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Abbaye Saint-Calixte de Cysoing

L'abbaye Saint-Calixte de Cysoing est une ancienne abbaye de l'ordre des Augustins fondée en 833 par Évrard de Frioul et son épouse Gisèle. Un château du XVIIIe siècle occupe son emplacement.

Abbaye de Cysoing
Vestige de la chapelle sur l'île du domaine de l' Abbaye Saint-Calixte.
Vestige de la chapelle sur l'île du domaine
de l' Abbaye Saint-Calixte.

Ordre Augustins
Abbaye mère Abbaye Saint-Denis de Reims
Fondation 833
Fermeture 26 octobre 1793 (par incendie)
Diocèse Tournai
Fondateur saint Évrard
DĂ©dicataire Calixte Ier
Protection IGPC Notice no IA59001662
Localisation
Pays
Région historique Comté de Flandre (aujourd'hui Nord)
Subdivision administrative Hauts-de-France
Commune Cysoing
CoordonnĂ©es 50° 33′ 52,78″ nord, 3° 12′ 52,1″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Cysoing
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Abbaye de Cysoing

Actes fondateurs

L'abbaye est fondée au IXe siècle par Évrard de Frioul et son épouse Gisèle[1].

Son rattachement à l'ordre des Augustins en 1129 est opéré sous Rainaud II archevêque de Reims[2].

Selon une légende, une veuve dénommée Mathilde perdit son fils unique noyé dans l'Escaut à Tournai. Elle vint se consoler à l'abbaye de Cysoing. En repartant, à proximité de celle-ci, elle perdit son alliance d'or dans une fontaine, faisant le vœu que si elle la retrouvait, elle ferait construire une grande église. La bague remonta d'elle-même dans l'instant, elle exauça ainsi son vœu[3].

Histoire

C'est grâce Ă  son abbaye qu'au fil des siècles la commune a prospĂ©rĂ© et acquis une solide notoriĂ©tĂ© dans la France entière. L'abbaye a Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  la fin du IXe siècle par saint Évrard, sur les terres que sa femme Gisèle avait apportĂ©es en dot. La jeune femme est la petite-fille de Charlemagne et la sĹ“ur de Charles le Chauve : en se mariant, elle a en sa possession l'Ă©quivalent de 8 000 hectares de terres.

L'abbaye de Cysoing est mise à sac lors de la « révolte des Gueux », une bande de pillards qui circulaient dans le secteur de Tournai et Menin. Peu après, en 1566, les habitants de Seclin, Gondecourt et Houplin, menés par Guislain de Haynin (premier de ce nom à être seigneur du Breucq à Seclin) parviennent en se liguer, à les bloquer en conjuguant leurs efforts et à les repousser définitivement dans les marais qu’il y avait alors dans ces parages.

Louis XV, en 1744, sĂ©journe quelques jours Ă  l'abbaye. Après la campagne de Flandre, il remporte la bataille de Fontenoy en 1745. En 1751, l'abbĂ© de Cysoing, Laurent de Roque, fait Ă©riger une pyramide en pierre bleue en souvenir du passage et de la victoire du roi. Cette pyramide, qui d'ailleurs n'en a que le nom puisqu'il s'agit en fait d'un obĂ©lisque, mesure près de 17 mètres de hauteur. Construite au cĹ“ur du parc de l'abbaye, on peut encore la voir aujourd'hui.

Pendant la Révolution française, l'abbaye est saccagée. Le , elle est fermée : les livres, meubles et tableaux qu'elle contient sont tous emmenés : les confiscations révolutionnaires sont rassemblées à l'ancien couvent des Récollets à Lille[4].

Le , elle est incendiée. Par la suite, les ruines sont dispersées.

RĂ©utilisations du site - explorations

  • En 1842, l'Ă©cole communale de garçons est construite lĂ  oĂą se trouvait la bibliothèque.
  • Plusieurs campagnes de fouilles archĂ©ologiques se sont dĂ©roulĂ©es[5], dont celles de 2008 et 2009 sont les plus rĂ©centes.
    • Crypte
Évrard de Frioul (dont le corps fut ramené d'Italie par son fils) et son épouse Gisèle ont été enterrés dans une crypte[6].
Au cours de la campagne de fouille de 1980-1981, la tombe du 35e abbé, Mathias de la Barre, a été mise au jour[7].

Faits historiques

Saint Calixte Ier instituant les jeûnes, France, Paris, XIVe siècle
  • Après la disparition de la reine Isabelle, Philippe Auguste sait qu'il doit se remarier au plus vite. La succession dynastique n'est en effet pas assurĂ©e : son seul fils, Louis, n'a que quatre ans et vient de survivre Ă  une grave maladie. Le choix d'Ingeburge de Danemark reste mystĂ©rieux. SĹ“ur du roi Knut VI, âgĂ©e de dix-huit ans, elle n'est qu'une des nombreuses Ă©pouses possibles pour Philippe. Toujours est-il qu'un accord est conclu sur une dot de dix mille marcs d'argent, la princesse est amenĂ©e en France, Philippe la rencontre Ă  Amiens le et l'Ă©pouse le jour mĂŞme[8]. Le lendemain, Philippe fait Ă©courter la cĂ©rĂ©monie du couronnement de la reine et expĂ©die Ingeburge au monastère de Saint-Maur-des-FossĂ©s. Le roi annonce qu'il souhaite faire annuler le mariage. Ingeburge de Danemark part ensuite demander la charitĂ© Ă  l'abbaye de Cysoing oĂą elle est acceptĂ©e[9]. Elle n'en est libĂ©rĂ©e qu'en 1212, avant que l'assemblĂ©e de Soissons ne se soit sĂ©parĂ©e. Il s'agit de l'assemblĂ©e qui promulgua la dĂ©position de Jean sans Terre[10].
  • En 1219 Jean sire de Cysoing donne la loi de La BassĂ©e[11]. Le texte de ce diplĂ´me de 1219 commence ainsi : « Sachent tout cil ki sunt et ki avenir sunt ke io Iehans, sire de Cysoig, ay done a le vile de Cysoig le loy de la basseie, entirement et iretaulement a tenir a aus et a lor oir. »
  • Le , l'archevĂŞque de Reims Pierre Barbet atteste qu'en prĂ©sence de plusieurs personnes,il a ouvert la châsse renfermant les reliques de saint Éverard, fondateur du monastère de Cysoing[12].
  • La bataille de Mons-en-PĂ©vèle opposa les troupes de Philippe le Bel aux troupes flamandes le , troupes qui ont campĂ© Ă  Cysoing. Elle fut remportĂ©e par Philippe le Bel.
  • En 1616 un os de fĂ©mur de saint Calixte, pape, fut obtenu des RĂ©mois et reçu en l'abbaye par Jean VII des Rumeaux nĂ© Ă  Lille. DĂ©cĂ©dĂ© le , il fut enterrĂ© dans le chĹ“ur[13]. Certains auteurs Ă©crivent mĂŞme que le corps du pape Calixte Ier reposerait en l'abbaye[14].
  • Le , la foudre frappe la flèche de l'abbaye. Au sommet de la flèche se produit une aurore borĂ©ale qui inquiète les habitants, le tocsin est sonnĂ© ; le clocher une fois visitĂ© ne rĂ©vèle aucun dĂ©gât[15].

Hydrographie

La Chastel était parallèle aux anciennes fortifications du XVIIIe siècle et la Marque à proximité de Louvil.

Protections

  • Mur d'enceinte inscrit au titre des monuments historiques[16]
  • Parc du château de l'abbaye citĂ© Ă  l'inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine culturel[17]

Biens de l'abbaye

  • PrieurĂ© Beaurepaire de Somain
  • PrieurĂ© Sainte-Gertrude d'Hertsberge
  • En 1145, l'autel de ChĂ©reng puis en 1164 l'autel de Baisieux fut concĂ©dĂ© Ă  l'abbaye de Cysoing[18].
  • En 1160, l'abbĂ© Anselme cède, avec le consentement du chapitre, plusieurs champs environnant le prieurĂ© de la Sainte-Vierge au Bois dit de Beaurepaire[19]
  • En 1170, l'abbĂ© de Cysoing cède Ă  celui de Saint-Sauveur d'Anchin les dĂ®mes et terrages Ă  Auberchicourt, lesquels se levaient notamment sur une rasière devant le château (Castellum).
  • Ă€ Lille, rue des Malades, existe un refuge de l'abbaye de Cysoing, attestĂ© dès 1641[20]. Idem Ă  Bruges et Tournai. Le refuge de Lille est cĂ©dĂ© au domaine royal en 1669.

Liste des abbés

La liste (non exhaustive) des abbés comporte théoriquement 46 noms[21] - [22].

Personnalités liées

Bibliothèque

Une importante bibliothèque existait en l'abbaye en provenance de son fondateur[1].

Ă€ ce jour il subsiste :

Voir aussi

Bibliographie

  • Chanoine Jules Bataille, Cysoing : les seigneurs, l'abbaye, la ville, la paroisse, Lille, SociĂ©tĂ© d'impressions littĂ©raires, industrielles et commerciales, (lire en ligne).
  • Alain Plateaux, Cysoing, recherches sur une abbaye disparue : Les bâtiments. Les jardins. La pyramide, Templeuve, SociĂ©tĂ© historique du Pays de PĂ©vèle, , 278 p. (revue-du-nord-2006-1-page-163.htm).
  • abbĂ© Gilbert Tieghem, Jeanson et Pierre Leman, ArchĂ©ologie mĂ©diĂ©vale : Cysoing (Nord). Abbaye, t. 11, (lire en ligne), p. 278-279.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Charles de Linas (1812-1887), Notice sur un évangéliaire manuscrit de l'abbaye de Cysoing : conservé à la bibliothèque communale de Lille, vol. 1, Société de Saint-Jean - St. Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, coll. « Revue de l'art chrétien », (lire en ligne), p. 249-256.
  2. Antoine Alexandre Gosse, Histoire de l'abbaye et de l'ancienne congrégation des chanoines réguliers d'Arrouaise : avec des notes critiques, historiques & diplomatiques, L. Danel, (lire en ligne).
  3. Adolphe Delahays, La Flandre illustrée : littérature, histoire, beaux-arts, (lire en ligne).
  4. « La bibliothèque publique n'est pas dans les batimens de l'école centrale : il y a seulement ici des dépôts de livres provenant de communautés supprimées. Les livres qui viennent de l'abbaye de Cysoing méritent d'être distingués. On y avait recueilli beaucoup de grandes collections publiées en Allemagne (…) La bibliothèque de la ville, en même temps bibliothèque de l'école centrale, a beaucoup d'excellens livres (…) en flamand ou en hollandais (…) Dans le même bâtiment que la bibliothèque est un muséum de tableaux. » Armand Gaston Camus, Voyage fait dans les départements nouvellement réunis et dans les départements du Bas-Rhin, du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, à la fin de l'an X, Paris, Baudoin, (BNF 36280083)
  5. Abbé Tieghem et autres, op. cit.
  6. Lettre à un académicien d’Arras sur la princesse Gisèle, fille de Louis le Débonnaire, et sur la date du testament du comte Évrard, son époux, fondateur de l'église de Cysoing, (lire en ligne).
  7. Alain Plateaux, op. cit..
  8. René François Rohrbacher, Histoire universelle de l'Église catholique (1858), p. 500.
  9. André-Joseph-Ghislain Le Glay, Cameracum Christianum : ou Histoire ecclésiastique du diocèse de Cambrai (lire en ligne).
  10. RĂ©gine Pernoud, Isambour. La reine captive, Stock, , 178 p., page 147
  11. Fréderic Hennebert, Archives tournaisiennes, historiques et littéraires, 1842,texte du diplôme
  12. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 2e partie, Année 1283.
  13. H. Fisquet, La France pontificale, Repos, 1864
  14. Édouard-Henri Van Hende, Numismatique lilloise ou description des monnaies, médailles, jetons, méreaux, etc. de Lille, 1868, Numismatique lilloise ou description des monnaies, médailles, jetons ... - Édouard-Henri Van Hende - Google Livres
  15. François Rozier, Henri-Marie Ducrotay Blainville, Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts, volume 19, Bachelier, 1782,Journal de physique, de chimie, d ... - François Rozier, Henri-Marie Ducrotay Blainville - Google Livres
  16. « Château dit de l'Abbaye et parc de l'ancienne abbaye de Cysoing », notice no PA59000139, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  17. Notice no IA59001662, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  18. Statistique archéologique du département du Nord, volume 1, chez Quarré, 1867, Statistique archéologique du département du Nord
  19. Eugène Alexis Escallier, l'Abbaye d'Anchin 1079-1792, Lille, L. Lefort, 1852, chap.VII, p.73.
  20. « Lille. Refuge de l'abbaye de Cysoing - dessin de 1721 », sur www.europeana.eu (consulté le ).
  21. Jules Bataille (1864-1937), en ligne .
  22. « Cysoing : les seigneurs, l'abbaye, la ville, la paroisse », sur www.sudoc.fr, Sudoc (consulté le ).
  23. « Bruel Alexandre. Cartulaire de l'abbaye de Cysoing et de ses dépendances, par Ignace de Coussemaker. Bibliothèque de l'école des chartes. 1886, tome 47. pp. 671-674 » (consulté le ).
  24. Recueil de généalogies lilloises. Tome 4 / par Paul Denis Du Péage sur Gallica
  25. Société d'agriculture, sciences et arts de Valenciennes, Mémoires historiques sur l'arrondissement de Valenciennes, (lire en ligne), p. 259-274 Auguste François Joseph Gosse.
  26. Henri Pajot, Les Poètes de Lille, Horemans, , 92 p. (lire en ligne), p. 90.
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