Accueil🇫🇷Chercher

Castifao

Castifao est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartenait à la piève de Caccia.

Castifao
Castifao
Vue de Castifao.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes Pasquale Paoli
Maire
Mandat
François Orsini
2020-2026
Code postal 20218
Code commune 2B080
DĂ©mographie
Gentilé Castifinchi
Population
municipale
139 hab. (2020 en diminution de 15,24 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 3,3 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 42° 30′ 19″ nord, 9° 06′ 45″ est
Altitude 506 m
Min. 219 m
Max. 1 049 m
Superficie 42,15 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Golo-Morosaglia
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Castifao
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Castifao
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse
Voir sur la carte topographique de Corse
Castifao
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse
Voir sur la carte administrative de Corse
Castifao

    GĂ©ographie

    Le village.

    Situation

    Castifao est située dans l'ancienne pieve de Caccia dont elle était le centre, sur la rive gauche du Golo, en limite du parc naturel régional de Corse et du Giussani. Elle domine la basse vallée de l'Asco.

    Communes limitrophes

    GĂ©ologie et relief

    Castifao occupe une partie septentrionale de la dépression centrale de l'île, une ligne qui la coupe du nord-ouest au sud-est, depuis l'Ostriconi jusqu'à Solenzara et qui partage la « Corse occidentale cristalline » anté-hercynienne et hercynienne située à l'ouest, comprenant des formations géologiques qui vont du protérozoïque au permien, constituée pour l'essentiel de roches granitiques, de la « Corse orientale Alpine » composée de terrains divers, issus d’un océan disparu appelé liguro-piémontais et de ses marges continentales[1]. Cette zone présente une couverture sédimentaire autochtone de la Corse ancienne.

    La commune est ceinte sur toute sa partie occidentale par une chaîne de montagnes moyennes, contreforts d'un petit chaînon montagneux du massif du Cinto, comprenant le Monte Padro et les Aiguilles de Popolasca.

    Elle est traversĂ©e par la rivière Tartagine depuis le dĂ©part de la CrĂŞte di Poggiali (386 m) jusqu'Ă  sa confluence avec le ruisseau de Rosario oĂą se trouve une ancienne carrière. Le plus haut sommet de la commune se situe Ă  (1 068 m), Ă  proximitĂ© de la Punta Debbiole (1 119 m - Moltifao). Sous celui-ci, passant sous le versant mĂ©ridional du village et la Tour de Paganosa, prend naissance le ruisseau Canale lequel va grossir le ruisseau de Frescolina affluent de la rivière Tartagine.

    Hydrographie

    La rivière Tartagine affluent de l'Asco, est le plus important cours d'eau communal. Durant la traversĂ©e du territoire sur environ 10,5 km[2], la Tartagine reçoit les eaux de nombreux ruisseaux parmi lesquels les ruisseaux de Calanello (rd)[3], de Frescolina (rd)[4], de Cattarello (rg)[5], de Forci (rd)[6] grossi des eaux du ruisseau de Solane, et de San Pietro (rg) qui a pour autre nom ruisseau de Sette Guadelle et ruisseau de Ronna[7].

    Accès routiers

    Trois routes permettent d'accéder au village de Castifao. Elles partent toutes trois de la RT 301 : au nord la D 247 depuis Palasca, à l'est la D 247 depuis la route territoriale 30 (ex-RN 197) dite Balanina et au sud la D47 de Moltifao. Cette dernière route se termine en cul-de-sac au village.

    Transports

    Village de montagne, Castifao est distant, par route, de :

    Urbanisme

    Typologie

    Castifao est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [8] - [9] - [10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11] - [12].

    La population de Castifao est concentrĂ©e dans le village de Castifao (530 m d'altitude en moyenne) avec ses quartiers Piazze, Casasoprane, Petrera, et au hameau de Piana qui, comme son nom l'indique, est une zone plane au nord du village, Ă  un peu plus de 300 m d'altitude. Cet espace traditionnellement communal, ouvert au libre parcours des animaux, qui prĂ©sentait jusque dans les annĂ©es 1960 un paysage très caractĂ©ristique de pagliaghji Ă  toits en terrasse, a Ă©tĂ© subdivisĂ© en parcelles privĂ©es vendues par la commune Ă  partir des annĂ©es 1970. Le visiteur y dĂ©couvre dĂ©sormais un nouveau type d'habitat fondĂ© sur le regroupement d'habitations individuelles.

    Le village est bâti Ă  flanc de montagne. C'est un village moyenâgeux de caractère, avec des maisons aux hautes façades sĂ©vères, aux toits de tuiles rouges et aux ruelles Ă©troites. L'Ă©glise paroissiale Saint-Nicolas se situe Ă  528 mètres d'altitude.
    Les habitants de Castifau sont des Castifinchi.

    Ses principaux hameaux sont :

    • Piazze,
    • Paganosa,
    • Petrera, tous trois entre 500 et 620 m d'altitude, et
    • Piana au nord du village, situĂ© beaucoup plus bas Ă  310 m d'altitude, au bord de la Tartagine.

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (81,6 %), forêts (8,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (6,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,8 %)[13].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[14].

    Histoire

    Moyen Ă‚ge

    La tradition orale permet de remonter les origines de Castifao jusqu'au XIIe siècle. Mais il semble bien que le village ait existé dès le IXe siècle, au lieudit Cuntratorri.

    Castifao était la capitale historique de la pieve di Caccia. L'église Santu Nicolau date du XIIe siècle. Quant au couvent San Francescu ruiné, il date de 1510.
    Plusieurs vestiges témoignent d'une présence marquée de l'occupant génois au Moyen Âge, notamment les ponts de Pontare et de Piana sur la rivière Tartagine, ou encore la Tour Paganosa.

    Vers 1520, la pieve de Cachia comptait environ 3 500 habitants (avec Petralba). Les lieux habitĂ©s Ă©taient la Petrella, Castifao, la Roma, la Paganosa, le Piazze, Moltifao, Cheta, Merezoli, Campolato, lo Borgo, Sevola, Asco, Canavaggia, la Costa[15].

    Temps modernes

    Dans l'histoire de la Corse, le couvent Saint-François de Castifau restera célèbre pour sa Consulta de 1755, l'assemblée de députés convoqués par le général Pasquale Paoli qui jeta les bases de la Constitution de la Corse indépendante.

    Castifao au temps de la Grande révolte des Corses contre les Génois

    Dans sa Chronologie des évènements survenus durant la période comprise entre 1729 et 1769 et qui se sont déroulés à Castifao, très souvent au couvent de Caccia, Antoine-Dominique Monti[16] rapporte les faits suivants :

    • 1732 : L'empereur d'Allemagne intervient dans le conflit pour aider GĂŞnes.
      • Du 6 au 8 janvier, Ă  l'issue d'une première consulte des Corses en rĂ©bellion au couvent de Caccia, un arrangement est dĂ©cidĂ© avec la rĂ©publique de GĂŞnes, sous la garantie de l'empereur. Une supplique, lui est adressĂ©e.
      • 3 mai, après un premier Ă©dit sans rĂ©sultat, le prince de Wurtemberg signe un nouvel Ă©dit Ă  Caccia Ă©nonçant que les communautĂ©s devront prĂ©senter leurs dĂ©putĂ©s au fur et Ă  mesure de l'avance des armĂ©es de l'empereur. Les armes et des otages devront ĂŞtre remis au prĂ©alable.
    • 1736 : ThĂ©odore baron de Neuhoff est proclamĂ© roi de Corse par les Corses le 13 avril.
    • 1737 : Le roi de France intervient en faveur des GĂ©nois.
      • Avril : ConfĂ©rence secrète des chefs de la Nation, Ă  Caccia, pour Ă©tudier des documents portant sur l'action du roi de Naples auprès du roi de France pour une intervention en Corse. Il lui aurait promis d'envoyer dans l'Ă®le le marĂ©chal de Noailles.
    • 1742 : dans les remous de la guerre de la succession d'Autriche.
      • 15 avril au 6 juin. Une trentaine de rebelles en armes se trouvent Ă  Caccia. L'Ă©vĂŞque d'Aleria qui visite son diocèse pacifiĂ©, refuse cependant de se rendre en Balagna pour ne pas traverser Caccia.
    • 1744, 8 aoĂ»t, le père LĂ©onard, de Port-Maurice, des Mineurs rĂ©formĂ©s, qui effectue Ă  travers l'Ă®le une mission confiĂ©e par le gouvernement gĂ©nois pour ramener les Corses Ă  l'obĂ©issance, se trouve au couvent de Caccia. Il y sĂ©journe plusieurs jours.
    • 1745, les 26 et 27 septembre : une consulte au couvent de Caccia confirme la mission des paceri (hommes de bonne volontĂ©) et condamne les partisans de la RĂ©publique.
    • 1751 : deuxième intervention française.
      • 7 juin : Venturini, Gaffori, Giuliani et d'autres chefs, rĂ©unis Ă  Caccia, convoquent une consulte gĂ©nĂ©rale et menacent de sĂ©vir avec la plus grande rigueur contre les perturbateurs et les traĂ®tres. Ils Ă©crivent au gouvernement français de surseoir Ă  l'Ă©vacuation de l'Ă®le par ses troupes.
    • 1753 : lors d'une consulte Ă  Orezza au dĂ©but janvier, Ghjuvan Petru Gaffori est Ă©lu gĂ©nĂ©ral. Il forme un gouvernement.
    • 1754, le 4 janvier : le Conseil supĂ©rieur chargĂ© d'administrer la Nation corse rassemble mille hommes, Ă  Caccia, destinĂ©s Ă  se rendre en Balagna avec la commission itinĂ©rante et mettre fin aux dĂ©sordres causĂ©s par les partis Fabiani et Giuliani.
    • 1755, les 21 et 22 avril : consulte gĂ©nĂ©rale au couvent de Caccia. On dĂ©cide d'une constitution qui pourrait ĂŞtre inspirĂ©e par Pascal Paoli ; mais l'assemblĂ©e est marquĂ©e par l'opposition entre le RĂ©vĂ©rend Gnaziu Venturini et Mariu Emmanuellu Matra. (Ce dernier sera tuĂ© le 28 mars 1757 en attaquant Paoli au couvent d'Alando dans le Bozio).
    • 1757, 19 juillet : Paoli rĂ©unit une nouvelle assemblĂ©e Ă  Caccia. On discute de la conduite Ă  tenir en cas d'un dĂ©barquement anglais suivi d'hostilitĂ©s avec les Français. L'accord se fait pour observer la plus stricte neutralitĂ©.
    • 1761, vers l'indĂ©pendance :
      • 13 mai : Le Saint-Siège adresse, Ă  ses reprĂ©sentants auprès des Cours europĂ©ennes, un mĂ©moire sur les diffĂ©rends qui l'opposent Ă  la RĂ©publique de GĂŞnes.
      • Mi-mai, arrive Ă  Bastia l'Eccellentissima Deputazione composĂ©e de 6 sĂ©nateurs. Elle est accompagnĂ©e de 8 officiers corses dont le capitaines Ghjacumu Dante Grimaldi, de Caccia, et Limperani, de Casinca, que la RĂ©publique destine Ă  convaincre les populations d'accepter la paix qui leur est offerte.
      • Mai. Les capitaines Grimaldi et Limperani tentent de se rendre dans leurs villages ; ils sont arrĂŞtĂ©s. Limperani est enfermĂ© dans la tour de Furiani ; Grimaldi est reconduit Ă  Bastia sous les huĂ©es des populations.
    • 1764, la France interviendra une quatrième fois. La Corse deviendra française en 1769.

    En 1789 la pieve de Caccia devient le canton de Castifao.

    Époque contemporaine

    En 1954, le canton de Castifao comprenait les communes de Asco, Castifao et Moltifao. Castifao comptait 280 habitants en 1954[15].

    1971 - 1973 : De nouveaux cantons sont créés. Le nouveau canton de Castifao-Morosaglia est créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Castifao et Morosaglia.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1981 1984 FĂ©licien Filippi DVG
    1984 En cours Mathieu Cervoni PS Retraité, maire
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[18].

    En 2020, la commune comptait 139 habitants[Note 2], en diminution de 15,24 % par rapport Ă  2014 (Haute-Corse : +5,98 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    553612628600619645780692685
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    750701649673640668702537650
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    680683568538508504310280271
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018
    266234223137152153153160145
    2020 - - - - - - - -
    139--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee Ă  partir de 2006[20].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    • La fĂŞte patronale a eu lieu dĂ©sormais le 15 aoĂ»t Santa Maria Assunta, elle a pris le relais de la très ancienne fĂŞte de la Saint-Nicolas, le 6 dĂ©cembre.
    • Sentier patrimonial et historique de la piève de Caccia. C'est une balade au dĂ©part de la confluence des rivières Tartagine et Asco, au lieu-dit « Pontare », qui permet de dĂ©couvrir les ponts gĂ©nois, via romana, tour de Paganosa et couvent de San Francescu, tĂ©moins du riche passĂ© historique de la piève.

    Économie

    Panorama du village.

    Les ressources économiques sont tirées essentiellement du pastoralisme (élevage d'ovins).

    Récemment, un contrat de concession immobilière a été signé le 12 septembre 2009 avec la société Kyrnesole. Il concerne le projet d'implantation d'une ferme photovoltaïque au lieu-dit Sant' Agostino, au sud-est du village.

    La commune dispose d'une agence postale et d'un service de l'Office national des forĂŞts.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Le monument aux morts.
    • un curieux mĂ©galithe dont la base est gravĂ©e d’inscriptions et de dessins au sens toujours mystĂ©rieux.

    Tour Paganosa

    Tour Paganosa.

    La Tour Paganosa construite en 1606, aujourd'hui ruinée, domine le hameau éponyme. Cette maison-tour génoise à deux étages avait une plate-forme de guet. Elle a été détruite par un incendie au siècle dernier.
    En contrebas se situe une grande maison dite "la caserne", également ruinée. Elle avait été utilisée par les Génois en 1635. Deux autres tours auraient existé à Castifao.

    Pont génois de Piana

    Le pont génois au hameau de Piana, a été construit sur la rivière Tartagine en 1498. Il est proche de la route D 547 et est signalé par un panneau. L'ouvrage n'est pas protégé.

    • Pont gĂ©nois de Piana sur la Tartagine.
      Pont génois de Piana sur la Tartagine.
    • Pont gĂ©nois de Piana.
      Pont génois de Piana.
    • Pont gĂ©nois de Pontare sur la Tartagine.
      Pont génois de Pontare sur la Tartagine.
    • Quartier Piazze.
      Quartier Piazze.

    Ancien couvent de Caccia

    Le couvent San Francescu di Caccia est situĂ© sur la route qui relie Castifao Ă  Moltifao, au col (493 m) du mĂŞme nom. Il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© Ă  partir de 1510, du moins en ce qui concerne sa première mouture. Au dĂ©part, c'Ă©tait un bâtiment en bois, appelĂ© alors luoco, dont les plans sont dus Ă  Ghjuvacchinu, un franciscain originaire du village voisin de Sepula, abandonnĂ© depuis le XVIIIe siècle. En grande partie dĂ©truit par les troupes du gĂ©nĂ©ral gĂ©nois Doria en 1553, le couvent est restaurĂ© en 1569 par le frère Agustinu di a Pupulasca (Augustin de Popolasca), son « gardien », c'est-Ă -dire son supĂ©rieur. La toute première Ă©glise est consacrĂ©e en juillet 1569. Elle abrite les reliques de deux saints très en vogue Ă  l'Ă©poque, San Costanza et San Grato. Devant l'importance du culte, la construction d'une seconde Ă©glise est rendue nĂ©cessaire en 1750.

    C'est dans ce couvent, dont le supérieur, le RP.Apostolis est l'un de ses amis, que Pasquale Paoli assemblera, en avril 1755, peu de temps après son retour en Corse, la Cunsulta de Caccia, qui jette les bases de la Constitution de la future Corse indépendante. Après l'annexion française, le couvent sert de siège à l'une des quatre juntes installées par le nouveau pouvoir. Dans les locaux transformés pour les besoins de la chose, se trouve logés les militaires du Régiment Provincial Corse et le personnel judiciaire de la Junte. On applique même la question ordinaire dans les caves du couvent. En 1782 un pan de voûte s'effondre, causant de nombreuses victimes.

    Lors de la Révolution Française, il est pillé et ruiné. Bon nombre de ses terrains sont vendus aux enchères ; son mobilier est dispersé dans les environs. Le village voisin de Moltifau conserve aujourd'hui encore l'imposant tableau de la Cène qui se trouvait dans le réfectoire du couvent. Dans l'église paroissiale Saint-Nicolas sont transférés de nombreux tableaux et statues, les grandes orgues et le maître-autel en marbre. L'orgue, construit vers 1820 par les Frères Crudeli, a été repris en 1842 par le balanin Anton Pietro Saladini[21]. Il fut restauré une première fois par Maracci, puis par Loiseau.

    Pendant le royaume Anglo-Corse (1794 - 1796) le couvent est à nouveau fréquenté par quelques frères qui remettent en état certaines parties du bâtiment. Mais à la chute du royaume, celui-ci est abandonné.

    En 1824 la commune décide d'en faire le cimetière municipal, et ce malgré l'opposition du directeur des Domaines qui tente de s'y opposer par préfet interposé, mais en vain.

    Le couvent était habité par des moines franciscains encore appelés zocculanti à cause des sandales qu'ils chaussaient pour aller quêter sur les routes de la région. Un contrat précis, passé devant notaire, indiquait clairement quels endroits leur étaient autorisés pour ces quêtes.

    San Francescu a vécu des heures historiques. Une mission de réconciliation eut lieu en 1744, avec la venue de San Leonardo di Porto Maurizio. Mais d'autres grands moments jalonnèrent la vie de l'édifice comme la Consulta de 1743, celle de 1755, le séjour du visiteur apostolique, Mgr de Angelis, en 1763, ou bien encore les derniers combats des derniers résistants paolistes conduits par Cervoni et Pasqualini en 1774.

    Église Saint-François

    L'église Saint-François du couvent, celle de 1750, est protégée et classée MH par arrêté du 28 mai 1979[22]. La facture d'orgue, œuvre de Crudeli frères (facteur d'orgues) exécutée vers 1820 et propriété de la commune, bénéficie de la protection Monument historique par arrêté du 22 mars 1991[23]. Seule la partie instrumentale de l'orgue est classée MH[21]. Il fut restauré par le célèbre facteur balanin Saladini, puis Maracci et enfin Loiseau.

    En 1994 le fronton de l'église est restauré. L'édifice est en pleine réfection depuis plusieurs années (travail de l'Associu San Francescu di Caccia créée par Jean Raphaël Cervoni.)

    • Ancien couvent de Caccia.
      Ancien couvent de Caccia.
    • ExtĂ©rieur du Couvent.
      Extérieur du Couvent.
    • IntĂ©rieur du Couvent.
      Intérieur du Couvent.
    • Ancien couvent de Caccia.
      Ancien couvent de Caccia.
    • Fronton restaurĂ©.
      Fronton restauré.

    Église Saint-Nicolas

    Église Saint-Nicolas et chapelle de Confrérie Saint-Antoine de Janvier.

    L'église Saint-Nicolas (San Nicolaiu) du XIIe siècle, remaniée avec un clocher à trois étages au XVIIIe siècle, parait être l'église piévane de Caccia. Elle a été récemment restaurée. Comme pour de très nombreuses églises de Corse, une statuette du saint patron est présente dans la petite niche au-dessus de l'entrée. L'église est située en contrebas de la place du Monument aux morts. La chapelle de confrérie Saint-Antoine de Janvier lui fait face. Sont attenantes à l'édifice, la mairie et l'agence postale.

    Autres patrimoines religieux

    • La chapelle de ConfrĂ©rie Saint-Antoine de Janvier. Elle a Ă©tĂ© construite en 1692 avec les pierres d'U Castellu, l'ancienne demeure de Sampiero Corso, par la ConfrĂ©rie du Très Saint-Rosaire Ă  laquelle a succĂ©dĂ© la ConfrĂ©rie Saint-Antoine de Janvier. RestaurĂ©e rĂ©cemment.
    • la chapelle Saint-Augustin (Sant' Agostino) ruinĂ©e au sud-est du village, Ă  660 m d'altitude.
    • la chapelle Saint-Roch (San Roccu) restaurĂ©e en aoĂ»t 2011 par la ConfrĂ©rie Sant'Antone Abbate.

    Arrêté de protection de biotope, d’habitat naturel ou de site d’intérêt géologique

    Les chauves-souris des galeries de Saint-Augustin

    Les anciennes galeries des mines de Saint-Augustin abritent une colonie exceptionnelle de huit espèces de chauves-souris regroupant plus de 1200 individus chacune année.
    Parmi ces espèces, le murin du Maghreb, le minioptère de Schreibers et le murin de Capaccini qui se reproduisent en période estivale. Une autre espèce, le grand rhinolophe vient y hiberner en saison froide. Depuis 1999 le site est intégré au Réseau Natura 2000 qui le place à la fois sous protection réglementaire et protection physique[24].

    Parc naturel régional

    Castifao est une commune adhérente au parc naturel régional de Corse, dans son « territoire de vie » appelé Caccia-Ghjunsani[25].

    ZNIEFF

    La commune est concernée par trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :

    Anciennes mines de Castifao

    Les anciennes mines de Castifao étaient autrefois exploitées pour le cuivre. D'une superficie de 300 ha, sur les communes de Castifao et de Moltifao, elles sont composées de trois ensembles distincts : les mines du hameau de Piana, les mines sur la Tartagine en amont de Piana et la mine isolée dite « génoise », située au nord de la zone principale. Leurs galeries abritent six espèces de chiroptères et, fait très rare, servent à la fois de gîtes d’hibernation et de reproduction. D'un intérêt régional primordial pour les chauves-souris, le site fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940030410 - Anciennes mines de Castifao[26].

    ChĂŞnaies vertes d'Acoulese Ă  Castifau

    D'une superficie de 353 ha, la zone concerne la seule commune de Castifao. Elle se situe sur le côté ouest de la D547, après le village de Piana, en direction d’Olmi-Cappella. Les boisements de chênaies vertes de petite taille mais avec des arbres âgés et de belle taille abritent des sites de nidification d'autours des palombes (Accipiter gentilis). La zone fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940031091 - Chênaies vertes d'Acoulese à Castifau[27].

    Grotte de Pietralbella, tourbière Moltifao, chênaie verte

    La zone d'une superficie de 1 724 ha concerne six communes : Canavaggia, Castifao, Moltifao, Morosaglia, Piedigriggio et Popolasca. Elle comporte trois parties :

    • La chĂŞnaie verte de Piedigriggio : elle s'Ă©tend sur un petit massif montagneux, localisĂ© Ă  l'ouest de la dĂ©pression centrale, Ă  la hauteur de Ponte Leccia ;
    • La grotte de Pietralbella : c'est une cavitĂ© naturelle servant de gĂ®te d'hibernation Ă  plusieurs espèces de chiroptères ;
    • La tourbière de Moltifao : elle se situe dans le sillon central sĂ©parant la Corse cristalline de la Corse alpine. Elle comprend une remarquable tourbière acide Ă  sphaignes (Habitat "prioritaire" de l'Annexe I) et une importante aulnaie.

    La zone fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004186 - ChĂŞnaies vertes d'Acoulese Ă  Castifau[28].

    Natura 2000

    Sites d'Intérêt Communautaire (Dir. Habitat)
    Cavités à chauves-souris de Castifao, Muracciole, Olmeta di Tuda et Coggia-Temuli
    Ces cavités abritent un SIC de la directive "Habitats, faune, flore", d'une superficie de 21 ha, inscrit à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche FR9400613 - Cavités à chauves-souris de Castifao, Muracciole, Olmeta di Tuda et Coggia-Temuli[29].
    Zone de Protection Spéciale (Dir. Oiseaux)
    Chênaies et pinèdes de Corse
    La ZPS « Chênaies et pinèdes de Corse », site de la directive "Oiseaux" Natura 2000, couvre une superficie de 686 ha. Elle est inscrite à l'INPN sous la fiche FR9412008-Chênaies et pinèdes de Corse[30].

    Personnalités liées à la commune

    • Antoine Pierre Jean Colombani (1908 - 1992), Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur, Officier de l'Ordre du MĂ©rite, Croix de Guerre 1939 - 1945. Fils de Pascal-Toussaint Colombani, laboureur Ă©migrĂ© vers 1900 Ă  Paris, natif de Castifao (1873 - 1958) et de Jeanne Franchescetti (1882 - 1944), petit-fils de Pierre Colombani (1843 - ?) et Restitude Parsi (1841 - ?). Antoine Colombani est un physicien, docteur ès Sciences, professeur des UniversitĂ©s et ancien doyen de la FacultĂ© des Sciences de Rouen.

    Né le 21 avril 1908 à Paris, le Pr Antoine Colombani effectue ses premiers travaux de recherche sous la direction de Paul Langevin au Collège de France, où il passe sa thèse de doctorat en 1943. Officier de la Marine nationale en 1939 - 1940, actif dans la résistance, il participe aux combats pour la libération de Paris, où il est décoré. Après la guerre, il constitue, à Caen puis à Rouen, des groupes de recherche universitaire qui contribuèrent largement au développement de la physique des couches minces métalliques. Il fut parmi les fondateurs de l'Université de Rouen, étant en particulier Doyen de la Faculté des Sciences de 1961 à 1971. Marié à Lucette Nérinck en 1944, deux enfants : Pascal Colombani et Françoise Colombani-Clier.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Découverte géologique de l'île de Beauté, Centre de géologie de l’Oisans, 2010
    2. Distance calculée avec Géoportail
    3. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Calanello (Y7110600) » (consulté le ).
    4. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Frescolina (Y7111720) » (consulté le ).
    5. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Cattarello (Y7111760) » (consulté le ).
    6. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Forci (Y7111780) » (consulté le ).
    7. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de San Pietro (Y7110600) » (consulté le ).
    8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    14. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    15. A-D Monti in Corse Éléments pour un dictionnaire des noms propres ADECEC
    16. A-D Monti La Grande révolte des Corses contre les Génois 1729-1769 ADECEC 1979
    17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    21. Notice no PM2B000479, base Palissy, ministère français de la Culture.
    22. Notice no PA00099185, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    23. Notice no PM2B000805, base Palissy, ministère français de la Culture.
    24. Panneau Natura 2000 Commune de Castifau
    25. Le Parc naturel régional de Corse sur le site de l'INPN
    26. ZNIEFF 940030410 - Anciennes mines de Castifao sur le site de l’INPN..
    27. ZNIEFF 940031091 - Chênaies vertes d'Acoulese à Castifau sur le site de l’INPN..
    28. ZNIEFF 940004186 - Grotte de Pietralbella, Tourbière Moltifao, Chênaie verte sur le site de l’INPN..
    29. FR9400613 .html Fiche FR9400613 - Cavités à chauves-souris de Castifao, Muracciole, Olmeta di Tuda et Coggia-Temuli sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).
    30. FR9412008 .html Fiche FR9412008 - Chênaies et pinèdes de Corse sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.