Gouvernement de Theux I
Le gouvernement de Theux I est le gouvernement belge entre le 4 août 1834 et le 18 avril 1840 constitué d'une coalition unioniste (catholiques et libéraux).
Ce gouvernement est confronté à la signature du Traité des XXIV Articles par Guillaume Ier, entraßnant la reconnaissance de la Belgique par les Pays-Bas qui abandonnent ainsi toute volonté de ré-annexion du territoire belge, mais amenant à la perte pour la Belgique d'une partie du Luxembourg (actuel Grand-Duché du Luxembourg) et d'une partie du Limbourg (actuelle province néerlandaise de Limbourg).
Roi | LĂ©opold Ier |
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Chef de cabinet | Barthélémy de Theux |
Formation | |
Fin | |
Durée | 5 ans, 8 mois et 14 jours |
Coalition |
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Composition
MinistĂšre | Nom | Parti |
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Premier ministre | Barthélémy de Theux | Parti Catholique |
Ministre des affaires Ă©trangĂšres | FĂ©lix De Muelenaere | Parti Catholique |
Ministre de l'intérieur | Félix de Mérode | ? |
Ministre des finances | Ădouard d'Huart, puis LĂ©andre DesmaisiĂšres | Parti Catholique |
Ministre de la Guerre | Louis Ăvain, puis Jean-Pierre Willmar | |
Histoire du mandat
Le premier gouvernement de Theux lie des personnalitĂ©s Ă tendance catholique et libĂ©rale comme dans tout bon gouvernement unioniste. La fonction de premier ministre nâexiste pas encore Ă lâĂ©poque mais six ministĂšres diffĂ©rents sont prĂ©sents tout au long de la lĂ©gislature : lâintĂ©rieur, les affaires Ă©trangĂšres, les finances, la guerre, la justice et les travaux publics. Pour sa part, de Theux sera tout du long ministre de lâintĂ©rieur auquel il faudra ajouter les affaires Ă©trangĂšres quâil reprend le 13 dĂ©cembre 1836.
La distinction entre partis nâest pas encore dâactualitĂ© ; le gouvernement sâappuie donc sur une majoritĂ© de dĂ©putĂ©s modĂ©rĂ©s. Les divisions entre catholiques et libĂ©raux ne se fait pas sentir durant les dĂ©bats Ă la Chambre. Le vote des mesures fondamentales menĂ© par le gouvernement est en effet approuvĂ© par les centristes de chaque part, dĂ©laissant les dĂ©putĂ©s placĂ©s le plus Ă lâextrĂȘme de lâhĂ©micycle. Ces derniers Ă©tant minoritaires leurs avis ne pĂšsent pas dans la balance politique.
Cependant, malgrĂ© cette forme unitaire, une scission politique se creuse au fil du temps. Dâabord, il est intĂ©ressant de noter que dĂšs le dĂ©but de lâactivitĂ© parlementaire en Belgique, les diffĂ©rentes sensibilitĂ©s se regroupent Ă gauche de lâassemblĂ©e pour les libĂ©raux et Ă droite pour les catholiques[1].Ensuite, en ce qui concerne le gouvernement de Theux plus spĂ©cifiquement, on observe que les libĂ©raux se rattachent au gouvernement en place uniquement ou presque via leurs reprĂ©sentants prĂ©sents au gouvernement, mais ceci ne sera que provisoire. Effectivement, avec lâaffaire Van der Smissen, les libĂ©raux ont tout en main pour faire valoir leurs diffĂ©rences avec les catholiques et amorcer dĂ©finitivement une cĂ©sure entre les deux mouvements[2].
Le gouvernement de Theux qui sâest mis en place du 4 aout 1834 jusquâau 18 avril 1840 est le plus long gouvernement que connait jusque lĂ la jeune nation. Au-delĂ du conflit avec les nĂ©erlandais en ce qui concerne les frontiĂšres, lâun des premiers grands chantiers auquel sâest attelĂ© le gouvernement pendant trois ans est le rapport entre Ă©tat, communes et provinces. Les dĂ©bats aboutiront Ă la loi communale du 30 mars 1836 qui propose une solution transitoire et laisse une certaine autonomie aux communes. Le gouvernement connait la croissance Ă©conomique de la Belgique notamment grĂące au dĂ©veloppement du chemin de fer. La loi du 1er mai 1834 ordonnant la construction de voies ferrĂ©es appartenant Ă lâĂtat et Ă©tant exploitĂ©e par lui apporte son lot de satisfactions. Dans le continent, la Belgique est alors Ă la pointe dans ce domaine et attire de ce fait les investisseurs Ă©trangers et le commerce international sâĂ©tablit peu Ă peu. Avec le dĂ©veloppement de la mĂ©tallurgie, ceci entraine Ă©videmment un cercle vertueux pour lâĂ©conomie belge[3].
Le dĂ©clin du gouvernement de Theux dĂ©bute en 1839. Pour expliquer ce dĂ©clin, il faut analyser les Ă©lĂ©ments qui incombent aux affaires extĂ©rieures et aux affaires intĂ©rieures. Dâune part la signature du TraitĂ© des XXIV articles oĂč certains parlementaires reprochaient au gouvernement de ne pas aller revendiquer plus face Ă ce texte qui met Ă mal lâĂ©conomie du pays jusquâalors florissante. Dâautre part, lâĂ©lan avec lequel se lança lâĂ©conomie dans la construction de chemins de fer dĂšs 1835 fut peut-ĂȘtre un peu trop fougueux. En effet, les abus de la spĂ©culation, la diminution du marchĂ© intĂ©rieur avec la perte dâune partie du Limbourg et du Luxembourg amĂšnent Ă une dĂ©pression Ă©conomique. Ce problĂšme sera rĂ©solu plus tard avec la crĂ©ation dâune union douaniĂšre avec la France[4].
Notes et références
- STENGERS Jean, « Lâorigine de la âdroiteâ et de la âgaucheâ dans la vie politique belge au XIXe siĂšcle », dans ART Jan et FRANĂOIS Luc (red.), Docendo discimus. Liber amicorum Romain Van Eenoo, v.2, Academia press, Gand, 1999, p. 675-696.
- DE SMAELE Henk, « Les partis politiques Ă la Chambre, 1830-1914 », dans GUBIN Eliane, NANDRIN Jean-Pierre, GĂRARD Emmanuel et WITTE Els (dir.), Histoire de la chambre des reprĂ©sentants de Belgique. 1830-2002, Chambres des reprĂ©sentants de Belgique, Bruxelles, 2003, p. 131-157.
- PIRENNE Henri, Histoire de Belgique. De la révolution à la guerre de 1914, t. vii, Maurice Lamertin, Bruxelles,1932, p. 73-80.
- PIRENNE Henri, op. cit. , p. 81-95.