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William de la Pole (1er duc de Suffolk)

William de la Pole ( à Cotton, dans le Suffolk[1] – meurt au large de Calais le ), comte, puis titré marquis, puis titré duc de Suffolk, est un des grands capitaines anglais de la guerre de Cent Ans. Il est quelquefois appelé dans les chroniques de l'époque « William de La Poole », aussi dit « Guillaume de La Poule, comte de Suffort »[2].

William de la Pole

Titres

Duc de Suffolk

–
(1 an et 11 mois)

Prédécesseur Lui-même (marquis)
Successeur John de la Pole

Comte de Pembroke

–
(3 ans, 2 mois et 5 jours)

Prédécesseur Humphrey de Lancastre
Successeur Extinction du titre
Jasper Tudor (indirectement)

Marquis de Suffolk

–
(3 ans, 8 mois et 19 jours)

Prédécesseur Lui-même (comte)
Successeur Lui-même (duc)

Comte de Suffolk

–
(28 ans, 10 mois et 20 jours)

Prédécesseur Michael de la Pole
Successeur Lui-même (marquis)
Biographie
Dynastie Famille de la Pole
Distinctions Ordre de la Jarretière
Autres fonctions Lord-grand-chambellan
Surnom Jackanapes
Naissance
Cotton (Suffolk)
Décès (à 53 ans)
Manche
Père Michael de la Pole
Mère Katherine Stafford
Conjoint Alice Chaucer
Enfants John de la Pole
Jane de la Pole (illégitime)
Description de l'image Coat of Arms of William de la Pole, 1st Duke of Suffolk.svg.

Biographie

Fils de Michael de la Pole, 2e comte de Suffolk, et de Katherine, fille d'Hugh, 2e comte de Stafford, il est le petit-fils de Michael de la Pole, 1er comte de Suffolk, chancelier d'Angleterre et l'arrière-petit-fils de William de la Pole, marchand de laine et financier.

Il est sérieusement blessé lors du siège d'Harfleur (1415) au cours duquel son père est tué[3]. Quelques semaines plus tard, son frère aîné, Michael de la Pole, est tué à la bataille d'Azincourt et c'est William qui lui succède. En 1427, il tente de prendre Montargis, mais l'arrivée de l'armée française commandée par Dunois le contraint à lever le siège[4]. Il commande les forces anglaises conjointement avec les comtes de Salisbury et de Shrewsbury lors du siège d'Orléans[5] en 1428. Le , il est pris lors de l’assaut contre Jargeau par un gentilhomme, Guillaume Renault, qu'il adoube sur le champ de bataille pour ne pas subir la honte d'être pris par un simple écuyer[6]. Il restera prisonnier de Charles VII pendant quelques mois[7]. Il figure dans la lettre de Jeanne d'Arc aux habitants de Tournai[8].

De retour en Angleterre en 1434, il devient l'allié d'Henri Beaufort contre Humphrey de Gloucester dans sa lutte pour le pouvoir ; Beaufort est pour une trêve avec la France. Suffolk négocie[9] le mariage d'Henri VI avec Marguerite d'Anjou en 1444. Comme récompense, le roi l'élève au rang de marquis. À la même époque, il épouse Alice Chaucer, petite-fille du poète Geoffrey Chaucer. En 1434, il devient seigneur de Wallingford.

En février 1447, il fait arrêter l'oncle du roi, Humphrey de Gloucester. En avril, après la mort d'Henri Beaufort, il est le véritable maître du pouvoir, dirigeant l'Angleterre au nom du faible et influençable Henri VI[10]. Celui-ci le nomme lord-chambellan, amiral d'Angleterre et son titre de comte de Suffolk est élevé en duché.

Mais il est déjà en perte de popularité auprès du Parlement et des autres barons. Un traité secret cédant le Maine à la France lui met à dos une bonne partie du public anglais[11]. La perte de la Normandie en 1450 est la goutte qui fait déborder le vase. Le 28 janvier, il est arrêté et emprisonné à la Tour de Londres[12]. Il est banni pour cinq ans mais son bateau l'emmenant en France est intercepté par une bande de soldats mécontents appartenant au duc d'Exeter qui le condamnent à mort et le décapitent[13] le .

Postérité

Voir aussi

Notes et références

  1. D'après Napier, pp. 47, 64–5.
  2. Jean Alexandre C. Buchon, Chronique et procès de la pucelle d'Orlèans, Verdière, 1827, p. 287
  3. D’après Napier, p. 48.
  4. G. Millon de Montherlant, Le siège de Montargis en 1427, Revue des Questions historiques, 1898
  5. D’après les Chroniques d’E. de Monstrelet, vol. IV, p. 360 ; et Ramsay, vol. I, p. 384
  6. Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Champion, (lire en ligne)
  7. D’après les Chroniques du Mont Saint-Michel, i, note de la p. 156 ; et Napier, op. cit., p. 317.
  8. « Jeanne d'Arc - H.Wallon - Appendice : Lettre de Jeanne aux habitants de Tournai », sur www.stejeannedarc.net (consulté le )
  9. D’après Stevenson, i. 67–79, vol. ii. pt. i. Préface pp. xxxvi–xxxviii; et Ramsay, op. cit., vol. II, pp. 58–60
  10. D’après Basin, i. 187, 190; et Escouchy, i. p. 115;
  11. D’après Gascoigne, Loci e Libro Veritatum, pp. 190, et 204–5 ; et Ramsay, op.cit., vol. II, p. 62
  12. D’après les Rolls of Parliament, v. 176–177
  13. Cf. Ramsay, op. cit., vol. II, p. 121; le recueil des Paston Letters, vol; I, p. 125; et Gascoigne, op. cit., p. 7

Bibliographie

  • Edgar Trevor Williams, Christine Stephanie Nicholls, The Dictionary of national biography, Oxford University Press, (ISBN 0-19-865207-0, lire en ligne), p. 1178
  • Douglas Richardson, Plantagenet ancestry: a study in colonial and medieval families., Baltimore, Genealogical Publishing Co., (ISBN 0-80631-750-7), p. 945
  • Henry Alfred Napier, Historical Notices of the Parishes of Swyncombe and Ewelme, James Wright, , xxi + 454, relié avec 21 ill. en plein-texte, 39 planches
  • Enguerrand de Monstrelet, Chroniques, Paris, Verdière, , 8 vol. in-octavo
  • James Henry Ramsay, Lancaster and York: a century of English history (A.D. 1399-1485), Oxford, Clarendon press, (réimpr. 2002 par Elibron Classics), 702 p.
  • Anon. (comm. et notes de Siméon Luce), Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Paris, Firmin Didot, 1879-1883, XXIII+322 soit 348, 2 vol. 23 cm
  • Gascoigne, Loci e Libro Veritatum, James E. Thorold Rogers, M. P., , 346 p. (lire en ligne)
  • Thomas Basin, Histoire de Charles VII, Paris, Les Belles Lettres, (réimpr. éd. et trad. Charles Samaran)
  • Mathieu d'Escouchy, Chronique, Paris, G. Du Fresne de Beaucourt pour la Société de l'histoire de France, (lire en ligne)
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