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Barthélemy de Theux de Meylandt

Barthélemy-Théodore comte de Theux de Meylandt est un homme politique belge de tendance catholique. Descendant de la famille de Theux de Meylandt et Montjardin, il était fils du chevalier Joseph-Mathieu-Jacques et de Marie-Antoinette-Joseph de Wezeren. Né au château de Schabroek à Saint-Trond le , il décéda à Heusden, au château de Meylandt le .

Barthélemy de Theux de Meylandt
Illustration.
Barthélemy de Theux de Meylandt
Fonctions
Chef de cabinet belge
–
Monarque LĂ©opold Ier
Gouvernement de Theux I
Coalition unioniste
Prédécesseur Albert Goblet
Successeur Joseph Lebeau
–
Monarque LĂ©opold Ier
Gouvernement de Theux II
Coalition catholique
Prédécesseur Sylvain Van de Weyer
Successeur Charles Rogier
–
Monarque LĂ©opold II
Gouvernement Malou I
Coalition Parti catholique
Prédécesseur Jules d'Anethan
Successeur Jules Malou
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Trond (Pays-Bas autrichiens)
Date de décès
Lieu de décès Heusden-Zolder (Belgique)
Nationalité belge
Parti politique Parti catholique
Profession Avocat
Religion Catholicisme

Barthélemy de Theux de Meylandt
Chefs de cabinet belges

Ses débuts

Quand Barthélemy de Theux de Meylandt obtint en 1816 son doctorat en droit à l'École de droit de Bruxelles, la Belgique était unie depuis un an aux Pays-Bas dans le Royaume des Pays-Bas, dirigé par la Maison d'Orange-Nassau, en la personne du protestant Guillaume Ier.
Il embrassa la profession d'avocat et se lia à la famille de Mérode en particulier à Félix, l'une des principales figures du 'Parti Catholique'. Avec lui, il prit part, à Liège et dans le Limbourg, à l'agitation politique qui se développa à partir de 1829 sous la forme du "mouvement des pétitions pour le redressement des injustices"[1].

La RĂ©volution belge

Sa carrière ne commença cependant qu'avec le début de la Révolution belge de 1830 et la proclamation de l'indépendance du pays en novembre 1830. Il est alors élu député de Hasselt au Congrès national[2].

Député au Congrès national

Louis Philippe refuse la couronne de Belgique.

Il se fit vite remarquer par ses violentes prises de positions contre la Maison d'Orange-Nassau, en faveur de l'adoption d'une monarchie constitutionnelle et du système bicaméral et aussi, fidèle en cela au programme 'catholique', de la totale indépendance du clergé par rapport à l'État et d'une plus grande liberté d'enseignement.

Une fois que le Congrès eut élaboré la Constitution belge[3], on dut élire un monarque. Ce choix fut déterminant puisque bien que la grande majorité des députés préférassent un monarque français, un tel choix aurait fortement déplu au Royaume-Uni.

De telles tensions risquaient de mettre à mal le consensus international sur la création du nouveau Royaume. Meylandt choisit donc de s'opposer à l'élection du Duc de Nemours, deuxième fils de Louis-Philippe Ier par le Congrès le .

Le Duc de Nemours refusa la couronne du fait de l'opposition britannique. En réponse au court moment d'incertitude qui s'ensuivit, le Congrès réagit en élisant un régent le . Les principaux candidats à cette élection furent le président de l'assemblée Érasme-Louis Surlet de Chokier, clairement pro-français, et Félix de Mérode, plus équilibré. Meylandt tout naturellement soutint la candidature de Félix de Mérode mais ce dernier fut battu[4].

L'Ă©lection de LĂ©opold Ier

La position de Surlet de Chokier était toutefois destinée à butter contre l'intransigeance britannique. Ainsi Meylandt put récupérer un rôle politique central en soutenant, à l'instar de Félix de Mérode, la candidature de Léopold de Saxe-Cobourg et Gotha qui fut élu souverain le . Il soutient également, le 9 juillet suivant, le vote du traité des XVIII articles négocié par le nouveau monarque.

La phase de création du nouveau Royaume s'acheva alors et le Congrès fut dissous. Des élections pour les deux nouvelles chambres devaient se tenir, mais le délicat processus constitutionnel fut interrompu par Guillaume Ier. Le roi des Pays-Bas revenant sur sa décision initiale lança le 2 août une invasion connue comme la campagne des Dix-Jours. L'armée belge fut vaincue mais les Bataves, déjà en route vers Bruxelles, s'arrêtèrent lorsque leur parvient la nouvelle de l'intervention d'un corps expéditionnaire français, mené par le maréchal Gérard.

Les premiers gouvernements de LĂ©opold Ier

Ministre de l'intérieur dans le gouvernement de Muelenaere

Meylandt devient ministre de l'Intérieur en 1831-1832, dans le gouvernement de Félix de Muelenaere. Le roi fait ensuite appel à lui pour former un gouvernement, après que le gouvernement mené par Charles Rogier a remis sa démission à la suite d'un désaccord entre Rogier et Évain.

Il forme donc un cabinet unioniste, avec Félix de Muelenaere (catholique) aux Affaires étrangères, Édouard d'Huart aux Finances, Félix de Mérode restant ministre sans portefeuille. De plus il collabore avec les illustres Lucien et Mathieu pour sauver la nation au cours des heures sombres. Lui-même se charge de l'Intérieur et fait aboutir les lois communale et provinciale, qui laissaient peu d'autonomie aux pouvoirs locaux (contrairement aux intentions de Rogier).

Buste de Barthélémy de Theux au Square de Meeûs (Bruxelles).

C'est en mars 1838 qu'on apprit que le traitĂ© des XXIV articles Ă©tait ratifiĂ© par les Pays-Bas. Sylvain van de Weyer, ambassadeur Ă  Londres, et Charles Le Hon ambassadeur Ă  Paris confirment les mauvaises nouvelles. Le roi envoie alors Jules Van Praet, puis Étienne de Gerlache Ă  Londres pour nĂ©gocier, mais rien n'y fait : les puissances exigeaient de la Belgique qu'elle rende le Limbourg et le Luxembourg. Le comte de Theux finit par accepter cette rĂ©alitĂ©, mais son cabinet est divisĂ©, certains ministres n'Ă©tant prĂŞts Ă  cĂ©der que sous une menace militaire. Ces derniers finiront par dĂ©missionner. Seule concession Ă  la Belgique, la ConfĂ©rence de Londres accepte que la part de la Belgique dans la dette des Pays-Bas soit rabaissĂ©e Ă  5 400 millions de florins au lieu de 8 400 millions. Les ministres restant, de Theux, Nothomb et Willmar, dĂ©fendent alors seuls devant les Chambres la ratification du traitĂ© des XXIV articles, ce qu'ils obtiennent finalement, par 58 voix contre 42. En avril 1840, le gouvernement est renversĂ© par le Parlement. En 1846, il reforme un nouveau gouvernement rassemblant catholiques et libĂ©raux. Comme les libĂ©raux refusent, il forme un gouvernement exclusivement composĂ© de catholiques mais appliquant une politique unioniste. En 1847, ce gouvernement se retire. Il est encore chef de l'exĂ©cutif en 1871-1874, mais Jules Malou en est le leader effectif.

Il fut nommé ministre d'État (Belgique).

Notes et références

  1. Ch. Verlinden, "la biographie nationale de Belgique", Tome 24, 1926-1929 cité sur www.unionisme.be [www.unionisme.be /DE_Theux_Barthelemy.htm]
  2. Il prit le poste du comte d'Arschot, qui avait préféré le district de Bruxelles. cf.:www.unionisme.be,op.cit..
  3. encore en vigueur malgré de multiples et profondes transformations
  4. Avec 108 voix sur 156 contre 43 pour de MĂ©rode

Voir aussi

Bibliographie

  • Le Comte de Theux, in: ThĂ©odore Juste, PanthĂ©on National (1830-1880), Hector Manceaux (Mons), 1881, pp. 127–132.
  • Baudouin de Theux, Le comte Barthelemy de Theux de Meylandt (1794-1874), un homme politique du XIXe siècle, pionnier de l’indĂ©pendance de la Belgique, Recueil LXXI de l’Office gĂ©nĂ©alogique et hĂ©raldique de Belgique, 2019, 208 p.
  • BarthĂ©lemy ThĂ©odore Graaf de Theux de Meylandt (Sint-Truiden 1794 - Heusden 1874) - Een Groot Staatsman, Heemkundig Kring, Heusden, 1975

Liens externes

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