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Commune (Italie)

En Italie, la commune (en italien : comune, pluriel comuni) est la collectivitĂ© locale de base dans l’organisation administrative du pays, conformĂ©ment Ă  l’article 114 de la constitution italienne qui prĂ©voit que « La RĂ©publique se rĂ©partit en rĂ©gions, provinces et communes ». Au , l'Italie compte 7 904 communes[1].

Carte des comuni italiennes.

L'organisation de la commune

Les communes italiennes sont souvent plus grandes et plus peuplĂ©es que les communes françaises car elles ont Ă©tĂ© largement fusionnĂ©es au cours des cent dernières annĂ©es afin de leur permettre d’atteindre une taille critique et pour rationaliser les moyens. MalgrĂ© ceci, il existe encore des communes de moins de 10 000 habitants.

Pour faciliter les rapports de la population avec l’administration communale ou pour tenir compte des particularismes économiques, culturels ou sociaux de certaines zones :

  • les communes de petite et moyenne taille peuvent organiser leur territoire en frazioni (en VallĂ©e d'Aoste, en fr., hameaux) qui n’ont aucun organe propre (ni maire, ni assemblĂ©e locale) ;
  • les grandes communes peuvent ĂŞtre dotĂ©es de Circoscrizione (Ă©quivalent des arrondissements municipaux en France). Ces circonscriptions sont apparues dans les faits au cours des annĂ©es 1960 afin de favoriser la dĂ©mocratie locale et la loi de 1976 sur la dĂ©centralisation administrative a expressĂ©ment prĂ©vu leur existence. Leur crĂ©ation est obligatoire dans les communes de plus de 250 000 habitants et facultative dans celles de 100 000 Ă  250 000 habitants. Chaque conseil communal (it) dĂ©cide du dĂ©coupage en circonscriptions mais aucune d’entre elles ne peut avoir moins de 30 000 habitants. Ces circonscriptions ont un rĂ´le consultatif et le conseil communal peut dĂ©cider de leur dĂ©lĂ©guer des pouvoirs (souvent la gestion des crèches et Ă©coles primaires, des services sociaux et la collecte des dĂ©chets mĂ©nagers). Les organes de la commune sont :

Les compétences de la commune

Les communes sont chargées des jardins d’enfants et des écoles primaires, de l’action sociale, de la propreté des voies publiques et de la collecte des ordures ménagères. De nombreuses communes se sont dotées d’une police municipale (polizia municipale) qui est surtout chargée de missions de proximité (contrôle de la circulation, contrôle des magasins et établissements commerciaux surtout en ce qui concerne les autorisations d’ouverture et le respect des horaires d’ouverture et de fermeture).

Une commune ne peut faire partie que d’une seule province, mais elle entretient des relations directes avec les niveaux d’administration supérieurs (région et État italien).

Les communes Ă  statut particulier

Les Villes

Les communes peuvent se prévaloir du titre de « Ville » si celui-ci leur a été conféré par décret du Président de la République, pris en Conseil des ministres, soit à l’initiative du Président, soit sur proposition du gouvernement, soit à la demande de la commune intéressée.

Le titre de « Ville » est essentiellement honorifique ; il permet à la commune d’arborer un blason particulier.

Les communes dans les zones bilingues ou trilingues

Les communes de la région autonome Vallée d’Aoste ont un nom unique en français (abandon de la traduction en italien des anciens noms intervenue sous le régime fasciste) y compris dans les actes officiels en langue italienne (dans lesquels elles sont désignées comme « comune di » et comme « commune de »). La commune d’Aoste jouit de l’appellation de ville et représente la seule commune de la région ayant une variante de son nom en italien aussi : « Città di Aosta » - « Ville d’Aoste ».

Les trois communes walser germanophones de la haute vallée du Lys, Gressoney-Saint-Jean, Gressoney-La-Trinité et Issime, bénéficient d’une triple appellation, en raison du statut officiel dont l’allemand jouit au niveau municipal. Les deux Gressoney peuvent être définis « Comune », « Commune » et « Gemeinde », tandis que pour Issime est prévue la dénomination « Gemeindeverwaltung » (en français, Municipalité). La seule variante officielle des noms de ces trois communes est celle en français.

Les communes de la province autonome de Bolzano ont une double appellation, en allemand et en italien, outre celle en ladin dans le cas où cette dernière langue est également prévue. « Commune » se traduit en ladin par « Chemun », en allemand par « Gemeinde » (ou « Stadtgemeinde » pour celle qui ont le titre de ville et « Marktgemeinde » pour celles qui bénéficiaient déjà du titre de « Markt » avant le rattachement du Haut-Adige à l’Italie en 1919.

Dans la région autonome Frioul-Vénétie Julienne, certaines communes des provinces de Trieste, de Gorizia et d'Udine jouissent d'un statut de bilinguisme et d'une double appellation, en italien et en slovène, aussi bien concernant la toponymie (la seule variante officielle en dehors du domaine local demeurant, toutefois, celle en italien) que la dénomination (it., « Comune di » ; slo., « Občina »).

Des communes aux caractéristiques très disparates

Les communes italiennes prĂ©sentent des disparitĂ©s sensibles bien qu’elles soient plus de quatre fois moins nombreuses que les communes françaises. Par exemple, la superficie de la commune de Rome est de 1 285,30 km2 et sa population est de 2 546 804 habitants ; elle est la plus vaste et la plus peuplĂ©e d'Italie. La commune la plus petite est celle d'Atrani (Campanie) avec 0,12 km2. La moins peuplĂ©e est celle de Morterone (Lombardie) avec 30 habitants.

La densitĂ© de la population des communes varie Ă©galement de manière sensible : dans la Province de Bari, la densitĂ© moyenne est de 32 000 habitants par commune alors qu'en VallĂ©e d'Aoste, elle est de 1 630.

La faible taille de certaines communes entraîne des incapacités à agir ainsi que des pertes d’efficacité. De ce fait, un souhait d’optimiser la taille des communes, en fusionnant les plus petites, est apparu depuis plusieurs années. Toutefois, cette volonté se heurte aux résistances locales dues à l’histoire - souvent ancienne - de certaines communes ainsi qu’à la volonté des élus de conserver leurs fonctions.

Liste des communes de plus de 300 000 habitants

RangCommuneRĂ©gionProvinceHabitants
1RomeDrapeau de la région du Latium Latium Rome Capitale2 758 839
2MilanDrapeau de la région de Lombardie Lombardie Milan1 373 517
3NaplesDrapeau de la région de Campanie Campanie Naples910 439
4TurinDrapeau de la région du Piémont Piémont Turin845 606
5PalermeDrapeau de la Sicile Sicile Palerme627 379
6GênesDrapeau de la région de Ligurie Ligurie Gênes559 374
7Bologne Émilie-RomagneBologne392 809
8FlorenceDrapeau de la région de Toscane Toscane Florence 367 101
9BariDrapeau de la région des Pouilles Pouilles Bari 315 917

Notes et références

  1. (it) Italia, tuttitalia.it

Articles connexes

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