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Cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation et Saint-Sigisbert de Nancy est une cathédrale catholique romaine située place Monseigneur-Ruch à Nancy, au sein du département de Meurthe-et-Moselle, en région Lorraine. Elle possède également les statuts d'église primatiale et de basilique mineure[1].

Cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation et Saint-Sigisbert
La cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy sur la place Monseigneur-Ruch.
La cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy sur la place Monseigneur-Ruch.
Présentation
Nom local Notre-Dame de Saint-Sigisbert
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Notre-Dame de l'Annonciation et saint Sigisbert
Type Cathédrale
Rattachement Diocèse de Nancy-Toul
Début de la construction XVIIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Architecte Giovan Betto,
Jules Hardouin-Mansart,
Germain Boffrand
Style dominant Baroque
Protection Logo monument historique ClassĂ©e MH (1906)
Site web Paroisse Notre Dame de Bonne Nouvelle
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Province historique Lorraine
DĂ©partement Meurthe-et-Moselle
CoordonnĂ©es 48° 41′ 29″ nord, 6° 11′ 11″ est

La cathédrale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].

Histoire

La cathédrale vue depuis la place Stanislas.

Au Moyen Âge, les villes de Metz, Toul et Verdun, soumises à l'autorité de leur prince-évêque, devinrent indépendantes du duché de Lorraine, lequel ne possédait donc plus de siège épiscopal dans son territoire et sa capitale, Nancy, dépendait alors de l'évêché de Toul. Lorsque ce dernier fut sous tutelle française à partir de 1552 (cf. Trois-Évêchés), les ducs de Lorraine tentèrent d'obtenir un siège épiscopal à Nancy. Après maints efforts, ils obtinrent l’élévation de leur capitale au rang de siège primatial en 1602.

En attendant la construction de l'actuelle cathédrale, une église provisionnelle a été érigée sur le site qu'occupe actuellement l'église Saint-Sébastien de Nancy. Une seconde église provisionnelle a été construite dans le quartier actuel de la cathédrale, entre la rue des Chanoines et la rue Montesquieu, car le quartier de Saint-Sébastien commençait à devenir étroit pour loger les chanoines.

La construction de l'actuelle cathédrale n'a commencé qu'en 1703 sous le règne du duc Léopold, et fut poursuivie par le roi Stanislas. Insatisfait par la création d'un chapitre primatial à Nancy, le duc Léopold propose, en 1717 la création d'un évêché à Saint-Dié, car bien qu'appartenant au duché de Lorraine, Saint-Dié ne dépendait d'aucun des Trois-évêchés. Malgré l'appui du Vatican, le Régent de France, bien que beau-frère du Duc, s'opposa fermement à la création d'un évêché Lorrain (1721). La première messe y fut célébrée le .

Avec la mort de Stanislas et la réunion définitive de la Lorraine à la France, plus aucune barrière politique n'empêchait - enfin - la création d'un évêché à Nancy. Le très grand diocèse de Toul fut démembré pour former les trois diocèses de Toul (à l'aire géographique fortement réduite), de Nancy et de Saint-Dié, tous suffragants de l'archevêché de Trèves. Le nouveau diocèse de Nancy prit comme cathédrale la primatiale de Lorraine à Nancy. L'évêque de Nancy cumule alors le titre de primat de Lorraine ; c'est toujours le cas aujourd'hui.

Alors que Charles Martial Lavigerie, évêque de Nancy, venait d'être désigné archevêque d'Alger, la cathédrale reçut en outre, du pape Pie IX en 1867, les privilèges des basiliques mineures, ce que rappelle une grande plaque de marbre à l'entrée de l'édifice.

Architecture

Les plans ont été conçus en 1700 par l'architecte Giovan Betto qui s'inspira de l'église Sant'Andrea della Valle de Rome. Le plan fut modifié par Jules Hardouin-Mansart et la cathédrale terminée à l'économie par Germain Boffrand.

Le plan intérieur est en forme de croix latine. Dans sa largeur, il comprend une nef, deux collatéraux et deux bas-côtés comprenant chacun 3 chapelles. La nef est composée d'une demi-travée où se trouve l'orgue, de deux travées complètes, d'un transept surmonté en son centre d'une coupole, d'une quatrième travée qui va de la coupole aux sacristies et d'une abside semi-circulaire qui atteint les murs extérieurs des sacristies (avec saillie sur rue).

La nef en direction du chœur.

La nef mesure 60 mètres de longueur pour un peu moins de 14 mètres de large. L'ensemble de la cathĂ©drale est d'ordre corinthien. Dans la nef, des anges sculptĂ©s prĂ©sentent des attributs symboliques de la Vierge Marie. Le maĂ®tre-autel de marbre polychrome est de 1763. Il est entourĂ© de stalles dessinĂ©es par Boffrand, dont la principale porte le chiffre du primat Charles de Lorraine.

L'édifice est typiquement classique et d'une assez grande sobriété : le décor sculpté se limite aux colonnes. En revanche, à la croisée du transept, une coupole est décorée d’une fresque dédiée à la « gloire céleste » exécutée par un artiste nancéien, Claude Jacquart, entre 1723 et 1727. Deux des chapelles latérales sont ornées de grilles de Jean Lamour réalisées entre 1751 et 1755 peu de temps avant qu'il ne forge celles de la place Stanislas toute proche, les autres chapelles sont fermées par des grilles réalisées par son élève François Jeanmaire en 1759.

La façade présente un équilibre classique avec au sommet du corps central, un frontispice (le projet initial prévoyait d’élever un dôme ce qui explique un écartement plus important que la normale entre les deux tours). Les deux corps latéraux sont coiffés de deux tours de base carrée, surmontées de pavillons octogonaux et recouverts de dômes et lanternons que Victor Hugo baptisa les « poivrières Pompadour »[3].

Il faut noter la présence d'un Christ en croix de bois peint attribué autrefois à Ligier Richier ; ainsi que le trésor qui comporte de nombreux objets liturgiques du Xe siècle qui ont appartenu à saint Gauzelin, évêque de Toul.

Une plaque apposée sur la façade de la cathédrale rappelle le souvenir d'Eugène Tisserant (1884-1972), cardinal, doyen du Sacré-Collège, membre de l'Académie Française, natif de Nancy.

Tableaux

Parmi les œuvres de Claude Charles actuellement classées monument historique au titre d'objets[4] quatre d'entre elles se trouvent dans la cathédrale :

  • Les Pauvres servis par saint Sigisbert
  • Le Couronnement de saint Sigisbert
  •  le Christ chez Marthe et Marie
  •  la Flagellation (tableau 225 x 175)

Chapelle saint Joseph, une toile attribuée à Claude Deruet : La Crucifixion .

Chapelle du Sacré-Cœur, Un Sacré-Cœur peint par Jean Girardet.

Chapelle Ă  droite de l'abside, Une Assomption de Jean Girardet.

Chapelle à gauche de l'abside, Une apothéose de saint Sigisbert de Lejeune, 1776.

Culte de Saint-Sigisbert

Si la cathédrale est consacrée à Notre-Dame de l'Annonciation, un culte particulier est rendu à saint Sigisbert, roi d'Austrasie, dont les reliques, qui étaient conservées à la cathédrale dans la niche du chœur et étaient restées intactes depuis mille ans, furent profanées à la Révolution et remplacées, sous l'Empire, par une statue de la Vierge à l'Enfant de 1669 due à César Bagard. Une statue du saint roi orne la façade, une chapelle latérale lui est dédiée, et les deux tableaux du chœur dépeignent l'une son couronnement, l'autre le souverain servant les pauvres. La chapelle absidiale de gauche est ornée d'un autre tableau de saint Sigisbert représentant son apothéose.

Quelques reliques, notamment une côte, ont échappé à la destruction lors de la Révolution. Un nouveau reliquaire en bois doré et couronné, pour rappeler la dignité royale de saint Sigisbert, reçut ces dernières. Il est actuellement exposé dans une des chapelles latérales de la cathédrale.

Ordinations Ă©piscopales

Depuis le concordat de 1801, eurent lieu à la cathédrale de Nancy les ordinations épiscopales suivantes :

Le grand orgue

Construit par Nicolas Dupont entre 1756 et 1763, le grand orgue a été agrandi par Jean-François Vautrin (1814), reconstruit par Aristide Cavaillé-Coll (1861) puis transformé par la manufacture Hærpfer-Erman en 1965.

Il a fait l'objet d'importants travaux d'entretien en 2012, réalisés par Laurent Plet et Bertrand Cattiaux. De 2021 à 2024, l'orgue fait l'objet d'une grande restauration, afin de lui restituer son état historique lors de sa restauration par Cavaillé-Coll et en y intégrant des améliorations techniques qui favorisent une nouvelle esthétique sonore : toute la partie instrumentale – soit 4 200 tuyaux – sont démontés, transportés, rénovés et rassembles. Les buffets sont quant à eux nettoyés et traités[5].
Les organistes titulaires sont Johann Vexo (depuis 2009) et Guillaume Beaudoin (depuis 2014).

Galerie

Notes et références

  1. « La cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy », sur www.petitfute.com (consulté le )
  2. Notice no PA00106102, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Victor Hugo, Le Rhin, lettre 29e
  4. Ĺ’uvres de Claude Charles sur le site Palissy.
  5. La Rédaction, « Nancy - Le magnifique orgue de la cathédrale en restauration », sur Profession Spectacle,
  6. Avers de la croix de chapitre des chanoines de Nancy, en vermeil et émail, 61 × 73 mm de diamètre, fabrication de l'orfèvre Daubrée à Nancy, France, 2e moitié du XIXe siècle. Étienne Martin, Les croix de chapitre à Nancy et à Toul, évolution du costume canonial nancéien, Paris, Histoire et curiosités - éditions phaléristiques, 2010, 128 p.

Annexes

Bibliographie

  • Dom Augustin Calmet, « Saint-Nicolas-de-Port. Plan, Ă©lĂ©vation », dans Histoire ecclĂ©siastique et civile de Lorraine, qui comprend ce qui s'est passĂ© de plus mĂ©morable dans l' archevĂŞchĂ© de Trèves, et dans les Ă©vĂŞchĂ©s de Metz, Toul et Verdun, depuis l'entrĂ©e de Jules CĂ©sar dans les Gaules jusqu'Ă  la mort de Charles V, duc de Lorraine, arrivĂ©e en 1690, chez Jean-Baptiste Cusson, Nancy, tome 3, 1728, planches X et XI (lire en ligne)
  • AbbĂ© Pierre-Étienne Guillaume, Histoire du diocèse de Toul et de celui de Nancy depuis l'Ă©tablissement du christianisme chez les Leuci jusqu'Ă  nos jours, Thomas et Pierron, Nancy, 1867, tome 5, p. 1-17 (lire en ligne)
  • Edgard Auguin, Monographie de la cathĂ©drale de Nancy, depuis sa fondation jusqu'Ă  l'Ă©poque actuelle, Berger-Levrault et Cie libraires Ă©diteurs, Nancy, 1882 (lire en ligne)
  • Pierre Simonin, « La cathĂ©drale de Nancy. Jules Hardouin-Mansart et la genèse d'une grande Ă©glise classique », dans Le Pays lorrain, 51e annĂ©e, 1970, p. 107-138 (lire en ligne)
  • Marianne Barrucand, « Le trĂ©sor de saint Gauzelin Ă  la cathĂ©drale de Nancy », dans Le Pays lorrain, 63e annĂ©e, 1982, p. 89-106 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Johann Vexo au grand orgue de la cathédrale de Nancy :

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