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Chantier naval RĂ­o Santiago

Le chantier naval Río Santiago (en espagnol Astillero Río Santiago, sigle ARS) est un chantier naval argentin. Cette entreprise publique, située près de la ville de La Plata, non loin du Rio de la Plata, fut fondée en 1953 sous l’impulsion de Juan Perón, connut ensuite des hauts et des bas, mais apparaît aujourd’hui comme l’un des chantiers navals les plus dynamiques d’Amérique latine. Elle produit des bâtiments tant pour la marine de guerre argentine que pour la marine marchande, bénéficiant à ce dernier titre, dans les années 2010, de nombreux contrats avec le Venezuela.

Astillero RĂ­o Santiago (ARS)
illustration de Chantier naval RĂ­o Santiago
Bassin flottant du chantier naval

Création 1953 à Ensenada, Drapeau de l'Argentine Argentine
Dates clés
  • 1953 : fondation Ă  l’initiative de Juan PerĂłn
  • 1969 : transformation en sociĂ©tĂ© anonyme de l’État
  • 1970 : contrat portant sur 13 navires de charge
  • 2003 : difficultĂ©s financières, menace de fermeture
  • 2004 : renflouement sous l’impulsion de NĂ©stor Kirchner et Hugo Chávez
  • 2005 : contrat portant sur deux vaisseaux pour le compte du Venezuela
  • 2008 : dĂ©but de construction de l’Eva PerĂłn
Forme juridique Société anonyme de l’État
Siège social Ensenada, province de Buenos Aires
Drapeau de l'Argentine Argentine
Actionnaires État argentin
Activité Construction navale
Produits Vaisseaux de guerre, navires de transport (pétroliers, vraquiers), matériel ferroviaire
Effectif 3600 (2014 ; jusqu’à 8000 dans la décennie 1950)
Site web www.astillero.gba.gov.ar/index.html

Description

Sis dans la ville d’Ensenada, sur les rives du fleuve homonyme, dans le nord-est de la province de Buenos Aires, Astillero RĂ­o Santiago est l’un des chantiers navals les plus importants et les plus actifs d’AmĂ©rique latine. FondĂ© en 1953, sous la prĂ©sidence de Juan PerĂłn, l’entreprise compte Ă  son bilan de nombreuses rĂ©alisations dans le domaine naval, industriel et ferroviaire. Dans son Ă©poque de splendeur, c’est-Ă -dire dans la dĂ©cennie 1950, le chantier naval employait, en deux Ă©quipes, jusqu’à 8 000 travailleurs ; en 2008, ce nombre Ă©tait retombĂ© Ă  2 700 travailleurs[1].

L’entreprise est sous l’autorité d’une direction technique composée de plusieurs départements prenant en charge les différents domaines de travail, notamment l’aménagement général du navire en construction, l’armement, l’équipement électrique, la planification de la tuyauterie, des machines, des structures, etc., domaines nécessaires à la réalisation des nouveaux projets et des réparations. À signaler également son département de Contrôle de qualité, sur lequel repose la responsabilité de s’assurer que les travaux soient conformes aux différentes normes internationales.

L’ouvrage le plus emblĂ©matique jamais rĂ©alisĂ© par le chantier naval est sans doute la construction en 1962 de la frĂ©gate Libertad, qui parvint en 1966 Ă  battre le record mondial de vitesse lors d’une traversĂ©e Ă  voile de l’Atlantique Nord, en parcourant une distance de 2058,6 milles nautiques en 8 jours et 12 heures, entre le cap Race au Canada et la ligne imaginaire reliant Dublin et Liverpool.

Localisation

SituĂ© dans la ville d’Ensenada, sur la rive sud du RĂ­o Santiago, en face de l’École navale militaire, le chantier naval RĂ­o Santiago occupe un terrain de 229 hectares 55 ares, mais la superficie affectĂ©e au complexe industriel est d’environ 100 hectares.

Les diffĂ©rents Ă©difices qui constituent le complexe sont reliĂ©s entre eux par un rĂ©seau de tunnels d’une longueur totale de plus de 5 kilomètres, servant Ă  l’alimentation en Ă©nergie Ă©lectrique, en vapeur et en air comprimĂ©.

Les zones d’entreposage de matĂ©riaux et les zones de stationnement couvrent une superficie asphaltĂ©e totale de 40 000 m2, et les voies internes du chantier naval, Ă©galement asphaltĂ©es, occupent 70 000 m2. L’entreprise possède en outre 7 kilomètres de voies ferrĂ©es internes, qui sont raccordĂ©es Ă  la branche du chemin de fer General Roca qui dessert Ensenada.

Histoire

Le chantier naval Río Santiago débuta ses activités le , à la suite du décret n°10.627 du président Juan Perón portant création des Astilleros y Fábricas Navales del Estado (AFNE), entreprise composée de Astillero Río Santiago (ARS) et de Fábrica Naval de Explosivos Azul (FANAZUL), et placée sous la tutelle du ministère de la Marine[2] - [3].

Une fois achevée la construction de l’AFNE, l’entité Astillero Río Santiago comprenait des ateliers de chaudronnerie, de ferronnerie, de mécanique, de cuivrerie, d’électricité, de fonderie, de galvanoplastie, de menuiserie, de peinture etc.

Durant ses premières annĂ©es d’existence, l’entreprise connut une croissance soutenue. Dès y furent conçus, pour la première fois dans l’histoire de l’Argentine, des navires de plus de 1 000 tonneaux de jauge brute, et l’entreprise se hissa au rang de chantier naval le plus moderne d’AmĂ©rique latine. Ă€ la suite du reversement de PerĂłn en 1955, ses activitĂ©s tendirent Ă  diminuer. En 1969, sa forme sociale fut modifiĂ©e pour en faire une sociĂ©tĂ© anonyme de l’État. Entre 1970 et 1976, l’Astillero RĂ­o Santiago obtint le contrat pour la construction de cinq navires de charge de 9 000 tonneaux pour le compte de l’ELMA, de deux navires pĂ©troliers de 60 000 tonneaux chacun pour le compte de l’YPF, de deux vraquiers de 23 700 tonneaux, et de quatre navires de transport de 14 450 tonneaux, Ă©galement pour l’ELMA.

Y furent également construits des moteurs Diesel et des grues à l’usage des navires ou d’autres chantiers navals, ainsi que des locomotives de manœuvre pour l’ancienne compagnie de chemins de fer Ferrocarriles Argentinos. L’entreprise fabriqua des turbines hydrauliques, des composants nucléaires (à travers une licence avec la firme Energie atomique du Canada Limited) et des bogies pour chemin de fer (à travers une licence avec l’American Steel Foundry).

Au milieu des annĂ©es 1970, l’usine RĂ­o Santiago employait dans ses ateliers approximativement 500 travailleurs, et indirectement aux alentours de 3 000 personnes Ă  travers diffĂ©rents sous-traitants directement affectĂ©s Ă  la production du complexe.

L’entreprise subit l’une de ses crises les plus graves lorsqu’elle fut en passe, dans les annĂ©es 1990, d’être privatisĂ©e ; pourtant, elle finit par tomber dans la sphère de la province de Buenos Aires. En 2003, elle sera mĂŞme près de fermer ses portes ; cependant, en juillet 2004, grâce Ă  l’action de NĂ©stor Kirchner, alors prĂ©sident de la rĂ©publique argentine, et de son homologue vĂ©nĂ©zuĂ©lien Hugo Chávez, un engagement de remise Ă  flot du chantier naval fut signĂ©, suivi en 2005 de la signature d’un contrat portant sur la construction de deux vaisseaux de 47 mille tonnes chacun. Le contrat initial concernait un montant de 112 millions de dollars, et le montage du premier bloc eut lieu sur la rampe n°1, le . Par les contrats signĂ©s avec le Venezuela en vue de la construction de navires pĂ©troliers, le chantier naval put ĂŞtre rĂ©activĂ©, et sera amenĂ© Ă  embaucher immĂ©diatement 250 nouveaux ouvriers (soudeurs et chaudronniers)[4].

En fut lancé le vraquier Madrisa, construit pour le compte d’un armateur allemand, puis un autre navire encore de caractéristiques semblables. En , l’on mit à l’eau le premier d’une série de quatre navires-citerne pour le compte du Venezuela.

Sur la rampe n°2 furent produits deux navires allemands encore. Sur la troisième rampe, il Ă©tait prĂ©vu de construire une sĂ©rie de cinq unitĂ©s de patrouilleurs ocĂ©aniques polyvalents (POM, selon son acronyme espagnol), outre douze barcasses pour le transport de pondĂ©reux[5]. Le 18 janvier 2008, l’on commença les travaux de construction du premier bloc du navire Eva PerĂłn, l’un des deux pĂ©troliers commandĂ©s par PDVSA[6], qui deviendra le navire Ă  double coque le plus vaste jamais construit en Argentine depuis trois dĂ©cennies ; mis Ă  l’eau en 2012, en prĂ©sence du gouverneur de la province de Buenos Aires Daniel Scioli, le navire possède une capacitĂ© de 47 000 tonneaux de jauge brute.

Le est livrĂ© Ă  la firme allemande Wilhelm Finance Inc le vraquier Casanna, d’une capacitĂ© de 27 000 tonneaux, portant quatre grues, et pouvant atteindre une vitesse de 14 nĹ“uds grâce Ă  son hĂ©lice de 5,3 m de diamètre[7].

Situation actuelle

En 2014, le chantier naval annonça qu’il avait en deux ans signĂ© 22 contrats de production d’embarcations neuves et que les conditions du contrat signĂ© avec PDVSA avaient Ă©tĂ© renĂ©gociĂ©es afin d’y ajouter de nouveaux navires, pour arriver ainsi au chiffre record de 23 contrats signĂ©s, grâce auxquels le chantier a pu s’assurer du travail pour les 12 prochaines annĂ©es[8]. En mars 2015, le chantier naval a ouvert son propre jardin d’enfants, baptisĂ© Matilde Itzigsohn, du nom de la dĂ©lĂ©guĂ©e syndicale pĂ©roniste enlevĂ©e et disparue sous la dernière dictature militaire[9]. Pour l’an 2015, les engagements pris par le chantier comprenaient la construction de six vraquiers de 40 000 tonneaux sur commande de l’entreprise nationale AbadĂ­a del Mar, et le lancement du Juana Azurduy. AchevĂ©s de construire en 2015, l’Eva PerĂłn et le Juana Azurduy sont les plus grands navires Ă  double coque de fabrication argentine des 30 dernières annĂ©es, avec une capacitĂ© de 47 000 tonneaux de jauge brute, et ont rejoint la flotte pĂ©trolière vĂ©nĂ©zuĂ©lienne[10] - [11] - [12].

En , le chantier commença le montage d’un bloc de quille pour la marine argentine[13].

Notes et références

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