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François Rozier

François Rozier, né le à Lyon (paroisse Saint-Nizier) et mort dans la nuit du 28 au dans cette même ville[1], est un botaniste et un agronome français.

François Rozier
François Rozier.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  59 ans)
Lyon
Nom de naissance
Jean-Baptiste François Rozier
Nationalité
Activités

Biographie

Fils d'Antoine Rozier, écuyer, conseiller du roi, contrôleur provincial des guerres au département de Touraine, et d'Andrée Tollin, il est chevalier de l'église de Lyon (c'est-à-dire chanoine de l'église primatiale), prieur commendataire de Nanteuil-le-Haudouin et seigneur de Chevreville.

Il fait ses études au collège des Jésuites à Villefranche-sur-Saône et entre au séminaire de Saint-Irénée de Lyon. Refusant d’entrer au grand séminaire, il préfère se consacrer à la science. Ordonné prêtre, mais sans vocation, il prend pour le compte de son frère aîné la régie d’un domaine situé au bourg de Sainte-Colombe sur les bords du Rhône, près de Vienne, après la mort de leur père en 1757. Il y convie ses amis, comme Marc Antoine Louis Claret de La Tourrette et Jean-Emmanuel Gilibert, à des séances d’herborisation. Il rencontre alors Claude Bourgelat, qui inaugure alors l'école vétérinaire de Lyon. Rozier y devient, en 1761, professeur de botanique et de matière médicale. Il y réalise un grand jardin botanique. Il devient, en 1765, directeur de l’enseignement. Bourgelat, devenu directeur de l’école d’Alfort, offusqué par les succès de Rozier, le fait révoquer par le ministre Bertin en 1765.

Il retourne alors sur le domaine familial où il a la visite de Jean-Jacques Rousseau. Avec son ami Claret de la Tourrette, il compose les Démonstrations élémentaires de botanique en y combinant les principes de Tournefort et de Linné, et en mettant en avant les vertus des plantes.

Il vient à Paris, employé à la rédaction du Journal de physique et d’histoire naturelle fondé par Jacques Gautier d'Agoty, périodique dont il devient propriétaire en 1771 et qu'il rebaptise sous le titre de Journal d’observations sur la Physique, l’Histoire naturelle et sur les Arts et Métiers. Son neveu, l'abbé Mongez, minéralogiste reconnu, le dirige un temps avant de se joindre à l'expédition de Lapérouse.

En 1775 et 1776, l’abbé Rozier publie les Tables des Mémoires de l’Académie des Sciences (depuis sa fondation jusqu’en 1770, en 4 vol. in-4°). Anne Robert Jacques Turgot l’envoie en 1775 dans le sud de la France pour y étudier les productions locales puis, en 1777, aux Pays-Bas, accompagné par Nicolas Desmarest, pour y étudier les moulins. Il commence à vivre honorablement, et l’indépendance qu’il désire tant lui arrive d’un séjour en Pologne, auprès du roi Stanislas Auguste, pour fonder un jardin et une chaire de botanique. Prieur de l’abbaye de Nanteuil-le-Haudouin en 1779, il commence son Cours complet d’agriculture, puis il revient à Lyon en 1786 ; il y accepte la direction de l’école pratique d’agriculture, et il assume la direction de la Pépinière de la Province.

Il s’intéresse en particulier au vin (il gagne un prix proposé par la Société d’agriculture de Limoges, à ce sujet, en fait un traité en 1770, in-8°), à la navette et au colza (1774). Il est admis à l’Académie de Lyon[2]. Il s’installe en 1779 près de Béziers (domaine de Beauséjour) où il rédige son Cours complet d'agriculture… ou Dictionnaire universel l'agriculture, par une société d'agriculteurs (douze volumes dont neuf dirigés et en partie rédigés par lui, 1781-1800). Avec ce travail Rozier a rendu de grands services à l'agriculture. Il fut un précurseur dans bien des domaines. Ses sentiments « philosophiques » lui valurent les persécutions des envieux et des ignorants. L'évêque de Béziers, Aymar Claude de Nicolaï, alla même jusqu'à faire passer, aux frais de la province, une route à travers sa propriété. En 1786, Rozier acceptera la direction de l'école d'agriculture à Lyon. Il revient à Lyon quelques années plus tard et assiste, enthousiaste, au début de la Révolution. Il sollicite auprès des deux premières assemblées la création d'une école nationale d'agriculture.

Pendant la Révolution, il est curé constitutionnel de la paroisse Saint-Polycarpe de Lyon. Il meurt lors du siège de cette ville, écrasé dans son lit par une bombe. Les deux derniers volumes du Cours Complet paraîtront de manière posthume, en 1796 et en 1798. En sera publié son Traité théorique et pratique sur la culture de la vigne, avec l'art de faire le vin, les eaux-de-vie, esprit de vin, vinaigres…

Hommages

Il existe une rue de l'Abbé-Rozier à Lyon, à l’angle de la rue Donnée entre les rues René Leynaud et des Capucins.

Publications

Le Columelle français
Parc de la TĂŞte d'Or, Lyon
Sculpteur R. Benoist
Buste original de Joseph Chinard
  • avec Marc-Antoine-Louis Claret de la Tourrette, DĂ©monstrations Ă©lĂ©mentaires de botanique, contenant les principes gĂ©nĂ©raux de cette science, l’explication des termes, les fondemens des mĂ©thodes, et les Ă©lĂ©mens de la physique des vĂ©gĂ©taux ; la description des plantes les plus communes, les plus curieuses, les plus utiles, rangĂ©es suivant la mĂ©thode de M. de Tournefort et celle du chevalier LinnĂ©, leurs usages et leurs propriĂ©tĂ©s dans les arts, l’économie rurale, dans la mĂ©decine humaine et vĂ©tĂ©rinaire ; ainsi qu’une instruction sur la formation d’un herbier, sur la dessiccation, la macĂ©ration, l’infusion des plantes..., 1766 ; 2e Ă©d., 1773, 2 vol. in-8° ; 3e Ă©d. (corrigĂ©e et considĂ©rablement augmentĂ©e), Lyon, Bruyset frères, 1787, 3 vol. in-8° ; 4e Ă©d. en 1793, 4 vol. ; Lyon, Bruyset aĂ®nĂ©, 1796, 2 vol. in-4°[3]
  • MĂ©moire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins de Provence, soit pour l'usage, soit pour leur faire passer les mers, qui a remportĂ© le prix au jugement de l'AcadĂ©mie de Marseille, en l'annĂ©e 1770, Marseille, F. BrĂ©bion, 1771 ; Ă©dition augmentĂ©e, Lausanne et Lyon, L. Rosset, 1772
  • DĂ©monstrations Ă©lĂ©mentaires de botanique, Ă  l'usage de l'École royale vĂ©tĂ©rinaire, Lyon, Jean-Marie Bruyset, 1773, 2 vol.
  • Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts…, Paris
  • Cours complet d'agriculture thĂ©orique, pratique, Ă©conomique, et de mĂ©decine rurale et vĂ©tĂ©rinaire, suivi d'une MĂ©thode pour Ă©tudier l'agriculture par principes, ou Dictionnaire universel d'agriculture, par une sociĂ©tĂ© d'agriculteurs, et rĂ©digĂ© par M. l'abbĂ© Rozier, Paris, rue et hĂ´tel Serpente (t. I-VII), chez Delalain fils (t. VIII), chez Moutardier (t. IX-X), 1781-1800, 10 vol. in-4° ; les tomes 9 et 10 paraissent après la mort de Rozier ; en 1805, deux volumes supplĂ©mentaires paraissent (Paris, Marchant, 2 vol. in-4°)
  • Nouvelle table des articles contenus dans les volumes de l'AcadĂ©mie royale des sciences de Paris depuis 1666 jusqu'en 1770 : dans ceux des Arts et mĂ©tiers publiĂ©s par cette AcadĂ©mie, et dans la collection acadĂ©mique, 1776[4]
  • TraitĂ© thĂ©orique et pratique sur la culture de la vigne, avec l'art de faire le vin, les eaux-de-vie, esprit de vin, vinaigres, Paris, Delalain, 1801, 2 vol.
  • Dictionnaire d’agriculture et d’économie rurale, NĂ®mes, J. Gaude, 1804, 2 vol. en 1 tome in-4°.

Notes et références

  1. Arch. mun. Lyon, 1 GG 81, acte 89 ; 2 E 8, acte 3638.
  2. Dominique Saint-Pierre, Dictionnaire historique des académiciens de Lyon : 1700-2016, (ISBN 978-2-9559433-0-4 et 2-9559433-0-4, OCLC 983829759, lire en ligne)
  3. Florian Reynaud, Les bêtes à cornes (ou l'élevage bovin) dans la littérature agronomique de 1700 à 1850, Caen, thèse de doctorat en histoire, 2009, annexe 2 (13.1. 1766)
  4. Jugement

Annexes

Bibliographie

  • Adrien Davy de Virville (dir.), Histoire de la botanique en France, Paris, SEDES, 1955, 394 p. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Françoise Dissard, L’AbbĂ© Rozier, second directeur de l’École nationale vĂ©tĂ©rinaire de Lyon (1765-1769), Thèse de doctorat vĂ©tĂ©rinaire, Lyon, 1987.
  • (en) Ruth Janet Severson Haug, « The abbĂ© François Rozier and agricultural reform », dans Proceedings of the IVth annual Meeting of the Western Society for French history, 11-13 November 1976, Reno (Nevada), Santa Barbara (CA) : Western Society for French History, 1977, p. 223-229.
  • Yvette Maurin, « Un agronome en Biterrois : l’abbĂ© Rozier », L’an I de la libertĂ© en Languedoc et en Roussillon, SociĂ©tĂ© archĂ©ologique, scientifique et littĂ©raire de BĂ©ziers, 1990, n° spĂ©cial, p. 13-18.
  • Douglas McKie, The Observations of the AbbĂ© François Rozier (1734-93), dans Annals of Science, vol. 13, no 2, , p. 73-89 (17), Taylor and Francis Ltd.
  • Charles Porset, Les Philalèthes et les Convents de Paris. Une politique de la folie, Paris, HonorĂ© Champion, 1996, p. 597-599.
  • Florian Reynaud, Les bĂŞtes Ă  cornes (ou l'Ă©levage bovin) dans la littĂ©rature agronomique de 1700 Ă  1850, Caen, thèse de doctorat en histoire, 2009, annexe 2 (publications) et annexe 22 (biographie) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (it) Antonio Saltini, Storia delle scienze agrarie, vol. II, I secoli della rivoluzione agraria, Bologne, Edagricole, 1987, p. 369-402.
  • Arsène ThiĂ©baut de Berneaud, Éloge historique de l'abbĂ© François Rozier, restaurateur de l'agriculture française, A. Barbier, 1833, 92 p.
  • Jack Bost, Claude Jean-Blain, "ROZIER François", in Dominique Saint-Pierre (dir.), Dictionnaire historique des acadĂ©miciens de Lyon 1700-2016, Lyon : Éditions de l'AcadĂ©mie (4, rue Adolphe Max, 69005 Lyon), 2017, p. 1182-1185.

Liens externes

Rozier est l’abréviation botanique standard de François Rozier.

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