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Chaussée de Jette

La chaussée de Jette (en néerlandais : Jetsesteenweg) est une rue bruxelloise des communes de Koekelberg, de Molenbeek-Saint-Jean et de Jette.

Chaussée de Jette
Image illustrative de l’article Chaussée de Jette
Chaussée de Jette (angles des rues Houzeau de Lehaie et Émile Sergijsels). Koekelberg.
Situation
CoordonnĂ©es 50° 52′ 06″ nord, 4° 19′ 44″ est
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion RĂ©gion de Bruxelles-Capitale
Ville Koekelberg
Molenbeek-Saint-Jean
Jette
DĂ©but Rue Deschampheleer
Fin Boulevard LĂ©opold II
Morphologie
Type Chaussée
GĂ©olocalisation sur la carte : Bruxelles
(Voir situation sur carte : Bruxelles)
Chaussée de Jette
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Chaussée de Jette
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Chaussée de Jette

Situation

Prolongeant la chaussée de Merchtem (Molenbeek-Saint-Jean) dont elle poursuit la numérotation, elle va, dans sa partie koekelbergeoise, de la rue Deschampheleer au boulevard Léopold II en passant par la rue Houzeau de Lehaie et la rue Montagne aux Anges pour les numéros impairs, et de la rue Saint-Julien à la limite avec la commune de Jette en passant par la rue Émile Sergijsels, la rue de la Sécurité, la rue Herkoliers, le boulevard Léopold II, la rue Léon Fourez, la rue de l'Armistice, la rue De Neck et la rue des Archers pour les numéros pairs.

Sa numérotation impaire va du numéro 91 au numéro 211 pour sa partie koekelbergeoise et du numéro 219 au numéro 289 pour sa partie molenbeekoise, les numéros suivants étant situés sur la commune de Jette. Sa numérotation paire va du numéro 108 au numéro 412 pour sa partie koekelbergeoise, les numéros suivants étant situés sur la commune de Jette[1].

Historique

La volonté pour l’abbaye de Dieleghem située à Jette de faciliter ses échanges avec Bruxelles vont faire qu’en 1760 les religieux feront aménager et paver à leurs frais, à partir de la chaussée de Gand et de la rue des Quatre-Vents, la très ancienne chaussée de Jette-Merchtem. C’est le long de cette voie de communication, en bordure de laquelle se trouvait le moulin de Koekelberg (sur le territoire de Jette), que va se concentrer la population de Koekelberg et que va se développer un village-rue englobant le lieu-dit Le Sabot, au croisement de l’actuel boulevard Léopold II et de la rue de l’Église Sainte-Anne[2]. Chaussée urbaine dès la fin du XVIIIe siècle, mêlant commerces et artisanat, journaliers et ouvriers de manufactures, elle est mentionnée comme “rue de Jette” en 1801 avant de voir son appellation stabilisée en “chaussée de Jette” vers 1850. À Koekelberg, elle sera parfois désignée comme la “Grand’Rue”. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, le nombre des débits de boissons établis dans le bas de sa portion koekelbergeoise ne varie guère : en 1914, entre la rue Deschampheleer et le boulevard Léopold II, on recense pas moins de quarante-cinq cafés-estaminets sur un total de quatre-vingt-deux commerces sur rue, soit approximativement un café une maison sur deux[3].

La spéculation foncière liée à l’extension du Faubourg de Flandre (Molenbeek-Saint-Jean) au nord-ouest de Bruxelles va se traduire, à partir du milieu du XIXe siècle, par la prolifération de logements ouvriers disposés en impasses ou en “bataillons carrés” tout au long de la partie basse de la chaussée de Jette. Il faudra attendre les années 1920 pour qu’une politique de logement social et d’assainissement des faubourgs fasse disparaître ces logements le plus souvent insalubres[3].

En 1896, la section qui mène du boulevard Léopold II au centre de Jette sera dotée par la Société générale de chemins de fer économiques – connue sous l’appellation les "Économiques” – d’un tramway à traction hippomobile qui assure la liaison Bourse-Jette Station. La ligne sera électrifiée en 1904. Mais l’étroitesse de la chaussée de Jette obligera alors à doubler celle-ci par l’avenue de Jette, la voie unique de la chaussée de Jette servant dès lors exclusivement au retour vers la Bourse. La ligne sera intégralement établie avenue de Jette à partir de 1928[4].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Bas de la chaussĂ©e de Jette. Koekelberg. Vers 1900.
    Bas de la chaussée de Jette. Koekelberg. Vers 1900.
  • 107 Ă  113 chaussĂ©e de Jette. Koekelberg.
    107 à 113 chaussée de Jette. Koekelberg.
  • 143 Ă  149 chaussĂ©e de Jette. Koekelberg.
    143 à 149 chaussée de Jette. Koekelberg.
  • 189 chaussĂ©e de Jette. Koekelberg. Vers 1900.
    189 chaussée de Jette. Koekelberg. Vers 1900.
  • Angle de la chaussĂ©e de Jette et du boulevard LĂ©opold II Ă  Koekelberg vers 1910.
    Angle de la chaussée de Jette et du boulevard Léopold II à Koekelberg vers 1910.
  • no 91 : L’auberge ”À l’Empereur” (In de Kaiser), aujourd’hui disparue, est mentionnĂ©e en 1684 puis en 1834 parmi les cabarets en vue de la rĂ©gion. En 1837, son tenancier Égide Serkeyn offre d’y accueillir l’administration de la section de commune dite “Koekelberg”, avant mĂŞme que celle-ci devienne, en 1841, commune Ă  part entière. En 1919, le bâtiment sera dĂ©clarĂ© en pĂ©ril et rasĂ© peu après.
  • no 107 : La maison en dĂ©bord d’alignement de la rue est une des rares bâtisses du XIXe siècle ayant Ă©chappĂ© aux opĂ©rations d’urbanisme. Un cafĂ©, ouvert au dĂ©but des annĂ©es 1910, y fonctionnera jusqu’aux annĂ©es 1980.
  • no 117-119 : Reconstruit en 1913, le bâtiment est conçu comme une forme rĂ©duite de “citĂ© industrielle”. Outre les commerces sur rue, une porte cochère permet d’accĂ©der Ă  une parcelle profonde qui accueillera artisans et petites entreprises.
  • no 123 : RemaniĂ© Ă  plusieurs reprises, le bâtiment actuel succède Ă  l’ancien “cabaret du Duc de Lorraine” (Den Hertogh van Loreynen) citĂ© dès 1672. MentionnĂ© comme l’un des “cabarets les plus charmants” de Koekelberg en 1761[5], l’établissement sera dotĂ©, en 1903, d’une salle de théâtre Ă©difiĂ©e dans sa partie arrière. Le Théâtre du Duc de Lorraine servira Ă©galement, jusqu’en 1945, de salle des fĂŞtes, de dancing et de salle de cinĂ©ma. Les locaux seront ensuite affectĂ©s Ă  un usage industriel.
  • no 189 : En 1899, Eugène De Leenaer, installĂ© comme papetier et marchand de tabac, dispose Ă©galement de sa propre imprimerie-lithographie. Jusqu’en 1927, il Ă©ditera plusieurs dizaines de cartes postales de la commune. La maison sur rue n’existe plus.
  • no 218 : En 1855, le cabaret “À la Cour des Princes” (Het Prinsenhof) est rĂ©putĂ© pour la bière qu’on y sert. Il est mentionnĂ© comme comportant “dix-sept tables garnissant une dĂ©licieuse terrasse ombragĂ©e”[6]. En 1926, le tenancier PhilĂ©mon Lion y installe une salle de spectacles qui sert aussi de salle de danse. L’établissement cessera son activitĂ© en 1942, transformĂ© en studio d’enregistrement par la Fonior SA-Studio Decca. Le studio sera acquis en 1984 par le chanteur Salvatore Adamo puis deviendra le Jet Studio en 1997, connu depuis lors comme “le plus ancien studio d’enregistrement de Belgique”[3].
  • no 290 : Depuis 1747, un chemin menait Ă  la vaste propriĂ©tĂ© qui, vers 1815, deviendra un pensionnat pour jeunes filles de la bourgeoisie. Le château-pensionnat Goussaert accueillera des pensionnaires de diffĂ©rents pays jusqu’en 1888, date Ă  laquelle le bâtiment principal disparaĂ®tra, remplacĂ© par plusieurs maisons bordant le boulevard LĂ©opold II en cours de lotissement. Les sĹ“urs BrontĂ« viendront en visite Ă  l'Ă©tablissement[7]. Au mĂŞme numĂ©ro 290, mitoyenne du pensionnat, la propriĂ©tĂ© acquise en 1843 par le sculpteur Eugène Simonis sera, comme la prĂ©cĂ©dente, largement amputĂ©e par la tranchĂ©e du Chemin de fer de ceinture creusĂ©e en 1866 et le percement, en 1869, du boulevard LĂ©opold II. La crĂ©ation, en 1924, de la rue LĂ©on Fourez mettra fin Ă  ce qui restait encore de l’ancienne propriĂ©tĂ© Simonis.
  • no 400 : En 1938, va se dĂ©velopper un complexe industriel comportant trois bâtiments Ă©rigĂ©s sur deux Ă©tages desservis par des coursives. Les bâtiments vont accueillir des ateliers de diffĂ©rents corps de mĂ©tiers dont certains sont toujours en activitĂ©[3].

Voir aussi

Notes, sources et références

  1. Archives de la commune de Koekelberg.
  2. Arthur Cosyn. Le faubourg de Koekelberg. Imprimerie F. Van Buggenhoudt. Bruxelles (1921). 7 p. Tiré à part du Bulletin du Touring club de Belgique. (26 octobre 1921)
  3. Didier Sutter. Koekelberg. Au fil du temps… Au cœur des rues… Éd. Drukker. Paris, 2012. 624 p.
  4. Historique des lignes des Tramways Bruxellois. Musée Privé de Documentation Ferroviaire asbl.-Mupdofer. Bruxelles. 2002. 318 p.
  5. Le Guide Fidèle, contenant la description de la ville de Bruxelles tant ancienne que moderne, celle de ses faubourgs et de ses huit chefs-mayeuries. Chez J. Moris, imprimeur-libraire à Bruxelles. 1761.
  6. Alphonse Wauters. Histoire des environs de Bruxelles ou description historique des localités qui formaient autrefois l’ammanie de cette ville. 3 vol. Éd. Culture et Civilisation. Bruxelles, 1855 (reprint 1971)
  7. Robert Van den Haute. Les sœurs Brontë à Koekelberg. Histoire d’une maison de campagne, in Notre Comté. Asbl Comté de Jette. 1981. 13 p.

Liens externes

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