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Cave Ă  Margot

La cave à Margot ou grotte Margot[1] est un site archéologique et une grotte ornée appartenant au groupe des grottes de Saulges. Elle est située sur la commune de Thorigné-en-Charnie, en Mayenne, dans les Pays de la Loire.

Cave Ă  Margot
Entrée de la grotte.
Localisation
Coordonnées
47° 59′ 34″ N, 0° 24′ 03″ O
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Massif
Vallée
Vallée de l'Erve
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
65 m
Longueur connue
285 m
PĂ©riode de formation
Occupation humaine
Patrimonialité
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Historique

Mentionnée pour la première fois en 1701, l’entrée de la cavité devait être connue depuis très longtemps, puisque la légende de la fée Margot était déjà signalée. La grotte était d’accès difficile : l'orifice de l'entrée avoisinait les 50 centimètres et il fallait ramper ensuite à plusieurs endroits. D'après les textes, de nombreux accidents tragiques semblent d’ailleurs s’être produits dans la cavité.

La cave à Margot est la cavité de Saulges qui a le plus souffert des fouilles anciennes puis de l’exploitation touristique. Les fouilles intenses du XIXe siècle et les sondages de Raoul Daniel ont révélé la présence de Moustérien, d’Aurignacien, de Solutréen et de Magdalénien, ainsi que d’une tanière de hyène et d’un repaire d’ours. Le plancher stalagmitique sur lequel évoluaient les hommes du Paléolithique supérieur a été brisé.

À la suite de plusieurs campagnes de prospection menées depuis 2002, les premières figurations paléolithiques incontestables ont été découvertes en juillet 2005, par l'équipe dirigée par Romain Pigeaud, dans le cadre du programme Occupations paléolithiques de la vallée de l'Erve de l'UMR 6566 du CNRS de Rennes, coordonné par Jean-Laurent Monnier, avec le soutien du Conseil départemental de la Mayenne.

Description

Il s’agit d'une longue cavitĂ© de 319 m de dĂ©veloppement et de 14 m de dĂ©nivelĂ© environ[2].

La cave à Margot semble avoir été une grotte couloir, où la progression se faisait en rampant (comme dans la grotte des Combarelles, dans le Périgord, ou dans la grotte de Pergouset, dans le Lot). Le visiteur ne pouvait se relever vraiment que dans la salle du Chasseur, puis, après un nouveau passage impliquant de ramper, dans la salle d’Hiver, la galerie du Chêne pétrifié, le palais de Margot et la salle du Gendarme, qui formaient probablement la partie centrale du sanctuaire paléolithique. Le visiteur (avant le creusement du raccourci qui ramène au tombeau des Troglodytes directement à partir du palais de Margot) se trouvait ensuite devant une sorte de précipice, partiellement ennoyé, qui menait à la salle des Squelettes, où se déployait le lac.

Art pariétal

Dans l'état actuel des recherches, la cave à Margot comporte 124 unités graphiques, qui se répartissent comme suit :

  • 95 reprĂ©sentations figuratives et abstraites, dont 8 chevaux, 8 rhinocĂ©ros laineux, 2 mĂ©gacĂ©ros, 3 bovidĂ©s, 5 oiseaux, 2 anthropomorphes, 2 sexes fĂ©minins ;
  • 3 traces rouges (traits) ;
  • 8 tracĂ©s digitaux (3 mains positives et 5 mains nĂ©gatives).

La cave à Margot est désormais une cavité majeure de l’art pariétal, équivalente en importance à la grotte d’Arcy-sur-Cure, dans l'Yonne. Romain Pigeaud propose de classer les figurations en deux ensembles :

  • des peintures, attribuĂ©es au Gravettien (25 000 Ă  32 000 ans AP), contemporaines de la grotte Mayenne-Sciences, avec les mains positives et nĂ©gatives, le bison, 1 mĂ©gacĂ©ros, 2 rhinocĂ©ros laineux ;
  • des gravures fines et dĂ©taillĂ©es, attribuĂ©es au MagdalĂ©nien final (environ 13 000 ans AP), avec les chevaux, 6 rhinocĂ©ros laineux, les oiseaux, 1 renne, 1 aurochs, les deux anthropomorphes et le sexe fĂ©minin[3].

Vestiges archéologiques

D'importantes découvertes ont été faites depuis 2006 dans la cave à Margot et la cave à Rochefort : elles comprennent notamment à Rochefort des ossements d'ours et de loup, un fragment de bassin d'enfant et une plaquette de grès gravée représentant un bouquetin au pelage hérissé vu de profil[4].

Protection

La cave à Margot a été classée Monument historique en 1926[5], à la suite de la découverte de squelettes sans doute médiévaux en 1924.

Tourisme

Avec plus de 22 000 visiteurs par an, la cave à Margot est la cavité la plus visitée des grottes de Saulges. Les touristes sont attirés par les concrétions stalagmitiques aux formes insolites, comme le « chêne pétrifié », et surtout par la légende de la Fée Margot.

Galerie

Notes et références

  1. Bénédicte Boucays, « Cinq grottes méconnues à découvrir de l'Yonne à la Lozère : En Mayenne, une fée, le diable et des cygnes », sur lemonde.fr, Le Monde,
  2. Nouvelle étude de Joël Rodet et Florence Olivier.
  3. (en) Romain Pigeaud, « Palaeolithic cave art in West France: an exceptional discovery: the Margot Cave (Mayenne) », Antiquity,
  4. Voir les articles de presse, publications et confĂ©rences de Romain Pigeaud et StĂ©phane Hinguant, notamment : « Les grottes Margot et Rochefort : L'art prĂ©historique des grottes de Saulges Â», par Romain Pigeaud (Docteur en PrĂ©histoire, USM 103, UMR 5198 du CNRS, DĂ©partement de prĂ©histoire du MusĂ©um national d'histoire naturelle, StĂ©phan Hinguant (PrĂ©historien, INRAP, UMR 6566 du CNRS, UniversitĂ© de Rennes-I), Jean-RenĂ© LadurĂ©e (professeur en histoire mĂ©diĂ©vale et palĂ©ographie moderne et mĂ©diĂ©vale, Institut supĂ©rieur des mĂ©tiers, UniversitĂ© catholique de l'ouest, Angers), HervĂ© Paitier (photographe, INRAP), Jean-Pierre Betton (prospecteur bĂ©nĂ©vole, association du patrimoine d'Asnières), Pascal Bonic (spĂ©lĂ©ologue, Ă©quipe spĂ©lĂ©ologique de l'Ouest), Photographies de HervĂ© Paitier, in Maine DĂ©couvertes no 56 de mars-avril-mai 2008, Les Ă©ditions de La Reinette, 21 rue de Portland, BP 29011, 72009 Le Mans cedex 1, p.5-16 ; confĂ©rence sur le site des grottes de Saulges le 23 juillet 2008 ; confĂ©rence de Romain Pigeaud, spĂ©cialiste de l'art des cavernes, dĂ©cembre 2009 ; film de prĂ©sentation de la grotte fouillĂ©e par R. Pigeaud.
  5. « Grotte dite Cave à Margot », notice no PA00109620, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie

Articles anciens

  • Anonyme, 1876, « Note », L'Écho de la Mayenne, 26 novembre 1876, in Jules Le Fizelier, sdb, feuillet 32 recto-verso.
  • Jacob, 1853, « Les caves Ă  Margot », L’Écho de la Mayenne, 31 juillet 1853.
  • Henri M., 1864, « Les caves Ă  Margot », L’Écho de la Mayenne, 15 juin 1864, rubrique variĂ©tĂ©s, in Le Fizelier, sda, verso du feuillet 188.

Articles récents

  • Hinguant S., Pigeaud R., 2006, « Les grottes de Saulges : nouvelles recherches, nouvelles dĂ©couvertes », La Province du Maine, no 79, 3e trimestre, juillet-septembre, p. 211-229.
  • Pigeaud R., 2005 (avec la collaboration de Jean-Pierre Betton, Pascal Bonic, Matthieu Deveau, Thibaut Devièse, HervĂ© Paitier, Nicolas Paparoditis, Jean-Pascal Rivière, JoĂ«l Rodet, Bernard Vitour). Prospection avec relevĂ©s d’art rupestre dans la vallĂ©e de l’Erve (grotte Mayenne-Sciences et grotte Margot, commune de ThorignĂ©-en-Charnie, Rapport intermĂ©diaire sur la campagne de relevĂ©s, d’études et d’analyses, Campagne 2005, 34 p.
  • Pigeaud R., 2006, « Des rhinocĂ©ros en Mayenne », Maine Magazine, p. 40-45.
  • Pigeaud R., 2007, Les chevaux des grottes ornĂ©es de la Mayenne, Equus, no 70, p. 58-62.
  • Pigeaud R., Hinguant S., 2007, « Grotte Margot : des graffitis de 12 000 ans », Pour la Science, no 352, p. 64-69.
  • Pigeaud R., Rodet, J., Deviese, T., Betton, J.-P., Bonic, P., 2006, « Une nouvelle grotte ornĂ©e en Mayenne : la grotte Margot (ThorignĂ©-en-Charnie, Mayenne) », in JournĂ©e PrĂ©historique et Protohistorique de Bretagne, Rennes, 8 avril 2006, p. 1-2.
  • Pigeaud R., Hinguant, S., LadurĂ©e, J.-R., Paitier, H., Betton, J.-P., Bonic, 2008, « L’art prĂ©historique des grottes de Saulges. » Maine dĂ©couvertes, no 56, p. 5-16.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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