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Avenue Ruysdaël

L’avenue Ruysdaël est une voie du 8e arrondissement de Paris.

8e arrt
Avenue Ruysdaël
Voir la photo.
Porche d'entrée de l'avenue Ruysdaël.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Europe
DĂ©but Place de Rio-de-Janeiro
Fin Parc Monceau
Historique
Création 1867
DĂ©nomination 1868
GĂ©ocodification
Ville de Paris 8399
DGI 8443
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue Ruysdaël
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Avenue Ruysdaël
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Situation et accès

Cette voie qui fait partie du parc Monceau commence place de Rio-de-Janeiro, Ă  l'intersection de la rue de Monceau, de la rue de Lisbonne et de l'avenue de Messine et se termine au parc Monceau.

Le quartier est desservi par la ligne (M) (2) à la station Monceau, ainsi que par la ligne de bus RATP 84.

Origine du nom

Elle tire son nom en souvenir du célèbre peintre hollandais Jacob van Ruisdael (1628-1682).

Historique

L'avenue Ruysdaël est ouverte vers 1861 et a reçu sa dénomination par un décret du .

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 1.
    No 1.
  • No 2 : la chancellerie de l'Ordre de la LibĂ©ration s'y installa de 1954 Ă  1967.
  • No 3 : hĂ´tel Dreyfus. HĂ´tel acquis en 1874 par l'homme d'affaires Auguste Dreyfus (1827-1897), et qui a Ă©tĂ© après lui la rĂ©sidence de sa veuve, Luisa González Orbegoso (1847-1924), marquise de Villahermosa[1]. Ancien petit commerçant en « objets, produits et denrĂ©es de luxe » au PĂ©rou devenu un industriel richissime, Dreyfus y accumula d’extraordinaires collections d’œuvres d’art dont il fit dresser l’inventaire dĂ©taillĂ© une dizaine d’annĂ©es plus tard, qui mentionne des tableaux de maĂ®tres anciens (Velasquez, Zurbaran, Murillo, Goya, Rubens, Ruysdael, Le Lorrain) et modernes (Courbet, Corot ou Meissonier), des tapisseries flamandes du XVIe siècle, des broderies au petit point du XVIe siècle espagnol, des tapisseries des Gobelins et de Beauvais, une collection de tabatières, bonbonnières, châtelaines et montres du XVIIIe siècle, des pièces d’orfèvrerie, des vases japonais ou chinois en bronze, des ivoires, jades, laques de Chine, des antiquitĂ©s pĂ©ruviennes, des porcelaines et faĂŻences, des armes anciennes, etc. Au deuxième Ă©tage se trouvait Ă  cĂ´tĂ© de la bibliothèque le « petit cabinet des Ă©toffes » oĂą Ă©taient conservĂ©es 335 pièces de tissus prĂ©cieux estimĂ©s 8 000 francs : robes de Chine ou du règne de Louis XV, coussins en broderie persane de soie, coussins de gondole vĂ©nitien du XVIIIe siècle, morceaux de soie en lĂ©s d’époque Louis XV ou Louis XVI, broderie d’or, Ă©toles et chasubles, chapes en damas ou en satin, passementerie et dentelles… Les 11 coffres en bois qui contenaient un service en vermeil de la maison Odiot de 500 pièces dont 98 plats, les 11 placards de l’office oĂą se trouvaient les services de porcelaine et de cristal, ainsi que les 20 placards de la lingerie tĂ©moignaient Ă©galement de l’opulence de la maison… qui marqua de mĂŞme la « maison de campagne » de Pontchartrain, domaine acquis par Dreyfus en 1888 et que ses hĂ©ritiers conservèrent jusqu'en 1932. Aujourd'hui, c'est le siège de la sociĂ©tĂ© Rolex.
  • No 3.
    No 3.
Plan de l'avenue Ruysdaël.
  • No 4 : hĂ´tel Menier. HĂ´tel particulier construit en 1875 pour M. Lecomte par l'architecte Jules Pellechet. En 1878, Gaston Menier achète l’hĂ´tel Ă  l'industriel originaire de Mulhouse Georges Michel dit Jules Koechlin (1816-1882) (voir « Famille Koechlin ») et fait exĂ©cuter des travaux de dĂ©coration intĂ©rieure, en particulier les belles mosaĂŻques de l’escalier, qui portent la date de 1879. Il en prend possession en 1880, l’annĂ©e de son mariage. En 1885, il fait construire par l'architecte Henri Parent les communs qui se trouvent dans la cour situĂ©e derrière le bâtiment principal (les anciennes Ă©curies ont conservĂ© les anneaux oĂą l’on attachait les chevaux ; l’emplacement oĂą se trouve la collection Bouvet devait servir de remise pour les voitures). Au-dessus de ces communs se trouve l’étage construit en encorbellement et reposant sur un système d’arcs entrecroisĂ©s. Il est Ă©clairĂ© par de curieuses fenĂŞtres nĂ©o-mauresques dans le style de celles de l’hĂ´tel d'Henri Menier rue Alfred-de-Vigny. Cet Ă©tage Ă©tait occupĂ© par une « salle mauresque » destinĂ©e aux rĂ©ceptions et aux reprĂ©sentations théâtrales. PrĂ©sence aussi d'Ă©lĂ©ments nĂ©o-normands[2]. Gaston Menier rapporte :

« Comme je manquais de place, j’avais fait construire des écuries souterraines desservies par une rampe en pente douce. Les voitures occupaient le rez-de-chaussée et au-dessus j’avais aménagé un grand salon de style mauresque qui a servi souvent de lieu de réunions pour les fêtes musicales, des bals et pour y jouer la comédie. C’est là en effet où nous avons joué des opérettes, notamment Orphée aux Enfers, La Fille de madame Angot, Fleur-de-Thé, etc., dans le cadre restreint qui s’adaptait beaucoup mieux à ces œuvres charmantes que ces grands théâtres eux-mêmes dans lesquels ces pièces avaient été reprises. Ma femme, avec sa voix charmante, était “la prima donna” de la troupe qui également en faisaient partie nos amis : Georges Godillot et sa femme qu’on appelait “la Princesse” depuis que Dumas fils avait fait jouer sa jolie pièce La Princesse Georges, Elisa Raffard qu’on appelait “la Baronne” en souvenir d’un rôle d’une opérette de Delibes L'Omelette à la Follembuche [sic], Marie Favier, Marie Lecomte, Marguerite Godillot étaient aussi de la troupe avec leurs maris et d’autres amis tels que René Cogniet et René Pépin-le-Haleur, pendant que Maurice Lecomte exécutait brillamment du violon. Notre théâtre comportait même un municipal, Albert Menier, et un pompier, qui est devenu célèbre, le peintre Forain. À la fin du premier acte de Orphée aux Enfers, mon fils Georges qui avait à l’époque 8 ans, était monté au premier étage avec son poney “Vulcain” ferré spécialement avec du caoutchouc ; il représentait ainsi la charge contre l’attroupement formé par le chansonnier Ange Pitou. […] En 1892, j’ai eu le grand malheur de perdre ma femme, à la suite de la naissance de mon fils Jacques. […] Je suis resté atterré et d’une telle façon que je n’ai même pas pu suivre son enterrement, conduit par mes frères Henri et Albert. Cette disparition a été pour moi une douleur très grande ; le petit Jacques ne se ressentait de rien et dès que cela fut possible je l’emmenai à Rentilly où je m’installais pendant toute l’année. Ce terrible malheur fut pour moi une épreuve excessivement dure et je n’ai pas perdu le souvenir de son amertume. Mon fils Georges qui avait 12 ans continuait à se développer à Rentilly où s’écoulèrent les premières années de mon fils Jacques. Ma belle-sœur Elisa était venue, avec son mari, son fils Maurice, sa fille Elène, s’installer à Rentilly et pendant 10 ans y ont habité, ainsi que le deuxième étage de l’hôtel de la rue de Monceau que j’avais acheté parce que j’avais un souvenir trop cruel de celui de l’avenue Ruysdaël[3] »


Gaston Menier avait également fait installer dans la salle à manger de son hôtel, en 1887, un célèbre petit train électrique de table qui apportait les plats devant chaque convive[4]. Hôtel de M. P. Lozouet en 1910[1]. Depuis 1953, l'hôtel abrite le Conseil national de l'ordre des pharmaciens.

  • No 4.
    No 4.
  • Encadrement de la porte.
    Encadrement de la porte.
  • DĂ©tail d'un chapiteau.
    DĂ©tail d'un chapiteau.
  • No 6 : hĂ´tel d'Émile Bieckert (1837-1913), brasseur alsacien qui avait fait fortune en Argentine avant de revenir vivre en France en 1889, passant le plus clair de son temps dans le Midi (en 1910)[1].
  • No 6.
    No 6.
  • Porte.
    Porte.

Notes, sources et références

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  1. Rochegude, op. cit., p. 54.
  2. « TOP 10 des maisons insolites à Paris », pariszigzag.fr, consulté le 12 juillet 2021.
  3. Henri Bonnemain Les Menier au Parc Monceau (consulté le 11 mars 2009).
  4. DĂ©crit dans La Nature, 29 octobre 1887, p. 344-346.

Bibliographie

  • FĂ©lix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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