement, un syndrome de rebond peut se manifester sous forme d’une exacerbation de l’anxiĂ©tĂ© qui avait motivĂ© le traitement.

L’usage prolongĂ© (rare pour la forme injectable), en particulier Ă  posologie Ă©levĂ©e, peut mener Ă  un Ă©tat physique de dĂ©pendance. L’arrĂȘt du traitement conduit alors Ă  un syndrome de sevrage (voir « Mises en garde et prĂ©cautions »). Cet effet peut survenir plus rapidement avec des benzodiazĂ©pines d’une courte demi-vie qu’avec les benzodiazĂ©pines d’une longue demi-vie (plusieurs jours). Troubles du systĂšme nerveux central.

  • TrĂšs frĂ©quent : somnolence (en particulier chez le sujet ĂągĂ©).
  • FrĂ©quent : hypotonie musculaire et ataxie, en particulier chez les personnes ĂągĂ©es, sensations Ă©brieuses.
  • AmnĂ©sie antĂ©rograde (voir « Mises en garde et prĂ©cautions »).
  • Troubles cardio-vasculaires.
  • Hypotension, bradycardie.
  • Organes respiratoires.
  • DĂ©pression respiratoire.
  • Troubles cutanĂ©s et des tissus sous-cutanĂ©s.
  • Rare : Ă©ruptions cutanĂ©es de type maculopapuleux et prurigineuses.
  • Troubles gĂ©nĂ©raux et accidents liĂ©s au site d’administration.
  • FrĂ©quent : asthĂ©nie.
  • PhlĂ©bites.

Surdosage

Les signes d’un surdosage se manifestent principalement par un sommeil profond pouvant aller jusqu’au coma, selon la quantitĂ© administrĂ©e.

Le pronostic est en gĂ©nĂ©ral bĂ©nin, en l’absence toutefois d’association Ă  d’autres psychotropes et Ă  condition que le sujet soit traitĂ©.

En cas de surdosage simultanĂ© d’autres dĂ©presseurs du systĂšme nerveux central, le risque de dĂ©pression respiratoire, voire d’arrĂȘt respiratoire est Ă©levĂ©.

La surveillance portera principalement sur les fonctions respiratoires et cardiovasculaires en milieu spĂ©cialisĂ©. L’évolution est en gĂ©nĂ©ral favorable.

L’administration de flumazĂ©nil peut ĂȘtre utile pour le diagnostic et/ou le traitement d’un surdosage intentionnel ou accidentel en benzodiazĂ©pines.

Toxicité

ToxicitĂ© aigĂŒe/chronique/subchronique

Les benzodiazepines ont une faible toxicité aiguë.

Des Ă©tudes de toxicitĂ© subchronique et chronique ont Ă©tĂ© menĂ©es sur diffĂ©rentes espĂšces animales (rat, lapin, chien, singe rhĂ©sus). AprĂšs administration Ă  haute dose chez le chien, des effets hĂ©patotoxiques sont survenus (augmentation de la masse hĂ©patique, de la phosphatase alcaline, du cholestĂ©rol sĂ©rique et des ALAT). Étant donnĂ© qu’aucun effet hĂ©patogĂ©nique n’a Ă©tĂ© observĂ© dans d’autres espĂšces animales, ceci a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une sensibilitĂ© spĂ©cifique Ă  cette espĂšce. AprĂšs administration de hautes doses chez la femelle rhĂ©sus, une lĂ©gĂšre baisse du taux de leucocytes est survenue. Tous les autres paramĂštres se situaient dans les limites de la normale.

Mutagénicité et carcinogénicité

Il n’y a pas de tests de mutagĂ©nicitĂ© avec le clorazĂ©pate dipotassique. À ce jour, il n’y a pas d’évidence suggĂ©rant que les benzodiazĂ©pines puissent induire des mutations gĂ©niques ou chromosomiques. Il n’y a pas d’étude de carcinogĂ©nicitĂ© Ă  long terme disponible pour le clorazĂ©pate dipotassique.

Toxicité en rapport avec la reproduction

Les Ă©tudes chez l’animal n’ont montrĂ© aucune Ă©vidence de potentiel tĂ©ratogĂ©nique du clorazĂ©pate dipotassique. Le taux de malformations associĂ© Ă  la prise de benzodiazĂ©pines Ă  doses thĂ©rapeutiques en dĂ©but de grossesse est faible. Quelques Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques ont cependant suggĂ©rĂ© un risque augmentĂ© de fente palatine et il y a eu quelques cas rapportĂ©s d’anomalies et de retard mental chez les enfants exposĂ© avant la naissance Ă  la suite d'un surdosage ou d'une intoxication.

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « TranxÚne », www.doctissimo.fr (consulté le )
  3. « Médicaments assimilés stupéfiants, le point de l'Afssaps sur la prescription et la délivrance », sur VIDAL (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Compendium suisse des mĂ©dicaments : spĂ©cialitĂ©s contenant ClorazĂ©pate
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