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Chartreuse de Val-Saint-Esprit

Le monastère de Val-Saint-Esprit, Cartusia Vallis Sancti Spiritus, était un monastère de l'ordre des chartreux, fondée en 1320, à Gosnay dans le Pas-de-Calais.

Chartreuse de Val-Saint-Esprit
Image illustrative de l’article Chartreuse de Val-Saint-Esprit
Existence et aspect du monastère
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Diocèse Arras
Province Cartusienne de Picardie
Type Monastère d'hommes
Présentation monastique
Fondateur Thierry de HĂ©risson, Mahaut d'Artois
Ordre Chartreux
Province cartusienne Picardie
Patronage Notre-Dame
Historique
Date(s) de la fondation 1320
Fermeture 1791
Architecture
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
Ancienne province Comté de Flandre
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Gosnay
CoordonnĂ©es 50° 30′ 27″ nord, 2° 35′ 35″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chartreuse de Val-Saint-Esprit
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Chartreuse de Val-Saint-Esprit
GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Chartreuse de Val-Saint-Esprit

Historique

La chartreuse de Val-Saint-Esprit à Gosnay est fondée en 1320 par Thierry d’Hérisson, évêque d’Arras, et Mahaut, comtesse d’Artois[note 1]. L’église est consacrée en 1324. De nombreux bienfaiteurs en font une chartreuse assez importante.

La chartreuse est protégée par la maison de Bourgogne au XVe siècle. Elle souffre des guerres des XVe siècle et XVIe siècle et doit être abandonnée à plusieurs reprises par la communauté, réfugiée dans Béthune. La fin de la guerre de Cent Ans permet aux moines de procéder à l’achat de la forteresse comtale de Gosnay et de supporter les dépenses annexes[note 2]. La campagne de travaux s’étend de 1526 à 1528. Les religieux finissent cette affaire avec un déficit financier d’environ 500 livres, mais cela contribue à grandement réduire les menaces extérieures envers leur établissement. Le petit cloître est reconstruit en 1526[1]. Le grand cloître, commencé en 1520, n'est achevé qu’au XVIIe siècle.

La maison périclite du fait de prieurs peu capables vers le milieu du XVIIe siècle. Elle se relève rapidement. L’église, reconstruite, est bénie en 1704. Elle compte au XVIIIe siècle une douzaine de religieux et six convers.

Le , l'assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Elle opte pour la vie commune, est désignée comme maison de réunion par les autorités départementales, mais cette décision est cassée par la Constituante. La communauté se disperse en 1791.

Prieurs

Le prieur est le supérieur d'une chartreuse, élu par ses comprofès ou désigné par les supérieurs majeurs.

  • ...
  • ~1335 : Gaulcher, surnommĂ© Col, profès du Mont-Dieu, ensuite prieur au Mont-Dieu (1340-1343)[2].
  • ...
  • 1370 Ă  1375 : Jacques de Dieboume ou Dicqueme[3].
  • ...
  • ~1393 : Jean le Cousturier
  • ...
  • ? : Jean Quillet
  • ...
  • 1494 ?-1498 ? : Jean du Chastel ou Chasteau, convisitatorprovinciĹ“ en 1502, premier visiteur en 1504, sans quitter la charge de prieur de Saint-Omer (1498-1519), il est envoyĂ© faire la visite de la province cartusienne d'Angleterre, en 1506[3].
  • 1491-1499 : Jacques Ricasses (†1517), prieur du Saint-Omer de 1485-1491, procureur des moniales de Gosnay en 1485[3].
  • ...
  • ~1520 : Pierre Marnef, de Leyde, d'abord chanoine rĂ©gulier Ă  Saint-Calixte de Cysoing, chartreux Ă  Notre-Dame-des-PrĂ©s de Neuville-sous-Montreuil, prieur de Gosnay, supĂ©rieur de l'ordre (1540-1546)[4].
  • ...
  • 1585-1587 : Jean Martin (†1599), profès de Gosnay puis prieur de cette maison, prieur de Saint-Omer (1587-1591) [3].
  • 1587-1595 : Mathieu Hervain (†1621), profès et prieur de Gosnay, puis de Saint-Omer (1595-1600)[3].
  • ...
  • 1609-1612 : JĂ©rĂ´me de Wides ou Wytz (†1616), prieur de la Chapelle de 1614 Ă  1616[3].
  • 1612-1621 : Bruno d'Outlelain ou Doutelair, ancien officier de l'armĂ©e du duc de Parme[5], secrĂ©taire d'Adrien II de Noyelles[note 3], avant d'entrer dans l'ordre, prieur de Bruxelles en 1621[6].
  • ...
  • 1630-1632 : Antoine Bertrand (†1645)[3].
  • <1645 : Hilarion Bernard, profès de la Grande Chartreuse[6].
  • ~1645 : Bernard Pamart.
  • ~1657 : Pierre Derisbourg[6].
  • ...
  • 1698-1717 : Claude BĂ©court, prieur de la maison de Gosnay et visiteur de la province cartusienne de Picardie[6].
  • ...
  • 1757-1773 : Georges Kenler ou Kettler (1734-), profès de Gosnay en 1757, prieur de Gosnay au chapitre de 1773, et de Saint-Omer au chap. de 1778 ; prieur de Zelem, près de Diest, en 1791[3].

Patrimoine foncier

Au début du XVIe siècle, le monastère du Val-Saint-Esprit semble tirer ses revenus d’un patrimoine foncier bien exploité qui lui permet de réaliser une série d’acquisitions de pièces de terres labourables, de bois et de maisons à Gosnay et dans ses alentours, à Gonnehem, Labeuvrière, et La Buissière, entre les années 1490 et 1523[1].

Le monastère possédait des terres à Auchy, Anchin, Chocques, Fouquereuil, Flers, Gosnay et Noeux-les-Mines.

HĂ©raldique

Armoiries de la Chartreuse de Val-Saint-Esprit

Les armes de Val-Saint-Esprit se blasonnent ainsi :
Écartelé de sable au loup d'or et d'argent à trois macles de gueules[7].
Selon la tradition cartusienne, ce sont celles de son fondateur Thierry d'Hireçon.

Bibliographie

  • Charles D’Hericourt, « Chartreuse du Val-Saint-Esprit », Dictionnaire historique et archĂ©ologique du dĂ©partement du Pas-de-Calais, Arrondissement de BĂ©thune, vol. t.2,‎ , p. 66-73 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • E. Dramard, « Le cartulaire de Gosnay », Bulletin historique trimestriel de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique des antiquaires de la Morinie, vol. 7,‎ , p. 282-290 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Augustin Devaux, "Les Chartreux de Gosnay durant la Guerre de Trente Ans", Études et Documents pour l'histoire des Chartreux, Analecta cartusiana 208, Salzbourg, 2003, 107-142.
  • Laurence Baudoux, « L’architecture du Val-Saint-Esprit Ă  Gosnay (XVIIe siècle-XVIIIe siècle) : architecture, monuments funĂ©raires et verrières », Histoire et ArchĂ©ologie du Pas-de-Calais, no XXVII,‎ , p. 79-115.
  • Mathieu BĂ©ghin, « Éclairage sur le rĂ´le des moines chartreux du Val-Saint-Esprit dans le dĂ©mantèlement du château comtal de Gosnay (comtĂ© d’Artois, Pas-de-Calais) au dĂ©but du XVIe siècle », Bulletin du centre d’études mĂ©diĂ©vales d’Auxerre, no 22.1,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Notes et références

Notes

  1. La comtesse Mahaut, exécutant ses volontés testamentaires après 1328, y adjoignit une chartreuse de femmes appelée le Mont-Sainte-Marie,
  2. En 1518, Charles-Quint, constatant l’état de dĂ©gradation du château, accepte de le vendre aux pères chartreux (2 000 livres en monnaie de Flandre), qui utiliseront les matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s pour la reconstruction de leurs cloĂ®tres au Val-Saint-Esprit
  3. Adrien II de Noyelles, comte de Marles, seigneur du Plouich, chef des finances des Pays-Bas, Maître d’Hôtel des archiducs, gouverneur d’Arras, mort en 1623

Références

  1. BĂ©ghin 2018.
  2. Revue de Champagne et de Brie, 1892 sur Gallica
  3. Justin de Pas, Cartulaire de la chartreuse du Val de Ste-Aldegonde, près Saint-Omer : (ms. 901 de la bibliothèque de Saint-Omer), analyse et extraits, publiés avec un appendice et les listes des prieurs et procureurs du couvent, Saint-Omer, Impr. H. D'Homont, , 267 p. (lire en ligne).
  4. Cyprien Boutrais, La Grande Chartreuse, 1930 sur Gallica
  5. Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, tome 2, 1873-1883 sur Gallica
  6. Cuvelier, Michel (Dom), Mémoires sur la vie de M. Jean Levasseur, mayeur de la ville de Lille au XVIIe siècle : et sur la fondation de la chartreuse de La Boutillerie, Lille, L. Lefort, imprimeur-Libraire, , 174 p. (lire en ligne), p. 18, 23, 53, 153.
  7. Revue internationale de l'ex-libris, 01/09/1917, p.226.

Articles connexes

Liens externes

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