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Augustin Calmet

Augustin Calmet, connu sous le nom de Dom Calmet, né le à Ménil-la-Horgne et mort le à Senones, est un exégÚte et érudit lorrain, bénédictin de la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe.

Augustin Calmet
Gravure de 1742.
Fonction
Abbé
Autres informations
Ordre religieux
Vue de la sépulture.

Biographie

Dom Augustin Calmet.

Augustin Calmet naquit le Ă  MĂ©nil-la-Horgne, prĂšs de Commercy en Lorraine, au sein d'une famille modeste sous le nom d'Antoine Calmet. Son pĂšre Ă©tait marĂ©chal-ferrant. Comme il est portĂ© vers les Ă©tudes, ses parents le font entrer au prieurĂ© bĂ©nĂ©dictin de Breuil. Il entre Ă  15 ans Ă  l'universitĂ© de Pont-Ă -Mousson et suit les cours de rhĂ©torique du pĂšre jĂ©suite Ignace L'Aubrussel (qui deviendra le confesseur de la reine d'Espagne)[1]. À la fin de ces Ă©tudes, il entra chez les bĂ©nĂ©dictins de la congrĂ©gation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe. Son noviciat se fit Ă  l’abbaye Saint-Mansuy de Toul oĂč il prononça ses vƓux le . Il fut envoyĂ© ensuite suivre les cours de philosophie Ă  l’abbaye Saint-Èvre de Toul et ceux de thĂ©ologie Ă  l’abbaye de Munster.

Il est ordonnĂ© prĂȘtre le Ă  Arlesheim, prĂšs de BĂąle, et dit sa premiĂšre messe Ă  l'abbaye de Munster le .

Il fut chargĂ© d'expliquer les saintes Écritures dans l’abbaye de Moyenmoutier et Ă  Munster (1704), fut nommĂ© prieur Ă  Lay-Saint-Christophe (1714-1715)[2] puis devint abbĂ© de Saint-LĂ©opold de Nancy (1718). Il parcourut les divers monastĂšres de son ordre, dĂ©vorant les bibliothĂšques et rĂ©digeant de nombreuses compilations historiques. En 1728, Dom Calmet fut appelĂ© comme abbĂ© de Senones, la capitale de la principautĂ© de Salm. C'est dans la grande abbaye vosgienne qu'il travailla et vĂ©cut la derniĂšre partie de son existence, entretenant une correspondance avec de nombreux savants. Il y mourut le .

En 1746, il écrit le Traité sur les apparitions des esprits et sur les vampires, dans lequel il conclut résolument au caractÚre fictif de ces créatures, issues des légendes d'Europe de l'Est[3]. Voltaire, qui caricature ou n'a pas bien lu, se moque de Calmet et écrit sarcastiquement, à l'entrée « vampire » de son Dictionnaire philosophique:

« Quoi ! C'est dans notre XVIIIe siĂšcle qu'il y a eu des vampires ! C'est aprĂšs le rĂšgne des Locke, des Shaftesbury, des Trenchard, des Collins ; c'est sous le rĂšgne des d'Alembert, des Diderot, des Saint-Lambert, des Duclos qu'on a cru aux vampires, et que le RPD Augustin Calmet, prĂȘtre, bĂ©nĂ©dictin de la congrĂ©gation de Saint-Vannes et de Saint-Hydulphe, abbĂ© de Senones, abbaye de cent mille livres de rente, voisine de deux autres abbayes du mĂȘme revenu, a imprimĂ© et rĂ©imprimĂ© l'Histoire des Vampires, avec l'approbation de la Sorbonne, signĂ©e Marcilli ! »

Voltaire consulte néanmoins les ouvrages de Calmet, s'appuie de façon fréquente sur sa prodigieuse érudition pour l'élaboration de ses propres écrits, en particulier le Dictionnaire philosophique.

Les commentaires de la Bible Ă©crits par Augustin Calmet insistent sur la continuitĂ© entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance : tout en restant fidĂšle Ă  la thĂ©ologie de la substitution et Ă  la place centrale qu'y occupe JĂ©sus-Christ, il dĂ©fend l'idĂ©e que l'Ă©tude du christianisme est indissociable de celle du judaĂŻsme[4]. Il Ă©crit notamment : « La vraie religion est passĂ©e des HĂ©breux aux chrĂ©tiens, sans interruption et sans milieu : et on n’aura jamais une notion bien distincte du christianisme, que l’on n’y joigne la connaissance de l’histoire et de la religion des Juifs. L’ancienne et la nouvelle Alliance, Ă  le bien prendre, n’en font qu’une, dont JĂ©sus-Christ est le milieu, le lieu, et le centre[4]. » Il est Ă©galement l'auteur d'une dissertation « Sur l’excellence de l’histoire des HĂ©breux, par-dessus celles des autres nations », plusieurs fois rĂ©imprimĂ©e[4].

Calmet meurt le 25 octobre 1757 Ă  Senones.

Hommages

Place Dom-Calmet Ă  Commercy.

Des places portent son nom à Commercy et à Senones, ainsi qu’une rue Dom-Calmet au centre-ville de Nancy depuis 1867[5]. Une rue de Metz dans le quartier du Sablon porte son nom depuis 1934. Une rue d'Épinal porte son nom, depuis le 6 janvier 1953, dans le quartier de la Belle-Étoile[6].

On trouve aussi une rue Dom-Calmet dédiée à Augustin Calmet dans la commune de Lupcourt (54) au sud de Nancy.

Son monument funĂ©raire est Ă©rigĂ© dans l’abbaye Saint-Pierre de Senones et comporte la liste de ses Ɠuvres majeures[7].

Publications

Dom Augustin Calmet, gravure, 1750.

L'Ɠuvre de Dom Augustin Calmet est Ă©clectique et prolifique. Ses principaux ouvrages sont :

Le Dictionnaire Bouillet indique au XIXe siÚcle qu'on ne peut refuser, à Calmet une « érudition immense ; mais son style est lourd, diffus, incorrect, et l'auteur manque souvent de critique et de méthode ». Cet avis est discutable.

Notes et références

  1. Senones, Moyenmoutier, Étival, pays d’abbayes en Lorraine. O.T. du pays des abbayes, 2007, p. 62 (ISBN 978-2-9529604-0-3).
  2. Biographie succincte de Dom Calmet.
  3. Cf. notamment la conclusion sur le sujet, dans le tome II.
  4. « Voltaire antisémite » par Gilles Banderier, La Nef, juillet-août 2014.
  5. histoire de la rue Dom Calmet Ă  Nancy.
  6. Jean Bossu, Chronique des rues d'Épinal, tome I, Épinal, 1976, pp. 64-67.
  7. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célÚbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 978-2-7491-2169-7, présentation en ligne), p. 272.
  8. Augustin Calmet, Histoire de Lorraine...depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, ..., , 568 p. (lire en ligne), p. 87.

Annexes

Bibliographie

  • Auguste Digot, Notice biographique et littĂ©raire sur dom Augustin Calmet, Nancy, Wiener, , 157 p.
  • T. de Morembert, « Calmet (Antoine, en religion dom Augustin) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 7, Paris, [dĂ©tail des Ă©ditions] , col. 913-4
  • Fabienne Henryot et Philippe Martin (dir.), Dom Augustin Calmet, un itinĂ©raire intellectuel, Amiens, Riveneuve, , 432 p. (ISBN 978-2-914214-54-4, prĂ©sentation en ligne).
  • Augustin FangĂ©, La vie du trĂšs-revĂ©rend PĂšre D. Augustin Calmet, abbĂ© de Senones, avec un catalogue raisonnĂ© de tous ses ouvrages, tant imprimĂ©s que manuscrits, Imprimeur Joseph Pariset, Senones, 1762, lire en ligne.
  • AurĂ©lie GĂ©rard, Dom Augustin Calmet et l'abbaye de Senones : un milieu littĂ©raire, Ă©d. Dominique GuĂ©niot, Langres, 2012, 976 p. (ISBN 978-2878254723)
  • Ildefonse Cathelinot, Gilles Banderier, RĂ©flexions sur le TraitĂ© des Apparitions de dom Calmet, Éditions JĂ©rĂŽme Millon, 2008, 181 p. (ISBN 978-2841372232)
  • Dom Calmet bĂątisseur, administrateur : ses rapports avec la PrincipautĂ© de Salm. Dom Augustin Calmet, nouvel abbĂ© de Senones (1728-1757)
  • PrĂ©sentation du "TraitĂ© sur les apparitions" par P. Martin, 2007
  • Gilles Banderier, Dom Augustin Calmet, Le Barroux, Éditions Sainte-Madeleine, , 56 p.
  • Catherine Guyon, « Augustin Calmet », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 84-86

Article connexe

Liens externes

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