AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Circassie

La Circassie est une rĂ©gion historique situĂ©e au nord du Caucase sur la cĂŽte de la mer Noire. Elle comprenait la cĂŽte et la majeure partie du territoire de l’actuel kraĂŻ de Krasnodar en Russie. Aujourd’hui, des Circassiens, locuteurs de langues abkhazo-adygiennes (branche des langues caucasiennes) vivent encore dans les rĂ©publiques de KaratchaĂŻĂ©vo-Tcherkessie, de Kabardino-Balkarie et d’AdyguĂ©e de la fĂ©dĂ©ration de Russie : ce sont les descendants de ceux qui ont Ă©chappĂ© Ă  l’expulsion de 1864-67, mais la plupart vivent dans la diaspora, principalement en Turquie mais aussi dans d’autres pays.

La Circassie en 1750.
La Circassie en 1840.
Expulsion des Circassiens de l'Empire russe (la Circassie en vert) vers l'Empire ottoman (brun), 1864-1867.

GĂ©ographie

La Circassie est bordĂ©e Ă  l’ouest par la pĂ©ninsule de Taman, la mer d'Azov et la mer Noire, au sud par l’Abkhazie et la Kabardino-Balkarie, au nord par le fleuve Kouban et Ă  l’est par les territoires alains formant aujourd’hui le kraĂŻ de Stavropol.

La Circassie tire son nom de ses habitants traditionnels[1] : les Circassiens (qui prĂ©fĂšrent s’appeler AdyguĂ©ens et sont aussi appelĂ©s Tcherkesses ou Kabardes). Les AdyguĂ©ens ne reprĂ©sentent aujourd’hui qu’une petite partie de la population de cette zone. La RĂ©publique d’AdyguĂ©e, membre de la fĂ©dĂ©ration de Russie, est enclavĂ©e dans le kraĂŻ de Krasnodar.

Histoire

Razzia des guerriers circassiens en 1855. Douze ans plus tard, la Russie impériale expulsera les Circassiens vers l'Empire ottoman.

AprĂšs en avoir Ă©tĂ© victimes lorsqu'ils n'Ă©taient pas encore islamisĂ©s, les Circassiens devenus musulmans ont Ă  leur tour pratiquĂ© la traite orientale des esclaves Ă  partir du XVIe siĂšcle au dĂ©triment des populations russes mĂ©ridionales et au profit de leurs clients Ottomans[2] : leurs razzias, contre lesquelles l'Empire russe Ă©tablit en travers de leurs routes les cosaques du Kouban[3], prirent fin avec la guerre de cent ans que leur livra l'Empire russe de 1764 Ă  1864 et qui se conclut par la dĂ©portation des Circassiens vers l'Empire ottoman. PrivĂ©s de leurs troupeaux au profit des cosaques, pourvus d'un pĂ©cule compensatoire symbolique, dĂ©barquĂ©s Ă  TrĂ©bizonde, Samson, Sinope ou Constantinople, ils furent dispersĂ©s dans l'Empire ottoman entre les Balkans, l'Anatolie et le Moyen-Orient ottoman (aujourd'hui Liban, Jordanie, Palestine, IsraĂ«l et Égypte)[4] - [5].

La diaspora circassienne commémore chaque année sa déportation qu'elle qualifie a posteriori de « nettoyage ethnique ».

La diaspora circassienne

Circassiens de Kfar Kama en Basse Galilée, Israël, 2011.

Ceux qui sont restĂ©s en Circassie (aujourd'hui en Russie) sont actuellement nommĂ©s AdyguĂ©ens, Tcherkesses et Kabardes tandis que ceux de la diaspora ont conservĂ© la dĂ©nomination ancienne de Circassiens. On trouve des communautĂ©s d'ascendance circassienne en Turquie (en grande partie assimilĂ©es, du moins en milieu rural), en Syrie, au Liban, en Jordanie (oĂč ils forment une partie de la garde royale), en Égypte (incorporĂ©es Ă  l'origine aux mamelouks), en IsraĂ«l (Ă  Kfar Kama et Rehaniya (en)), en Dobroudja du Nord (Ă  Slava Cercheză) et en MĂ©tohie (Kosovo) - du moins jusqu'en 1998, date Ă  laquelle, bien que musulmane comme les Albanais locaux, elle en a Ă©tĂ© chassĂ©e par l'UCK albanaise[7].

De tous ces pays, des Circassiens ont Ă©migrĂ© vers les États-Unis (États de New York et du New Jersey), l’Allemagne, les Pays-Bas et la France (oĂč, les statistiques ethniques Ă©tant interdites[8], ils sont comptabilisĂ©s comme citoyens des pays dont ils sont issus, ou comme Français s'ils ont Ă©tĂ© naturalisĂ©s).

Dans son livre Istanbul, le prix Nobel Orhan Pamuk indique que « ma grand-mĂšre avait du sang circassien [
] ; lors de la guerre ottomano-russe entre 1877 et 1878, mon pĂšre avait immigrĂ© en Anatolie, et la famille s'est installĂ©e Ă  Izmir »[9].

  • Diaspora circassienne
  • Aristocrate circassienne (par le photographe du sultan Abdulhamid II), XIXe siĂšcle.
    Aristocrate circassienne (par le photographe du sultan Abdulhamid II), XIXe siĂšcle.
  • Circassien portant la tchokha traditionnelle (manteau de laine), 1898.
    Circassien portant la tchokha traditionnelle (manteau de laine), 1898.
  • Chefs circassiens et bĂ©douins Ă  l'aĂ©roport d'Amman (Jordanie), 1921.
    Chefs circassiens et bédouins à l'aéroport d'Amman (Jordanie), 1921.
  • Circassien dans le nord de la Syrie.
    Circassien dans le nord de la Syrie.
  • MusĂ©e Centre de l'hĂ©ritage circassien Ă  Kfar Kama (IsraĂ«l).
    Musée Centre de l'héritage circassien à Kfar Kama (Israël).
  • CommĂ©moration de la dĂ©portation des Circassiens, 21 mai 2011, Istanbul (Turquie).
    Commémoration de la déportation des Circassiens, , Istanbul (Turquie).

Références

  1. Slavomir Rawicz (trad. de l'anglais par E. ChĂ©daille), A marche forcĂ©e : A pied, du cercle polaire Ă  l'Himalaya, 1941-1942 [« The Long Walk »], Paris, Libretto, (1re Ă©d. 1956), 328 p. (ISBN 978-2-7529-0559-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  2. (en) Amjad Jaimoukha, The Circassians: A Handbook, New York, Palgrave, (ISBN 978-0-312-23994-7).
  3. Iaroslav Lebedynsky, L'Ă©nigme des "Tcherkasses", L'Harmattan, Paris 2018 (ISBN 978-2343158754)
  4. Sandra Ores, « Les Tcherkesses, les oubliés de Sotchi | L'Arche », sur larchemag.fr, (consulté le )
  5. « Adyga index::Tcherkesse France : circassien : caucase », sur tcherkesse.free.fr (consulté le )
  6. Casque, Base Joconde
  7. Alexandre Najjar, Les Exilés du Caucase, Grasset, 1995.
  8. Philippe d'Iribarne, « L'intĂ©gration, entre corps politique et corps social », Le DĂ©bat du 1er mars 2014, pp. 27–31 (ISSN 0246-2346)
  9. Éditions Gallimard, 2007, page 26.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.