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Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent

La classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent ou CFTMEA est un système de classification psychiatrique et psychopathologique d'inspiration psychanalytique fondé sous la direction du Pr Roger Misès. Première classification à prendre en compte spécifiquement les enfants et les adolescents, elle complète les systèmes internationaux (CIM-10) et américains (DSM) moins spécifiques.

D'après les psychiatre et psychanalystes Jean Garrabé, Bernard Golse et Roger Misès, elle ambitionne de tenir compte des diversités et des particularités de chaque enfant et adolescent présentant des troubles et entend s'opposer par ailleurs « au courant behavioriste », notamment au « carcan » du DSM[1] - [2].

La version datant de 2000 procède aux premiers rapprochements de nomenclature avec la CIM, notamment pour faciliter la tâche des cliniciens et chercheurs[1] et version sortie en 2012[3], établit une correspondance terme à terme avec la CIM-10.

La 6e révision de cette classification psychopathologie et développementale est parue en mars 2020[4] - [5].

Origine

L'histoire de la Classification Française des Troubles Mentaux des Enfants et des Adolescents (CFTMEA) s'inscrit dans une histoire ancienne liée aux relations entre la Classification française des troubles mentaux (CFTM) et la Classification internationale des maladies (CIM) que Jean Garrabé fait remonter aux statistiques annuelles établies en France pour les asiles d'aliénés dès le milieu du XIXe et la Nomenclature des maladies, adoptée en 1893 par l'Institut international de statistiques de Chicago sur proposition de Jacques Bertillon[6]. La classification internationale, en vigueur dans les pays membres de la SDN, sera révisée cinq fois entre 1900 et 1938[6]. En 1936, l'Association amicale des médecins des établissements publics d'aliénés propose un projet de réforme de la statistique des aliénés qui comporte une nomenclature mais celui-ci n'aboutit pas, du fait de la survenue de la seconde Guerre mondiale[7].

En 1948, eut lieu la sixième révision de la classification internationale, désormais officiellement appelée CIM sous l'égide de l'OMS et de l'ONU. Pour la première fois un chapitre entier, le cinquième, est consacré aux maladies mentales[8]. En 1950, lors du premier Congrès mondial de psychiatrie à Paris, fut abordé la question des différentes classifications utilisées par les sociétés nationales et émise une proposition pour les harmoniser[8]. Le deuxième congrès mondial à Zurich en 1957, consacré à la schizophrénie, constata encore les différences[8].

En 1954, Henri Ey pose, lors de la vingtième de ses Études, le problème de la méthodologie des classifications mentales, de la Renaissance en passant par les psychiatres du XIXe (Bénédict Morel, Kraepelin) jusqu'au XXe (celles de l'APA, d'Adolf Meyer, de Karl Jaspers)[9]. En 1964, Henri F. Ellenberger dénonce les illusions de la classification psychiatrique[9]. Lors de la huitième révision de la CIM apparaît un Glossaire et guide de classification des troubles mentaux et un avant propos d'Aubrey Lewis (en) qui constate que les entités nosologiques sont « imprécises et se chevauchent »[8]. En 1968, l'INSERM publie une CFTM compatible avec la huitième révision de la CIM[9].

En 1980, l'APA publie le DSM-III faisant selon Garrabé « sensation » par « d'une part, l’abandon de certains termes traditionnels, notamment “névroses ”et “psychoses” [...] et, de l’autre, de la proclamation d’un athéorisme absolu ce qui est bien entendu impossible pour une classification des maladies mentales où il convient plutôt de tenir compte des hypothèses théoriques successives formulées pour les entités nosologiques »[10].

En 1984, un numéro de la revue Confrontations psychiatriques repose les problèmes des classifications, notamment entre organismes différents, nationaux et internationaux et pointe, avec Roger Misès et Philippe Jeammet, l'absence de l'enfant et de l'adolescent en nosographie psychiatrique, dont découle en 1987 la première version de la Classification Française des Troubles Mentaux des Enfants et des Adolescents (CFTMEA) « destinée à des praticiens parfois éloignés les uns des autres dans leurs conceptions théoriques, mais capables de se rassembler sur des points fondamentaux d’ordre clinique », cette insistance sur la clinique étant une spécificité française[10].

Jean-François Girard préface la troisième révision en soulignant l'importance d'un outil adapté à l'enfant et l'adolescent et permettant les échanges internationaux, la CFTMEA correspondant au chapitre F(V) de la CIM, aspect encore renforcé par la quatrième révision la CFTMEA-R-2000 où apparaît la prise en compte de la naissance à trois ans[11]. La CFTMEA est aussi bien traduite en espagnol, en usage en Amérique Latine[12], que traduite en arabe et répandue au Maghreb, qu'utilisée en Angleterre et en Russie[13].

Présentation

Comme ses équivalents internationaux que sont le DSM et la classification internationale des maladies (CIM)[14] - [15] - [16], les CFTMEA ont une approche descriptive et raisonnée des troubles mentaux des enfants et des adolescents[15]. La notion centrale de ce système qui se distingue en cela des classifications adultes, c'est que « l'enfant ne renvoie pas à un état constitué. L'existence d'une symptomatologie, même bruyante, ne constitue pas à elle seule la condition d'une pathologie[17]. » C'est aussi dans ce souci que Misès a posé les bases de ces classifications[15] - [18].

Cette classification est soutenue par la Fédération française de psychiatrie, et son collège de pédopsychiatrie qui réunit notamment la Société française de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent et des professions associées (SFPEDADA) et l'Association des psychiatres de secteur infanto-juvénie (API)[19]. Son ancien président, Gérard Shmit en a rédigé la préface dans laquelle il remarque « qu'elle a reçu au long de ses modifications successives, le soutien du centre collaborateur de l'OMS et celui de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation »[20].

Roger Misès, dans sa présentation de la classification de 2012, note, parmi les modifications importantes engagées par l'obligation de codage en référence à la CIM-10, que « le terme “psychose” appliqué aux jeunes enfants est pour beaucoup chargé d'une telle connotation stigmatisante qu'il nous est apparu préférable de l'écarter de la nomenclature consacrée aux TED et à l'autisme »[21], une catégorie nouvelle (la 9, portant entre autres sur l'anxiété et la phobie) été créée, l'ancienne devenant la 0 (les manifestations normales), que les troubles liés à la drogue et l'acool ont été mis à jour, et ceux de la schizophrénie à l'adolescence ont été repris « selon les formes syndromiques »[22] et qu'enfin l'axe II a été élargi, toujours en concordance avec la CIM-10[23]

Classification

D'après Roger Misès (dir.) et al., Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent R-2012 : Correspondances et transcodage - CIM10, Rennes, Presses de l'EHESP publique, .

- 1 Troubles envahissants du développement (TED), schizophrénies, troubles psychotiques de l’enfance et de l’adolescence

  • 1.0 Autisme et troubles envahissants du dĂ©veloppement (TED) (CIM 10 : F84 Troubles envahissants du dĂ©veloppement)
    • 1.00 Autisme infantile prĂ©coce – type Kanner (CIM 10 : F84.0 Autisme infantile)
    • 1.01 Autres formes de l’autisme (CIM 10 : F84.1 Autisme atypique)
    • 1.02 Autisme ou TED avec retard mental prĂ©coce (CIM 10 : F84.1 + F70 Ă  F79 Autisme atypique - Retard mental)
    • 1.03 Syndrome d’Asperger (CIM 10 : F84.5 Syndrome d’Asperger)
    • 1.04 Dysharmonies multiples et complexes du dĂ©veloppement, dysharmonies psychotiques (CIM 10 : F84.8 Autres TED)
    • 1.05 Troubles dĂ©sintĂ©gratifs de l’enfance (CIM 10 : F84.3 Autres troubles dĂ©sintĂ©gratifs de l’enfance)
    • 1.08 Autres TED (CIM 10 : F84.8 Autres TED)
    • 1.09 TED non spĂ©cifiĂ©s (NS) (CIM 10 : F84.9 TED, sans prĂ©cision)
  • 1.1 SchizophrĂ©nies
    • 1.10 SchizophrĂ©nie de l'enfant
    • 1.11 Troubles schizophrĂ©niques Ă  l'adolescence
  • 1.2 Troubles dĂ©lirants persistants
  • 1.3 Troubles psychotiques aigus
    • 1.30 Trouble psychotique aigu polymorphe sans symptĂ´mes schizophrĂ©niques
    • 1.31 Trouble psychotique aigu polymorphe avec symptĂ´mes schizophrĂ©niques
    • 1.38 Autres
  • 1.4 Troubles thymiques
    • 1.40 TED dysthymiques de l'enfant
    • 1.41 Troubles thymiques de l'adolescent
      • 1.410 Épisode maniaque (EM)
        • 1.4100 Épisode maniaque actuel s'inscrivant dans un trouble affectif bipolaire
        • 1.4101 EM sans symptĂ´mes psychotiques
        • 1.4102 EM avec symptĂ´mes psychotiques
        • 1.4103 État mixte
        • 1.4104 Hypomanie
      • 1.411 Épisode dĂ©pressif (ED)
        • 1.4110 Épisode dĂ©pressif actuel s'inscrivant dans un trouble affectif bipolaire
        • 1.4111 Épisode dĂ©pressif sĂ©vère sans dimension mĂ©lancolique manifeste
        • 1.4112 Épisode dĂ©pressif sĂ©vère sans dimension mĂ©lancolique manifeste, avec symptĂ´mes psychotiques
        • 1.4113 Épisode dĂ©pressif sĂ©vère avec dimension mĂ©lancolique
        • 1.4114 Épisode dĂ©pressif sĂ©vère avec mĂ©lancolie dĂ©lirante
  • 1.5 États dĂ©pressifs après Ă©pisode psychotique
  • 1.8 Autres troubles psychotiques
  • 1.9 Troubles psychotiques non spĂ©cifiĂ©s

- 2 Troubles névrotiques

  • 2.0 TN Ă  dominante anxieuse
  • 2.1 TN Ă  dominante hystĂ©rique
  • 2.2 TN Ă  dominante phobique
  • 2.3 TN Ă  dominante obsessionnelle et compulsive
  • 2.4 TN avec prĂ©dominance des inhibitions
  • 2.5 DĂ©pression nĂ©vrotique
  • 2.6 Caractère nĂ©vrotique, pathologie nĂ©vrotiques de la personnalitĂ©
  • 2.7 TN avec perturbations prĂ©dominantes des fonctions instrumentales
  • 2.8 TN Ă  expression plurimodale
  • 2.9 Troubles nĂ©vrotiques NS

- 3 Pathologies limites

  • 3.0 Dysharmonies Ă©volutives
  • 3.1 Pathologie limite avec prĂ©dominance des troubles de la personnalitĂ©
  • 3.2 Pathologie limite avec prĂ©dominance schizotypique
  • 3.3 Pathologie limite Ă  prĂ©dominance comportementale
  • 3.4 DĂ©pression liĂ©es Ă  une pathologie limite
  • 3.8 Autres pathologie limite
  • 3.9 Pathologie limite NS

- 4 Troubles réactionnels

  • 4.0 DĂ©pression rĂ©actionnelle
  • 4.1 Manifestations rĂ©actionnelles
  • 4.2 Syndrome de stress post-traumatique

- 0 Variations de la normale

  • 0.0 Angoisses, rituels, peurs
  • 0.1 Moments dĂ©pressifs
  • 0.2 Conduites d'opposition
  • 0.3 Conduites d'isolement
  • 0.4 DifficultĂ©s scolaires non classable ailleurs
  • 0.5 Retards ou rĂ©gressions transitoires
  • 0.6 Aspects originaux de la personnalitĂ©
  • 0.8 Autres
  • 0.9 NS

- 5 DĂ©ficiences mentales

  • 5.0 QI 50 Ă  69
  • 5.1 QI 35 Ă  49
  • 5.2 QI 20 Ă  34
  • 5.3 QI < 20
  • 5.4 QI non spĂ©cifiĂ©
  • 5.x5 DĂ©ficiences harmoniques
  • 5.x6 DĂ©ficiences dysharmoniques
  • 5.x7 DĂ©ficience avec polyhandicap sensoriel et/ou moteur
  • 5.x8 DĂ©mences
  • 5.x9 Non spĂ©cifiĂ©e

- 6 Troubles du développement et des fonctions instrumentales

  • 6.0 Troubles de la parole et du langage
    • 6.00 Troubles isolĂ©s de l'articulation
    • 6.01 Troubles du dĂ©veloppement du langage
      • 6.010 Retard de parole
      • 6.011 Retard simple de langage
      • 6.012 Dysphasie
      • 6.018 Autres troubles du dĂ©veloppement du langage
    • 6.02 Aphasie acquise
      • 6.020 Aphasie acquise avec Ă©pilepsie, syndrome de Landau-Kleffner
      • 6.028 Autres aphasies acquises
    • 6.03 Mutisme
      • 6.030 Mutisme total
      • 6.031 Mutisme sĂ©lectif
    • 6.04 BĂ©gaiement
    • 6.08 Autres troubles de la parole et du langage
    • 6.09 Troubles de la parole et du langage NS
  • 6.1 Troubles cognitifs et des acquisitions scolaires
    • 6.10 Troubles lexicographiques
      • 6.100 Dyslexie isolĂ©e
      • 6.101 Troubles de l'orthographe isolĂ©
      • 6.108 Autres troubles lexicographiques
    • 6.11 Troubles spĂ©cifiques de l'arithmĂ©tique (dyscalculie)
    • 6.12 Troubles du raisonnement (dysharmonies cognitives)
    • 6.13 Troubles de l'attention sans hyperkinĂ©sie
    • 6.18 Autres troubles cognitifs & des acquis scolaires
    • 6.19 Troubles cognitifs & des acquis scolaires NS
  • 6.2 Troubles psychomoteurs
    • 6.20 Retard psychomoteur (troubles spĂ©cifiques du dĂ©veloppement moteur)
    • 6.21 Tics
    • 6.28 Autres troubles psychomoteurs
    • 6.29 Troubles psychomoteurs NS

- 7 Troubles des conduites et des comportements

  • 7.0 Troubles hyperkinĂ©tiques
    • 7.00 HyperkinĂ©sie avec troubles de l'attention, troubles dĂ©ficit de l'attention avec hyperactivitĂ© (TDAH)
    • 7.08 Autres troubles hyperkinĂ©tiques
    • 7.09 Troubles hyperkinĂ©tiques NS
  • 7.1 Troubles des conduites alimentaires
    • 7.10 Anorexie mentale
      • 7.100 Anorexie mentale restrictive
      • 7.101 Anorexie mentale boulimique
    • 7.11 Anorexie mentale atypique
    • 7.12 Boulimie
    • 7.13 Boulimie atypique
    • 7.14 Troubles des conduites alimentaires du nourrisson et de l'enfant
    • 7.15 Troubles alimentaires du nouveau-nĂ©
    • 7.18 Autres troubles des conduites alimentaires
    • 7.19 Troubles des conduites alimentaires NS
  • 7.2 Conduites suicidaires
  • 7.3 Troubles liĂ©s Ă  l'usage de drogues ou alcool
    • 7.3x0 Alcool♦
    • 7.3x1 Morphiniques♦
    • 7.3x2 Cannabis♦
    • 7.3x3 Hypnotiques et tranquillisants♦
    • 7.3x4 CocaĂŻne♦
    • 7.3x5 Autres psychostimulants et dysleptiques dont cafĂ©ine, amphĂ©tamines, ecstasy, LSD♦
    • 7.3x6 Hallucinogènes♦
    • 7.3x7 Tabac♦
    • 7.3x8 Solvants volatils♦
    • 7.3x9 Polytoxicomanies, autres substances psychoactives

♦ Préciser le type de trouble mental :

  • 7.30x Intoxication aiguĂ«
  • 7.31 x Utilisation nocive pour la santĂ©
  • 7.32x Syndrome de dĂ©pendance
  • 7.33x Syndrome de sevrage
  • 7.34x Syndrome de sevrage avec dĂ©lirium
  • 7.35x Trouble psychotique
  • 7.36x Syndrome amnĂ©sique
  • 7.37x Trouble rĂ©siduel ou psychotique tardif
  • 7.38x Autres troubles mentaux et du comportement
  • 7.39x Trouble mental ou du comportement NS
  • 7.4 Troubles de l'angoisse de sĂ©paration
  • 7.5 Troubles de l'identitĂ© et des conduites sexuelles
    • 7.50 Troubles de l'identitĂ© sexuelle
    • 7.51 Troubles de la prĂ©fĂ©rence sexuelle
    • 7.52 Manifestations en rapport avec des prĂ©occupations excessives concernant le dĂ©veloppement sexuel et son orientation
    • 7.58 Autres troubles des conduites sexuelles
    • 7.59 Troubles des conduites sexuelles NS
  • 7.7 Autres troubles caractĂ©risĂ©s des conduites
  • 7.8 Autres troubles des conduites
  • 7.9 Troubles des conduites et des comportements NS

- 8 Troubles Ă  expression somatique

  • 8.0 Affections psychosomatiques
  • 8.1 Troubles psychofonctionnels
  • 8.2 Troubles hypocondriaques
  • 8.3 ÉnurĂ©sie
  • 8.4 EncoprĂ©sie
  • 8.5 Trouble du sommeil
  • 8.6 Retard de croissance psychogène
  • 8.8 Autres troubles Ă  expression somatiques
  • 8.9 Trouble Ă  expression somatique NS

- 9 Manifestations et symptômes à type d'anxiété, de phobie, de conversion, de compulsion

  • 9.0 SymptĂ´mes anxieux
    • 9.00 Attaques de panique
    • 9.01 AnxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e
    • 9.02 Angoisse de sĂ©paration
    • 9.08 Autres manifestations anxieuses
  • 9.1 SymptĂ´mes conversifs
    • 9.10 SymptĂ´mes moteurs de conversion
    • 9.11 SymptĂ´mes sensoriels de conversion
    • 9.12 Multiples symptĂ´mes de conversion
    • 9.18 Autres symptĂ´mes de conversion
  • 9.2 SymptĂ´mes phobiques
    • 9.20 Avec symptĂ´mes agoraphobiques
      • 9.200 Agoraphobie sans trouble panique
      • 9.201 Agoraphobie avec trouble panique
    • 9.21 Phobies sociales
    • 9.22 Phobies scolaires
    • 9.23 Phobies spĂ©cifiques (isolĂ©es)
    • 9.24 Dysmorphophobie
    • 9.28 Autres symptĂ´mes phobiques
  • 9.3 Manifestations obsessionnelles et compulsives
    • 9.30 TOC. idĂ©es obsĂ©dantes au premier plan
    • 9.31 TOC. rituels compulsifs au premier plan
    • 9.32 TOC. forme mixte 9.38 Autres TOC

Axe 2

Facteurs intérieurs et associés Facteurs organiques (maladie d'origine génétique). Facteurs renvoyant aux conditions d'environnement, tels que la carence affective, éducative, sociale et culturelle ainsi que les mauvais traitements et les négligences.

  • les troubles de la personnalitĂ© (dĂ©finis en axe II) reprĂ©sentent de « modalitĂ© durable de l’expĂ©rience vĂ©cue et des conduites qui dĂ©vie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu. »

Dix troubles de la personnalité sont diagnostiqués selon que prédominent tel ou tel trait de perso (trait de caractère, type de cpt, attitudes interactionnelles) :

Personnalité :

  1. ParanoĂŻaque
  2. Schizoïde (manque d'intérêt pour les relations sociales)
  3. Schizotypique (faiblesse de la capacité motivante du plaisir)
  4. Antisociale (profiter des autres+ sup autre)
  5. Borderline (difficulté gérer émotions, caractérisé par la profondeur et la variabilité des émotions)
  6. Histrionique (faible mais attiré par les autres)
  7. Narcissique (sup au autre+séduire)
  8. Évitante
  9. DĂ©pendante ()
  10. NS (non spécifique)

Critiques

Spécificités et correspondance avec les classifications internationales

Il existe une controverse concernant la catĂ©gorie « autisme », classĂ©e dans les psychoses par la CFTMEA et dans les troubles psychiques par le DSM. La CFTMEA est largement inspirĂ©e par la psychanalyse, ce qui marque une diffĂ©rence avec les autres classifications internationales. Claude Wacjman estime que tout en conservant certaines approches propres Ă  la psychanalyse, la CFTMEA les intègre Ă  une dĂ©marche psychiatrique et qu'elle possède dĂ©sormais une correspondance systĂ©matique terme Ă  terme et informatisĂ©e avec les options du DSM-5 appliquĂ©es Ă  la CIM 10 utilisĂ©e par l’OMS[24] - [25]. Cependant, contrairement Ă  Claude Wacjman, le psychiatre Charles Aussilloux et l'assistante chef de clinique Lise BarthĂ©lĂ©my notent que deux catĂ©gories diagnostiques de la CFTMEA, la psychose dĂ©ficitaire et la dysharmonie psychotique, n'ont pas d'Ă©quivalent dans la CIM-10[26]. Dans le cadre de la mise en correspondance, il a Ă©tĂ© proposĂ© aux professionnels de santĂ© français de coder les diagnostics de dysharmonie psychotique en trouble envahissant du dĂ©veloppement non spĂ©cifiĂ©, le pĂ©dopsychiatre-psychanalyste Xavier Giraut regrettant que cela tende Ă  faire disparaĂ®tre la catĂ©gorie des enfants et adolescents « psychotiques Â» dans les classifications des Ă©tablissements de santĂ© français[27]. D'après l'Ă©tude du pĂ©dopsychiatre Guillaume Corduan (sur 47 enfants diagnostiquĂ©s avec dysharmonie psychotique - DP), il n'est pas possible d'Ă©tablir d'Ă©quivalence avec la CIM-10 : « la DP semble recouvrir un Ă©ventail de pathologies, particulièrement dans le spectre autistique »[28].

En octobre 1994, un rapport de l’IGAS[29] considère la définition donnée de l'autisme dans la CFTMEA comme trop restrictive par comparaison au lDSM-IV et à la CIM-10 [30].

Laurent Mottron estime que la nosographie française d'inspiration psychanalytique est responsable d'une méconnaissance des troubles envahissant du développement sans déficience intellectuelle (TEDSDI) en opérant « en fonction d’une classification a priori des possibilités d’individuation du sujet » et ajoute en note que « la psychanalyse décrit des processus en pliant la réalité à une terminologie et un cadre théorique qui ne sont qu’exceptionnellement subvertis par ce qui est effectivement observé, au lieu, comme en sciences, de laisser émerger une description ou une classification à partir de ce qui se présente, et en l’actualisant périodiquement par consensus entre les membres de la communauté scientifique »[31].

Controverse dans la psychologie scientifique

Dès la sortie de la 5ème version de la CFTMEA, celle-ci a Ă©tĂ© critiquĂ©e par le psycho-linguiste Franck Ramus au motif qu'« il ne peut y avoir d'exception française en mĂ©decine Â»[32]. Pour Ramus, les connaissances scientifiques et mĂ©dicales sont internationales, les classifications diagnostiques doivent ĂŞtre basĂ©es sur ces connaissances et par consĂ©quent il serait absurde d'avoir une classification diagnostique nationale en psychiatrie s'appuyant sur une science franco-française.

Selon le neurobiologiste François Gonon, les critiques faites à la CFTMEA d'être une exception française éloignée de la psychiatrie scientifique internationale « ignorent l’état de grande incertitude scientifique où se trouvent le DSM-IV et la CIM-10. Dans ce contexte, on ne voit pas au nom de quoi les pédopsychiatres français seraient contraints d’abandonner une classification [...] qui a, pour la majorité d’entre eux, leur préférence depuis longtemps, au profit d’une classification internationale qui a été construite dans le contexte d’un système d’assurance maladie très différent du système français. Cela ne les empêchent nullement de tirer profit pour leur pratique de la littérature internationale [...]. Ils peuvent utiliser la grille officielle de correspondance entre la CFTMEA et la CIM-10 »[33].

Lors de la campagne pour les élections présidentielles françaises de 2017, l'Association pour la Psychanalyse, fondée le 27 mars 2017, produit une pétition en ligne[34], ainsi qu'une lettre[35] adressée au président élu Emmanuel Macron. Cette lettre reprend pour l'essentiel les revendications usuelles de la psychanalyse française et y inclut la demande que les médecins français cessent de coter leur diagnostic selon le DSM V, et utilisent à la place les classifications françaises CFTM[36] et CFTMEA[35]. Cette lettre est critiquée[37] point par point par Franck Ramus sur son blog, qui se prononce lui en faveur de l'emploi de la classification de l'OMS, la CIM.

Notes et références

  1. Présentation sur Broca
  2. Garrabé, Golse et Misès 2011.
  3. Roger Misès & coll. Classification Française des Troubles Mentaux de l'Enfant et de l'Adolescent R2010, 2012, Éditeur : Ehesp, (ISBN 2810900825)
  4. « Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent R-2020 : Correspondances et transcodage - CIM10 - Livre », sur Les Presses de l'EHESP (consulté le )
  5. « Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent R2020 », sur Santé Mentale (consulté le )
  6. Garrabé 2013, p. 320.
  7. Garrabé 2013, p. 321.
  8. Garrabé 2013, p. 322.
  9. Garrabé 2013, p. 323.
  10. Garrabé 2013, p. 324.
  11. Garrabé 2013, p. 324-325.
  12. Garrabé 2013, p. 325.
  13. Coinçon 2013, p. 313.
  14. Lazartigues A, Barrua V, Morales H, « Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA), DSM-III-R et CIM-10: une application à 40 adolescents (16-19 ans) hospitalisés [The French classification of mental disorders in children and adolescents (CFTMEA), DSM-III-R et CIM-10: application to 40 hospitalized adolescents (aged 16-19 years)] », Ann Med Psychol (Paris), vol. 149, no 7,‎ , p. 598-610. (PMID 1772202)
  15. (en) Mises R, Quemada N, Botbol M, Burzsteijn C, Thevenot JP et al., « French classification for child and adolescent mental disorders », Psychopathology, vol. 35, nos 2-3,‎ , p. 176-80. (PMID 12145506, lire en ligne [PDF])
  16. (en) Cheniaux E, Landeira-Fernandez J, Versiani M, « The diagnoses of schizophrenia, schizoaffective disorder, bipolar disorder and unipolar depression: interrater reliability and congruence between DSM-IV and ICD-10 », Psychopathology, vol. 42, no 5,‎ , p. 293-8. (PMID 19609099, DOI 10.1159/000228838)
  17. Vassilis Kapsambelis et al. Manuel de psychiatrie clinique et psychopathologique, Ed. Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige Manuels », 2012, (ISBN 2130572103)
  18. Entretien avec Misès
  19. Misès 2012, p. 6-7.
  20. Misès 2012, p. 6.
  21. Misès 2012, p. 13.
  22. Misès 2012, p. 14.
  23. Misès 2012, p. 13-14..
  24. Claude Wacjman, Clinique institutionnelle des troubles psychiques : Des enfants autistes à ceux des ITEP, Toulouse, Érès, coll. « Santé mentale », , 304 p. (ISBN 978-2-7492-3795-4 et 2-7492-3795-5, présentation en ligne), p. 70 et 100.
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Annexes

Bibliographie

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  • Roger Misès (dir.), Michel Botbol, Claude Bursztejn, Yvonne Coinçon, Bernard Durand, Jean GarrabĂ©, Nicole Garret-Gloanec, Bernard Golse, Christian Portelli, Jean-Philippe Raynaud, GĂ©rard Schmit et Jean-Pierre ThĂ©venot (prĂ©f. GĂ©rard Schmit), Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent R-2012 : Correspondances et transcodage - CIM10, Rennes, Presses de l'École des hautes Ă©tudes en santĂ© publique, , 5e Ă©d. (1re Ă©d. 1990), 128 p. (ISBN 978-2-8109-0082-4, prĂ©sentation en ligne).
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  • Jean-Claude Aguerre, Guy Dana, Marielle David et al., « CommuniquĂ© du Collectif Initiative pour une Clinique du Sujet STOP DSM », Psychologie Clinique, 2015/2 (n° 40), p. 259-259, [lire en ligne].

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