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Bois des Caures

Le bois des Caures se trouve sur le territoire de la commune de Moirey-Flabas-Crépion (ancienne commune de Flabas), dans le département de la Meuse, au nord de Verdun. En , le bois est traversé par la ligne de front. Cette partie du front mal protégée est défendue par les bataillons de chasseurs du lieutenant-colonel Driant. Le , au premier jour de la bataille de Verdun, le bois est détruit par une des plus impressionnantes préparations d'artillerie, les survivants des deux bataillons ont tenu tête pendant presque deux jours aux troupes allemandes en surnombre avant d'être détruits ou capturés. Cette résistance a permis de limiter la progression allemande et d'acheminer des renforts pour colmater le front.

Bataille du Bois des Caures
Description de cette image, également commentée ci-après
Bataille de Verdun, Flambas se trouve au nord de la zone.
Informations générales
Date –
Lieu Verdun, France
Issue défaite allemande
Belligérants
Forces en présence
143e brigade
72e division d'infanterie
30e corps d'armée.
42e brigade
21e division d'infanterie

Première Guerre mondiale

Batailles

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Front africain


Bataille de l'Atlantique

CoordonnĂ©es 49° 16′ 27″ nord, 5° 24′ 16″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille du Bois des Caures
GĂ©olocalisation sur la carte : Lorraine
(Voir situation sur carte : Lorraine)
Bataille du Bois des Caures

Contexte historique

Première ligne au Bois des Caures.

Le bois des Caures était la position la plus au nord du front de Verdun sur la rive droite de la Meuse entre les communes de Flabas, Haumont et Beaumont, la zone de repos était à Samogneux. Depuis la stabilisation du front, fin 1914, cette zone était considérée comme secondaire. Malgré les mises en garde du lieutenant-colonel Driant aucun effort de renforcement ne fut ordonné par le GQG. À partir du mois de , devant les avancées des préparatifs allemands en vue d'une offensive, Driant renforça les défenses dans le bois des Caures de son propre chef. Alternativement les 56e et 59e bataillons de chasseurs à pied occupaient les premières lignes.
Le , face à eux se trouvait la XXIe division allemande, formée de trois régiments soit neuf bataillons. Cette division était soutenue par 40 batteries d'artillerie lourde, sept batteries de campagne et 50 Minenwerfer (mortier de tranchée) soit 230 pièces.

La bataille

Combats des chasseurs.

Le , le bois des Caures est dĂ©fendu en première ligne par le 59e bataillon de chasseurs Ă  pied et le 56e bataillon de chasseurs Ă  pied en seconde ligne, soit environ 1 200 hommes, sous le commandement du lieutenant-colonel Émile Driant. Ă€ partir de 7 h 30, le bois et toute la ligne de front sont soumis Ă  un bombardement particulièrement intense, jusqu'Ă  16 h. On estime qu'environ 80 000 obus sont dĂ©versĂ©s sur le bois — soit un secteur de 1 300 mètres sur 800 mètres — pendant cette journĂ©e.

On ne saura jamais avec certitude combien de défenseurs ont survécu à cet ouragan d'acier, mais lorsque le bombardement cesse, à 4 h de l'après-midi, une poignée de fantassins émerge de ses abris et s'apprête à combattre. Ils ont les yeux rougis, les explosions les ont rendus sourd, beaucoup sont blessés ; la plupart de leurs mitrailleuses sont hors d'usage, certains n'ont plus que des grenades et leur baïonnette. Alors que les canons continuent à pilonner la zone située derrière le bois, les colonnes d'assaut allemandes, lance-flammes en tête, entreprennent leur progression parmi les souches lacérées du bois des Caures. Ce sont des éléments de la 42e brigade de la XXIe division, emmenés par cinq détachements de pionniers et des équipes de lance-flammes. Le jour baisse et il commence à neiger. Pas plus d'un quart des chasseurs ont survécu au bombardement, mais ils s'accrochent au terrain et contre-attaquent même pendant la nuit pour reprendre un poste perdu. Le sergent Léger et cinq chasseurs tirent jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de munitions ; Léger parvient encore à épuiser son stock de 40 grenades à main avant d'être blessé et de perdre conscience. Non loin de là, le sergent Legrand et six chasseurs n'ont plus que deux fusils en état de tirer, mais ils se battent jusqu'à la mort. Il n'y aura qu'un seul survivant, le caporal Hutin, blessé, est capturé[Note 1]. Le , les Allemands bombardent à nouveau la position, puis attaquent en force, emportant l'un après l'autre les postes et les abris. Driant brûle ses documents et évacue son poste de commandement. Il est tué peu après.

Bilan

Au cours de ces combats les chasseurs des deux bataillons perdent 90 % de leurs effectifs, leur résistance a cependant retardé de façon décisive la progression allemande. Elle a également permis aux renforts français d'arriver à temps pour éviter la percée vers Verdun. Ces combats marquent le début de la bataille de Verdun qui durera jusqu'en .

Le bois des Caures, lieu de mémoire

Un circuit pédestre de plein-air balisé permet de découvrir le site du bois des Caures. Des panneaux informatifs jalonnent le parcours de 800 m. On peut ainsi découvrir le PC, la tombe du lieutenant-colonel Driant et le monument commémoratif des 56e et 59e bataillons de chasseurs à pied.

Le monument au colonel Driant et aux soldats des 56e et 59e bataillons de chasseurs Ă  pied

Historique

En 1922, Le Souvenir français décida de rendre hommage, sur le champ de bataille, aux soldats des 56e et 59e bataillons de chasseurs à pied et à leur chef le lieutenant-colonel Driant.

Caractéristiques

Un monument fut Ă©rigĂ© a la fourche de la route de Flabas et de celle de Ville-devant-Chaumont, Ă  20 km au nord de Verdun. Ce monument a Ă©tĂ© sculptĂ© par GrĂ©goire Calvet. Un imposant monolithe taillĂ© dans la pierre calcaire de la Meuse se dresse au-dessus d'un bloc de roche. Au sommet Ă©merge une croix latine aurĂ©olĂ©e. En dessous, on peut voir un ensemble de croix mortuaires. La première croix est entourĂ©e d’un cor de chasse, symbole des chasseurs Ă  pied. Sur le socle a Ă©tĂ© gravĂ©e cette dĂ©dicace :

« Au Colonel Driant et à ses chasseurs. »

Autour du monument, se trouvent les tombes de treize soldats restés anonymes[1].

Du monument, on peut atteindre le village dĂ©truit de Beaumont-en-Verdunois situĂ© Ă  2,5 km environ.

Commémorations

Une cérémonie du souvenir est organisée tous les devant le monument commémoratif des chasseurs.
La 12e promotion (1965-1966) de sous-officiers d'active de l'ENSOA de Saint-Maixent et de l'EAENSOA de L'EMI de Montpellier porte le nom de VERDUN-BOIS DES CAURES.

La promotion de l'année 2016 (École Supérieur des officiers de réserve d'état major) a été baptisée promotion Lieutenant-Colonel DRIANT.

Notes et références

Notes

  1. Tragiquement, Hutin fut déporté et exécuté en 1944 pour ses activités dans la Résistance

Références

  1. « Le monument du bois des Caures », sur Le Souvenir Français, (consulté le ).

Bibliographie

  • 59e Bataillon de Chasseurs Ă  pied, Historique 1914 - 1918, Paris, Librairie Chapelot
  • Historique du 56e bataillon de Chasseurs Ă  pied, Metz, Imprimerie Lorraine
  • Jacques-Henri Lefebvre, Verdun : la plus grande bataille de l'histoire racontĂ©e par les survivants, France, Les Éditions de Riaux, coll. « mĂ©morial de Verdun », , 555 p. (ISBN 978-2-84901-021-1 et 978-2-901-18610-6, OCLC 314766721)
  • Pierre Miquel, Le Serment de Verdun, tome 3 de la suite romanesque Les enfants de la patrie, Paris, Fayard, 2002
  • Pierre Mari, Les grands jours (roman), Paris, Fayard, , 154 p. (ISBN 978-2-213-67065-2, OCLC 829991225),

Articles connexes

Liens externes


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