Azua
Azua est l'une des 32 provinces de la République dominicaine. Son chef-lieu porte le même nom que la province : Azua de Compostela. Elle est limitée à l'ouest par les provinces de Barahona, Baoruco et San Juan, au nord par la province de La Vega, à l'est par les provinces de San José de Ocoa et Peravia et au sud par la Baie d'Ocoa (Mer des Caraïbes).
Azua | |
Administration | |
---|---|
Pays | RĂ©publique dominicaine |
Capitale | Azua de Compostela |
DĂ©mographie | |
Population | 208 857 hab. (2002) |
Densité | 78 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Superficie | 2 688 km2 |
GĂ©ographie
La province d'Azua est formĂ©e par une plaine littorale qui se termine en une baie de la forme d'un fer Ă cheval (la baie d'Ocoa), dans la mer des CaraĂŻbes. Elle est entourĂ©e par des reliefs montagneux appartenant Ă la Cordillère centrale et la Sierra Martin GarcĂa, oĂą se trouvent des sommets comme le Mont Culo de Maco, le Mont Tina et le Mont BuĂ©, qui atteignent respectivement 2 189, 2 186 et 1 340 m. Sur son territoire se trouvent le parc national JosĂ© del Carmen RamĂrez, le parc national Sierra Martin GarcĂa et la zone protĂ©gĂ©e de Valle Nuevo.
La capitale de la province est la ville de Azua de Compostela, un important centre urbain du sud-ouest dominicain. Son économie est essentiellement agricole, bien que sa population urbaine avoisine les 60 %. Les plantations de tabac et de banane sont la force de son économie. La pêche est elle aussi importante, de même que l'industrie laitière qui s'est vu renforcée par la mise en place du projet Ysura.
Sur son vieux port est déchargée la majeure partie du GPL entrant dans le pays, qui est conservé dans les installations du secteur Los Negros.
La province d'Azua fut constituée en 1844 comme l'une des cinq provinces du territoire national au moment de l'indépendance. Elle représentait alors tout ce qui est aujourd'hui la région sud-ouest du pays et une partie des provinces actuelles de Peravia et San José de Ocoa.
La province d'Azua comprenait autrefois les quatre communes suivantes qui sont passées sous dépendance haïtienne lors de l'accord frontalier de 1929 entre Haïti et la République Dominicaine : Las Caobas, Hincha, San Miguel de la Atalaya et San Rafael.
Municipalités
Nom | Population totale | Population urbaine | Population rurale |
---|---|---|---|
Azua de Compostela | 87 024 | 56 453 | 30 571 |
EstebanĂa | 7 754 | 5 551 | 2 203 |
Guayabal | 4 852 | 2 815 | 2 037 |
Las Charcas | 10 136 | 6 670 | 3 466 |
Las Yayas de Viajama | 17 938 | 8 624 | 9 314 |
Padre Las Casas | 22 366 | 8 424 | 13 942 |
Peralta | 11 462 | 7 185 | 4 277 |
Pueblo Viejo | 10 835 | 4 162 | 6 673 |
Sabana Yegua | 24 015 | 10 395 | 13 620 |
Tábara Arriba | 12 475 | 3 709 | 8 766 |
Province d'Azua | 208 857 | 113 988 | 94 869 |
Données du recensement de 2002 [1].
Histoire
L'Ă©poque coloniale
À l'époque de la découverte de l'île d'Hispaniola par Christophe Colomb, Azua dépendait du cacicazgo de Maguana. La ville Compostelle d'Azua, aujourd'hui nommée Azua de Compostelle, fut fondée en 1504 par Diego Velázquez de Cuéllar, le conquérant de Cuba, sous le gouvernement de Nicolás de Ovando. Cette petite cité fut bâtie autour d'une ferme appartenant à Pedro Gallego, lui-même originaire de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui accueillit Diego Velázquez lors de sa marche vers le cacicazgo de Jaragua, gouverné par Anacaona. Elle était alors située à l'emplacement actuel de Pueblo Viejo[2].
Le , la ville reçoit du roi Ferdinand son blason, sur proposition de Diego de Nicuesa et Gonzalo Antonio Serrano, et grâce au soutien inconditionnel de Nicolás de Ovando.
La ville se convertit rapidement en un centre urbain important, en raison de l'existence de son port, de sa situation privilégiée comme passage obligé entre l'ouest de l'île et la capitale, de la présence proche des mines d'or et de cuivre découvertes en 1508 et de la fertilité de ses champs de canne à sucre. Elle fut aussi la proie fréquente des corsaires de toutes nationalités qui infestaient les eaux. L'historien Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés raconte ainsi qu'en février 1538, un vaisseau corsaire français d'une centaine d'hommes saccagea les environs, enlevant une quinzaine d'esclaves, volant la canne à sucre et l'argent de toute la population.
Le premier Ă©crivain public fut, de 1504 Ă 1511, Hernán CortĂ©s, le cĂ©lèbre conquistador, qui y vĂ©cut avant de partir Ă la conquĂŞte du Mexique. La première Ă©glise fut construite de 1511 Ă 1514, sur ordre du premier Ă©vĂŞque de Saint-Domingue, GarcĂa de Padilla. DĂ©truite par des corsaires qui pillaient les ports voisins, elle fut reconstruite, en feuilles et bois de palme. La troisième Ă©glise fut cette fois rĂ©alisĂ©e en bois, mais fut incendiĂ©e par une attaque corsaire en 1677. Celle de pierre, bâtie trois ans plus tard, s'Ă©croula lors du tremblement de terre de 1751.
Ce sĂ©isme, le , dĂ©truisit la totalitĂ© de la ville, ce qui obligea Ă la reconstruire Ă quelque huit kilomètres au nord, près des rives du rio VĂa, sur des terres offertes par Maria de Bia, par la famille de Gregorio Diaz et la veuve Luisa Gerrero.
La première République
Le , la partie orientale d'Hispaniola, redevenue espagnole, se soulève et proclame son indépendance. Mais la nouvelle république fondée par José Núñez de Cáceres n'est pas reconnue par de nombreux politiques dominicains. Devant l'appel lancé par ces opposants, Jean-Pierre Boyer prend alors le commandement de ses troupes et envahit la partie orientale de l'île, dont la capitale, le . Azua fut l'une des premières villes à proclamer son adhésion à Haïti, à la suite de Monte Cristi, Puerto Plata et toutes les villes frontalières. Le maire, Buenaventura Báez, se chargea des négociations.
L'occupation haïtienne se termina avec la proclamation de la séparation d'Haïti le et de l'indépendance de la République dominicaine, sous la direction de Juan Pablo Duarte. Azua fut alors le théâtre de nombreuses batailles contre l'invasion haïtienne, en particulier celles dite d'Azua du , de Tortuguero et de El Memizo (toutes deux le ), puis de El Número () et de Las Carreras (). Le président haïtien Charles Hérard, pour contrer le mouvement indépendantiste de Santo Domingo, envoya en effet trois colonnes de troupes, dont une, composée de 10 000 hommes, qu'il commandait personnellement, se dirigea vers San Juan et Azua. L'armée dominicaine, sous le contrôle du général Pedro Santana et du colonel Antonio Duvergé, combattit avec l'aide de deux canons et environ 2 500 hommes de troupe recrutés dans les villages de la province. Mais ce furent aussi les habitants d'Azua, qui, armés de pierres, bâtons et machettes, aidèrent à repousser les assauts des quelque 8 000 dragons de la garde nationale haïtienne vers la frontière[3]. Cette bataille du est considérée comme l'une des plus glorieuses en faveur de l'indépendance de la République dominicaine.
La province d'Azua, officiellement constituée cette année 1844, occupait alors un vaste territoire s'étendant jusqu'aux frontières haïtiennes. Elle représentait l'une des cinq provinces de la République dominicaine, incluant les communes de San Juan de la Maguana, Las Matas de Farfán, Neyba, Las Cahobas, Hincha, Bánica, San Miguel de la Atalaya et San Rafael.
Le retour Ă l'Espagne
En 1861, la République dominicaine est de nouveau annexée à l'Espagne. Mais dans la province d'Azua s'élevèrent rapidement des voix contre cette annexion. À Neiba, dépendant alors de la province, un mouvement armé se déclencha le .
La Restauration fut proclamée en 1863, et Azua prit une large part aux combats.
Troisième République
Le se produisit dans la province d'Azua le dĂ©barquement de la plage aux Escargots, dirigĂ© par l'ancien (bref) prĂ©sident de la RĂ©publique Francisco Alberto Caamaño Deñó et composĂ© d'un groupe de neuf guĂ©rilleros, afin de soulever le peuple contre le prĂ©sident JoaquĂn Balaguer. L'armĂ©e dominicaine repoussa rapidement l'assaut dont s'ensuivit la mort de l'ancien prĂ©sident.
Notes et références
Cet article est en partie traduit de Wikipédia en espagnol et Wikipédia en anglais.