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Campagne de Normandie (1449-1450)

La campagne de Normandie en 1449-1450 est une campagne militaire de la guerre de Cent Ans qui marque, après l’alliance entre la Bretagne et la France, la fin effective des ambitions territoriales des Anglais sur la France.

La Bretagne bascule dans le camp français

Le , alors qu’une trêve avait été signée entre la France et l’Angleterre, un aventurier à la solde des Anglais, François de Surienne dit l’Aragonais, s’empare de la ville bretonne de Fougères. Même si Arthur de Richemont, frère du duc François Ier de Bretagne, est connétable de France depuis 1425, cette action fait basculer officiellement la Bretagne dans le camp français.

Les premiers combats de la famille de Laval

On assemble des troupes bretonnes à Rennes. André de Lohéac, qui avait négocié la reddition du Mans le , vient rejoindre le connétable de Richemont à Saint-Aubin-du-Cormier.

Lohéac prend Bouvron, avec Jacques de Saint-Paul, et Monseigneur d’Orval, le 28 juin 1449. Jean de Dunois commande l’armée française, armée qui s’emploie à Rouen. Début septembre, les Bretons quittent Dol-de-Bretagne et s’avancent vers le Mont-Saint-Michel. L’assaut de Tombelaine, tenté ensuite par Lohéac, échoua faute d’échelles que le sire d’Estouteville devait fournir.

Mortain fut pris après une résistance acharnée de la garnison anglaise où il n’y avait plus que cinq hommes qui ne fussent pas blessés. Jacques de Saint-Paul et Lohéac, qui avaient pris la ville, y laissèrent chacun un lieutenant avec quinze lances. Pour eux, ils revinrent à Saint-Jame de Beuvron, puis à Saint-Aubin.

Campagne de Normandie en 1449

La campagne de Normandie s’engage. Des objectifs sont fixés. Le connétable de Richemont ayant décidé son frère le duc François Ier à entrer en Normandie, on attaqua Coutances. Lohéac était à l’avant-garde ; son frère, Guy XIV de Laval, comte de Laval, fut de ceux qui arrivèrent le lendemain. La ville se rendit le deuxième jour, puis l’avant-garde partit pour Saint-Lô, qui fit sa composition en deux jours. Les jours suivants se rendent presque sans résistance Carentan, le pont de Doüe, la bastille de Beuzeville, La Haye-du-Puits, Bricquebec, le Hommet, Lausué. André de Laval était de toutes ces affaires, et du siège de Valognes qui ne résista pas davantage.

En octobre, le connétable met le siège à Gavray, l’une des places les mieux défendues du Cotentin. À Pâques 1449, Lohéac et le comte de Laval sont de ceux qui accompagnent le connétable à Granville, Coutances, Saint-Lô.

Alliance franco-bretonne

Le duc de Bretagne signe avec le roi de France Charles VII une alliance qui lance une campagne en Normandie. Ce pacte donne l’occasion unique à Guy XIV de Laval, et à ses frères de servir simultanément les deux souverains[1]. Les armées françaises et bretonnes opèrent séparément. L’armée bretonne sous la commandement du duc de Bretagne et du connétable de Richemont entre en Normandie par l’ouest. Le comte de Laval et André de Lohéac sont dans cette armée. L’armée française est dirigée par le sénéchal de Normandie, Pierre de Brézé et Jean II de Bourbon, comte de Clermont.

L’alliance aboutit à une victoire à Rouen le sur Henri VI d'Angleterre et obligeant les Anglais à battre en retraite sur le Cotentin. Le , seules les places d’Avranches, de Bayeux, de Bricquebec, de Caen, de Cherbourg et de Saint-Sauveur-le-Vicomte sont encore tenues par les Anglais. Mais avec l’hiver, les Bretons débandent leur armée, promettant un retour en Normandie dès suivant.

Profitant de cette accalmie, le duc de Suffolk parvient Ă  financer l’envoi de 3 500 hommes environ sous les ordres de Sir Thomas Kyriell, force qui dĂ©barque Ă  Cherbourg le . Ils doivent rejoindre les 2 000 hommes de la garnison de Caen. Sur leur trajet, Valognes est tenu par le parti français. Le , son siège commence avec des renforts des autres garnisons anglaises menĂ©es par Matthew Gough. Le roi est alertĂ© et organise une armĂ©e de 3 000 hommes menĂ©e par Jean II de Bourbon, comte de Clermont, armĂ©e que devait rejoindre Richemont. Cette armĂ©e arrive Ă  Carentan le pour apprendre la reddition de Valognes deux jours auparavant. Le comte de Richemont, qui levait l’armĂ©e bretonne, n’est averti que vers le .

C'est une armĂ©e de 4 000 hommes que le duc de Bretagne et son frère ont levĂ©e. Cependant, le , parvenu Ă  Dol-de-Bretagne, le duc dĂ©cide de rester en Bretagne en retenant la moitiĂ© de l’armĂ©e bretonne. Ce n’est donc que le qu’avec une armĂ©e bretonne de seulement 2 000 hommes, Richemont s’engage en Normandie.

Bataille de Formigny

Le , Richemont arrive à Coutances où il reçoit un message du comte de Clermont, pour l’informer de la situation mais, interprétant mal le mouvement de Kyriell, il suppose un trajet vers Saint-Lô. En fait Kyriell prend le risque de trouver un gué dans les marécages de la baie du Grand Vey et, dans l’après-midi, il parvient au village de Formigny qu’il fortifie pour établir une étape. Le , Clermont apprend le passage des Anglais mais ne réagit pas et n’envoie que dans la soirée un messager à Richemont, qui ne sera averti qu’au matin du 15. Le , les Bretons du connétable interviennent de manière décisive aux côtés des troupes françaises et sauvent la bataille de Formigny.

Capitulation de la Normandie anglaise

Vire, Avranches et Bayeux se rendent ensuite. Désormais la reconquête de la Normandie ne saurait s’arrêter. Malade, le duc de Bretagne, François Ier, doit abandonner à Richemont seul la campagne en Normandie du sud. Rejoints par le roi, les Bretons assiègent Caen. En , le connétable se voit remettre les clés de la cité. À Cherbourg, la tâche se révèle plus ardue et de valeureux capitaines bretons y trouvent la mort, entre autres Tugdual de Kermoysan. À l’issue de la campagne, Charles VII confie à Richemont le gouvernement de la province.

Notes et références

  1. A. Dupouy, Histoire de Bretagne, Paris, 1932. p. 156. Dom Morice, MĂ©moires pour servir de preuves, t. II, p. 1451.

Source partielle

« Campagne de Normandie (1449-1450) », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)

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