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Chott Merouane

Le chott Merouane (appelé aussi chott Felrhir) est un lac salé endoréique du nord-est de l'Algérie.

Chott Merouane
Image illustrative de l’article Chott Merouane
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilayas El Oued
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 33° 58â€Č 27″ N, 6° 03â€Č 31″ E
Type Lac endoréïque
Superficie 3 337 km2
Altitude −41 m
Divers
Commentaire Site Ramsar (2001)
Géolocalisation sur la carte : Algérie
(Voir situation sur carte : Algérie)
Chott Merouane

GĂ©ographie

Situation géographique

Le lac salĂ© chott Merouane, aussi nommĂ© chott Felrhir, est situĂ© au nord-est du Sahara septentrional, Ă  environ km du chef-lieu de la wilaya dĂ©lĂ©guĂ©e d'El M'GhaĂŻr, dans la vallĂ©e de N’sigha, et Ă  l'ouest de HamraĂŻa, au nord de la wilaya d'El Oued en AlgĂ©rie. Ce chott, moins important et moins connu que le chott Melrhir, est sĂ©parĂ© de ce dernier par des dunes du Grand Erg Oriental sur une distance de km de longueur[1]. Il couvre une superficie de l’ordre de 333,7 ha[2].

Chott Merouane est considĂ©rĂ© comme la plus basse altitude du nord de l’Afrique (41 m au-dessous du niveau de la mer). Ses coordonnĂ©es gĂ©ographiques sont 33° 58â€Č 27″ Nord, 6° 03â€Č 31″ Est.

La rĂ©gion de chott Merouane fait partie de l’ensemble des Ă©tendues lagunaires de l’Afrique du Nord oĂč les chotts Melrhir et Merouane constituent avec l’ensemble des chotts tunisiens (chott el-JĂ©rid) et algĂ©ro-tunisiens (chott el-Rharsa) la plus grande dĂ©pression fermĂ©e. Ce chott est classĂ© parmi les zones humides d’importance internationale de la liste Ramsar[3].

Le chott est rattachĂ© administrativement Ă  la wilaya d’El Oued. Il est limitĂ© au nord et Ă  l’est par la commune de HamraĂŻa, au sud-est par la commune de R’guiba (Sif El Menadi) et Ă  l’ouest par la commune d’Oum El Thiour et la commune de M’ghaĂŻr (N’sigha et Dendouga).

Localités les plus proches

La commune de Hamraïa, traversée par la RN 3, est située à l'est et au nord du Chott. Non loin des rives ouest, se trouvent Ourir-N'Sigha et Dendouga, deux localités dépendantes de la commune d'El M'Ghaïer. Du cÎté sud-ouest du chott, est située la localité de Aïn-Cheikh, qui dépend de la commune de Sidi Khellil.

GĂ©omorphologie

Le relief du chott Merouane est homogĂšne avec la prĂ©sence de quelques dunes de sable et de hamada de faible hauteur. Il a la forme d’une cuvette avec une pente trĂšs accentuĂ©e vers de basse altitudes pouvant aller jusqu'Ă  41 mĂštres au-dessous du niveau de la mer.

GĂ©ologie

Formations géologiques

La rĂ©gion du chott, qui fait partie du Sahara septentrional, est constituĂ© par une sĂ©rie de dĂ©pĂŽts alternativement marins et continentaux, dĂ©posĂ©s dans un vaste bassin sĂ©dimentaire, sĂ©parĂ©s par d’épaisses sĂ©ries Ă©vaporitiques ou argileuses. L’ensemble infĂ©rieur (anti-cĂ©nomanien) de cette rĂ©gion contient de puissantes sĂ©ries continentales d’ñge du crĂ©tacĂ© infĂ©rieur, alors que l’ensemble supĂ©rieur (sĂ©nonien infĂ©rieur) contient plusieurs niveaux marins, et se termine par une Ă©paisse sĂ©rie continentale sableuse, d’ñge mio-pliocĂšne[4].

Dans la rĂ©gion de chott Merouane, les formations gĂ©ologiques sont en grande partie d’ñge quaternaire, et rĂ©sultent de l’érosion continentale des dĂ©pĂŽts Mio-pliocĂšne. Elle est caractĂ©risĂ©e, en surface, par des dunes consolidĂ©es de limon Ă  sable trĂšs fin (environ 10 m d’épaisseur) qui se cimentent, en profondeur des gypses, l’épaisseur des sables est trĂšs important lĂ  oĂč la vĂ©gĂ©tation favorise la stabilisation des vents de dĂ©sert, sous-jacent Ă  ces sables fins, ou trouve environ 70 m d’argiles qui reposent Ă  son tour sur environ 35 m de grĂ©s et sable, faisant partie de la nappe aquifĂšre la plus importante, le complexe terminal qui est un ensemble assez peu homogĂšne incluant des formations carbonatĂ©es du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur et des Ă©pisodes dĂ©tritiques du Tertiaire et principalement du MiocĂšne[5].

Durant la pĂ©riode estivale, le Chott est couvert par l’halite, avec une Ă©paisseur qui varie entre 0–20 cm. Des minĂ©raux ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par les rayons X et parfois Ă  l’Ɠil nu, tels que le gypse, la calcite et les minĂ©raux argileux. L’halite surmonte une Ă©paisse couche d’argile de 70 m d’épaisseur, et la nappe du complexe terminal est situĂ©e sous cette couche d'argile[6].

Hydrogéologie

La région du chott fait partie du Sahara septentrional, qui renferme deux grandes nappes aquifÚres qui sont parmi les plus grandes dans le monde, celle du continental intercalaire[7] (définition de Conrad Killian) à la base, surmontée par le complexe terminal et une nappe phréatique dans les formations superficielles.

Hydrographie et hydrologie

Hydrographie

Le chott Merouane est classĂ© selon Ramsar comme zone humide. Il s’agit d’un lac Ă©phĂ©mĂšre, alimentĂ© par trois sources principales, celle du canal collecteur de l’oued Righ, communĂ©ment appelĂ© oued Kherouf, les eaux souterraines de la nappe du Complexe Terminal et les eaux de pluie qui sont gĂ©nĂ©ralement nĂ©gligeables.

Hydrologie

Le chott Merouane appartient Ă  l’aire de drainage du chott Melrhir. Cette aire couvre une superficie de 68 750 km2. Elle est bordĂ©e vers le nord par la grande flexure, allant d’Agadir au Maroc jusqu’au golfe de GabĂšs en Tunisie. L’hydrologie de la rĂ©gion se caractĂ©rise principalement et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, par deux sources d’eau, le canal de l’oued Righ pour le chott Merouane et le bassin versant de l’Atlas Saharien pour le chott Melrhir. Le chott Merouane est alimentĂ© par trois principales sources d’eau, Ă  savoir le canal de l'oued Righ qui draine aussi les eaux urbaines locales, des eaux souterraines provenant de l’aquifĂšre du complexe terminal et des prĂ©cipitations.

Le canal de l'oued Righ, long de 150 km, draine les eaux jusqu’au chott Merouane. La quantitĂ© d’eau totale drainĂ©e par le canal de l’oued Righ a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  131,5 x 106 m 3 durant l’annĂ©e 1994. Il est alimentĂ© par les eaux de collecteurs urbains et des oasis. La part annuelle des eaux souterraines qui alimentent le chott Merouane a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  62 Ă— 106 m3[8], tandis que l’apport des prĂ©cipitations, dans l’alimentation du chott a Ă©tĂ© estimĂ© par la station mĂ©tĂ©orologique de Touggourt Ă  un volume de 4,9 Ă— 106 m3[9].

Toponymie

Chott Merouane porte aussi le nom de chott Felrhir.

Climat et biotope

Climat

Chott Merouane est caractĂ©risĂ© par un climat de type saharien et se caractĂ©rise par des prĂ©cipitations trĂšs faibles et alĂ©atoires, de forte amplitude thermique et de faibles humiditĂ©s relatives de l’air. Le climat dans le chott Merouane est chaud et aride avec une forte Ă©vaporation et de faibles prĂ©cipitations. Les tempĂ©ratures moyennes les plus basses et les plus Ă©levĂ©es sont de 11,4 et 34,2 °C, respectivement, et la tempĂ©rature minimale est d'environ 0 °C. Les prĂ©cipitations annuelles sont infĂ©rieures Ă  70 mm.

Les vents sont fréquents dans le chott avec des vitesses importantes. La vitesse maximale est de 4,30 m/s durant le mois de mai. Ces vents soufflant, sous forme des vents de sable et de sirocco, sont secs et chauds. Ils augmentent l'évaporation et la sécheresse du milieu.

Flore

MalgrĂ© les conditions climatiques dĂ©favorables, une quantitĂ© des pluies rĂ©duites et une sĂ©cheresse qui s’étale presque pendant toute l’annĂ©e, une vĂ©gĂ©tation clairsemĂ©e existe. Au niveau des bassins versants des Chotts se dĂ©veloppe une vĂ©gĂ©tation steppique halophile qui correspond Ă  des zones de salinitĂ©s dĂ©croissantes de l’intĂ©rieur vers l’extĂ©rieur.

Les espĂšces qui caractĂ©risent le bassin versant de cette zone humide sont des formations vĂ©gĂ©tales Ă  affinitĂ© halophytique. L’inventaire rĂ©alisĂ© Ă  partir des recherches bibliographiques et des rĂ©coltes des espĂšces, rĂ©vĂšle la prĂ©sence de 51 taxons appartenant Ă  23 familles botaniques. La famille des ChĂ©nopodiacĂ©es regroupe le nombre le plus Ă©levĂ© d’espĂšces avec neuf plantes diffĂ©rentes. Au niveau des zones d’évacuation des eaux de drainage des palmeraies de N’sigha, Dendouga, Sif El Menadi et HamraĂŻa, la flore est composĂ©e gĂ©nĂ©ralement de Phragmites communis et Juncus maritimus, la prĂ©sence de ces espĂšces est un indicateur des habitats des milieux humides salĂ©s. Sur les collines ensablĂ©es, du cĂŽtĂ© de HamraĂŻa et El Haouch, Aristida pungens (pungens est le participe prĂ©sent de pungo) est bien reprĂ©sentĂ©e. Les ChĂ©nopodiacĂ©es, notamment les genres Salicornia et Suaeda, sont bien installĂ©es au niveau de cette zone. Le milieu halophile, pauvre en espĂšces, se compose essentiellement d’herbes pĂ©rennes, de roseaux ou de sous arbrisseaux et de certaines plantes annuelles liĂ©es au milieu salin. Cependant la famille des GraminĂ©es, des ComposĂ©es, des CrucifĂšres, des ZygophyllacĂ©es et des LĂ©gumineuses sont bien reprĂ©sentĂ©es avec six, cinq et trois espĂšces respectivement. Alors que le reste (45 %) des espĂšces sont rĂ©parties entre 17 familles, chacune Ă©tant reprĂ©sentĂ© par une Ă  deux espĂšces. Parmi les espĂšces endĂ©miques au Sahara Septentrional et au Nord d’Afrique, figurent les genres Limoniastrum guyonianum, Euphorbia guyoniana, et Matricaria pubescens (pubescens est le participe prĂ©sent de pubesco). Les principales familles qui constituent une source fourragĂšre pour le pĂąturage saharien sont EuphorbiacĂ©es, les CapparidacĂ©es, les GraminĂ©es, les ComposĂ©es, les CrucifĂšres et les LĂ©gumineuses[10].

Faune

La diversitĂ© floristique et la prĂ©sence non permanente des eaux, sous forme des espaces libres et leurs phytocĂ©noses, favorisent l’installation des peuplements faunistiques diversifiĂ©s; principalement les insectes et les oiseaux. Les prĂ©s salĂ©s sont de bons biotopes pour la reproduction, l’alimentation et la perchĂ©e des oiseaux migrateurs notamment.

Le dĂ©nombrement des oiseaux d’eau qui intervient le mois de janvier de chaque annĂ©e par les services des forĂȘts, montre que ces dĂ©pressions gĂ©ographiques constituent d’une part, un lieu d’habitat pour l’avifaune migratrice et d’autre part un lieu de nidification pour les oiseaux d’eau.

La dĂ©pendance des populations de Flamants roses des lacs salĂ©s est largement connue dans le monde entier y compris d’autres espĂšces comme les Mouettes, GrĂšbes, Phalaropes, PĂ©lican et le Pluvier. Dans cette optique, le chott Merouane hĂ©berge les concentrations les plus importantes de Flamants roses de tout l’est algĂ©rien. Par ailleurs, des Ă©tudes signalent que l'Echasse blanche, l'Avocette Ă©lĂ©gante, le Pluvier Ă  collier interrompu, le Tadorne de Belon, le Tadorne casarca et la Cigogne blanche parmi les espĂšces nicheuses dans la zone d’étude. Les mĂȘmes Ă©tudes rĂ©vĂšlent que ces milieux accueillent un nombre important d’espĂšces migratrices, notamment des AnatidĂ©s, des ScolopacidĂ©s, des LaridĂ©s et des CharadriidĂ©s.

Tandis que la faune ichtyologique est relativement pauvre, nĂ©anmoins ce milieu aquatique constitue un biotope pour des organismes qui ne peuvent vivre que dans ces conditions, tel que les crustacĂ©s. Ces derniers ont fait l’objet de plusieurs publications notant une importante densitĂ© d’Artemia salina marquĂ©e Ă  la fin de l’hiver et au printemps au niveau du chott Merouane.

Concernant les connaissances sur la biodiversitĂ© entomologique, les donnĂ©es ne sont pas disponibles car aucune Ă©tude n’a Ă©tĂ© entreprise dans ce sens. De mĂȘme pour la mammalofaune mais il est a signalĂ© de maniĂšre gĂ©nĂ©rale la prĂ©sence des espĂšces, telles que sangliers, chacals dorĂ©s, liĂšvres et renards[10].

Notes et références

  1. « Chott Felrhir », sur fr.getamap.net (consulté le ).
  2. « Fiche descriptive : Chott Merrouane et Oued Khrouf KHROUF », sur rsis.ramsar.org.
  3. (en) « Information Sheet on Ramsar Wetlands: Chott Merouane and Khrouf oued » [PDF], sur rsis.ramsar.org, (consulté le ).
  4. « Fiche descriptive sur les zones humides Ramsar: Chott Melghir (Wilaya d’El Oued, AlgĂ©rie) », sur rsis.ramsar.org, (consultĂ© le ).
  5. « SystÚme aquifÚre du Sahara septentrional, une conscience de bassin. », sur semide.tn, (consulté le ).
  6. Soumia Merabet, Etude comparative de deux systÚmes aquatiques dans le Sahara septentrional (Chott Merouane et Ain El Beida), environnement et signes de dégradation, Ouargla, , 171 p. (lire en ligne [PDF]), p. 23.
  7. UNESCO, « Nappe du Continental Intercalaire » [PDF], sur unesdoc.unesco.org, (consulté le ).
  8. U.N.E.S.C.O., 1972.
  9. Demnati Fatma, BiodiversitĂ© et Enjeux Socio-Ă©conomiques des lacs salĂ©s (Chotts et Sebkhas) d’AlgĂ©rie. Cas du Chott Merouane et Melghir (ThĂšse de Doctorat en Sciences agronomiques), Biskra, , 143 p. (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 34, 35.
  10. « BiodiversitĂ© et Enjeux Socio-Ă©conomiques des lacs salĂ©s (Chotts et Sebkhas) d’AlgĂ©rie. Cas du Chott Merouane et Melghir » [PDF], (consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

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