Basilique de Loreto
La Basilique de la Sainte Maison de Lorette est un édifice religieux situé dans la commune italienne de Lorette. Elle est construite, à partir de 1469, autour de la relique de la sainte maison de Marie ; cette dernière a été reconstruite en 1294 sur la colline de Lorette à partir des matériaux rapportées de Terre Sainte et coïncidant avec le périmètre de la Grotte de Nazareth.
Basilique de la sainte Maison de Lorette | |
Basilique de la Sainte Maison de Lorette | |
Présentation | |
---|---|
Nom local | Basilica della Santa Casa di Loreto |
Culte | Catholique |
DĂ©dicataire | Madone de Lorette |
Type | Basilique |
Rattachement | Lorette |
DĂ©but de la construction | 1468 |
Fin des travaux | 1587 |
Architecte | Marino di Marco Cedrino, Baccio Pontelli, Donato Bramante, Francesco di Giorgio Martini, Giuliano da Sangallo, Luigi Vanvitelli, Giuliano da Maiano, Giovanni Boccalini, Giambattista Ghioldi et Lattanzio Ventura |
Style dominant | Gothique et Renaissance |
Nombre de dômes | 1. (achevé en mai 1500 - troisième plus grand dôme d’Occident à sa construction) |
GĂ©ographie | |
Pays | |
RĂ©gion | Marches |
Province | AncĂ´ne |
Commune | Lorette |
Coordonnées | 43° 26′ 28″ nord, 13° 36′ 39″ est |
GĂ©ographie
La Basilique de Lorette se trouve à 25 kilomètres au sud de la ville d'Ancône (capitale des Marches et chef-lieu de la province d'Ancône en Italie.)
Le plan de la Basilique
Chronologie de la Construction de la Basilique
DĂ©but de la construction sous Paul II
En 1468, selon la volonté de Nicolò dall’Aste de Forli (alors Évêque de Recanati) commencèrent les travaux de construction d’une église.
Celle-ci devait avoir pour fonction de protéger la relique de la Sainte Maison que gérer l'arrivée des pèlerins toujours plus nombreux.
L’année suivante, en 1469, l’Évêque meurt ; le pape vénitien Pietro Barbo connu sous le nom de Paul II, décide de poursuivre les travaux, et ce dit-on, en souvenir d’une guérison, reçue cinq ans auparavant, alors qu’il se recueillait devant ladite sainte Maison.
Des architectes de cette période, on retient les noms de maestro Tommaso, Andrea Bacci da Milano, Giorgio Orsini da Sebenico l’architecte de la Loggia dei Mercanti d'Ancône.
Les grands travaux de Sixte IV et Marino di Marco Cedrino
Sixte IV fait poursuivre les travaux de l’église et confirmant son titre d'Alma Domus.
Le 3 octobre 1471, l’architecte et sculpteur Marino di Marco Cedrino (dont l'activité est attestée entre 1458 et 1476) est nommé architectus et generalis magister et ingenierius fabricae redis lauretanae du sanctuaire de Lorette par le commissaire pontifical[1].
Ce dernier est chargé de la poursuite de la construction des principaux murs et piliers de l'abside à partir du bras sud du transept.
Il collabore à la construction du sanctuaire jusqu'en 1476 ou 1477, où il semble avoir réalisé la porte principale en marbre quand la façade de la Basilique était encore toute de briques apparentes.
Les quatre sacristies des évangiles du transept, correspondant aux tours de l’ancienne forteresse protégeant la relique de la sainte Maison avant la construction de la basilique ont dû être construite durant ces mêmes années.
Ce qui en atteste tient en ceci que le peintre de Cortone, Luca Signorelli, décore la Sacristie saint Jean en 1479, et de manière contemporaine, Melozzo da Forli et Marco Palmezzano peignent l’un des premiers sott’in sù religieux de l’histoire de l’art sur la voûte de la sacristie saint Marc.
Innocent VIII, Francesco di Giorgio Martini et Baccio Pontelli
Bien que le Siennois Francesco di Giorgio Martini (1439-1501) et le Florentin Baccio Pontelli aient collaboré à l'édification de certaines des nombreuses Rocche des Marches durant la fin du XV°siècle, le maître milanais en ingénierie de Léonard de Vinci, Francesco di Giorgio Martini semblerait avoir repris le chantier seul en 1478.
En cette même année, Baccio Pontelli, probablement en raison des conflits entre Florence et les États pontificaux, travaille pour le compte du Duc d’Urbino Fredéric III de Montefeltro.
Il faut attendre 1487 pour que Baccio Pontelli soit nommé par le pape Innocent VIII, surintendant aux fortifications pontificales des Marches.
Il y réalise, à partir de 1488, la prouesse d’ajouter, au sommet du complexe absidal de la Basilique constitué d’une succession d’innombrables corps semi-circulaires, un chemin de ronde sur corbeaux.
Lui sont également attribuées les hautes fenêtres gothiques des absides en pierre blanche du Mont Conero et peut-être même la rosace de l’ancienne façade.
Alexandre VI et Giuliano da Sangallo
En 1498, le florentin Giuliano da Sangallo reçoit l’attribution de la couverture du transept.
Peut-être est-il au départ prévu un toit pyramidal, c’est en tout cas une Coupole qui sera dressée au sommet de la Basilique de Loreto.
Cette dernière est réalisée en seulement neuf mois, de septembre 1499 à mai 1500.
Giuliano da Sangallo y fait montre d'une grande habileté technique en réalisant alors la troisième plus grande coupole du monde occidentale de l’époque, s’inspirant des innovations de Filippo Brunelleschi pour Santa Maria del Fiore à Florence.
Pour en assurer la stabilité, il est alors fait appel, au cours de l’année de son achèvement, à Francesco di Giorgio Martini qui la consolide un an avant sa mort.
L’intervention s’avèrera insuffisante. Aussi, Jules II fera-t-il appel au polymathe marchisan Donato Bramante, pour en renforcer une nouvelle fois la stabilité en 1509[2].
Jules II et Bramante
Donato Bramante travaille Ă Lorette entre 1507 et 1509.
L'intervention de l’artiste Urbinate se révèle, elle aussi, insuffisante puisque Clément VII fera appel à Antonio da Sangallo le Jeune en 1526 afin d'intervenir sur les arches supportant la coupole de Giuliano da Sangallo.
Bramante réalise par ailleurs les dessins de la façade, de la place et du palais apostolique.
Il y réalise le dessin de la façade de laquelle nous est parvenue une trace au travers d’une médaille commémorative datant de Jules II.
Elle était surmontée d’un tympan au-dessus duquel était posée une statue de la Vierge, et percée d’une fenêtre ronde en son centre, probablement par respect pour l’antique rosace gothique.
LĂ©on X, Antonio da Sangallo le jeune et Andrea Sansovino
Sous Léon X, Andrea Sansovino (1460-1529) travaille à la Basilique depuis 1513 quand il est déclaré, en 1517 : architetto della Fabrica et assisté de Domenico Aimo da Bologna et Lucio Bandinelli.
Mais très vite, son travail d’architecte est interrompu par un avis négatif d'Antonio da Sangallo le jeune, à la suite de quoi Andrea Sansovino se consacrera entièrement au revêtement marmoréen de la sainte Maison.
Après l’assaut à Porto Recanati, le 5 juin 1518, par le sultan Selim Ier le cruel, le pape Léon X décide rapidement de la reconstruction complète des remparts tout autour du sanctuaire.
De 1518 à 1522, trois architectes y travaillent : les remparts sont conçus par Antonio da Sangallo le Jeune, réalisés par Cristoforo Resse da Imola qui, dès 1518, avait commencé à construire le mur d'enceinte avec deux bastions à merlons arqués aux extrémités, et Andrea Sansovino (1460-1529).
Clément VII
En 1526, Clément VII (Jules de Médicis) envoie donc son protégé Antonio da Sangallo le jeune (1483-1546), architecte de l’église Santa Maria di Loreto de Rome, afin de poursuivre le projet de Bramante qu’il poursuivra effectivement non sans en modifier le projet.
Il travaille sur l'emplacement de l'Atrium, pose un revêtement en plomb autour de la coupole et, comme le confirme Giorgio Vasari, il consolide l’ensemble de la Basilique dont les arcs supportant la coupole sont trouvés en mauvais état, comme les fondations de la basilique, trop peu profondes et reposant sur un terrain trop meuble :
Le pape Clément envoya Antonio pour réparer tant de désordre, arrivé qu’il fut à Lorette, étayant les arches et armant le tout avec une âme très résolue et judicieuse d’architecte, il refondit tout.
Giorgio Vasari, les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, 1568, Vie d’Antonio da Sangallo Architecte Florentin.
Les louanges de Vasari semblent très exagérées, la basilique n’étaient probablement pas en pareil état de décrépitude.
Antonio da Sangallo le jeune remet toutefois une grande partie de l’intérieur de l’église de style gothique au goût du jour, c’est-à -dire en style gréco-romain, et, avec l’aide de son frère Baptiste da Sangallo dit le Bossu, il épaissit les piliers de la Tribune et renforce les fondations sur tout le pourtour de la basilique, n’achevant le travail qu’en 1530.
Giuseppe Branca[3] exprime non sans lyrisme que les interventions des différents protagonistes, les goûts et les styles se superposant, la fabrica lauretana s’est alors totalement éloignée du dessin originellement prévu.
Elle est désormais un compromis entre remémoration du passé antique, exigences de la pratique cultuelle, des contraintes défensives face à une réalité géopolitique menaçante et une volonté de préserver un cadre de vie où il fait bon vivre.
Giovanni Boccalini semble sortir de nulle part lorsqu'en septembre 1555, le cardinal Rodolfo Pio, protecteur de la Sainte Maison de Lorette, le nomma architecte, l’appelant à succéder ainsi aux dénommés Carpigiano et Galasso Alghisi pendant vingt-cinq ans[4].
Dans l’ensemble de la S. Casa di Loreto l’œuvre du B. fut très limitée puisque la construction, commencée en 1468, était désormais achevée sauf dans la façade extérieure, pour laquelle Bramante en 1509 avait esquissé un projet vaste et solennel. L’année suivante, Bramante lui-même avait fait exécuter le modèle en bois du palais apostolique destiné à ceindre sur trois côtés la vaste place devant le temple, mais le projet de Bramante fut modifié en 1517 par Antonio da Sangallo, Celui-ci prévint un double ordre d’arcades et de loggias sur trois côtés de la place, avec de fortes tours carrées, angulaires, et dessina les petites portes avec des fenêtres flanquées sous un seul tympan, qui furent fidèlement exécutées sous le portique inférieur. Mais les travaux avancent avec une extrême lenteur, de sorte qu’en 1556, on n’était pas allé au-delà du onzième pilier du côté nord. Le B. donna une impulsion à cette usine, mais sans rien changer au projet du Sangallo : plus fidèle exécutant, donc, que concepteur. Il compléta le côté, érigea la galerie supérieure avec les piliers ioniques, les balustrades solennelles sur les marches, les fenêtres sobres (mais seulement les trois premières portent sur le fronton le nom du Pieux, qui mourut en 1564, tandis que les suivantes, qui les calquent, sont postérieures à 1587), les portails solennels inspirés d’un goût maniériste pas encore transmutant dans le pur caprice (deux feuilles avec des études sont conservées au
La façade du Sanctuaire fut commencée en 1571, sous le pontificat de S. Pie V, par Giovanni Boccalini da Carpi et poursuivie par G. B. Ghioldi, jusqu’à son achèvement en 1587.
En 1574, le pape Grégoire XIII
En 1578, le journal de voyage de Nicolas Audebert fait état d’une façade de marbre recouvrant encore partiellement la maçonnerie de briques[5].
En 1587, avec l’ajout de la façade, l’édifice put être considéré comme achevé. La façade du Sanctuaire fut commencée en 1571, sous le pontificat de S. Pie V, par Giovanni Boccalini da Carpi et poursuivie par G. B. Ghioldi, jusqu’à son achèvement en 1587. En 1574, le pape Grégoire XIII chargea d’agir comme commissaire et procureur au sanctuaire de Loreto S.E. Mons. Aurelio Tibaldeschi, évêque de Ferentino et commandeur de la commanderie Melitensi de San Giacomo di Ferentino, d’Albarese et de San Giustiniano di Perugia, afin que ces travaux dans le sanctuaire soient réalisés dans les règles de l’art, purttroppo S.E. mons. Aurelio Tibaldeschi ne fut pas présent à l’inauguration de la façade du Sanctuaire en 1587 car il mourut en mai 1585. En 1604, le concours pour la décoration de la Salle du Trésor, remporté par Pomarancio, a prévalu sur le Caravage, Guido Reni et Lionello Spada. La salle a été entièrement décorée en 1610, puis le Pomarancio a essayé avec les fresques de la coupole, presque complètement perdus. Presque en même temps Francesco Selva décorait avec des stucs l’Atrium de la Sacristie et Tiburzio Vergelli réalisait, entre 1600 et 1607, le majestueux baptistère que l’on peut encore admirer aujourd’hui dans la première chapelle de gauche de la basilique. Comme achèvement des travaux, entre 1604 et 1614, Carlo Maderno avec l’aide de son oncle Giovanni Fontana réalisait la fontaine qui orne encore aujourd’hui la place du Sanctuaire.
En 1604, le concours pour la décoration de la Salle du Trésor, remporté par Pomarancio, a prévalu sur le Caravage, Guido Reni et Lionello Spada. La salle a été entièrement décorée en 1610, puis le Pomarancio a essayé avec les fresques de la coupole, presque complètement perdus. Presque en même temps Francesco Selva décorait avec des stucs l’Atrium de la Sacristie et Tiburzio Vergelli réalisait, entre 1600 et 1607, le majestueux baptistère que l’on peut encore admirer aujourd’hui dans la première chapelle de gauche de la basilique. Comme achèvement des travaux, entre 1604 et 1614, Carlo Maderno avec l’aide de son oncle Giovanni Fontana réalisait la fontaine qui orne encore aujourd’hui la place du Sanctuaire.
Articles connexes
Notes et références
- Documenti inediti sulla basilica loretana, G. Gianuizzi, in Arch. stor. dell'arte, 1888.
- Nostra Donna di Loreto : monografia storica e artistica, par Giuseppe Branca, Ă S.M.reine d'Italie, ed.G.Passeri, Florence, 1895, (p. 41)
- Nostra Donna di Loreto: monografia storica e artistica, Giuseppe Branca, p. 42
- Encyclopédie Treccani Online :https://www.treccani.it/enciclopedia/giovanni-boccalini_%28Dizionario-Biografico%29/
- Loreto 1555-1630, La Basilica, il Palazzo apostolico, le Mura, de Antonio Russo, Thèse de Doctorat, Université Sapienza de Rome, 2013.