Babors
Les Babors sont une chaßne montagneuse au nord de l'Algérie, constituant l'essentiel de la Petite Kabylie ou « Kabylie des Babors ». Elle est séparée du Djurdjura par la vallée de la Soummam. Elle domine le golfe de Béjaïa et culmine à 2 004 m au mont Babor[1].
Babors | |
Carte topographique de la Kabylie avec les Babors au nord-est. | |
GĂ©ographie | |
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Altitude | 2 004 m, Mont Babor |
Massif | Atlas tellien |
Longueur | 120 km |
Largeur | 30 km |
Administration | |
Pays | Algérie |
Wilayas | Bordj Bou Arreridj, BĂ©jaĂŻa, SĂ©tif, Jijel |
GĂ©ologie | |
Ăge | OligocĂšne |
Roches | Granite, granodiorite |
Toponymie
Les Babors sont Ă©galement appelĂ©s la chaĂźne des Babors[1] ; en arabe algĂ©rien babur (ۧÙۚۧۚÙ۱), mot d'origine berbĂšre ababur « bateau » et tababort « petit bateau », la toponymie serait associĂ©e au massif en raison de la forme de ses montagnes[2] - [3]. Ce toponyme est attestĂ© mĂȘme durant la pĂ©riode romaine : les Bavares ou Babares[2], du nom d'une confĂ©dĂ©ration de tribus berbĂšres de la MaurĂ©tanie cĂ©sarienne.
GĂ©ographie
Situation
Les Babors sont une région humide et boisée, située dans la partie orientale de l'Atlas tellien[1] à l'est-nord-est des Bibans dans la Petite Kabylie[2] à 60 kilomÚtres au nord de Sétif[4].
Les Babors est le nom donnĂ© Ă deux massifs jumeaux : le mont Babor (2 004 mĂštres d'altitude) et le Tababort (1 969 mĂštres d'altitude)[4]. Ils dĂ©signent lâensemble de la rĂ©gion montagneuse qui sâinscrit dans un vaste triangle entre les villes de BĂ©jaĂŻa, Jijel et SĂ©tif, et sâĂ©tend de la vallĂ©e de la Soummam Ă la vallĂ©e de lâoued Djendjen[5].
Avec le massif de Collo, c'est l'une des rĂ©gions les plus arrosĂ©es du Maghreb. La pluviositĂ© dĂ©passe 1 600 mm sur le sommet du Mont Babor et toute la rĂ©gion reçoit plus dâun mĂštre de prĂ©cipitations dans lâannĂ©e[5].
On trouve, à 50 kilomÚtres au nord de Sétif, une petite ville nommée Babor, faisant partie de la wilaya de Setif.
Faune et flore
Un parc national a Ă©tĂ© crĂ©Ă© sur le Babor proprement dit. Il mesure 1 700 hectares est offre un biotope abritant de nombreuses espĂšces endĂ©miques, car aprĂšs la sĂ©paration Afrique-Europe, les espĂšces europĂ©ennes se sont rĂ©fugiĂ©es dans les hauteurs des massifs maghrĂ©bins et ont Ă©voluĂ© diffĂ©remment. Les deux endĂ©miques les plus cĂ©lĂšbres du Babor sont le sapin de Numidie, au port trĂšs particulier et la Sittelle kabyle. Le parc abrite Ă©galement des cĂšdres et des singes magot[4]. Les essences les plus rĂ©pandues sont le chĂȘne-liĂšge, le chĂȘne vert et le chĂȘne zĂ©en[5].
Populations
Les Babors sont peuplĂ©s par des Kabyles surtout arboriculteurs[1]. C'est la zone restĂ©e berbĂ©rophone dans la Petite Kabylie. Les montagnards pratiquent un Ă©levage de bovins et de chĂšvres, rendu possible grĂące au pĂąturage traditionnel en forĂȘt. La vie rurale Ă©tait toujours pauvre et nâa pu donner naissance Ă aucune ville ; les centres urbains sont tous situĂ©s au nord ou au sud de la rĂ©gion, qui est une terre dâĂ©migration[5].
Histoire
Nombre de grottes et abris des Babors ont Ă©tĂ© occupĂ©s Ă la fin du PalĂ©olithique et Ă lâĂpipalĂ©olithique. Les Babors ont, Ă diffĂ©rentes Ă©poques, jouĂ© un rĂŽle important dans lâhistoire du Maghreb central et oriental[5].
Durant la domination romaine, la rĂ©gion Ă©tait habitĂ©e par la confĂ©dĂ©ration des Bavares de lâest qui se sont rĂ©voltĂ©s contre le pouvoir romain. Ă lâĂ©poque byzantine, un roi des Ucutamani, tribu issue de cette confĂ©dĂ©ration proclame sa foi chrĂ©tienne[5].
Au xe siĂšcle, la rĂ©gion connaĂźt le triomphe des Ketamas, qui sont Ă lâorigine de lâempire fatimide ; leur premiĂšre capitale Ă©tait Ikjan en plein ancien pays bavare[5].
Difficilement pĂ©nĂ©trable, lâautoritĂ© politique nâĂ©tait reconnue que dans les villes littorales (BĂ©jaĂŻa, Jijel) et dans celles du sud. Les Turcs nâexercaient quâune souverainetĂ© nominale[5].
En 1853, le maréchal Randon mÚne une expédition dans les Babors[5] pour soumettre les tribus kabyles à la France.
Notes et références
- ChaĂźne des Babors sur Larousse.fr
- Mon beau pays : Babor (I), Info Soir du 03/05/2007.
- Gérard-François Dumont, « Maurice Faivre, Un village de Harkis (notes de lecture) », Acta geographica, no 2, 1995/II
- Marc CÎte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 148
- G. Camps, « Babor », EncyclopĂ©die berbĂšre, no 9,â , p. 1295â1296 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1243, lire en ligne, consultĂ© le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :